jeudi 25 août 2022

PRÉVISIONS SAISON 2022-23 DE LA NFL : DES CLUBS ENTRE DOUTE ET ESPOIR (JAGUARS, JETS, LIONS, SEAHAWKS).



Certains clubs de la Ligue Nationale de Football sont des perdants permanents, et leur reconstruction s'éternise sans donner de bons résultats.  Après avoir changé de pilotes pour redresser leur chancelant bateau et voguer vers un nouveau départ, ils espèrent enfin sortir du brouillard et retrouver le beau temps.

D'autres équipes, dont la bonne fortune ne tenait qu'à un ou deux joueurs de concession, voient soudain leur ciel s'obscurcir après avoir perdu ces éléments clés de leur alignement.  Elles se fient sur des remplaçants de moindre valeur mais des doutes planent sur l'avenir.

Après avoir récemment jeté un regard sur les derniers de classe (https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2022/08/previsions-saison-2022-23-de-la-nfl-les.html) en vue de la prochaine saison de la NFL, examinons les formations qui devraient se classer dans les avant-derniers au classement général.



▶ Les Jaguars de Jacksonville

Au cours des onze dernières saisons, les pauvres Jaguars de Jacksonville en ont infligé dix, -avec dix défaites ou plus-, à leurs malheureux partisans.  Le milliardaire Shahid Khan a acheté le club en janvier 2012, et depuis ce temps, les Jaguars ont gagné 42 parties et en ont perdues 119 autres.  Un désastre !

La dernière campagne a été particulièrement éprouvante (pire club de la Ligue avec trois gains et quatorze revers) avec un entraîneur extrêmement incompétent en la personne de Urban Meyer.  Nul sur les lignes de côté, Meyer avait un comportement honteux hors du terrain, préférant passer son temps dans les bars de sa région, plutôt que de chercher des solutions aux nombreux problèmes de l'équipe qu'il était sensé diriger.

Son remplacement par Doug Pederson (photo ci-dessus), l'ancien coach des Eagles, -qui a gagné le Super Bowl LII en out-coachant Bill Belichick, des Patriots, le 4 février 2018-, est déjà un gage d'amélioration pour le club de la Floride.  Ancien quart-arrière, Pederson devrait aider le jeune Trevor Lawrence (photo ci-dessous) qui tente de réussir à cette même position, avec les Jaguars.



Pourtant bourré de talent, le premier choix du repêchage de 2021 a dû se débrouiller sans l'aide d'un bon guide pour le coacher à sa saison recrue.  Bien sûr, comme bien des recrues, il a commis trop d'erreurs (17 interceptions, un sommet dans la NFL) et il a raté beaucoup de passes faciles (seulement 12 passes de touché).

Mais il n'y avait guère de joueurs talentueux pour l'appuyer en offensive (la pire de la NFL avec une moyenne de 14,9 points marqués par rencontre).  Ses receveurs ont été parmi les plus coupables de la Ligue pour les passes échappées.  Mal protégé par sa ligne offensive, Lawrence a subi 32 sacks, mais sans son talent pour éviter la pression des défensives adverses, ce nombre aurait été plus élevé.

Durant la saison morte, les Jaguars ont fait quelques changements à presque toutes les positions, autant en attaque qu'en défense.  Mais les améliorations qui peuvent en résulter risquent d'être assez mineures.

Lawrence devra montrer une réelle progression dans son jeu.  Les Jags ont surpayé (72 millions de $$$ pour 4 ans) Christian Kirk (ex-Cardinals, photo ci-contre) pour qu'il se joigne à leur formation.  Tout comme celui dont il prend la place, (DJ Chark rendu à Détroit), ce n'est pas un receveur d'élite.  Il n'a aucune saison d'au moins 1 000 verges de gains à son palmarès.  Il est coté comme un joueur moyen à son poste.  Jacksonville n'a donc pas un vrai receveur no 1.

Zay Jones (3 ans, 24 millions de $$$), et le fragile ailier rapproché Evan Engram, viennent aussi du marché libre, mais ce ne sont pas des joueurs d'impact non plus.

