mardi 30 août 2022

PRÉVISIONS NFL 2022-23 : DES CLUBS MOYENS QUI POURRAIENT SURPRENDRE (BROWNS, SAINTS, CARDINALS, RAIDERS)





 Il y a toujours des équipes de sports qui surprennent par les résultats qu'elles obtiennent et que l'on n'attendait pas.  Ces surprises peuvent être bonnes ou mauvaises, mais elles font mal paraître les prévisionnistes qui se sont trompés dans leurs savantes prédictions !

Si ces clubs déjouent les experts c'est souvent à cause d'imprévus ou de malchance.  Par exemple, des joueurs de premier plan qui se blessent, ou sont suspendus, et doivent s'absenter pour longtemps.  Ou encore un joueur de franchise qui, pour une raison ou une autre sous-performe énormément.

Peut-être que, au contraire, un joueur marginal, ou un agent libre signé à la dernière minute, s'affirme plus que prévu et fait pencher la balance en faveur de sa nouvelle équipe.

Selon son bon ou son mauvais sort, un club moyen peut donc décliner ou s'améliorer plus qu'escompté.  Cela fera pencher la balance suffisamment pour lui faire rater les séries éliminatoires ou, au contraire, lui ouvrir une place dans le tournoi de fin de saison.



Les Browns de Cleveland

Les Browns de Cleveland ont gagné la course effrénée à l'immoral Deshaun Watson (photo ci-dessus) contre trois autres équipes.  Mais ils ont perdu le respect de toute la planète football.  Cette quête folle au prix d'un mirobolant contrat garanti de cinq ans pour $ 230 millions (un record) prouve à quel point les dirigeants de ce club sont désespérés.  Ils veulent enfin s'assurer les services d'un quart-arrière de franchise qui les aidera à mettre fin à une très longue tradition perdante en gagnant un championnat.

Ils croient que Watson sera l'élément qui leur manquait pour gagner un championnat dès maintenant, puisque le reste de l'équipe est dans son «prime» et assez fort pour y parvenir.  La saga Watson n'est cependant pas terminée.  Visé par une vingtaine d'allégations d'agression et d'inconduite sexuelles, l'ex-pivot des Texans de Houston n'a pas joué du tout l'an passé, et il est suspendu pour onze parties cette saison.

Il doit payer une amende de $ 5 millions et s'astreindre à programme pour traiter ses comportements pervers.  Le hic c'est que, après s'être excusé pour ses gestes odieux, au début du camp d'entraînement des Browns, Watson s'est récusé après l'annonce de sa suspension en clamant son innocence et en niant les faits qui lui sont reprochés.

Après son programme de réhabilitation, des experts en psychologie comportementale jugeront s'il est apte à revenir au jeu.  Qui sait ce qui pourrait arriver si Watson continue à renier ses responsabilités et qu'il échoue ses traitements ?

Même s'il réussit à revenir au jeu le 4 décembre, contre son ancienne équipe, quelles seront les réactions des spectateurs aux matchs qu'il jouera et, surtout, comment sera-t-il accueilli par ses coéquipiers et les joueurs opposés ?  Sera-t-il une distraction et un sujet de discorde chez les Browns ?

Après presque deux ans sans jouer, sera-t-il en bonne forme physique et mentale ?  Est-ce qu'il retrouvera son rythme et son synchronisme ?  Pourra-t-il bien s'intégrer à sa nouvelle équipe et maîtriser un nouveau système de jeu ?



L'autre série de questions concerne le quart-arrière qui sera d'office avant que Watson finisse de purger sa longue suspension.  Jacoby Brissett, un QB substitut signé durant la saison morte, en sera à sa 4e équipe, avec à son CV 14 victoires, 23 défaites, et un coefficient d'efficacité de 83.  Combien de matchs les Browns gagneront avec ce quart-arrière de second ordre ?

Pour faire de la place à Watson sous le plafond salarial, les Browns ont pratiquement «donné» aux Panthers de la Caroline leur QB régulier de l'an dernier Baker Mayfield, qui a presque joué toute la saison passée avec une blessure à l'épaule.  Par surcroît, Cleveland devra payer $ 10½ millions du salaire de Mayfield. 

De plus, Watson a coûté cinq choix de repêchage en faveur des Texans : trois choix de première ronde (2022, 2023, 2024), un choix de 3e ronde (2023), et un choix de 4e ronde (2024).



Malgré tout ce brouhaha, l'offensive des Browns risque de ressembler à ce qu'elle est depuis quelques années : axée surtout sur le jeu au sol.  On demandera à Brissett de gérer l'attaque de façon conservatrice.  Bien que diminuée par la retraite du centre JC Tretter, la ligne à l'attaque, et le duo de porteurs de ballon formé de Nick Chubb et de Kareem Hunt (photo ci-dessus → Chubb no 24; → Hunt no 27), seront encore dans le top-3 de la Ligue cette saison.

Cela s'est traduit l'an passé par un premier rang de la NFL pour la moyenne de verges gagnées par course (5,1 verges).  Et ce, sans la contribution d'un bon quart-arrière coureur, à la Lamar Jackson, ou comme Watson pourrait l'être lorsqu'il reviendra au jeu.

Hormis le nouveau venu Amari Cooper (ex-Cowboys), il n'y a pas de receveur dangereux pour faire du jeu aérien des Browns une menace pour les adversaires.  On a renouvelé le contrat de l'ailier rapproché David Njoku (4 ans, $ 54,8 millions).  Sans être une super étoile, il est correct à sa position.

On s'attendait à plus de l'autre ailier rapproché, Austin Hooper.  Voilà pourquoi on n'a pas voulu signer une nouvelle entente avec lui.  Il a été récupéré par les Titans du Tennessee.  L'ailier espacé Jarvis Landry n'a pas été retenu non plus.  Il jouera pour les Saints de la Nouvelle-Orléans cette saison.



Peut-être à cause de leur prépondérance pour le jeu au sol, les receveurs éloignés de renom, qui ont évolué avec les Browns, n'ont jamais compilé de statistiques impressionnantes.  On pense aux cas récents d'O'dell Beckham Jr et de Landry.  Depuis que le coach Kevin Stefanski (photo ci-dessus) dirige l'équipe (janvier 2020), un seul receveur a franchi le cap des 600 verges de gains par la passe.

