dimanche 12 septembre 2021

SAISON 2021-22 DE LA NFL : DIVISION NORD DE LA NFC, UN ÉTÉ DE «DRAMA« À GREEN BAY...



Les partisans et les dirigeants des Packers de Green Bay ont eu très chaud cet été.  Surtout le jour du repêchage de la Ligue Nationale de Football.  Ce jour-là, le quart-arrière Aaron Rodgers, le joueur le plus utile à son équipe en 2020 dans la NFL (3e MVP en carrière), annonçait qu'il ne serait pas de retour avec le «Pack» la saison prochaine.  Annonce dramatique à Green Bay, où Rodgers est un dieu.  Un choc pour les fans et l'entourage de leur bien-aimé club de football, qui est au centre de la vie communautaire des gens de l'état du Wisconsin.

Sans Rodgers (photo ci-dessous), tout le monde sait que les Packers seraient fatalement diminués et qu'ils ne pourraient pas cogner à la porte du Super Bowl, comme ils l'ont fait au cours des deux dernières années, quand ils ont perdu en finale de la Conférence Nationale.

Rodgers, 37 ans, un fier compétiteur, un futur membre du Temple de la Renommée, et le leader incontesté de son équipe, vient de connaître la meilleure saison de sa glorieuse carrière.  En 2020, il a tout donné en croyant que c'était sa chance ultime de gagner peut-être une dernière bague de champions du Super Bowl.  Que pouvait-il faire de plus pour amener les siens à la terre promise et s'emparer du trophée Vince Lombardi ?

Une brillante campagne de 13 victoires en seize matchs pour le célèbre numéro 12 : 4 299 verges par la passe, impressionnant total de passes de touché avec 48, 71 % de passes complétées, seulement cinq interceptions, un coefficient d'efficacité incroyable de 121.5, vraiment un parcours digne d'un champion et du maître fabuleux de sa profession qu'il depuis si longtemps.



Mais voilà, c'est encore sa défensive, trop «molle» et erratique sous pression, qui l'a laissé tomber en n'étant pas à la hauteur dans le match d'accès au SB LV contre les Buccaneers de Tampa Bay.

Sa dramatique annonce estivale de non retour avec les Packers a bouleversé le monde du football.  Pendant que c'était la désolation à Green Bay, les adversaires des Packers dans leur division (Vikings, Lions, Bears) s'en réjouissaient en croyant pouvoir enfin détrôner les champions du Nord.

Pendant une bonne partie de l'été, les hauts dirigeants de l'équipe se sont employés à convaincre Rodgers de changer d'idée, et de rester fidèle à l'organisation, à ses coéquipiers, et à ses partisans.  Le quart-arrière tout étoile n'était pas heureux de son contrat et, comme son homologue Russell Wilson à Seattle, il voulait avoir voix au chapitre en ce qui concerne le personnel de l'organisaton et les décisions des dirigeants.

Ces derniers ont alors «joué du violon» en louangeant celui qui est la figure emblématique de leur entreprise depuis 2008.  Si près d'accéder au match de championnat, ils ont expliqué à Rodgers, qu'avec les changements qu'ils allaient apporter à l'équipe cet été, il n'y avait aucun autre club qui pouvait lui donner une meilleure chance d'atteindre le but tant souhaité.

Rodgers a grimacé, il s'est fait prier, mais il a fini par accepter de revenir au bercail pour une dernière tentative...  Au grand soulagement de tout Green Bay...et à la déception de ses adversaires de la division Nord !

Cette importante décision a aussi influencé Davante Adams, le meilleur receveur des Packers , et peut-être de toute la NFL (1 374 verges de gains en quatorze matchs en 2020).  En dispute avec la direction, au sujet du prolongement de son contrat, Adams menaçait de quitter l'équipe, lui aussi.  Avec Rodgers qui a choisi de rester, Adams a lui aussi décidé de temporiser et d'attendre la suite, à sa dernière année de contrat.



À la demande de Rodgers, les Packers ont ramené à Green Bay le receveur Randall Cobb (photo ci-dessus), qui jouait pour les Texans de Houston l'an passé.  Cobb est un ancien des Packers.  Il a joué huit saisons avec Rodgers.  Il y avait une belle chimie entre les deux. Ça devrait aider encore l'offensive de l'équipe, qui a fini en tête de la Ligue en 2020, avec une moyenne de production de 31,8 points marqués par match.

On peut se demander si Rodgers est satisfait des changements réalisés par l'état-major du club.  Les résultats du repêchage et de l'activité sur le marché des agents libres, l'ont peut-être laissé sur sa faim.  Surtout en ce qui concerne les besoins pour améliorer sa ligne à l'attaque, qui est plutôt diminuée par la perte de quelques joueurs qui seront difficiles à remplacer.

L'an dernier, cette ligne a protégé Rodgers à merveille en n'accordant que 21 sacs aux adversaires.  Le centre Corey Linsley (maintenant avec les Chargers) ne sera plus devant lui pour lui donner le ballon.  Et le plaqueur offensif Rick Wagner a été remercié de ses services pour couper dans la masse monétaire afin de respecter le plafond salarial.

De plus, autre mauvaise nouvelle, l'as de cette ligne offensive, le plaqueur David Baktiari, qui a cruellement manqué à son équipe en séries éliminatoires, ne sera pas de retour au jeu avant au moins six semaines à cause d'une blessure au genou qui tarde à guérir.

Avec toutes ces déconvenues, la ligne à l'attaque passera probablement de bonne à moyenne.