Sur la ligne à l'attaque, la signature du garde Brandon Scherff (ex-Commanders) va compenser pour le départ à la retraite du centre Brandon Linder, mais à moins que les autres membres de cette unité ne progressent significativement, elle restera une des plus faibles de la NFL.


Au champ arrière, des points d'interrogation persistent.  Les deux titulaires de l'an passé reviennent de graves blessures.  James Robinson tente un retour après s'être tordu le tendon d'Achille, et le porteur de ballon de 2e année, le prospect Travis Etienne (photo ci-dessus), blessé au pied, n'a pas joué du tout à son année recrue.

L'amélioration de l'anémique offensive des Jaguars repose donc presque entièrement sur celle du quart-arrière Trevor Lawrence, mieux dirigé par le coach Doug Pederson.  Ce n'est pas rien, mais ce n'est pas garanti.

En défensive, on compte sur plusieurs jeunes pour tenir le fort.  Aussi prometteurs qu'ils soient, c'est toujours une boîte à surprise que cela donne comme production.  S'ils ne sont pas vraiment prêts à jouer dans la grande Ligue, les bons résultats peuvent se faire attendre.



La première ligne de défense n'est guère excitante.  Roy Robertson-Harris et Folorunso Fatukasi ne sont pas les plus solides.  On pense que l'ailier défensif Travon Walker (photo ci-dessus), le premier choix au total au dernier repêchage, est prêt à prendre les responsabilités de joueur régulier dès cette année.  Faute de mieux à sa position, on va lui faire confiance, mais encore là, rien n'est assuré.

Cette première ligne, comme la seconde avec le défaillant secondeur de ligne Foyesade Oluokun et la perte de Myles Jack (rendu à Pittsburgh) n'augurent rien de bien prometteur.  Les recrues Devin Lloyd et Chad Muma seront mis à contribution mais qu'est-ce que ça va donner ?

Ça regarde mieux du côté de la tertiaire où une hausse de qualité est probable par rapport à la grande faiblesse de cette unité au cours des trois dernières saisons.  Les Jaguars ont obtenu des renforts avec la signature à grands frais (30 millions de $$$ pour trois ans) du vétéran demi de coin Darious Williams (ex-Rams, photo ci-dessous).  On pense également qu'à leur deuxième saison, le demi de coin Tyson Campbell, et le demi de sûreté Andre Cisco, seront encore meilleurs qu'à leur saison recrue, qui, déjà, avait été très satisfaisante.



Une chose est certaine, la brigade défensive doit provoquer beaucoup plus de revirements pour être efficace.  Elle a terminé loin au dernier rang à ce chapitre en 2021, avec un maigre total de neuf (sept interceptions, deux échappés recouvrés).

Quand on part d'aussi loin que les Jaguars (une victoire en 2020, trois victoires en 2021), il ne faut pas espérer faire des bonds de géant au classement.  Certains experts leur prédisent une fiche de 7-10 cette saison.  5-12 m'apparaît plus réaliste, à moins que plusieurs des jeunes joueurs de la formation dépassent vraiment les attentes, et que les adversaires des Jaguars les prennent trop souvent à la légère...



Les Lions de Détroit

Les Lions de Détroit n'ont gagné qu'un match éliminatoire (en 1991 contre Dallas) depuis 1957 !  Leur nom est étiqueté sur la définition du mot «défaite».  L'an dernier, leur bilan de 3-13-1 marquait leur 4e saison consécutive avec dix défaites ou plus (totaux combinés de 17-46-2).

Après un horrible début de campagne l'automne passé (0-10-1), le message positif, et la conduite dynamique du nouveau coach Dan Campbell, ont semblé porter fruits, son club remportant la moitié de ses six dernières parties.

Peut-être que les Lions pourront être portés par ce modeste élan en 2022, mais, si certains changements semblent prometteurs et des améliorations probables, il reste beaucoup à faire pour qu'ils sortent de leur profonde hibernation et de leur longue tradition perdante.