Les Browns compteront sur leur excellente défensive pour neutraliser les offensives ennemies et gagner des matchs à bas pointage.  Peu actifs sur le marché des agents libres, mais contraints de libérer de l'espace sous le cap salarial («because» le contrat monstre de Watson), les Browns ont échangé le demi de coin Troy Hill aux Rams de Los Angeles contre un choix de 5e ronde au prochain repêchage.

La défensive sera de nouveau menée par le formidable Pro Bowler pérenne Myles Garrett (16 sacks en 2021), souvent candidat au titre de joueur défensif par excellence du circuit Goodell.  La première ligne n'est cependant pas blindée contre le jeu au sol.  À l'intérieur de cette ligne, la recrue Perrion Winfrey sera testée et Jordan Elliott n'est pas efficace.  Heureusement, à l'extérieur, Jadeveon Clowney complète bien Garrett.

La secondaire est assez solide avec Jeremiah Owusu-Koramoah et Anthony Walker.



La tertiaire est spectaculaire (top-3 dans la NFL) avec, entre autres, des joueurs d'élite comme le demi de coin Denzel Ward (le mieux payé de l'histoire de la Ligue à sa position → photo ci-dessus) et le demi de sûreté John Johnson III.

Les Browns doivent trouver le moyen de gagner avec Brissett au poste de QB en attendant Watson au 12e match.  Leur très difficile calendrier joue cependant contre eux, et quand le supposé prodige se pointera enfin, il pourrait être trop tard pour sauver la saison.

Tiens donc, devinez quel club ils affronteront la première semaine (11 septembre) ?  Les Panthers de la Caroline (chez eux à Charlotte) de leur ex-QB Baker Mayfield !



Les Cardinals de l'Arizona

Mais que se passe-t-il donc avec les Cardinals de l'Arizona ?  Au cours des deux dernières saisons, ils ont joué comme des champions, avant de s'écrouler après la fête de l'Action de Grâce américaine.  Après un départ canon (7-0) en 2021, leur quart-arrière Kyler Murray (photo ci-dessus) était déjà pressenti comme le MVP de l'année.  Leur entraîneur Kliff Kingsbury était couvert d'éloges et on le voyait rafler le titre d'entraîneur de l'année dans la NFL.

Mais voilà, Murray, et le meilleur receveur de l'équipe, DeAndre Hopkins, se sont blessés, et les Cardinals ont perdu cinq de leurs six dernières parties (incluant une cinglante défaite en séries éliminatoires contre les Rams).

Blessé à une cheville, le petit QB des Cards est revenu au jeu après avoir dû sortir de l'alignement pour trois matchs.  Mais il n'était plus le même.  Son coefficient d'efficacité, généralement près de 100, a baissé à 83.  On ne le voyait plus courir et s'esquiver, comme avant, pour échapper à la poursuite des défenseurs adverses, et réaliser des gains au sol pour des premiers essais, ou lancer des passes sublimes.



Murray commence à avoir un historique de blessures important : muscle ischio-jambier en 2019; épaule en 2020; cheville en 2021, et poignet durant le camp d'entraînement cet été.  Sa petite stature (5 pieds 10 pouces, 207 livres) semble poser un problème de durabilité.

Il semble que Murray était mécontent après l'élimination de l'équipe et qu'il songeait à demander un échange.  Les Cardinals ont mis fin à ces récriminations en lui faisant signer une extension de contrat pharaonique de $ 230½ millions pour 5 ans (un record).

Pour le satisfaire encore plus, ils ont donné leur choix de première ronde de repêchage aux Ravens de Baltimore en échange du receveur Marquise Brown (à gauche sur la photo ci-dessus), avec qui Murray a fait la pluie et le beau temps au collège (Oklahoma) en 2017 et 2018.

Brown sera chargé de remplacer Hopkins (suspension de six matchs pour usage de drogue améliorant la performance) comme receveur no 1.  Hopkins a connu une baisse de régime en 2021, mais avant de rater les six derniers matchs de l'équipe, il avait joué presque toutes les premières dix parties malgré une douloureuse blessure aux côtes.  Il a célébré son 30e anniversaire le 6 juin, et à cet âge, un ralentissement est à prévoir pour un receveur de son calibre.



Brown n'est pas un receveur du même calibre que Hopkins (photo ci-dessus).  En trois saisons en carrière, il a maintenu une moyenne de 51 verges de gains aériens par rencontre, mais il en a tout de même engrangé 1 008 l'an passé avec les Ravens, un club qui mise surtout sur le jeu au sol.  Brown remplace plutôt Christian Kirk, devenu agent libre, et qui a été signé par les Jaguars de Jacksonville.

Les Cardinals croient que Rondale Moore (choix de 2e ronde en 2021) et le vétéran A.J. Green (resigné pour un an et $ 3½ millions) viendront bien complémenter Brown en attendant le retour de Hopkins.  L'extraordinaire ailier rapproché Zack Ertz verra probablement sa somme de travail augmenter, si c'est possible.  Après avoir été obtenu dans un échange avec Philadelphie, le vétéran de 31 ans a été tout feu tout flamme en onze parties en Arizona (56 passes captées pour 574 verges et trois touchés).



Pas de crainte au poste de demi offensif.  James Conner (à gauche sur la photo ci-dessus) a été époustouflant l'an passé avec ses 18 touchés et ses gains de 1 127 verges, passes/courses combinées.  Il sera secondé cette saison par Darrel Williams (ex-Chiefs) qui remplace Chase Edmunds, signé par les Dolphins.

C'est plutôt la ligne à l'attaque qui fait défaut. Le travail de Murray et des porteurs de ballon sera compliqué par la faiblesse de cette unité, une des plus âgée de la Ligue (joueurs au-dessus de 30 ans, en moyenne).  Qui dit vieillissante dit déclinante, et plus vulnérable aux blessures.  Avec aucune relève suffisante en cas de pépins.

Les Cardinals peuvent marquer beaucoup de points, mais ils en donneront pas mal aussi.  La défensive laisse à désirer.  Elle a perdu son as, Chandler Jones (rendu à Las Vegas), de même que l'autre secondeur de ligne Jordan Hicks (Vikings).  Leur place sera prise par les jeunes Zaven Collins et Isaiah Simmons qui n'ont pas été à la hauteur de leur potentiel l'an passé.



