lundi 13 février 2023



DEUXIÈME CHAMPIONNAT DU SB EN 4 ANS POUR LES CHIEFS DE KANSAS CITY : DES ALLURES DE DYNASTIE...

En remportant un deuxième Super Bowl à leur troisième participation en quatre ans à ce match suprême, on peut commencer à parler d'une dynastie chez les Chiefs de Kansas City.

Une comparaison avec la dynastie des Patriots de la Nouvelle-Angleterre des années 2010-2020, certaines ressemblances sont frappantes : l'entraîneur en chef Andy Reid semble aussi brillant que le gourou des Pats Bill Belichick; Patrick Mahomes semble prendre le flambeau du GOAT Tom Brady; et l'ailier rapproché Travis Kelce semble inarrêtable comme l'était Rob Gronkowski.



Dans un match sensationnel, plein de rebondissements et de suspense, les Chiefs sont donc revenus de l'arrière pour triompher des Eagles de Philadelphie par la marque de 38 à 35.  Une rencontre au sommet explosive, ponctuée d'exploits offensifs.

Ce qui m'a surpris, c'est la résistance de la ligne à l'attaque de Kansas City.  Elle a superbement protégé son quart-arrière en ne permettant aucun sack au redoutable front défensif des Aigles (78 sacks en 2022-23, le 3e total le plus élevé dans l'histoire de la NFL).  C'était une des clés de cet affrontement.  Mahomes devait avoir les coudés franches pour opérer sa magie.  Et il les a eues...



De plus, cette unité offensive a créé des ouvertures pour : Mahomes quand il portait le ballon (six courses pour 44 verges, dont une très importante de 26 verges, tard au 4e quart); pour le dynamique demi Isiah Pacheco (quinze portées pour 76 verges), et son coéquipier du champ arrière Jerick McKinnon (quatre courses pour 34 verges).

Au chapitre de l'attaque au sol, on favorisait plutôt les Eagles, pour qui ça avait été une grande force durant toute la saison 2022-23.  Hormis les 70 verges de gains terrestres du quart-arrière Jalen Hurts, le monstre à trois têtes de l'attaque au sol de Philadelphie (Sanders, Scott, Gainwell) a été  tenu en échec par la défensive de Kansas City (17 courses pour 45 verges, soit une faible moyenne de 2,6 verges par portée) .
 


Oui, Hurts (photo ci-dessus) a joué un match colossal avec ses trois touchés au sol (un record), et ses 304 verges de gains par la passe (plus un touché).  Mais c'est aussi lui qui a commis le seul revirement de la partie en échappant bêtement le ballon à sa ligne de 36, dans la cinquième minute du deuxième quart.  Nick Bolton l'a récupéré pour ensuite filer dans la zone des buts pour un touché facile (photo ci-dessous).



Après avoir été dominés par les Eagles, les Chiefs retraitaient au vestiaire, à la mi-temps, avec un déficit de dix points (24-14).  Sans le revirement commis par Hurts, l'écart aurait été de 17 points. Pas mal plus difficile à combler.



Après avoir apporté des ajustements durant le spectacle de la mi-temps offert par Rihanna, les hommes d'Andy Reid (photo ci-dessus) sont revenus en force pour gagner la seconde demie et... le trophée Vince Lombardi !  C'est certain que le groupe d'entraîneurs des Chiefs a décelé des failles dans la défensive des adversaires.

Dans la zone payante (red zone), deux receveurs de passes de Kansas City se sont retrouvés complètement seuls pour marquer des touchés faciles.  Déjoués totalement, où étaient les joueurs des Eagles qui auraient dû les couvrir ?  Sur un autre jeu, un 3e essai et huit verges à gagner, en territoire de Philadelphie, une punition pour avoir retenu a été appelé contre le demi défensif James Bradberry, près de sa zone des buts.
  


À la reprise télévisée, on a constaté que cette faute était loin d'être évidente, compte tenu de ce que les arbitres avaient toléré jusque là.  Les partisans des Eagles, en surnombre dans le stade, étaient en furie.  D'ailleurs, en passant, la NFL devrait permettre aux entraîneurs en chef de contester (challenge, drapeau rouge) des infractions de ce genre, comme cela se fait dans la Ligue Canadienne de Football (LCF).

 Cette pénalité a permis aux Chiefs de poursuivre leur série offensive, d'écouler presque tout le temps qui restait au cadran, avant que le botteur Harrison Butker donne la victoire à son équipe avec un placement de 27 verges.