Leur quart-arrière Jared Goff (photo ci-dessus) a connu quelques bons moments en fin de saison, mais cet ancien premier choix de repêchage (2016 par les Rams), n'est jamais revenu à son bon niveau de performance de 2018, quand il a conduit les Rams au Super Bowl LIII (défaite de 13-3 contre les Patriots le 3 février 2019).  

Goff est particulièrement inadéquat sur les longs jeux de passe (dernier dans la NFL), ce qui est pour le moins handicapant pour une offensive condamnée à de petits gains et à un très faible pourcentage de conversion sur les troisièmes essais (les Lions ont fini derniers de la Ligue avec 34,7 % de succès dans ce domaine).

Cette carence à l'attaque n'est peut-être pas imputable entièrement à Goff.  Ses receveurs peuvent aussi être pointés du doigt.  C'est pourquoi, au cours de l'entre-saison, les Lions ont ajouté de la vitesse pour «étirer» le terrain et mieux capitaliser sur le long jeu aérien (bombes).  D.J. Chark (ex-Jaguars) a été signé comme agent libre, après n'avoir joué que quatre parties l'an dernier à cause d'une fracture à la cheville; et on a repêché la recrue Jameson Williams (12e choix de première ronde cette année, mais qui a subi une opération pour un ligament croisé antérieur endommagé, -on ignore s'il est pleinement rétabli-).

Les Lions croient aussi que l'ailier espacé Amon-Ra St. Brown (choix de 4e ronde en 2021, photo ci-contre) peut continuer sur sa formidable lancée de fin de saison, l'an passé (51 passes captées pour 560 verges et cinq touchés, dans les six derniers matchs des Lions).  Pour le nombre de passes captées (90), et de verges gagnées (912), St. Brown a établi un nouveau record de franchise pour une recrue des Lions.

Si l'excellent ailier rapproché T.J. Hockenson peut enfin demeurer sur le terrain de jeu et loin de l'infirmerie, Jared Goff pourrait avoir de meilleures options de passe, avec ce nouveau groupe de receveurs, surtout si le rapide Chark peut retrouver sa superbe de 2019, quand il avait accumulé des gains de 1 008 verges avec Jacksonville.

Chez les demis offensifs, D'Andre Swift et Jamaal Williams ne devraient rien casser encore en 2022, les Lions étant en vain à la recherche d'une attaque au sol explosive depuis les beaux jours de...Barry Sanders (1989-1998).

Si Goff peut avoir des excuses pour la piètre tenue offensive de l'équipe, il ne pourra blâmer sa ligne à l'attaque.  Menée par les as Frank Ragnow (centre, photo ci-dessus) et Penei Sewell (plaqueur à droite), cette unité est classée 3e meilleure du circuit par les experts de Pro-Football-Focus (PFF).

En défensive, le portrait est plutôt sombre.  À l'intérieur de la première ligne, Michael Brockers (31 ans) et Levi Onwuzurike sont pourris.  L'an passé, la première campagne de Alim McNeill a été peu convaincante.  À l'extérieur, les joueurs de ligne Aidan Hutchinson (2e choix au total au dernier repêchage) et Romeo Okwara (qui a raté les 13 dernières parties en 2021 en raison d'un tendon d'Achille tordu) devraient faire du bon boulot.

La seconde ligne est également plus que douteuse avec les linebackers Alex Anzalone et Derrick Barnes.  Les joueurs défensifs des Lions n'ont réussi que 30 sacks en 2021 (30e rang dans la Ligue).



La tertiaire est plus étanche mais avec des réserves en ce qui concerne le jeune demi de coin Jeff Okudah (3e choix au total du repêchage de 2020, photo ci-dessus) qui n'a jamais pu démontrer ses capacités parce qu'il n'a disputé que dix parties (blessures sérieuses) en deux saisons.  

Cette unité a été tout de même renforcée avec l'arrivée de DeShon Elliott (ex-Ravens) et celle de Mike Hughes (ex-Chiefs).  Mais elle manque de profondeur et deviendrait donc plus à risque si des blessures devaient survenir à ses titulaires réguliers.

