vendredi 21 janvier 2011

FINALE DE LA NFC : DES BEARS DANGEREUSEMENT SILENCIEUX...


Peu d'experts accordent des chances aux Bears de Chicago d'atteindre le match ultime du Super Bowl. On ne parle que des exploits de Aaron Rodgers, le quart-arrière des Packers de Green Bay, qui, dimanche, affronteront les Monstres du Midway, par moins dix degrés celsius, dans la ville des vents, pour le championnat de la Conférence Nationale de la NFL. Bien sûr, le pivot des Packers est présentement le joueur le plus "hot" de la Ligue, et il est aux commandes d'une offensive explosive. Mais les Bears possèdent une défensive dure et brutale, capable de compliquer ou d'enrayer le bon fonctionnement de l'attaque du Pack. Les gros et effrayants mastodontes du "front 7" des Bears peuvent sortir Rodgers du match d'un seul coup de patte. Le quart est fragile. Il a déjà subi deux commotions cérébrales cette saison et sa façon de courir, pour échapper aux poursuites ou pour gagner du terrain, le prédispose à être frappé et à être blessé.

Comme on le sait, les demis défensifs disposent d'une zone de cinq verges, à partir de la ligne de mêlée, pour ralentir ou frapper les receveurs ennemis. Attendez-vous à ce que les Bears soient très actifs dans cette zone et tentent de briser le "timing" ou le rythme des tracés de course des receveurs des Packers. Mais la clé pour la défensive des ours sera de limiter le nombre de verges gagnées par les receveurs, après les attrapées. Et aussi d'éviter d'être brûlés par les bombes ou les longs jeux de Rodgers. Ce dernier a bafoué les Falcons d'Atlanta en quart-de-finale en sortant de la pochette protectrice pour échapper aux blitz. C'est quand il esquive des plaqués comme ça qu'il est le plus dangereux. Les Bears doivent s'assurer qu'il demeure dans la pochette.


En offensive, les Bears sont devenus redoutables lorsqu'ils ont commencé à être moins prévisibles, à être mieux balancés grâce à la résurgence de leur attaque au sol. Du même coup, le quart Jay Cutler a eu plus de temps pour déclencher ses passes, et il a encaissé moins de sacks. Et, surtout, en fonçant et en étant les agresseurs sur de plus nombreux jeux de course, les gars de sa ligne à l'attaque ont été moins malmenés en n'ayant plus seulement à reculer et à se faire frapper sur les jeux aériens. Cet équilibre entre les formes d'attaque sol/air a aussi réduit le nombre de revirements coûteux. La configuration de la défensive des Packers est faite d'abord en fonction de contrer le jeu de passes des adversaires. On se place souvent en situation de passe même au premier essai. Ce qui devrait inviter les Bears à courir avec le ballon plutôt que de le passer. La ligne à l'attaque de Chicago jouera donc un rôle déterminant : ouvrir le chemin à Matt Forte (photo sous le titre) sur les jeux de course, et protéger Cutler contre la forte pression du front 7 de Green Bay sur les jeux de passes.

Les unités spéciales auront leur mot à dire pour déterminer l'issue de la guerre. Sur les retours de bottés, il n'y a guère d'homme plus dangereux que Devin Hester, le no 23 des Bears (photo ci-dessus). N'oublions pas non plus que les Ours ont l'avantage du terrain et qu'ils ont comme partisan no 1 le président des États-Unis d'Amérique, Barack Obama lui-même ! Pour stimuler son équipe favorite, il a déclaré qu'il serait à Dallas pour assister au Super Bowl si les Bears gagnent contre Green Bay... Je ne dis pas que Chicago va l'emporter, mais les Bears méritent bien plus de crédit et de respect que le rôle effacé de négligés qu'on leur réserve dans les médias. On ne croit pas en eux, notamment parce qu'ils n'ont eu qu'à vaincre les faibles Seahawks de Seattle pour atteindre la finale de la NFC. Les membres du personnel des Bears s'accommodent très bien du statut "d'underdogs". En fait ils gardent un profil bas et un silence d'ours en hibernation. Mais attention à la bête qui somnole, elle pourrait se réveiller et attaquer férocement les chasseurs imprudents...

Aucun des deux clubs ne peut compter sur les "performances" et les encouragements de cheerleaders "officielles". Comme on peut agréablement l'apprécier, ces séduisantes demoiselles (ci-dessus) ne craignent pas le froid et la neige. Elles auraient pu se porter volontaires pour rehausser la qualité du spectacle de l'affrontement Bears/Packers. Mais ces deux vieilles franchises de la NFL sont très conservatrices et auraient sans doute refuser leur offre de services... Malheureusement...