Et que reste-t-il dans le réservoir du vieux et éternel blessé J.J. Watt (33 ans → photo ci-dessus) ?  Il n'a réussi qu'un sack en sept parties jouées la saison dernière.

De plus, Jordan Phillips a pris le chemin de Buffalo, ce qui n'est pas un cadeau pour la défensive de l'Arizona qui n'a plus que Markus Golden pour faire vraiment pression sur les QBs ennemis. 

La tertiaire fait pitié aussi, les évaluateurs chevronnés de Pro Football Focus la classant en 27e position sur 32 dans la NFL.  Les demis de coin Byron Murphy Jr et Marco Wilson sont les maillons les moins solides de cette unité.



Coïncidence ou pas, sans Hopkins, la saison passée, les Cardinals ont perdu quatre de leurs six derniers matchs (cinq si on ajoute leur dure défaite en éliminatoires contre les Rams).  Ils devront faire mieux cette saison durant les six matchs de suspension à leur receveur étoile.

Mais ça ne sera pas une sinécure.  Le calendrier des Cards est brutal.  Ils doivent affronter quatre clubs qui ont participé aux séries éliminatoires l'an dernier (Chiefs, Rams, Raiders, Eagles).  Et les matchs à Seattle et en Caroline ne sont pas gagnés d'avance...

Un mauvais début de campagne serait dévastateur, et les Cardinals pourraient glisser au 3e rang de la division Ouest de la NFC, hors de portée des séries éliminatoires.



Les Saints de la Nouvelle-Orléans

Après la retraite de leur fantastique quart-arrière Drew Brees en mars 2021, les Saints de la Nouvelle-Orléans devront se passer de leur super entraîneur Sean Payton (photo ci-dessus), qui a redressé l'équipe à son arrivée en poste en 2006, a gagné le Super Bowl en 2009, et a guidé les siens à neuf participations aux séries de fin de saison.

En 2021, sans Brees, et avec Jameis Winston comme QB partant, Payton a raté les éliminatoires de justesse, au tout dernier match de la saison, avec une fiche de 9-8.  Un peu amer et peut-être fatigué après seize ans d'un labeur très exigeant, Payton a décidé de faire une pose.

C'est un lourd déficit pour la franchise car il a été un des meilleurs de sa profession pendant toutes ces années.  C'est lui qui appelait les jeux.  Ses décisions étaient judicieuses et rarement erronées.  Il manquera à son ex-club.  Il sera analyste de football pour le réseau de télé FOX cette année.

Dennis Allen (photo ci-contre), son coordonnateur à la défensive l'an passé, prendra sa place dans le siège de conducteur en chef.  Sa brève expérience de deux dans un poste similaire avec les Raiders (2012-2014) n'a pas été probante (8 victoires, 28 revers).

Les Saints devraient avoir une assez bonne équipe mais des épées de Damoclès pendent au-dessus de leurs têtes.

Comment se déroulera le retour au jeu de Winston après sa délicate opération au genou (ligament antérieur croisé) ?  

Perdront-ils les services de leur as demi offensif Alvin Kamara (photo ci-dessous), menacé d'une suspension pour une affaire de voies de fait dans un bar de Las Vegas lors de la fin de semaine du Pro Bowl ?



Comment la ligne à l'attaque encaissera l'impact du départ pour Miami du plaqueur offensif Terron Armstead ?  Sans son support, les gardes Andrus Peat et Cesar Ruiz, déjà peu compétents, pourront-ils tenir le coup ?

En défensive, la retraite du demi de sûreté Malcolm Jenkins (trois participations au Pro Bowl) affaiblira-t-elle la tertiaire ?

Il est vrai que durant la saison morte, les Saints ont bien répondu à la plupart de ces interrogations.  Ils ont été bons sur le marché des agents libres en s'assurant les services du renommé demi de sûreté Tyrann Mathieu (ex-Chiefs), du très capable receveur Jarvis Landry, et d'un autre demi défensif plus que respectable en Marcus Maye (ex-Jets).  Mais ils n'ont pas trouvé de remplaçant de qualité pour Armstead.



Le fait saillant de la saison pour les Saints pourrait être le retour au jeu du sensationnel receveur de passes Michael Thomas (photo ci-dessus).  Après avoir établi un record de la NFL pour le nombre de passes captées en une saison (149), en 2019, Thomas n'a joué que sept parties en 2020, et il n'a pas joué du tout l'an dernier (opération à une cheville).  Mais après une si longue absence, et avec son lourd dossier médical, peut-il revenir près du niveau de jeu de 2019 ?

L'affaire judiciaire de Kamara traîne tellement en cour de justice qu'il pourrait être en mesure de jouer toute la saison, la NFL attendant un verdict de culpabilité avant de le suspendre.  Mais ses démêlées avec la justice nuiront-elles à sa concentration et à son jeu ?  Son rendement a diminué en 2021, mais c'était comparé à une saison du tonnerre en 2020.



Les Saints n'ont pas un atout valable avec l'ailier rapproché Adam Trautman, mais la grande question demeure Winston (photo ci-dessus) au poste de QB no 1.

L'an dernier, le coach Payton l'a utilisé intelligemment en limitant son nombre de passes (une couple de douzaines en moyenne par match).  On sait que l'ex-QB de Tampa Bay était une véritable machine à revirements (30 interceptions à sa dernière saison avec les Bucs en 2019 + cinq échappés perdus).

Avec les Saints en 2021, il n'a commis que trois interceptions en sept matchs joués, avant la blessure qui l'a sorti de l'alignement pour le reste de la campagne.  Avec ses nouvelles armes offensives (Jarvis, Thomas) et un nouvel entraîneur, est-ce que Winston lancera plus de passes pour ainsi refaire connaissance avec ses anciens démons le rendant coupable de multiples revirements ?



Si tout va bien, et que ses joueurs évitent les blessures, l'offensive devrait se classer plus haut que sa 28e place de l'an dernier (pire performance de son histoire).

La défensive ne pose pas de problèmes.  Elle excelle surtout contre le jeu au sol.  Les pertes de l'entre-saison ont été bien compensées.  Il est même possible que les Saints présentent la meilleure défensive de la Conférence Nationale.  Un seul bémol peut-être :  deux de leurs meilleurs contributeurs, Cameron Jordan et Demario Davis, ne rajeunissent pas.  Ils sont tous deux âgé de 33 ans, au bord d'une possible baisse de rendement.

Comme on peut le constater, plusieurs questions demeurent en vue de la prochaine saison des Saints.  Les Buccaneers sont encore largement favoris pour gagner le championnat de la division, et même de la Conférence Nationale.  La route vers les séries éliminatoires n'est pas sûre pour les représentants de la Nouvelle-Orléans.  Leur calendrier n'est pas commode.  J'ai des doutes au sujet de Winston.  Sans régresser, les Saints pourraient stagner, même si la 2e place de leur division semble assurée.



Les Raiders de Las Vegas

Les Raiders de Las Vegas se sont améliorés grâce à leurs mouvements positifs durant l'entre-saison.  Mais le problème c'est que les autres équipes de leur division (AFC Ouest, K.C., Denver, Chargers) seront probablement encore plus forts qu'eux.

Si l'ajout du dominant receveur de passes Davante Adams (ex-Packers → photo sous le titre de cet article), un bon ami du quart-arrière des Raiders Derek Carr (photo ci-dessus) va rendre encore plus explosive l'attaque de l'équipe, la défensive accueille aussi un nouvel élément de premier ordre en Chandler Jones (ex-Cardinals).

Adams a signé un contrat de 5 ans qui lui rapportera $ 140 millions.  Il a été un des meilleurs receveurs de la Ligue au cours des dernières années.  Ses deux plus récentes saisons ont été spécialement prodigieuses avec 238 passes attrapées pour 2 927 verges de gains et 29 touchés.  Phénoménal !



Et les autres bons receveurs des Raiders (Hunter Renfrow → photo ci-dessus; et l'ailier rapproché Darren Waller) pourront profiter de plus de liberté et d'espace en raison des doubles couvertures que les défenses adverses mettront sur Adams pour tenter de minimiser les dégâts qu'il peut leur causer.

Même le demi offensif Josh Jacobs, principal responsable de l'attaque terrestre, pourra bénéficier de ce groupe de receveurs, craint par l'adversaire, pour éviter d'avoir à faire face à une boîte défensive surpeuplée, une tactique employée pour étouffer le jeu au sol. Les secondeurs de ligne et les demis défensifs adverses ne pourront pas se payer ce luxe de se masser près de la ligne de mêlée, de peur de laisser à découvert des poisons comme Adams, Waller et compagnie.

Ce qui pourrait noircir ce beau panorama offensif, c'est la très déficiente ligne à l'attaque, qui se classe parmi les plus mauvaises de la NFL.  L'an passé elle a fini au dernier rang en protection de quart-arrière (le plus grand nombre de pressions allouées sur le QB par les défensives opposées).  Le garde à gauche Denzelle Good, et le plaqueur à droite Alex Leatherwood, en arrachent beaucoup !  Conséquence : Carr a subi 40 sacks l'an passé.



En défensive l'arrivée de Chandler Jones (à droite sur la photo ci-dessus) fera le plus grand bien.  Avec l'autre ailier défensif, le géant Maxx Crosby (à gauche sur la même photo), ils vont répandre la terreur dans le champ arrière ennemi, ce qui va soulager et aider les autres membres de la défense des Raiders.  Ils en ont bien besoin car les trous sont nombreux à plusieurs positions.  À commencer par l'intérieur de la première ligne, où Bilal Nichols, et surtout Johnathan Hankins, sont chancelants.

Parmi les trois linebackers Jayon Brown ne fait pas le poids, tandis que Divine Deablo a parfois du mal à tenir son bout.  Dans la tertiaire ce sont Duron Harmon et Trayvon Mullen Jr qui ont du mal à bien faire leur boulot.

L'an dernier, la fin de saison des Raiders a été particulièrement excitante.  Un vrai danger pour les cardiaques !  Devant absolument gagner leurs quatre derniers matchs pour espérer mériter une place en séries éliminatoires, les Raiders ont battu les Browns, les Broncos, les Colts et les Chargers par de faibles marges combinées de 13 points au total.  Incroyable !

Durant la saison ils ont compilé une fiche de cinq victoires, une défaite, dans les parties décidées par trois points ou moins.  Le scénario typique de ces rencontres c'était un placement gagnant dans les dernières secondes, parfois après être revenu de l'arrière dans le pointage.  De vrais «cardiac kids» !

Heureusement, pour masquer un peu les insuffisances défensives, les Raiders ont le privilège de compter parmi leurs rangs deux des meilleurs botteurs de la NFL.

Daniel Carlson (photo ci-dessous) a fracassé un record de franchise la saison dernière en marquant 150 points, dont 120 sur des bottés de placement réussis.



Le botteur de dégagement AJ Cole a été élu au Pro Bowl grâce à son étincelante moyenne de 50 verges par botté !

Avec leur nouvel entraîneur en chef, l'ex-gourou de l'offensive des Patriots, Josh McDaniels, les Raiders devraient marquer une tonne de points, car leur attaque est améliorée.  Mais leurs défectuosités au niveau de la ligne à l'attaque et de la défensive les condamnent au dernier rang de leur division, même s'ils vont probablement gagner plus de matchs qu'ils vont en perdre.  

samedi 27 août 2022

PRÉVISIONS NFL 2022 : DES ÉQUIPES ENTRE DEUX EAUX (PANTHERS, COMMANDERS, STEELERS, VIKINGS).



Certaines équipes de la NFL naviguent souvent entre deux eaux.  Soit que leur direction ne tienne pas bien le gouvernail, soit qu'on manque de profondeur en effectifs, ou que le sort incertain de quelques membres importants de l'équipage, viennent brouiller leurs plans.  Il est donc difficile de prévoir leur destin pour la prochaine saison.

Dépendamment du respect -ou non- des conditions nécessaires pour garder le cap ou sauver les meubles, ces clubs peuvent : ou surprendre agréablement; ou, au contraire, sombrer dans la tempête, et faire naufrage.

Ou bien, simplement, toutes choses étant égales par ailleurs, elles feront du surplace, avec aucun vent favorable...  Bienvenue chez les clubs mi-figue mi-raisin !



Les Panthers de la Caroline

Incroyable mais vrai, il existe deux clubs des Panthers de la Caroline : un club est victorieux quand le dominant demi offensif Christian McCaffrey joue (4 des 5 gains des Panthers l'an passé); l'autre club est perdant quand le même joueur est absent (11 défaites en 12 parties en 2021).  Le problème c'est que McCaffrey a été blessé souvent et qu'il n'a disputé que dix rencontres au cours des deux dernières saisons.  Assez, cependant, pour accumuler des gains de 1 159 verges, et huit touchés.

Le dynamo des Panthers est surutilisé tant comme porteur de ballon que comme receveur de passes, ce qui explique probablement ses nombreuses blessures.  Cette année, compte tenu de son immense utilité, la direction de l'équipe a promis de le ménager...un peu !  Il n'a que 26 ans.  Ce n'est pas un joueur fini.

L'autre facteur primordial pour aider les Panthers à redresser leur barque c'est de trouver un quart-arrière digne de la NFL.  Ils pensent avoir au moins partiellement satisfait ce besoin en faisant l'acquisition de Baker Mayfield (photo ci-dessus) des Browns de Cleveland.  Il n'a coûté qu'un choix de 5e ronde au repêchage de 2024.  Cleveland était pressé de s'en débarrasser après avoir «gagné» la loterie Deshaun Watson.



Mayfield a connu des hauts et des bas au cours de sa carrière de quatre saisons à Cleveland.  Sa fiche de .500 (30 victoires contre autant de revers) résume bien ses performances en dents de scie.  Mais sa présence comme QB no 1 en Caroline, et une saison complète de McCaffrey (photo ci-dessus), rapprocheraient fort probablement les Panthers de cette barre de flottaison de .500.

Après un bon début de campagne (3-0) l'an passé, le quart-arrière des Panthers, Sam Darnold, a totalement flanché, entraînant toute l'offensive avec lui.  Selon Pro-Football-Focus (PFF), en termes d'évaluation globale, il a fini avant-dernier chez les QBs réguliers en 2021, et il est le pire depuis sont entrée dans la Ligue en 2018.  Cette contre-performance en 2021 n'est donc que le reflet de toute sa carrière : 17 gains, 32 échecs; 59,8 % de passes complétées; 52 interceptions et 54 passes de touché; rating de 76,9.

Mayfield a mieux fait avec 92 passes de touché contre 56 interceptions, et un rating de 87,8, en quatre saisons à Cleveland.  Il a toutefois été mauvais dans les six derniers matchs qu'il a joués avec les Browns (neuf passes de touché, dix interceptions).



Outre Mayfield, les Panthers ont ajouté de la profondeur en attaque durant la saison morte.  Le porteur de ballon D'Onta Foreman (photo ci-dessus) viendra supporter McCaffrey comme il a secondé Derrick Henry au Tennessee l'an passé.  Rashard Higgins (ex-Browns) vient s'ajouter au groupe de receveurs qui comprend de bons éléments comme DJ Moore et Robbie Anderson.

Imaginez, même avec un mauvais QB pour lui lancer le ballon, Moore est le seul receveur de la NFL à avoir dépasser les 1 200 verges de gains à chacune des trois dernières saisons !

La ligne à l'attaque, une déficience en 2021, a été revampée avec Ikem Ekwonu, Bradley Bozeman et Austin Corbett.  Globalement, en 2022, l'offensive des Panthers devrait quitter les bas-fonds de la Ligue, là où elle a croulé l'an dernier.



Le tableau est moins rose en défensive.  Les Panthers ont perdu deux secondeurs de ligne : Jermaine Carter chez les Raiders, et, surtout, Haason Reddick, chez les Eagles.  Ce dernier était leur meneur pour les sacks avec onze en 2021.  Les Panthers n'ont trouvé que le médiocre Cory Littleton (ex-Raiders) pour combler ces pertes importantes.

Néanmoins, la Caroline possède une des meilleures défenses contre le jeu au sol. Mais, sans Reddick, les membres du «front 7» pourraient être moins efficaces pour faire pression sur les QBs ennemis.

Outre le linebacker Shaq Thompson, de même que les demis de sûreté Jeremy Chinn et Xavier Woods, cette défensive ne compte pas tant de joueur de qualité supérieure.  Même si elle a été la 2e meilleure de la Ligue pour la plus petite moyenne de verges allouées par match (306), elle a quand même donné trop de points (404) l'an dernier.



Sans être un Aaron Rodgers, Mayfield est quand même supérieur à Sam Darnold (no 14, photo ci-dessus) au poste de QB de la Caroline.  Il est capable du meilleur et du pire.  Mais si il parvient à être constant et moyennement bon, et que McCaffrey demeure en santé, les Panthers vont marquer beaucoup plus de points.

Dans la faible Conférence Nationale, une couple de mauvaises équipes pourraient lutter pour une place en séries éliminatoires.  Les Panthers pourraient être du nombre, si toutes leurs conditions gagnantes sont remplies.


 
▶ Les Commanders de Washington

Le club de football de Washington a enfin un nom : les Commanders !  J'aime ça, je trouve que ce nom a du panache et de la «drive» !  Plus que la composition du club, qui est assez terne, depuis longtemps...

Après un championnat de division surprise en 2020, l'équipe a déçu ses partisans l'an passé en ne gagnant que sept parties.  Les bons pronostics d'avant-saison se basaient sur l'excellente défensive du club et on croyait aussi que le bon vieux quart-arrière Ryan Fitzpatrick avait encore un peu de magie en lui pour conduire l'attaque.

Or, Fitzmagic est tombé au combat pour de bon dès le premier match, et la défensive a offert des contre-performances inattendues, elle aussi plombée par de graves blessures à des joueurs clés (Chase Young, Montez Sweat).



Fitzpatrick est maintenant retraité.  Et la direction de l'équipe n'ayant pas confiance en Taylor Heinicke, le QB substitut venu en relève à Fitzpatrick pendant toute la saison dernière, on a décidé d'aller chercher Carson Wentz (no 11, photo ci-dessus) à Indianapolis, les Colts ne voulant plus rien savoir de lui.

Après une mauvaise saison de sa part, en 2020, avec les Eagles de Philadelphie, ceux-ci n'avaient pas retenu ses services.  L'an passé, il n'a pas si mal joué avec les Colts, mais ces derniers ne lui ont pas pardonné d'avoir perdu le dernier match de la campagne contre les faibles Jaguars de Jacksonville.

Une victoire aurait permis aux Colts d'accéder aux séries éliminatoires.  Avec la défaite des Colts, ce sont plutôt les Steelers de Pittsburgh qui ont pris leur place, et qui ont pris part au tournoi pour le trophée Vince Lombardi.

Les Colts ont également détesté la fâcheuse manie caractéristique de Wentz, celle d'échapper le ballon et de commettre des erreurs dans des situations cruciales.  Ils sont bien contents de remplacer Wentz par le vétéran Matt Ryan (ex-Falcons).  En plus, ils se libèrent du salaire annuel de $ 28 millions de Wentz.  Par surcroît, ils ont reçu en retour pas moins de cinq choix aux repêchages de 2022 et 2023.

Comme il fallait s'y attendre, les fans des Commanders ont décrié cet échange.  Il faut dire qu'ils ont raison d'être désillusionnés.  Depuis que Kirk Cousins (Vikings) a quitté l'équipe en 2018, les Commanders ont eu un étourdissant carrousel de dix quarts-arrières, tous moins bons les uns que les autres.  Aux yeux des supporteurs, Wentz ne vaut pas mieux que cette dizaine de ratés.



Les dirigeants du club ne sont pas de leur avis, et ils sont prêts à donner sa chance au nouveau QB.  Ce n'est pas que Wentz va manquer d'armes offensives avec des receveurs très capables comme Terry McLaurin (photo ci-dessus), et Curtis Samuel, dont la saison dernière a été réduite à cinq parties à cause d'une blessure mal traitée à l'aine.  La recrue Johan Dotson (choix de première ronde) impressionne à son premier camp d'entraînement.  Il pourrait se tailler un poste régulier dans le groupe des receveurs.

Par contre, chez les ailiers rapprochés, le talent est plutôt rare, avec Logan Thomas qui, comme le demi JD McKissic, a été blessé en 2021.



Le comité de demis offensifs est plus que respectable avec le jeune taureau Brian Robinson, repêché cette année en 3e ronde, venant appuyer Antonio Gibson (photo ci-dessus -gains combinés de 1 331 verges au sol et par la passe, + 10 touchés, et ce, même s'il a joué blessé une bonne partie de la saison-), et le versatile JD McKissic, qui excelle surtout pour capter des passes en sortant du champ arrière.

La ligne à l'attaque a perdu trois joueurs (dont le Pro Bowleur Brandon Scherff, parti chez les Jaguars) durant l'entre-saison, mais ils ont été remplacés assez bien pour éviter que cette unité devienne une faiblesse.



En défensive, le retour en santé de Young et de Sweat (qui à leur deux ont raté 15 matchs en raison de blessures), ainsi que le haut niveau de jeu de Jonathan Allen (photo ci-dessus), pourraient faire de la première ligne de défense l'une des meilleures de la Ligue.  Lorsqu'elle est à son mieux, l'attaque au sol des adversaires est très limitée.

Cependant, avant sa blessure au ligament croisé antérieur, lors de la semaine 10, l'an passé, Young, recrue défensive de l'année dans la NFL la saison précédente, connaissait une campagne très difficile avec seulement 1½ sack et trois plaqués pour des pertes de terrain.  Le Young de 2022 doit ressembler plus au Young de 2020...

Si la défensive contre la course est très étanche, on ne peut en dire autant de la défensive contre la passe.  Les secondeurs de ligne sont inexpérimentés, et ils se font trop souvent battre en couverture de jeux aériens. La perte de Landon Collins (agent libre) va empirer encore la situation.



La tertiaire est également trop perméable.  Elle a donné 34 touchés aux opposants, le pire total de la Ligue.

Si la défensive ne se ressaisit pas, et que Wentz n'est pas la solution au poste de QB, les Commanders n'amélioreront pas leur fiche de 7-10 cette saison. Ce serait la cinquième fois dans les six dernières années qu'ils finiraient avec exactement sept victoires.  En 2021 ils ont dû négocier avec un calendrier très difficile.  Ce sera l'opposé en 2022, ce qui pourrait les aider à moins décevoir leurs malheureux fans...



Les Steelers de Pittsburgh

Avec la retraite du quart-arrière Ben Roethlisberger (photo ci-dessus), c'est la fin d'une belle époque pour les Steelers de Pittsburgh.  Depuis 2004, Big Ben continuait la tradition d'excellence de cette franchise, une des plus couronnée de succès de l'ère moderne de la NFL.

Âgé de 39 ans, l'an passé, le vieux QB no 7 des Steelers a guidé les siens jusqu'en séries éliminatoires grâce à une victoire en prolongation contre Baltimore, lors d'un dramatique dernier match régulier du calendrier du club de Pittsburgh.

Usé à la corde par tant de matchs disputés, à travers quantités de blessures, au long d'une grande carrière, Roethlisberger n'avait plus de force dans le bras.  Il poussait plus le ballon qu'il le lançait.  Mais c'était tellement un grand leader qu'il imposait le respect de ses coéquipiers.  Ceux-ci se sont efforcés de donner leur maximum pour l'aider à conclure son illustre carrière par une fin digne de lui et de ses accomplissements.



Big Ben a joué un grand rôle dans la carrière de son entraîneur Mike Tomlin (photo ci-dessus), qui, en quinze ans à la barre de l'équipe, n'a jamais connu de saison perdante.  C'est un record de la NFL.  Cette remarquable séquence pourrait prendre fin cette saison car les Steelers ont perdu passablement de talent depuis le début de cette année.

Mitchell Trubisky (ex-Bills) a été embauché pour succéder à Roethlisberger, mais il aura de grands souliers à chausser.  Après avoir perdu son poste de QB partant avec les Bears, il y a deux ans, Trubisky (photo ci-dessous) a joué les seconds violons à Buffalo en 2021.  Il n'a été employé que quelques minutes dans six rencontres, au cours desquelles il n'a lancé que huit passes...  Son taux d'efficacité a été de seulement 47,4.

S'il ne fait pas l'affaire, il se peut même qu'il cède sa place à la recrue Kenny Pickett, un choix de première ronde (20e au total).  Pickett est vu comme le quart-arrière d'avenir des Steelers.



Tomlin a vu trois de ses receveurs partir sur le marché des agents libres.  Juju Smith-Schuster (Chiefs), James Washington (Cowboys), et Ray-Ray McCloud (49ers), évolueront tous sous d'autres cieux cette année.  Miles Boykin (ex-Ravens) s'amène dans la ville de l'acier pour couvrir une partie de ces pertes.

Mais avec Diontae Johnson, Chase Claypool, la recrue George Pickens (choix de 2e ronde) et l'ailier rapproché Pat Freiemuth, les Steelers pensent qu'ils seront O.K. en ce qui concerne leur groupe de receveurs.  Sans avoir un membre dominant dans cette unité, celle-ci se classe près du top-10 de la Ligue.

On ne peut en dire autant de la ligne à l'attaque qui sera encore une des pires du circuit Goodell, en dépit d'une petite amélioration cette saison avec le nouvel apport de deux agents libres embauchés : les vétérans James Daniels (garde) et Mason Cole (centre).  La faiblesse de cette unité pourrait faire dérailler toute l'offensive, surtout si Trubisky n'est pas à la hauteur de l'immense tâche qui l'attend.

La saison dernière, le porteur de ballon Najee Harris (photo ci-dessus) a été un véritable cheval de trait.  Il a été surutilisé en participant à 83% des jeux offensifs de l'équipe.  De loin le plus fort pourcentage pour un demi offensif de la NFL.  Il a porté le ballon 307 fois et il a capté 74 passes pour des gains combinés de 1 667 verges, et dix touchés.  Tout ça avec une ligne à l'attaque incapable de bloquer convenablement.  Chapeau !

Toutefois, l'attaque au sol des Steelers n'a généré qu'une faible moyenne de 3,9 verges par course, la 4e plus faible de toute la Ligue Nationale.

Si Tomlin doit se faire du souci, c'est surtout pour sa défensive.  À part T.J Watt, le joueur défensif de l'année dans la NFL l'an passé, avec son record de 22½ sacks, il y a plusieurs lacunes à corriger dans cette brigade défensive très malmenée en 2021.  La première ligne est solide, en étant principalement responsable de cinq saisons consécutives à dominer la Ligue pour le nombre de sacks, un exploit sans précédent.  Mais les sept autres positions défensives sont chancelantes ou douteuses.



La seconde ligne inspire beaucoup de crainte aux dirigeants du club.  Myles Jack et Devin Bush (photo ci-dessus) ne sont tout simplement pas de calibre, bien que ce dernier n'ait pas pu plaider sa cause en vertu d'une blessure au genou.

Dans la tertiaire, à part le demi de coin Ahkello Witherspoon, il n'y a point de salut ou si peu, surtout après le départ du vétéran Joe Haden (agent libre).  

L'an dernier fut un long cauchemar pour la défensive du Black & Gold : moyenne de 146 verges allouées au sol par match (moyenne de 5 verges par course), le pire résultat dans la NFL.



De plus, Stephon Tuitt a surpris l'équipe en annonçant sa retraite après avoir raté toute la campagne 2021 à cause d'une grave blessure à un genou.  Les Steelers comptaient sur son retour pour aider à corriger leur lacune contre le jeu au sol.  Il se sont rabattus sur Larry Ogunjobi (ex-Bengals) pour succéder à Tuitt.  

Peut-être que Tyson Alualu (photo ci-dessus) règlera une partie du problème en revenant au jeu après n'avoir joué que deux matchs en 2021 par la faute d'une cheville brisée.  C'est essentiel que l'équipe progresse dans ce département étant données les fortes attaques au sol de leurs rivaux de division (Baltimore, Cincinnati et Cleveland).

Cette défensive est très loin du glorieux rideau de fer (Steel Curtain) des Steelers des années 1970.  Avec près de 400 points accordés en 2021, on ne reconnait plus cette rude défensive qui était jadis la marque de commerce et le pilier de l'équipe.

À moins qu'elle ne ressuscite, et que Trubisky sorte de sa médiocre coquille, oui, aussi invraisemblable et choquant que cela puisse paraître, Mike Tomlin pourrait encaisser la première saison perdante de sa brillante carrière à Pittsburgh.

Les Vikings du Minnesota

C'est toujours la même histoire.  Quand une équipe remporte le Super Bowl, les autres veulent copier leur formule gagnante.  C'est clairement le cas des Vikings du Minnesota.  Après huit saisons de football conservateur sous les ordres de Mike Zimmer, les patrons des Vikings ont décidé d'opérer un virage à 180° en congédiant leur entraîneur chef de la «vieille école», pour confier le poste au jeune Kevin O'Connell (photo ci-dessus), 37 ans.

O'Connell, -issu de l'école à la nouvelle mode offensive de Sean McVay (Rams), de Kyle Shanahan (49ers) et de Matt LaFleur (Packers)- était le coordonnateur offensif des champions Rams de Los Angeles depuis 2016.  Il en sera à sa première expérience à titre d'entraîneur en chef.

Le nouveau coordonnateur offensif des Vikings est Wes Phillips, qui était l'entraîneur des ailiers rapprochés des Rams l'an passé.  C'est toutefois O'Connell qui appellera les jeux offensifs cette saison, chose qu'il n'a à peu près jamais fait durant sa carrière d'entraîneur offensif (sauf une brève période en 2019 à Washington, et avec aucun succès, après le congédiement du coach Jay Gruden, les Redskins finissant derniers de la NFL pour les points marqués).



Zimmer (à gauche, photo ci-dessus) n'avait pas un si vilain dossier (72-56-1 pour .562 en saisons régulières / et 2-3 en séries éliminatoires), mais le club stagnait depuis trop longtemps au goût des propriétaires de l'équipe.  Ils croient que le changement de coach et de philosophie de management apporteront plus de succès aux Vikings sur le terrain.

Ils devraient se garder de croire en un succès instantané avec cette nouvelle approche.  Le nouveau système de jeu offensif tant acclamé ces dernières années n'est pas si facile à implanter.  Il est plutôt compliqué, surtout pour les joueurs de ligne.  Ça prend le bon personnel et un temps d'adaptation qui peut être assez long...pour les impatients !

Cependant, le quart-arrière des Vikings, Kirk Cousins, connaît le système puisqu'il jouait pour Washington en 2017 quand McVay et Shanahan étaient instructeurs là-bas.



À sa 11e saison dans la NFL, Cousins (photo ci-dessus), 34 ans, ne porte pas l'étiquette d'un grand leader ou d'un QB gagnant.  En fait il a gagné autant de matchs qu'il en a perdus (59-59, avec deux nuls).  Mais ses autres statistiques sont très bonnes, surtout pour ses quatre années au Minnesota (rating de 103,5).  On l'a resigné (et surpayé) pour un an ($ 35 millions) parce qu'on pense qu'il pourra exceller dans le nouveau système offensif.

Il a les outils pour réussir, avec des atouts offensifs majeurs en la personne du super receveur Justin Jefferson et du bon vétéran Adam Thielen. L'ailier rapproché Irv Smith Jr n'est pas à dédaigner non plus, mais après le départ de Tyler Conklin pour les Jets, il n'y a personne derrière lui pour venir en relève s'il devait être blessé.  Cela a d'ailleurs été le cas l'an dernier quand il a raté toute la saison (opération au genou), et encore cet été au camp d'entraînement (opéré à un pouce).

Comme à Los Angeles, O'Connell va préconiser le même genre de tactique à l'attaque : beaucoup de mouvements avant la mise au jeu pour répandre la confusion dans la défensive adverse; l'utilisation fréquente de trois receveurs espacés; et beaucoup de «play-action».



Avec sa moyenne régulière de 4,7 verges par course, le porteur de ballon Dalvin Cook (photo ci-dessus) est une valeur sûre pour le jeu au sol, même si des blessures récurrentes l'ont rendu un peu moins efficace l'an passé (moins de premiers essais réussis, 57, et seulement six touchés).

La ligne à l'attaque est plutôt ordinaire avec des faiblesses au poste de centre (Garrett Bradbury, inadéquat en protection sur les jeux de passe), et de garde à droite (Jesse Davis).  Depuis six ans, pas moins de 17 gardes différents ont échoué à cette position !  Un vrai problème, qui pourrait revenir hanter les Vikings encore cette saison, en plus d'hypothéquer le bon fonctionnement du nouveau système offensif.

S'il est fort probable que l'offensive ajoute plus de points au tableau indicateur, la défensive devra être bien meilleure qu'en 2021 pour que ce regain offensif vaille le coup.  Au cours des deux dernières saisons, ce corps défensif a accordé plus de 400 points, une première dans l'histoire de 62 ans de la franchise.  Véritable passoire, elle s'est fait traverser pour une moyenne de 384 verges par match, au 30e rang de la NFL à ce chapitre.



Comme cela est courant quand un système défensif échoue, on change de formule.  Ainsi, à l'exemple de plusieurs autres équipes cette année, les Vikings passeront du schéma défensif 4-3 à un schéma 3-4 (trois hommes en première ligne, quatre en seconde ligne).  

Pour réussir avec cette nouvelle configuration, les Vikings ont engagé l'ex-Packers Za'Darius Smith (photo ci-dessus).  Il se joindra à l'autre ailier défensif Danielle Hunter pour former ce qui pourrait être un excellent duo dans ce 3-4.  À condition, cependant, que les deux gros bonhommes demeurent en santé, ce qui est loin d'être assuré.  Smith n'a joué que dans un match l'an passé (blessé au dos), et Hunter a raté dix parties (muscle pectoral tordu).  Ce dernier avait aussi été au rancart toute la saison 2020 (blessure au cou).  La sévérité de ces blessures peut laisser des traces et diminuer les capacités de ceux qui les ont subies lorsqu'ils tentent de revenir au jeu.

Les départs de Anthony Barr (Cowboys) et du décevant Michael Pierce (Ravens) seront compensés par l'efficace Harrison Phillips (ex-Bills) et Jordan Hicks (ex-Cardinals).  Dans ces deux cas, on peut parler d'amélioration pour la défensive, quoique Hicks n'est pas fameux non plus.  Le vétéran linebacker Eric Kendricks n'est pas un joueur étoile.  Mais en ce qui concerne la pression que le front 7 de cette brigade peut exercer sur les pivots adverses, la situation devrait demeurer au beau fixe (51 sacks en 2021, 2e meilleur de la Ligue derrière Pittsburgh -55-).

À la tertiaire, le demi de coin Chandon Sullivan et son collègue Armon Watts n'éblouissent personne avec leur talent.  Et Patrick Peterson (32 ans, photo ci-contre) n'est plus le joueur d'élite qu'il était lorsqu'il compétitionnait pour les Cardinals de l'Arizona.  La perte du demi de sûreté Xavier Woods (Panthers) pourrait aussi se faire sentir.

Comme l'ensemble de la défense, cette unité est vulnérable aux blessures, avec un manque de profondeur, pour empirer les choses.  On sait aussi qu'un tel changement de système (3-4) apporte généralement avec lui une période d'adaptation qui peut être longue et périlleuse.

Les Vikings ont la chance d'évoluer dans une division faible (NFC Nord) avec quatre parties contre les peu coriaces Lions et Bears; et un calendrier favorable contre les clubs de la faible division Est de la NFC.  Mais ils font face à beaucoup de variables inconnues.

Si leur défensive peut mieux limiter les dégâts, si ils évitent les blessures, et que leur coach recrue peut implanter son système offensif avec succès, les Vikings peuvent aspirer à une place en séries éliminatoires.  Autrement, ils vont encore stagner et patauger dans la boue, sans progresser vers la terre promise...

🏈🏈🏈🏈🏈

D'autres prédictions :

https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2022/08/previsions-saison-2022-23-de-la-nfl-des.html

https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2022/08/previsions-saison-2022-23-de-la-nfl-les.html