Plus tôt, Kadarius Toney (photo ci-dessous) avait retourné un botté sur une distance de 65 verges jusqu'à la porte des buts de Philadelphie.  Un autre fait saillant.  Dans la finale de conférence contre Cincinnati, les Chiefs avaient gagné de façon semblable : un gros retour de botté, une longue course de Mahomes, une pénalité coûteuse des adversaires, suivi d'un placement victorieux.



Patrick Mahomes a été élu le joueur par excellence de ce 57e Super Bowl.  Sa douloureuse entorse à la cheville ne l'a pas empêché de réussir des jeux clés, autant avec son bras qu'avec ses jambes.  Vraiment une performance digne de son titre de meilleur joueur de la NFL en 2022-23.

Scène poignante après la fin de la rencontre, un Travis Kelce en larmes, tentant de réconforter son frère Jason, membre de l'équipe perdante (photo ci-dessous).



Comme dans le Super Bowl de l'an dernier, nous aurons donc eu droit à tout un match : du football de haut calibre et très excitant !  On a déjà hâte à la saison prochaine !

mardi 7 février 2023



SUPER BOWL LVII - KANSAS CITY VS PHILADELPHIE - LES BRUTES DE LA DÉFENSIVE DES EAGLES VONT MALMENER MAHOMES ET LES CHIEFS.

La saison 2022-23 de la NFL culmine dimanche prochain avec la présentation de la grande finale du Super Bowl LVII.  Le match ultime pour rafler le trophée Vince Lombardi opposera les Chiefs de Kansas City aux Eagles de Philadelphie.

Les deux équipes sont parvenues à cette rencontre au sommet par des chemins très différents.  Les représentants de la ville de l'amour fraternel l'ont eu beaucoup plus facile que leurs adversaires du match de championnat de la NFL.  Après une semaine de congé supplémentaire récompensant la meilleure fiche de la saison régulière (14-3), dans la Conférence Nationale, ils ont survolé les 2e et 3e rondes éliminatoires en démolissant aisément les Giants de New York et des 49ers de San Francisco par un score combiné de 68 à 14.  Une démonstration de force impressionnante !



Le terme "démolition" n'est pas trop fort. Comme durant la saison régulière, les Eagles ont été sans pitié pour leurs opposants.  Ils ont fait des ravages à la ligne de mêlée en gagnant impitoyablement la guerre des tranchées, avec des unités d'élite.  Même en ne faisant pression qu'avec quatre joueurs, sans faire de blitz, leur front défensif a terrorisé les quarts-arrières adverses.  Leur tertiaire a également acquis une réputation de cogneurs féroces, craints par les receveurs des clubs opposés.

Leur attaque au sol (Kenneth Gainwell, Miles Sanders et Boston Scott), complémentée par leur quart-arrière (Jalen Hurts) se transformant souvent en demi offensif redoutable, a souvent donné l'impression d'être un véritable rouleau compresseur écrasant les défensives ennemies.

Et quand les jeux de passes étaient nécessaires, un trio de receveurs rapides et très physiques étaient mortels pour les demis défensifs chargés des les couvrir et, surtout, de les freiner.

LES FRÈRES KELCE, JASON (à gauche, Eagles), TRAVIS (à droite, Chiefs),  et leur mère DONNA
Bref, dimanche prochain, ils en feront voir de toutes les couleurs aux Chiefs.  Pendant que les Eagles pourront compter sur tous leurs effectifs, frais et dispos, après plusieurs jours de congé et des éliminatoires sans souci, les Chiefs auront du mal à boucher des trous dans leur alignement de départ, après des matchs éliminatoires éprouvants et corsés contre Jacksonville et Cincinnati.

Les blessés sont nombreux, surtout chez leurs receveurs (Mecole Hardman, Kadarius Toney, Travis Kelce et Juju Smith-Schuster), et leur quart-arrière étoile Patrick Mahomes risque de ne pas être remis à 100% de son entorse à une cheville.  Tous ces éclopés (y compris aussi le demi défensif L'Jarius Sneed, commotion) pourraient jouer dimanche, mais avec quelle efficacité ?



Normalement, Mahomes devrait être considéré comme étant supérieur à son homologue des Eagles Jalen Hurts.  Mais s'il est handicapé par sa blessure, ce ne sera pas le cas.  Il pourrait devenir une proie facile pour les brutes du front défensif de Philadelphie, un des meilleurs de toute l'histoire de la NFL (78 sacks cette saison, -en comptant ceux en éliminatoires-, seuls les Bears de Chicago ont fait mieux en 1984 et en 1985).

