vendredi 20 août 2010

LINGERIE FOOTBALL : FRAPPANT À TOUS POINTS DE VUE !


On a beau savoir que les jolies filles qui jouent dans la LFL sont des sportives en bonne condition physique, tant qu'on ne les a pas vu à l'oeuvre dans un vrai match, on reste sceptique quant à la qualité de jeu qu'elles peuvent offrir. D'autant plus qu'elles doivent compétitionner avec presque rien sur le dos et qu'elles ne bénéficient que d'un équipement de protection somme toute assez léger lui aussi. Comment ces footballeuses au corps de mannequin, (dont les plus menues mesurent à peine 5'2" et pèsent seulement 110 lbs alors que les plus imposantes font 6'2" sur 150 lbs), peuvent-elles se débrouiller dans ce sport où les contacts peuvent être violents ? Durant les essais précédents les camps d'entraînements, c'est le jeu aérien qui semble donner le plus de fil à retordre aux candidates. Beaucoup de receveurs manquent de coordination et de synchronisme. Elles ont du mal à ajuster leur course à la vélocité et à la trajectoire des passes. Pour les jeux au sol, les porteuses de ballon courent bien et maîtrisent efficacement les techniques qui s'appliquent à cet aspect de l'offensive. Au final, il ne doit pas y avoir tant de candidates que ça qui peuvent surpasser les standards minimum requis pour ne pas avoir l'air trop folles sur un terrain de football.


Les parties de la LFL sont retransmises à la télévision payante (MTV2). Je n'ai jamais vu une rencontre en direct, mais j'ai pu visionner plusieurs montages vidéo des faits saillants des matchs. Évidemment on ne montre que les plus belles séquences dans ces extraits spectaculaires ayant pour but d'attirer une clientèle pour le produit offert. Une vidéo amateur sur YouTube révèle une réalité moins rose. En trois minutes de temps réel continu, on voit quatre ou cinq jeux et tous se terminent par...des punitions appelées par les arbitres. Ce n'est sûrement pas toujours comme ça. Il faut considérer que la Lingerie Football League en était à sa première saison officielle l'an passé, et qu'une période de rodage est nécessaire pour que le jeu devienne plus cohérent et discipliné.

Ce qu'on remarque également sur la vidéo en question, c'est que, entre les jeux, les joueuses rajustent souvent leur "uniforme" (!), les seins et les fesses ayant tendance à déborder de la brassière et de la petite culotte ! C'est peut-être leur plus grand handicap car pour ce qui est de jouer au football, les filles sont très athlétiques et très compétitives. Le niveau de jeu est généralement bon et même surprenant, si on peut se fier aux vidéos disponibles sur les sites internet de la LFL.

La première fois que j'ai pu admirer ces belles demoiselles à l'oeuvre, c'était à la mi-temps du Super Bowl de 2004. Je n'avais guère été impressionné par leur performance. On aurait dit des cheerleaders qui s'étaient déshabillées pour improviser une partie de football décousue, entre copines. Sans doute l'effet de surprise pouvait influencer mon jugement. Je me disais en regardant ce spectacle : «qu'est-ce que les américains ont encore inventé pour faire le plus d'argent possible en portant à son paroxysme le sensationnalisme d'un mariage entre les deux choses qui "pognent" le plus aux USA : le football et le sexe ?» Ah ! Ces capitalistes enragés ! Où est passée l'Amérique puritaine des Quakers !?

Ceux qui sont plus familiers avec le Lingerie Football disent qu'après un certain temps, on en vient à oublier que ces énergiques jeunes femmes évoluent sur le terrain, en petite tenue... On se concentre plus sur ce qu'elles font. La surface de jeu étant restreinte (50 par 30), les contacts et les collisions sont nombreux et parfois très rudes. Sans doute à cause du costume et pour éviter des blessures, les plaqués se font haut, de la taille aux épaules. Mais il y a souvent des coups vicieux : coups d'avant-bras au menton, coup de la corde à linge, porteuses de ballon agrippées solidement et projetées violemment au sol, ou dans les murs qui sont parfois très rapprochés du terrain. Pas étonnant qu'il y ait des blessures et des meurtrissures. Entre filles on ne se ménage pas : "bitchage", coups illégaux après que l'arbitre ait sifflé, "poussaillages" pendant les arrêts de jeu, et même des batailles durant lesquelles les officiels ont beaucoup de difficulté à séparer les belligérantes.

Bien entendu, tout cet exhibitionnisme présent lors des activités de mise en marché de la LFL, les séances de photos des filles adoptant des poses très sexy dans leur lingerie affriolante, la façon que les joueuses s'excitent en entrant sur le terrain avant les matchs, les célébrations d'après-touché parfois fort peu "féminines" (comme une fille qui lève le ballon en l'air en chevauchant une coéquipière à quatre pattes dans la zone des buts...), tout ça laisse un peu perplexe. On se demande si la LFL ne dépasse pas les bornes. Les féministes n'ont pas de doute à ce sujet en qualifiant ce spectacle de "dégradant" pour la condition féminine. Du machisme, du sexisme et de l'exploitation éhontés ! Au contraire, les spectateurs eux, en redemandent...


D'ailleurs, ce questionnement, sur la moralité et la décence du spectacle de la LFL, est légitime car, l'année dernière, lors du tout premier match d'ouverture mettant au monde la Ligue, une joueuse a été littéralement déculottée par le plaqué d'une opposante. Et lors de la partie inaugurale de la saison du CALIENTE de Miami, trois membres de l'unité défensive de l'équipe ont sauté sur la quart-arrière ennemie (Anonka Dixon) et ont déchiqueté sa brassière ! La pauvre "top-less" est demeurée quelques instants sur le sol, l'air découragé, se demandant peut-être dans quoi elle s'était embarquée ! Était-ce un geste délibéré pour faire de la publicité, attirer les reportages des médias et faire connaître l'existence de la Ligue au plus grand nombre possible de clients potentiels ?

Cette LFL a-t-elle un avenir ? Ses dirigeants prétendent que oui. Le marketing est efficace, disent-ils, et on serait en mesure de générer beaucoup de revenus en droits de télédiffusion, en recettes aux guichets de billetterie et en ventes de marchandises de toutes sortes. Les joueuses sont payées mais pas suffisamment pour se passer d'un deuxième emploi durant la saison morte. Il faut croire que ça ne va pas si bien que ça puisque, en vue de la prochaine campagne, on a dû remplacer deux équipes qui ont suspendu leurs activités en raison de difficultés financières. On devrait pouvoir améliorer le produit sur le terrain et on espère que les amateurs seront au rendez-vous afin de consolider la Ligue naissante. Mais on a mal choisi le moment pour lancer la LFL : les États-Unis sont durement touchés par une récession sévère qui perdure... Qui vivra, verra, mais les ingrédients de la recette de la LFL sont appétissants ! Il s'agit de bien les doser (pas trop épicé quand même !...) et de surveiller la cuisson pour ne pas que tout brûle !

Aucun commentaire: