lundi 8 février 2021

SUPER BOWL LV : BRADY FAIT LE TRAVAIL ET LA DÉFENSIVE DES BUCS EMBOUTEILLE L'OFFENSIVE DES CHIEFS.












 Évidemment après l'écrasante victoire de 31-9 des Buccaneers de Tampa Bay au Super Bowl LV, la Presse et les amateurs de football, en général, n'en avaient que pour le quart-arrière et joueur du match Tom Brady.  «Un 7e titre du Super Bowl pour Brady», ça résume à peu près l'ensemble des manchettes des médias sur la couverture de ce Super Bowl plutôt décevant pour ceux qui aiment les matchs serrés avec des dénouements dramatiques de dernières secondes.

Que l'attaque de Tampa Bay marque plus de 30 points sous la direction d'un Brady, ayant à sa disposition un paquet de coéquipiers de fort calibre, ça n'a surpris personne.  C'était le Brady habituel "faisant la job" comme avait l'habitude de commander son ancien pilote des Patriots Bill Belichick.

Que la défensive de Tampa Bay limite la puissante offensive des Chiefs à trois maigres placements, ça c'était impensable et imprévisible.  C'est de loin, ce qui a fait la différence dans cette partie de championnat.  Un deuxième d'affilée pour la ville de Tampa Bay, après la conquête de la Coupe Stanley par le Lightning, au hockey, l'été dernier.

On force également la note en affirmant que Brady a transformé à lui seul une équipe perdante en équipe championne.  On doit aussi donner crédit aux dirigeants du club floridien pour l'excellence de son repêchage et pour avoir engagé de bons agents libres.  Mentionnons l'étonnante tertiaire des Bucs qui est composée de six jeunes hommes de 24 ans et moins, tous repêchés au cours des trois dernières années !  Ils n'ont donné aucun touché aux rapides gazelles des Chiefs !  Un exploit digne...de champions !  

Avant cela, dans leurs autres matchs éliminatoires, eux et leurs coéquipiers de la défense, étaient venu à bout de deux autres quarts-arrières super étoiles Drew Brees (New Orleans) et Aaron Rodgers (Green Bay).  Ce n'est pas peu dire !



Mais c'est clair, comme le soulignait l'entraîneur chef des champions, Bruce Arians (photo ci-dessus, à 68 ans, le plus vieux coach à gagner le SB), que, si sa formation avait le personnel pour aller jusqu'au bout, la mission de Brady c'était de les faire croire en la victoire ultime.  Sur ce plan, le professionnalisme du numéro 12, sa réputation de gagnant, et sa façon scrupuleuse de se préparer à chaque match, en ne négligeant aucun détail, ont nettement inspiré ses coéquipiers à suivre son exemple et son leadership.

Il faut aussi ajouter que la présence de Brady à Tampa, a probablement incité Rob Gronkowski (deux touchés dans le match) et Antonio Brown (un touché) à se joindre à l'équipe.  Brady avait également approuvé la signature du demi offensif Leonard Fournette (tiens, tiens ! l'autre marqueur de touché pour les Bucs, dimanche !).

Dans sa conférence de presse après cette cuisante défaite des siens, le quart-arrière Patrick Mahomes a rejeté du revers de la main l'excuse selon laquelle sa blessure à un orteil avait joué un rôle dans la contre performance de son attaque.  Il a préféré louangé le plan de match des Bucs et la solidité de leur défensive qui, de son propre aveu, lui a infligé la pire correction de sa carrière.

Mené par le secondeur Shaq Barrett, qui aurait mérité le titre de joueur du match, à mon avis, chaque membre de la brigade défensive des Bucs a joué son rôle à merveille pour littéralement embouteiller Mahomes et ses hommes à l'attaque.  Le jeune quart a été constamment harcelé, pressé, frappé et plaqué pendant toute la rencontre.



On aurait dit que la défensive de Tampa connaissait ou devinait à l'avance tous les jeux ou les stratégies offensives des Chiefs.  À croire qu'ils avaient volé les signaux des ennemis (pour faire un clin d'oeil au «Spygate» des  Patriots de Brady, quand il jouait pour eux !).

Décimée par les blessures, la ligne à l'attaque des Chiefs, recousue de remplaçants, n'a eu aucune chance de freiner les élans irrésistibles du front défensif des Bucs.  La guerre des tranchées a été remportée facilement par les gros joueurs de Tampa.  Ce qui a été à l'origine des succès des nouveaux champions, et ce, des deux côtés du ballon.

Les Buccaneers avaient bien appris de leur défaite contre Kansas City durant la semaine 12, en novembre dernier.  Cette fois-ci ils ont étroitement surveillé le petit poison Tyreek Hill qui les avait humilié en saison régulière en marquant trois touchés en plus d'accumuler l'incroyable total de 269 verges par la voie des airs, dans la victoire de 27-24 des Chiefs. Cette fois-ci, Hill a été limité à 73 verges de gains et sept ballons attrapés.



















 Lorsque venait le temps de passer, Mahomes semblait toujours courir pour sa vie, et il lançait souvent le ballon en déséquilibre, tout croche, ce qui compliquait la tâche de ses receveurs, la plupart bien couverts par les défenseurs des Bucs, qui ont d'ailleurs réussi deux interceptions.  Travis Kelce (no 87, photo ci-dessus) a capté dix passes pour 133 verges mais il a aussi échappé quelques passes cruciales.

Un match des Chiefs sans marquer aucun touché, on avait pas vu ça depuis longtemps !  Pendant que tout fonctionnait très bien pour Tampa, rien ne se passait comme prévu pour Kansas City.

Profitant de la faiblesse de la ligne à l'attaque rapiécée des Chiefs, les Bucs n'ont même pas eu à utiliser la blitz.  Ils pouvaient exercer efficacement de la pression sur Mahomes avec seulement leur quatre joueurs de ligne, et libérer ainsi leurs sept autres coéquipiers de la défense pour surveiller plus étroitement les receveurs des Chiefs.  Les dangereux lièvres de Kansas City se retrouvaient plus souvent qu'autrement à lutter contre des couvertures doubles ou triples dont ils n'arrivaient pas à se défaire.

Mahomes, ne trouvant pas ses cibles, devait courir avec le ballon, s'en débarrasser, ou subir des sacks (trois).  Tout le contraire de ce qu'on attendait...

Ce qui a grandement motivé les Buccaneers (en particulier la brigade défensive) avant ce match décisif, c'est qu'ils étaient les négligés des parieurs et des experts, qui ne semblaient en avoir que pour les exploits de Mahomes et de ses brillants receveurs de passes.

On entend souvent dire que c'est la défensive qui fait gagner les championnats au football.  On en a eu encore une preuve au Super Bowl LV même si après cette éclatante victoire des Buccaneers on ne parle que de Brady et cie...