Ça rappelle la situation d'il y a deux ans quand Mahomes, ennuyé par une blessure au gros orteil, avait été ralenti au point de subir une raclée (c'est lui-même qui l'avait dit après le match) aux mains des agressifs défenseurs des Buccaneers de Tampa Bay dans le Super Bowl 55.  La ligne offensive des Chiefs avaient été complètement déclassée et incapable de protéger son quart-arrière.  Certes, cette unité a été améliorée depuis deux ans, mais ses extrémités restent vulnérables.  Or, la pression de la brigade défensive des Eagles provient justement de ces côtés.



Les Eagles ont un club supérieur à celui des Chiefs, autant en offensive qu'en défensive, et ils jouent de façon intimidante et confiante.  Les seuls avantages de Kansas City sont au niveau des unités spéciales (bottés et retours de bottés), au poste d'ailier rapproché avec Travis Kelce, et à la direction de l'équipe avec le vénérable entraîneur Andy Reid.  Ça ne veut pas dire qu'ils vont se faire écraser.  Mahomes peut encore voler le match avec des jeux surprises comme Reid sait en préparer; avec des passes rapides à Kelce au centre du terrain, -là où la défensive des Eagles est plus faible (secondeurs de ligne)-; avec des passes courtes à ses demis offensifs (Pacheco et McKinnon).

Mais de leur côté, avec leur puissante attaque terrestre, les Eagles vont s'arranger pour contrôler le cadran de jeu et laisser le moins de temps possible à Mahomes pour opérer sa magie. Pressé de toutes parts, le formidable QB no 15 de KC devra lancer rapidement le ballon pour échapper à la pression du gros front défensif des Eagles.



Le front défensif des Chiefs est assez bon pour stopper les jeux de course (8e meilleur de la NFL en 2022-23).  Il devra être à son mieux pour donner une chance aux Chiefs de tenir le coup et de rester dans le match.  Si cela s'avère le cas, Hurts devra passer plus souvent, et les jeunes recrues de la ligne tertiaire des Chiefs pourraient être testées et débordées par l'escouade aérienne dangereuse des Aigles (DeVonta Smith, A.J. Brown, Dallas Goedert).

Il est douteux que les Chiefs puissent connaître du succès sur les jeux au sol si jamais leurs receveurs amochés tombent en panne.  Contre les Giants et les 49ers, les Eagles ont bien neutralisé les courses des renommés porteurs de ballon Saquon Barkley et Christian McCaffrey.


Avec Hurts comme quart-arrière partant cette saison, les Eagles n'ont perdu qu'une fois (16-1).  Le no 1 des oiseaux est un sérieux candidat au titre de MVP (joueur le plus utile).  Il a de meilleures armes offensives que son adversaire Mahomes.  Ce dernier doit composer avec sa blessure et des pièces manquantes ou endommagées en attaque face à l'une des  meilleure défensive au pays.

Le receveur éloigné Marquez Valdes-Scantling (photo ci-dessus), habituellement peu fiable, a bien fait en matchs éliminatoires cette année.  Il devra poursuivre sur sa lancée pour aider son quart-arrière à compléter de longues passes.



Contre les Bengals, il y a une dizaine de jours, le front défensif des Chiefs a eu le loisir d'affronter une ligne à l'attaque décimée par les blessures (trois titulaires absents).  La pression qu'il a pu exercer sur le quart-arrière Joe Burrow a été un facteur clé de la victoire des champions de l'AFC.  Il n'aura pas la même chance contre la ligne offensive des Eagles, la meilleure de la Ligue Nationale.

Si Andy Reid peut sortir quelques lapins de son chapeau de coach, et si Mahomes est en bonne forme, les Chiefs peuvent chauffer les Eagles dans cette partie décisive.  Mais il en faudra plus pour passer le K.O. à un adversaire déterminé et mieux pourvu en ressources de toutes sortes.

Si jamais le match n'est pas intéressant et manque de piquant, les spectateurs pourront se désennuyer avec Rihanna (photo ci-dessus), l'extraordinaire artiste chargée du spectacle de la mi-temps !

jeudi 2 février 2023

TOM BRADY PREND SA RETRAITE : ENCORE ?  ENFIN ?