Globalement, la défensive des Lions est encore vulnérable, et leur attaque reste peu menaçante.  La saison dernière, les Lions ont perdu quatre matchs au pointage serré (trois points ou moins) dont trois dans les dernières secondes, et deux sur des placements adverses de plus de 50 verges.



Se sont-ils assez améliorés durant la saison morte pour gagner plus de ces parties contestées en 2022 ?  C'est possible si les nouvelles acquisitions du club performent tel qu'espéré; si les blessures arrêtent d'affecter sérieusement leurs joueurs clés; et si les jeunes recrues de l'équipe ne déçoivent pas.  Bien des «si» à considérer.  Deux ou trois victoires de plus qu'en 2021 sont à leur portée si les nombreux «si» ne deviennent pas des scies !



▶ Les Jets de New York

En parlant des équipes de New York quand j'ai analysé les Giants, dans mon article précédent, j'ai évoqué aussi les longues années de déconvenues des Jets.  Depuis 2016, ils croupissent au dernier rang de la division Est de la Conférence Américaine, avec un affreux bilan de 27 victoires, 70 défaites.

Et ce n'est pas cette année qu'ils vont sortir du trou.  Surtout si, à sa seconde saison, le jeune quart-arrière Zach Wilson (photo ci-dessus) ne progresse pas.  L'an passé il a éprouvé énormément de difficultés.  Visiblement pas à l'aise dans le système offensif dans lequel il devait apprendre à se débrouiller, Wilson a manqué de précision dans ses passes, a été inconstant, en plus de manquer de jugement.  Son taux d'efficacité (inefficacité plutôt !) de 69,7 a été le pire de la NFL chez les QBs réguliers.

Il sera mieux entouré cette année, bien qu'il est possible qu'il rate le premier match puisqu'il se remet d'une opération au genou après s'être blessé lors de la première partie pré-saison.



La ligne à l'attaque a parfois failli à la tâche en 2021, mais l'ajout de l'agent libre Laken Tomlinson (ex-49ers, photo ci-dessus) aidera à son renforcement, surtout pour faciliter le jeu au sol.

Conscients des lacunes dans le groupe de receveurs, les Jets ont fait un coup double chez les ailiers rapprochés en faisant l'acquisition de deux bons vétérans en C.J. Uzomah (ex-Bengals) et Tyler Conklin (ex-Vikings).

Du côté des receveurs éloignés, il n'y a rien pour écrire à sa mère, avec l'ordinaire duo Corey Davis et Elijah Moore.  Les Jets espèrent que la recrue Garrett Wilson (10e choix au total au dernier repêchage) pourra s'affirmer dès cette saison.  Il ne devrait pas trop peiner à combler la perte de Jamison Crowder, parti à Buffalo.



Les porteurs de ballon sont très jeunes.  Michael Carter en sera à sa 2e année et la recrue Breece Hall (photo ci-dessus) est un bon prospect.  Mais on ne doit pas placer la barre des attentes trop haute dans leur cas...

Si l'offensive des Green Men pourrait être plus mordante cette saison, c'est surtout la défensive qui doit être nettement meilleure.  Sidérant et inacceptable, voilà comment on pourrait qualifier la tenue en défensive des Jets en 2021.  La pire défense de la Ligue accuse des statistiques affreuses : près de 30 points alloués en moyenne par match; et près de 400 verges de gains par match données aux adversaires.  Ayoye !!!

Inutile de dire que cette horrible performance est pratiquement impossible à répéter en 2022... Si la très faible ligne secondaire n'a pas été corrigée dans l'entre-saison, la première ligne bénéficiera du retour au jeu de Carl Lawson (qui, blessé, a raté toute la saison 2021 -tendon d'Achille-) et de l'arrivée de Jacob Martin (ex-Texans).  La recrue Jermaine Johnson II (choix de première ronde) participera à la reconstruction de cette unité.



Les choses regardent mieux aussi du côté de la tertiaire.  Le demi de coin D.J. Reed Jr (ex-Seahawks, photo ci-dessus) est une bonne acquisition.  Et les Jets pensent que la recrue Sauce Gardner (4e choix au total lors du plus récent repêchage) saura faire sa marque dès cette saison.  Avec l'apport du nouveau demi de sûreté Jordan Whitehead (ex-Buccaneers) et le retour en santé de Lamarcus Joyner, les Jets auront une brigade défensive qui devrait passer de médiocre, à moyenne, cette année.  La principale faiblesse demeure l'incapacité de stopper le jeu au sol des adversaires.

Les Jets devraient encore finir derniers dans leur division, mais tant Zach Wilson que la défensive ne peuvent logiquement faire pire que l'an passé.  Les hommes de l'entraîneur Robert Saleh ont subi des défaites cinglantes en 2021.  Ils devraient être bien plus compétitifs en 2022.  Une fiche de 6-11 est plausible.



▶ Les Seahawks de Seattle

Peut-être que vous êtes surpris de voir les Seahawks de Seattle parmi mes prédictions les plus pessimistes pour la prochaine saison.  En fait, les opinions divergent concernant cette équipe de la division Ouest de la Conférence Nationale.

Évidemment, tout le monde se demande comment le coach Pete Carroll (photo ci-dessus), et ses hommes, se tireront d'affaire sans le quart-arrière Russell Wilson, échangé, -avec un choix de repêchage de 4e ronde-, aux Broncos de Denver le 16 mars dernier.  En retour, Seattle a reçu : deux choix de première ronde, deux choix de deuxième ronde, un choix de cinquième ronde, le quart-arrière Drew Lock, le joueur de ligne défensive Shelby Harris, et l'ailier rapproché Noah Fant (qui remplace le TE Gerald Everett qui s'est joint aux Chargers).

Certains observateurs croient que les Hawks auront un avantage immédiat à la suite de cette méga transaction.  Moi je pense le contraire.  Wilson a été le grand responsable des neuf années de succès que cette franchise a connues avec lui comme général.  De 2012 à 2021, sous son leadership, Seattle a gagné 104 fois, a perdu 53 fois, en plus d'un match nul.  Sans lui, Pete Carroll a une fiche perdante de 15 gains, 20 revers.

En 2013, dès sa 2e saison avec les Seahawks, il les a menés au championnat de la Ligue (Super Bowl XLVIII) et en grande finale la saison suivante.

Oui, la fameuse défensive des Seahawks, «The Legion of Boom», a joué un grand rôle durant cette ère victorieuse, mais sans Russell Wilson (photo ci-contre) pour diriger l'attaque, les efforts de cette flamboyante brigade défensive auraient été vains.

Pete Carroll, -tout en reconnaissant que son ancien quart-arrière a probablement été le meilleur joueur de l'histoire de l'équipe (fondée en 1976)-, prétend que sa formation saura bien se passer des services du célèbre no 3, grâce au personnel qu'elle a obtenu en échange de Wilson, et aux autres changements faits durant l'entre-saison.



Il a vanté Drew Lock mais c'est plutôt Geno Smith (photo ci-dessus), l'autre quart-arrière de l'équipe, qui sera le partant cet automne.  Ce qui n'est guère rassurant... Smith n'est pas un QB no 1.  Il a prouvé ses limites dès ses deux premières années (2013 et 2014) avec les Jets de New York.  Par la suite, il a été démis de son poste de partant et il n'a plus joué que sporadiquement avec les Jets, les Giants, les Chargers et les Seahawks.

Ses statistiques parlent d'elles-mêmes : une fiche de 13-21 avec un médiocre pourcentage de passes complétées de 58,8 % et un bas coefficient d'efficacité de 75,7.

En trois saisons à Denver, les chiffres de Drew Lock (photo ci-dessous) ne sont guère meilleurs : un dossier victoires/défaites de 8-13, avec 59,3 % de passes réussies et une efficacité peu impressionnante de 79,3.



Par comparaison, Wilson a complété 65 % de ses passes, y compris 292 pour des touchés, et son taux d'efficacité est impressionnant à 101,8.  Il a subi 427 sacks du quart et c'est là-dessus qu'il faut insister.  Même s'il a été rudoyé souvent à cause d'une mauvaise ligne à l'attaque qui ne le protégeait pas, il n'a raté que trois parties en raison de blessures (toutes l'an passé).

Pressé de toutes parts, il parvenait quand même à s'esquiver et à improviser des jeux à merveille.  Les statistiques indiquent qu'il est le meilleur QB de la Ligue lorsqu'il est sous pression.  Smith et Lock devront se débrouiller avec cette même faible ligne offensive (moins Duane Brown, qui a pris sa retraite).  Pas sûr qu'ils pourront réussir aussi bien que Wilson à improviser sous la pression.

La défensive des Seahawks est loin de la qualité de celle de l'époque de la «Legend of Boom».  Le dernier représentant de cette brigade d'élite, le légendaire secondeur de ligne Bobby Wagner a quitté pour se joindre aux Rams de Los Angeles.  Les Seahawks croient que son successeur, Jordyn Brooks (photo ci-dessous), lui est supérieur et, compte tenu de l'âge de Wagner (32 ans), ils ont peut-être raison.

Mais le vieux linebacker était un capitaine extraordinaire pour cette défensive.  Brooks sera-t-il aussi clairvoyant que lui pour lire les offensives adverses ?  Les nouveaux coéquipiers de Wagner à Los Angeles ne tarissent pas d'éloges envers lui, spécialement en ce qui a trait à sa vision et à son savoir-faire défensif.  

Un autre bon élément défensif, le demi de coin D.J. Reed, porte maintenant les couleurs des Jets de New York.  Le chasseur de QB Carlos Dunlap est aussi parti (Kansas City).  Encore là, il est loin d'être certain que son remplaçant Uchenna Nwosu (ex-Chargers) fera mieux que lui.  De plus, le nouveau retraité, K.J. Wright, risque d'être fort regretté...

Si la ligne à l'attaque croule souvent sous la pression des défensives ennemies, l'inverse n'est pas vrai.  Si la défensive des Seahawks en arrachent tellement, c'est premièrement parce qu'elle n'exerce pas assez de pression sur les QBs opposés (34 sacks). Cette déficience met beaucoup de pression sur la tertiaire qui n'est pas forte d'avance.



La défensive des Seahawks sera une des pires du circuit Goodell.  Seuls les joueurs de ligne Poona Ford et Al Woods, ainsi que les demis défensifs Sidney Jones IV et Quandre Diggs sont dignes de confiance.

À l'offensive, bien sûr les rapides DK Metcalf (photo ci-dessus) et Tyler Lockett sont vus comme le point fort du club.  Mais ça c'était avec un QB futur membre du Temple de la Renommée pour leur lancer le ballon.  Lockett a été invisible au cours des trois parties que Wilson a manqué après sa blessure à un doigt.  Des difficultés d'adaptation et une baisse de calibre, versus le nouveau QB partant, sont à prévoir.

Dans le champ arrière, la retraite de Chris Carson laisse Rashaad Penny comme porteur de ballon no 1.  Sa moyenne de 5,6 verges par portée, en quatre ans à Seattle, est formidable.  Avec la recrue Ken Walker III (choix de 2e ronde au repêchage de cette année), il aura beaucoup de travail car Pete Carroll a déjà annoncé ses couleurs.  Il favorisera à outrance le jeu au sol, une tradition conservée chez les Hawks.  Cependant, leur boulot sera compliqué par leur faible ligne à l'attaque, la pire de toute la NFL.

Avec cette faiblesse flagrante et importante, ainsi qu'une défensive très inférieure à la moyenne, ajoutez l'absence d'un vrai quart-arrière no 1, alors je ne vois vraiment pas comment les Seahawks pourraient au moins égaler leurs sept victoires de 2021.  Une ou deux victoires de moins sont prévisibles.  Pete Carroll risque d'avaler sa gomme de travers...

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