Du côté du repêchage, seule la sélection du receveur Amari Rodgers est digne de mention.  Peut-être aura-t-il la chance lui aussi de bien paraître à cause du brio de son vétéran quart-arrière, comme c'est le cas pour Marquez Valdes-Scantling, Allen Lazard, et, dans une moidre mesure, l'ailier rapproché Robert Tonyan (photo ci-dessus), qui a été toute une révélation la saison dernière en captant 91 % des passes lancées vers lui.  Ce fut bon pour 586 verges de gains et onze touchés.  Impressionnant !  La seule chose qu'on peut lui reprocher, c'est de ne pas briser de plaqués quand il court après avoir capté le ballon.

On ne peut pas en dire autant au sujet des unités spéciales des Packers.  Le positionnement sur le terrain est important au football.  Green Bay a de sérieux problèmes pour ce qui est du dégagement de son territoire, des retours de bottés, et de la couverture sur les retours de bottés.  Les spécialistes des Packers sont parmi les pires de la NFL, et ce, depuis trop longtemps.  Ils ont congédié le botteur de dégagements J.K. Scott cet été, et ils l'ont remplacé en signant l'agent libre Corey Bojorquez (ex-Rams).  Il devrait les aider à améliorer la situation.

Pas de souci cependant en ce qui regarde le champ arrière en offensive.  Le demi Aaron Jones est un des meilleurs de la Ligue.  En 2020 il a gagné 1 104 verges au sol (moyenne par portée de 5½ verges, la meilleure dans toute la NFL) et 355 par la passe.  Imaginez, il a marqué 30 touchés en 30 matchs au cours des deux dernières saisons !  Une machine !  

Son coéquipier porteur de ballon Jamaal Williams portera les couleurs des Lions de Détroit cette année.  Il sera remplacé par le jeune A.J. Dillon, 23 ans, qui a joué sporadiquement avec l'équipe l'an passé (moyenne de 5,3 verges par course), et dont on dit qu'il est un véritable bulldozer...



Parlant de la défensive, elle serait bien meilleure si la deuxième ligne était plus solide.  Les secondeurs des Packers se classent à l'avant-dernier rang de la Ligue si on les juge par le coefficient d'efficacité des quarts-arrières adverses contre eux (121).  Les Packers ont exploité le marché des agents libres en y trouvant le secondeur De'Vondre Campbell (photo ci-dessus) qui s'alignait avec les Cardinals l'an dernier.  Il ne peut être qu'un «plus» pour cette unité défensive qui a un grand besoin de renforts.

Le calendrier des Packers ne sera pas reposant en 2021, mais, outre peut-être les Vikings, il n'y a pas beaucoup d'adversaires dangereux dans leur division.  La chicane de Rodgers, cet été, avec la direction du club, laissera-t-elle des traces ?  En 2021, le numéro 12 peut-il jouer aussi bien que la saison dernière ?  En considérant que lui et Davante Adams en sont possiblement à leur dernière année à Green Bay, c'est maintenant ou jamais pour les Packers s'ils veulent accéder enfin au grand match de championnat.



Ce fut une année de misère en 2020 pour les Vikings du Minnesota.  Seulement sept victoires à leur fiche.  Surtout en raison des blessures à plusieurs joueurs de leur unité défensive et parce que le COVID-19 a joué le trouble fête dans leurs rangs.  D'ailleurs, à ce moment-ci, plusieurs Vikings ne sont toujours pas vaccinés, ce qui pourrait poser un problème cette saison si quelques-uns d'entre eux tombaient malades.

La très dangereuse offensive des Viks n'a rien à se reprocher, sauf le quart-arrière Kirk Cousins qui a le défaut de connaître trop souvent de mauvais débuts de saison.  Les Vikings n'ont gagné qu'une seule de leurs six premières parties en 2020.  C'est dur de s'en remettre après un départ aussi raté.



Mais aidés par le fantastique porteur de ballon Dalvin Cook (image ci-dessus - total de 1 917 verges de gains au sol et dans les airs, avec 17 touchés, en 14 rencontres-) et l'étonnant receveur Justin Jefferson, qui a établi un nouveau record de la Ligue pour une recrue, en gagnant 1 400 verges par la passe (même s'il n'avait presque pas été utilisé dans les deux premiers matchs de la saison), les Vikings ont pu rétablir la situation, mais pas suffisamment pour mériter une place en séries éliminatoires.

Jefferson (no 18, photo ci-dessous) complète l'effectif du groupe de receveurs, comptant l'excellent Adam Thielen, et l'ailier rapproché Irv Smith (qui verra plus d'action puisque Kyle Rudolph porte maintenant l'uniforme des Giants).  Mais la relève derrière eux est insuffisante.

La ligne à l'attaque fait plutôt pitié, surtout après la perte de Riley Reiff qui fait maintenant partie des Bengals de Cincinnati.  C'est un gros handicap pour Cousins, un quart-arrière peu mobile qui ne sort pratiquement jamais de sa pochette protectrice pour éviter les sacs.  Outre ses débuts de saison tardifs, on reproche aussi au pivot des Viks de ne pas être un leader.  Son inconstance n'en fait pas un bon gars sur qui se fier pour aller loin en playoffs.



Pourtant, si on regarde ses statistiques depuis qu'il joue pour Minnesota, on remarque une excellente efficacité (103,6) , une moyenne de plus de 4 000 verges par la passe, avec un bon ratio touchés/interceptions de 91/29.

Il n'y a pas de doute, l'offensive des Vikings devrait être encore assez performante pour trouver sa place parmi le top-5 de la Ligue.

L'entraîneur en chef Mike Zimmer, croit que son unité défensive n'a pas pu se faire justice en 2020, parce qu'il y a trop d'éclopés qui ont séjourné à l'infirmerie.  En particulier son pilier Danielle Hunter, qui a raté la saison au complet l'an passé après une délicate opération au cou.

Avec le retour en santé des blessés et plusieurs additions comme Patrick Peterson (photo ci-dessus / ex-Cardinals), MacKensie Alexander (ex-Bengals), Bashand Breeland (ex-Chiefs), Dalvin Tomlinson (ex-Giants), Xavier Woods (ex-Cowboys); et avec Michael Pierce qui revient après son opting out du COVID-19 l'an dernier, Zimmer est confiant que sa défensive retrouvera son aplomb en 2021.

Les experts sont moins enthousiastes que le coach des Vikings.  Selon eux, cette défensive s'élèvera à un niveau moyen, pas supérieur.

Les connaisseurs sont aussi unanimes sur le même point : les unités spéciales des Vikings en arracheront encore cette année !

Si Cousins peut commencer la saison en même temps que ses coéquipiers et offrir un rendement régulier, et si la défensive progresse suffisamment, les Vikings devraient gagner une dizaine de matchs, finir au deuxième rang de leur division, et se classer en séries éliminatoires.



La saison n'est même pas commencé que déjà il y a une controverse sur le choix du quart-arrière numéro un des Bears de Chicago.  L'entraîneur chef Matt Nagy a indiqué que c'est le vétéran Andy Dalton qui sera son QB partant pour commencer la saison 2021.

Dans les matchs pré-saison, Dalton a été hué par les partisans des Bears lorsqu'il s'est présenté sur le terrain.  Les fans veulent plutôt voir la sensationnelle recrue Justin Fields pour qui les Bears ont transigé (ils ont donné quatre choix de repêchage aux Giants) pour s'avancer au 11e rang de la première ronde, à la place de New York, afin de mettre le grappin dessus.

Il faut comprendre les amateurs de Chicago, ça fait 70 ans que les Bears n'ont pas eu de quart-arrière d'élite !  Ils pensent que Fields en sera un, et qu'il pourra faire gagner une équipe qui végète depuis les sept dernières années, sous le règne de la présente administration (dossier de 42 victoires, 54 défaites)  

Les partisans de la ville des vents pensent que Fields sera meilleur que Dalton et que Mitchell Trubisky, qui se retrouve à Buffalo après avoir failli à la tâche pendant quatre ans à Chicago.  Il n'est pas impossible que Fields remplace Dalton, (33 ans), si ce dernier ne fait pas l'affaire.  Mais est-il vraiment prête à assumer ces lourdes responsabilités ?  

Surtout qu'en 2021, les Bears doivent se taper le 3e pire calendrier de toute la NFL...et que la ligne offensive des Bears sera un peu améliorée mais toujours faible, ce qui ne pourrait pas beaucoup favoriser les débuts de Fields sous la grande tente.



Sans compter aussi le fait que Fields (no 1 sur la photo ci-dessus) n'aura pas assez de bons receveurs pour arriver à des résultats satisfaisants lorsqu'il mettra le ballon dans les airs.  À part Allen Robinson (photo ci-dessous), les Bears ont peu de munitions pour l'attaque aérienne.  Il est vrai, cependant, qu'après un départ laborieux, la recrue Darnell Mooney a bien fait en seconde moitié de campagne.  C'est un marchand de vitesse.

Chez les ailiers rapprochés, le vieux Jimmy Graham (34 ans) est usé à la corde et il servira surtout de professeur à son successeur, le jeune Cole Kmet (22 ans).

Les Bears chercheront à capitaliser sur la force de leur attaque terrestre, avec l'excellent porteur de ballon David Montgomery et sur le retour au jeu du versatile Tarik Cohen, qui n'a disputé que trois rencontres l'an passé à cause d'une blessure débilitante au genou.  

Cohen est très efficace pour capter des passes en sortant du champ arrière.  Les Bears se sont aussi assurés les services du demi offensif Damien Williams (ex-Chiefs).  Avec un trio d'une telle qualité, on devine que les Bears prioriseront l'attaque au sol même si leur ligne offensive est plutôt médiocre.

En 2020, les Bears ont été chanceux de faire les séries éliminatoires en s'emparant de la dernière place disponible avec leur fiche de huit gains et huit revers.  Il faudra faire mieux cette saison pour avoir cette chance.  Pour réussir, ils devront surtout se fier sur la défensive pour tenir le fort.



Les deux premières lignes défensives sont de première classe, malgré un certain manque de profondeur.  Mais la tertiaire devra faire mieux malgré la lourde perte de Kyle Fuller, agent libre signé par les Broncos de Denver.  Jaylon Johnson et Eddie Jackson sont fiables, mais les autres membres de cette ligne sont peu sûrs.

Sur les unités spéciales, l'exil à Atlanta, du très bon retourneur de bottés, Cordarelle Patterson, est à déplorer.

Au mieux, cette saison, les Bears continueront de piétiner en faisant du surplace.  Mais cette fois, ce sera insuffisant pour participer au tournoi éliminatoire.



Que dire des pauvres Lions de Détroit.  Ils ont gagné un seul match éliminatoire depuis 1957, et un seul titre de division depuis 1993.  On se souvient de la saison 2008 quand ils sont devenus la première équipe de l'histoire de la NFL à ne gagner aucun match dans un calendrier de seize parties.

Les Lions viennent de faire encore maison nette en congédiant leurs entraîneurs.  Il y a trois ans, Matt Patricia avait quitté le poste de coordinateur défensif des Patriots de la Nouvelle-Angleterre pour devenir le 27e coach en chef des Lions de Détroit.  

Aussitôt en poste il a recruté un bon nombre d'anciens Patriots en espérant répéter les grands succès qu'ils ont connu ensemble, en Nouvelle-Angleterre.

Ça n'a pas du tout marché, comme en témoigne le piètre dossier de 13-29-1 de Patricia à Détroit.  Le nouveau coach, Dan Campbell (photo ci-dessous),  surtout connu comme un motivateur, est un drôle de pistolet.  Aussitôt en poste, il y est allé de déclarations fracassantes, d'un humour douteux mais rigolotes, qui ont fait rapidement le tour du web !



Avant d'affirmer que le club est en reconstruction, il faudrait plutôt constater qu'il est encore en démolition !

Durant la saison morte, l'état-major des Lions s'est surtout affairé à diminuer la masse salariale de la formation.  La liste des joueurs sacrifiés est trop longue pour la rapporter ici.  Mentionnons seulement les receveurs Kenny Golladay, Marvin Jones et Danny Amendola; les porteurs de ballon Adrian Peterson et Kerryon Johnson; le botteur Matt Prater; et le secondeur de ligne Jarrad Davis.

Les Lions ont échangé aux Rams de Los Angeles le quart-arrière Matthew Stafford, leur tête d'affiche depuis douze ans, contre le quart-arrière Jared Goff et plusieurs choix de repêchage.



Goff a déçu après un bon début de carrière à L.A..  Sa faiblesse et sa confusion lorsqu'il se retrouve sous la pression des défensives adverses, le conduisent à de mauvaises décisions et à des erreurs qui ont découragé Sean McVay, son coach avec les Rams.  Il en avait soupé de Goff et il a payé le gros prix pour le remplacer par Stafford.

Bénéficiant de choix de repêchage dans les premiers rangs en 2021, les Lions n'ont pas sélectionné le jeune QB prodige Justin Fields.  Une décision discutable.

Aussi longtemps que je me souvienne, l'attaque au sol des Lions n'a jamais fait de flammèches.  Ça risque de continuer comme ça puisque cette année, les Lions s'en remettront à la recrue D'Andre Swift et à Jamaal Williams (ex-Packers), acquis sur le marché des agents libres.  Au moins, ces porteurs de ballon auront une bonne ligne offensive devant eux, avec trois anciens choix de première ronde pour occuper les postes principaux.



À part l'ailier rapproché T.J. Hockenson (photo ci-dessus), il n'y a aucun receveur numéro un parmi les ailiers éloignés.  Tyrell Williams et Breshad Perriman n'ont pas une grande réputation.

Sous la direction de Patricia, pourtant un spécialiste respecté dans le domaine, la défensive des Lions s'est écroulée en 2020 : 519 points accordés et 6 716 verges allouées.  Un désastre !

C'était aussi la pire défensive de la Ligue quand venait le temps de presser les QBs ennemis.  Au moins, cet été, ils ont acquis les services d'un bon joueur de ligne en la personne de l'agent libre Michael Brockers (ex-Rams).

Les experts de Pro Football Focus ont estimé qu'en 2021, leur offensive sera la 3e pire de la Ligue (leur groupe de  receveurs sera le 2e pire), et leur défensive se situera en 28e position (la tertiaire au 30e rang sur 32).

C'est tout dire et ça résume bien le fait que les Lions seront encore une des pires équipes de la NFL en 2021, et qu'ils ne peuvent guère espérer améliorer leur triste de fiche de 5-11 de l'année dernière.

Cette analyse pré-saison de la NFL est maintenant complète.  Voici les liens vers l'analyse de chaque division de la Ligue :

https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2021/09/saison-2021-22-de-la-nfl-wild-wild-west.html

https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2021/09/saison-2021-22-de-la-nfl-division-sud.html

https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2021/09/saison-2021-22-de-la-nfl-rien-dassure.html

https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2021/09/saison-2021-22-de-la-nfl-les-chiefs-de.html

https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2021/09/saison-2021-22-de-la-nfl-les-titans-du.html

https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2021/09/saison-2021-22-de-la-nfl-le-fun-est-de.html

https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2021/09/saison-2021-22-de-la-nfl-les-bills-de.html

https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2021/09/saison-2021-22-de-la-nfl-division-nord.html

Bonne saison de football à tous et à toutes !

samedi 11 septembre 2021

SAISON 2021-22 DE LA NFL : "WILD WILD WEST" DANS LA NFC OUEST !



La division Ouest de la Conférence Nationale est la plus forte de toutes celles de la NFL.  Si bien que chacune de ses équipes peut aspirer aux séries éliminatoires, d'autant plus que les autres bons clubs, du reste de la Conférence, ne sont pas si nombreux...

C'est fascinant de constater à quel point ces quatre formations ont des offensives très puissantes, pratiquement d'égale force.  Elles ont aussi plusieurs points communs en ce qui concerne leurs faiblesses et leurs points d'interrogation.

Leur sort dépendra beaucoup de la santé de leurs joueurs plus fragiles, ou des capacités que leurs joueurs plus âgés auront pour maintenir un fort calibre.

Si il est vrai que c'est la défensive qui gagne les championnats, les Rams de Los Angeles devraient être favoris pour finir au sommet de la division.

Possédant l'unité défensive no 1 de la NFL l'an dernier, les Rams ont tout de même perdu quelques bons joueurs défensifs dans l'entre-saisons.  Sur la première ligne, Michael Brockers, très estimé par ses coéquipiers, ne sera plus là (rendu à Détroit).

La deuxième ligne, qui était déjà la moins forte des trois lignes de défense des Rams, souffrira de la perte de Cory Littleton (maintenant avec les Raiders).

Enfin, la tertiaire sera également affaiblie par les départs de John Johnson III et Troy Hill, qui joueront tous les deux pour les Browns de Cleveland.



Les remplaçants ne sont pas mauvais, mais il se pourrait que la défensive des Rams ne soit plus la numéro un de la Ligue, tout en demeurant quand même dans le top-3.

En attaque, les Rams ont également perdu un atout non négligeable quand le porteur de ballon Cam Akers s'est blessé avant même le camp d'entraînement.  Il ne jouera pas cette année.  L'entraîneur Sean McVay (à gauche sur la photo ci-dessus, avec DeSean Jackson à droite) croit que les demis offensifs Darrell Henderson et Sony Michel (obtenu des Patriots) vont faire le travail, mais il y a des doutes à ce sujet.

Si les porteurs de ballon ne sont pas à la hauteur, McVay ne craindra pas d'utiliser à outrance les jeux de passes.  Avec le quart-arrière Matthew Stafford, maintenant aux commandes de l'attaque, ce sera d'autant plus facile.  Mais comme Tom Brady l'an passé avec Tampa Bay, Stafford doit apprendre un nouveau système offensif, ce qui prend toujours un certain temps.

Le nouveau pivot des Rams ajoutera la possibilité de mieux réussir sur les longues passes dans les zones profondes.  Ce que l'équipe avait moins quand Jared Goff était leur QB en 2020.  Stafford dispose de bons receveurs en Robert Woods, Cooper Kupp, DeSean Jackson (s'il peut demeurer en santé, car il est souvent blessé) et Tyler Higbee (ailier rapproché).  La recrue Tutu Atwell, un ailier éloigné très rapide, pourrait compléter le quatuor.

La ligne à l'attaque est solide mais il ne faudrait pas que ses membres se blessent (comme c'est arrivé trop souvent récemment) car les Rams manquent de profondeur à ce niveau.

En somme, les Rams peuvent décrocher le championnat de leur division en apportant les ajustements nécessaires en offensive comme en défensive.  S'ils n'y parviennent pas, ils peuvent se faire damer le pion par leurs adversaires dans la NFC Ouest.



On ne peut pas juger les 49ers de San Francisco sur leur fiche de l'an passé (6-10) parce que leur alignement a été dévasté par de graves blessures (et le COVID-19) à toutes les positions, tout au long de la saison.  À un moment donné, il manquait sept réguliers en défensive.  Mais l'entraîneur en chef, Kyle Shanahan a tiré des leçons de ces mésaventures.  En outre, il en a assez des récurrents problèmes de santé de son quart-arrière Jimmy Garoppolo (il n'a joué que six matchs l'an passé).  

Depuis son arrivée avec l'équipe, il y a trois ans, Garoppolo a été en mesure d'occuper son poste moins de 50 % du temps.  Il a raté 23 matchs à cause de blessures.  C'est surtout pour cette raison qu'il n'est pas bien coté parmi les QBs de la NFL.  Quand il est en bonne forme, il peut exceller, comme en 2019, lorsqu'il a conduit les siens au Super Bowl.  Comme partant, il montre une fiche reluisante de 24-9 depuis qu'il évolue pour les 49ers.

Mais voilà, Shanahan a pris ses précautions au cas où son quart-arrière tomberait encore au combat.  Les 49ers ont transigé pour s'avancer au 3e rang du repêchage.  Ils ont sélectionné le jeune quart-arrière Trey Lance, qui pourrait voir de l'action dès cette année, dans un système à deux quarts-arrières.  Cela permettrait ainsi de ménager Garoppolo afin qu'il soit moins exposé à ces blessures qui l'affectent si souvent.  Ou d'avoir un Lance mieux préparé à prendre la relève si Garoppolo se retrouve encore à l'infirmerie.

Cette situation soulève la controverse à San Francisco.  Lance est un quart très mobile, et il a un bras canon, mais il n'a joué qu'un match l'année dernière dans les rangs universitaires.  Est-il vraiment prêt à jouer dans la NFL ?

En offensive, les Niners sont complets : avec une ligne à l'attaque forte; de jeunes receveurs explosifs (Brandon Aiyuk et Deebo Samuel-blessé l'an dernier et qui n'a disputé que sept rencontres-); le deuxième meilleur ailier rapproché de la Ligue en George Kittle (blessé aussi l'an dernier et qui n'a joué que huit parties); et un bon duo de porteurs de ballon avec Raheem Mostert (photo ci-dessous) et la recrue Trey Sermon.  On remarque tout de même l'absence de profondeur dans le groupe de receveurs.

En ce qui a trait à la défensive, Richard Sherman a «pris le bord».  Il est agent libre sans contrat.  Sans lui, la tertiaire des 49ers ne sera ni meilleure, ni pire.  Mais c'est la faiblesse de l'équipe.  Les experts de Pro Football Focus la placent au 20e rang dans la NFL, surtout à cause de son manque de profondeur.

Une autre carence défensive se trouve dans l'incapacité de faire suffisamment pression sur les QBs adverses.

Sur la première ligne défensive, les Niners sont bien servis avec Nick Bosa (no 97, photo ci-dessous)et Dee Ford, qui, il ne faut pas l'oublier non plus, ont tous les deux raté presque toute la saison 2020 en raison de sérieuses blessures.



La deuxième ligne, celle des secondeurs, est extraordinaire.  Probablement la meilleure de la Ligue, avec Dre Greenlaw, Fred Warner et Demetrius Flannigan-Fowles.  Les Niners ont ajouté de la profondeur à cette ligne en embauchant l'agent libre Samson Ebukam (ex-Rams).

Ce qui avantage les 49ers cette année, c'est qu'ils auront le calendrier le plus facile de toute la NFL.  Si ils peuvent éviter les blessures, ils pourraient en profiter pour finir premiers dans leur division.



Le quart-arrière Russell Wilson a piqué une sainte colère dans les bureaux des Seahawks de Seattle l'été dernier.  Mécontent de la philosophie conservatrice guidant l'offensive du club, et choqué parce que les dirigeants n'arrivent jamais -depuis longtemps- à trouver des joueurs de ligne pour assurer sa protection derrière la ligne de mêlée, Wilson aurait même demandé à être échangé à un club figurant sur une liste qu'il avait dressée.

En ayant vent des critiques de Wilson à leur endroit, il paraît que les gars de la ligne à l'attaque n'étaient pas de bonne humeur !

La colère de Wilson (photo ci-dessous) se serait amplifiée quand il a reçu une fin de non recevoir à ses exigences et à ses suggestions, de la part de ses patrons.  Mais il faut croire qu'ils n'ont pas été insensibles à ses demandes car ils ont effectués des changements.

D'abord ils ont engagé un nouveau coordonnateur à l'attaque : Shane Waldron, qui vient des Rams, et qui est un entraîneur créatif, de la même école que Sean McVay, sous les ordres duquel il coachait à Los Angeles.



Puis, les Hawks, champions défendants de la NFC Ouest avec une fiche de 12-4 l'an passé, sont allés sur le marché des agents libres pour prendre le garde Gabe Jackson (ex-Raiders, à gauche sur la photo ci-dessous) qui risque de devenir le meilleur ami de Wilson en étant son plus fidèle garde du corps.

Parce que si sa protection ne s'améliore pas, une projection prévoit que le numéro 3 des Seahawks établira le peu enviable record du quart le plus souvent rabattu derrière la ligne de mêlée.  Depuis le début de sa carrière (neuf ans), il a subi 394 sacks, soit une moyenne de 44 par saison !

Le quart-arrière de 32 ans veut également que l'offensive soit moins axée sur le jeu au sol.  L'an dernier, Wilson a pourtant atteint des sommets personnels pour le nombre de passes (384 passes complétées en 558 tentatives pour 40 touchés).  Mais il a également lancé 13 interceptions, un record personnel négatif pour lui.

Son entraîneur en chef, le vieux conservateur Pete Carroll, n'a pas apprécié cette dernière statistique, et, à mi-chemin de la campagne, il a limité l'attaque aérienne en priorisant l'attaque terrestre.  Cette saison, il voudrait même que Wilson demeure davantage dans la pochette protectrice au lieu de courir partout sur le terrain avant de décocher ses passes.



Carroll n'a pas tort.  Après tout, cette approche conservatrice a eu beaucoup de succès au cours des années.  En neuf ans, avec Wilson au poste de quart, la pire fiche des Seahawks a été 9-7.  À travers les hauts et les bas des longues saisons, son équipe réussit toujours à se qualifier pour les séries éliminatoires.  Pourquoi changer une formule gagnante ?

Le jeu au sol a pas mal toujours bien fonctionné et cela ne devrait pas changer en 2021 grâce au brio des porteurs de ballon Chris Carson et Rashaad Penny.

Au poste d'ailier rapproché, les Seahawks ont ajouté l'ex-Rams Gerald Everett pour venir en aide à Wil Dissly qui est trop souvent un fidèle patient de l'infirmerie.  Everett rejoint un groupe de receveurs talentueux avec les Tyler Lockett, D.K. Metcalf, et D'Wayne Eskridge, une recrue qui promet.



La défensive se situe dans la moyenne de la Ligue (12e pour les verges accordées, 11e pour le coefficient d'efficacité des QBs opposés).  Mais elle ne presse pas assez ceux-ci, et la tertiaire pourrait être moins bonne en 2021 à cause des pertes de Shaquill Griffin et de Quinton Dunbar.  Ahkello Witherspoon (ex-49ers) comblera une de ces pertes, mais la tertiaire demeure un point faible, tout comme la première ligne.

Heureusement les secondeurs Jordyn Brooks, Bobby Wagner et Darrell Taylor forment peut-être le meilleur groupe à leurs positions, dans toute la Ligue.

Pas de doute, Russell Wilson, souvent en liste pour le titre de MVP, est impatient parce qu'il veut retourner au Super Bowl et qu'il voit que son équipe vieillit.  Il veut que tout soit en place pour que les Seahawks puissent à nouveau viser les plus grands honneurs.

Ça reste à voir si Pete Carroll laissera son nouveau coordonnateur offensif Shane Waldron (à gauche sur la photo ci-dessus) lui donner plus de liberté afin de satisfaire ses ambitions, mais son club devrait être là encore quand le prochain tournoi pour le trophée Vince Lombardi commencera.



En Arizona, c'est étourdissant de penser que le quart-arrière Kyler Murray peut encore s'améliorer, à sa troisième année dans la NFL.  Déjà, avec l'expérience acquise, la recrue offensive de l'année en 2019, pourrait être plus en mesure de bien lire les défensives ennemies, lui qui est déjà une grande menace pour elles, autant lorsqu'il lance le ballon ou qu'il fait de longues courses avec.

Il est vrai qu'avec sa petite stature, il s'expose aux blessures, quand il fonce tête première en territoire ennemi.  Il a d'ailleurs joué la dernière moitié de la saison 2020 malgré une blessure à l'épaule.  Cela ne l'a pas empêché de mériter une place au Pro Bowl (match des étoiles).  Avant sa blessure, il était un des meilleurs joueurs de la NFL, et les Cardinals avaient gagné six de leur neuf premiers matchs avant de terminer la campagne avec une fiche de .500 (8-8).

Le potentiel des receveurs de passes de l'équipe est épeurant pour les défensives adverses.  Imaginez, vous devez arrêter DeAndre Hopkins (photo ci-dessous) d'un côté, et A.J. Green, de l'autre côté.  Et il paraît qu'il y en a un autre, la recrue Rondale Moore, qui viendrait vous embêter à la place de Green, si celui-ci baisse trop de régime à cause de son âge (33 ans) et de ses nombreuses anciennes blessures !  Il faut le respecter quand même le A.J., ce qui a pour conséquence de ne plus pouvoir mettre une double couverture sur Hopkins, le meilleur receveur de la Ligue.  Christian Kirk et l'ailier rapproché Maxx Williams ne sont pas de tout repos non plus lorsqu'ils sont sur le terrain...

Vous risquez aussi d'en envoir plein les bras avec les porteurs de ballon Chase Edmonds et James Conner (ex-Steelers qui a été au Pro Bowl en 2018, mais qui est de santé fragile) qui peuvent aussi vous faire mal paraître en se transformant habilement en receveurs.

Avant d'espérer arrêter tout ce beau monde, vous devrez négocier avec une ligne offensive renforcée par l'arrivée du garde Brian Winters (ex-Bills) et celle du centre Rodney Hudson (ex-Raiders), qui s'est d'ailleurs qualifié pour le Pro Bowl la saison dernière.

Et lorsque c'est votre attaque qui est sur le terrain, qu'est-ce qu'elle voit en face d'elle ?  Oh non !  Pas le gros J.J. Watt ?!  Et le féroce Chandler Jones (photo ci-dessous), qu'on n'avait pas vu souvent l'an passé parce qu'il était blessé...  Ouf, le grand Patrick Peterson n'est plus là (rendu au Minnesota), mais celui qui prend sa place, Malcolm Butler n'est pas piqué des vers non plus !

Pis les deux vieux qui bottent pour les Cardinals, Andy Lee, 39 ans, et Matt Prater, 37 ans; ils ne nous font pas trop espérer qu'ils vont rater leurs coups quand ils s'amènent sur le terrain.  Oh la, la, quelle équipe ! Avec tous ces joueurs étoiles qui risquent de nous en faire voir une tonne en nous assommant !

En fait, les Cards devraient avoir gagné plus de parties l'an dernier si on considère leur différentiel de points de + 43 (différence entre points marqués et points accordés).  Ce fut par contre l'équipe la plus punie de la Ligue, une indiscipline qu'ils devront corriger.  Leur défensive contre la course fait également défaut.  Mais attention aux Cardinals, ils pourraient être le club surprise de 2021 dans la NFL...

jeudi 9 septembre 2021

SAISON 2021-22 DE LA NFL : DIVISION SUD DE LA NFC, LES BUCS TROP CONFIANTS ?



Les dures remises en forme du camp d'entraînement, le stress du début de saison, la rudesse du jeu, un long calendrier de dis-sept parties : la vie n'est pas facile pour un joueur de la Ligue Nationale de Football.  Avec tout ce que vous devez endurer de douleur physique, avec tout ce que vous devez supporter mentalement, avec cette pression d'essayer de toujours être à votre mieux, c'est un défi de ne jamais connaître de relâchement ou de ne jamais céder à la fatigue et au découragement.

Personne n'est un superman, pas même les plus forts athlètes qui jouent dans la NFL.  La perfection n'existe pas (sauf les Dolphins de Miami, en 1972).  Ainsi, quand le quart-arrière Patrick Mahomes, des Chiefs de Kansas City, dit envisager une fiche parfaite de 20-0 pour son équipe; ou que l'entraîneur Bruce Arians, des  Buccaneers de Tampa Bay, prédit une moyenne de 40 points par match à ses champions en 2021, on peut se demander s'ils n'ont pas perdu la raison...  C'est pratiquement demander l'impossible.

Ce n'est pas parce que Arians ramène cette saison les mêmes joueurs qui ont gagné le dernier Super Bowl, qu'il obtiendra le même résultat final.  Par sa déclaration fracassante, il fait preuve de trop de confiance et de complaisance.  Des facteurs qui expliquent souvent pourquoi il est si rare qu'une équipe colle deux championnats consécutifs.

Depuis le commencement de mes récentes analyses des clubs de la NFL, je parle souvent des blessures qui ont empêché plusieurs joueurs importants d'aider leur équipe la saison passée.  Prenez les 49ers de San Francisco en 2020.  Des blessures à des joueurs-clés ont complètement fait dérailler l'équipe.  Ce ne fut pas le cas des Buccaneers.  Ils ont été bénis !  Leurs joueurs ont raté seulement vingt-cinq parties à cause des blessures.  La moyenne dans la Ligue pour chaque formation ?  71 !  Les plus chanceux dans ce département, à part les Bucs, en ont manqué 41...