À pareille date, l'an passé, je me suis fait prendre quand le vétéran quart-arrière des Buccaneers de Tampa Bay, Tom Brady, a annoncé qu'il prenait sa retraite du football professionnel américain.  Ayant une aversion pour celui qui a grandement contribué à faire perdre deux fois mon club favori (Rams) au Super Bowl (2002 et 2019), je me réjouissais au plus haut point de le voir disparaître du paysage de la NFL.

Quelques jours plus tard : catastrophe !  Terrific Tom changeait d'avis et annulait sa retraite... prétextant un travail à finir (une autre victoire au Super Bowl pour son équipe, une 8e bague de championnat à l'un de ses dix doigts).

Déçu je l'étais d'autant plus que mes Rams l'avait éliminé, lui et son club, en demi-finale, la saison dernière.  La satisfaction du devoir accompli et bye bye Tom !  Au regard de la mauvaise campagne que Brady et les Bucs ont connu en 2022, même s'ils se qualifiés pour les éliminatoires en remportant le championnat de la division Sud de la Conférence Nationale avec une fiche perdante (8-9), le célèbre no 12 aurait bel et bien dû suivre sa première idée et prendre sa retraite pour de bon.



En fait, il aurait dû tirer sa révérence en pleine gloire, après avoir fait gagner les Bucs en 2021, au Super Bowl LV.  Mais voilà, Brady, comme beaucoup de grands sportifs professionnels, souffrait d'une dépendance à la victoire, aux accomplissements sensationnels.  Une sorte de drogue dont il est très difficile de se passer.

Cette addiction explique pourquoi, l'an passé, il est revenu sur sa décision de quitter le sport qu'il adore.  En annonçant, mercredi, que cette fois c'était la bonne, Brady n'a pas voulu l'annoncer comme les grands athlètes le font normalement, c'est-à-dire en réunissant les gens qu'ils aiment, et en faisant une déclaration solennelle en conférence de presse.

Le coeur visiblement gros, et au bord des larmes, celui dont on se rappellera aussi pour l'épisode de tricherie des ballons dégonflés ("Deflate Gate", qui lui a valu quatre matchs de suspension), a préféré se filmer avec son téléphone, en annonçant rapidement et succinctement (53 secondes) la nouvelle sur ses réseaux sociaux.  C'est le plus qu'il pouvait faire sans éclater littéralement en sanglots en exprimant tout le mal qu'il ressentait.



Même s'il a fini sa courte déclaration en disant qu'il ne regrettait rien, je crois qu'il avait pris conscience qu'il a prolongé sa carrière d'au moins un an de trop.  Ce qui lui a probablement aussi coûté son mariage avec Gisèle Bündchen, de qui il a dû divorcer l'an dernier.  Son ex avait exprimé son profond désaccord quand Tom avait changé d'idée au sujet de sa retraite.  Suite d'une série de désapprobations, ce fut la goutte qui a fait déborder le vase.

Compétitif à l'excès, orgueilleux, drogué par la gloire du succès, c'est très dur pour ce genre de héros sportif de prendre la décision de voir tout ça s'arrêter.  C'est une sorte de mort, de perte d'identité.  Après une carrière remarquablement longue (23 ans), quatre fois plus longue que la normale dans la NFL, Brady n'avait pourtant plus rien à prouver, après avoir réécrit le livre des records pour un joueur à sa position.

Dans sa dernière partie, une défaite cinglante de 31-14 en première ronde des éliminatoires contre Dallas, le 16 janvier dernier, Brady ne semblait plus lui-même.  La magie n'y était plus.


À 45 ans, il entreprendra une nouvelle carrière en qualité d'analyste aux matchs de la NFL au Réseau de télévision FOX.  Un mirobolant contrat de dix ans, évalué à 375 millions de dollars.  Nul doute qu'il connaît la "game" mieux que personne et qu'il fera tout pour être le meilleur dans sa nouvelle profession.

S'il a vraiment pris sa retraite du football pour de bon, c'est peut-être aussi pour corriger son erreur de l'année précédente en accordant à sa nouvelle flamme, la très sexy Slovaque Veronika Rajek, 26 ans (photo ci-dessus), ce qu'il a refusé à Gisèle, soit une présence accrue auprès de son amour...  

En tout cas, tout ce que j'espère, c'est qu'il ne changera pas d'idée une seconde fois, pour revenir encore au jeu et me faire grimacer de déplaisir...en dire de gros mots...