Ce sera un miracle si les hommes de Arians (photo ci-dessus) sont aussi chanceux cette année.  Les joueurs plus vieux sont habituellement plus susceptibles de se blesser.  Ils sont moins rapides, leurs réflexes aussi sont plus lents, ils sont plus usés ou handicapés par d'anciennes blessures.  Chez les Bucs il y en a quelques-uns de ce genre, et pas les moindres, à commencer par le quart-arrière Tom Brady (44 ans), Rob Gronkowski (32 ans), Ndamukong Suh (34 ans), Jason Pierre-Paul (32 ans), Steve McLendon (35 ans), Antonio Brown (33 ans).

Oui, les Buccaneers n'ont pas beaucoup de faiblesses, mais ils ne sont pas parfaits.  Ils ne devraient pas avoir trop de problèmes pour finir au sommet de leur division puisque leurs adversaires de la NFC Sud semblent moins forts que l'an passé.

Mais, si l'an dernier, tout s'est mis à fonctionner au bon moment, (une fois que Brady et ses coéquipiers se sont habitués à bien jouer ensemble et à maîtriser le système de jeu) avec une série de huit victoires d'affilée (y compris les gains en éliminatoires), pour terminer la saison en beauté, ça ne veut pas dire que ça va continuer comme ça dès le commencement de la campagne 2021.  Il est rare que tous les joueurs soient à leur mieux, constamment, et en même temps, sur une si longue période...


Brady n'est pas immortel.  Il finira bien par «casser» un jour !  Mais ça fait au moins cinq ou six ans que l'on prévoit son déclin.  En vain !  Le bonhomme maintient un niveau de jeu exceptionnel.  Mais qui sait ?  Peut-être qu'en 2021 il va frapper un mur, ou qu'il tombera au combat.  Il a intérêt à ce que sa ligne offensive le protège comme il faut, car il est devenu aussi mobile qu'une tortue...

Cette ligne devrait arriver à bien remplir cette mission.  Elle se maintiendra encore dans le top-5 de la Ligue si ses membres réguliers demeurent en santé.

Pas de soucis non plus pour le groupe de receveurs des Bucs.  Ils alignent tout un trio d'ailiers éloignés avec Mike Evans, Chris Godwin et Antonio Brown.  Sans oublier Scotty Miller, qui a réalisé des catchs importants en séries de fin de saison.  La rapide recrue Jaelon Darden pourrait ajouter son grain de sel.  Il peut aussi agir comme retourneur de bottés.

Rob Gronkowski n'est plus l'ailier rapproché dominant qu'il a déjà été, mais il peut encore faire de gros attrapés à des moments cruciaux.  Et s'il a besoin de repos, ou s'il est blessé, O.J. Howard est prêt à le remplacer aisément.



Les porteurs de ballon sont le point faible de cette offensive.  Ronald Jones et Leonard Fournette sont inconstants.  Ils peuvent offrir de solides performances mais ils sont mauvais pour capter des passes en sortie de champ arrière.  Ils en échappent beaucoup trop.  C'est pour ça que les Bucs ont signé l'agent libre Giovani Bernard (ex-Bengals, photo ci-dessus).

Si les Buccaneers affrontent un club qui a une très bonne tertiaire, qui parvient à limiter les excellents receveurs de Tampa Bay, qui, en plus, ne sont pas dans leur «assiette», ce jour-là; ce ne sont pas les demis offensifs qui vont les sortir d'embarras.  Les hommes de Bruce Arians ne sont pas invincibles, quoiqu'il en pense...

En défensive, les Bucs croient qu'ils seront encore meilleurs qu'en 2020.  Les jeunes membres de cette unité ont pris de l'expérience, et les plus vieux les encadrent bien.

Avec un tel alignement, Tampa Bay peut retourner au Super Bowl, mais quelque chose me dit qu'un des clubs de la NFC West (49ers, Rams, Seahawks), ou l'équipe de Aaron Rodgers (Green Bay), va leur barrer le chemin...  Même Washington, avec un quart-arrière substitut presque inconnu en poste, n'a pas été une proie facile pour les Bucs leur de leur premier match éliminatoire le 9 janvier dernier...



Ça va être très étrange de ne plus voir le légendaire Drew Brees derrière son joueur de centre quand les Saints de la Nouvelle-Orléans vont entamer leur saison en fin de semaine.  Le futur membre du Temple de la Renommée a connu quinze fructueuses années (neuf participations aux séries éliminatoires, sept championnats de division, une victoire au Super Bowl) avec le club de la Louisiane, établissant au passage plusieurs records de la Ligue Nationale de Football.  Il était la figure emblématique de la franchise, et il est entré dans l'histoire de la NFL parmi ses plus illustres joueurs de tous les temps.

Il était tellement confortable dans le système de jeu de son coach Sean Payton, qui lui allait comme un gant.

On verra si Jameis Winston, son successeur au poste de quart-arrière de l'équipe, pourra assimiler ce système avec autant d'aisance et de succès.  Payton va sans doute chercher à adapter ses stratégies à son nouvel homme de confiance, histoire de lui faciliter la tâche.

Winston n'a presque pas joué l'an passé.  Le «jury» est divisé par rapport à sa valeur.  C'est un bon athlète et il a un bras puissant, capable de lancer la «bombe».  Ce qui manquait avec Brees qui, à son âge avancé, et ennuyé par les blessures, ne pouvait plus lancer le ballon dans les zones profondes.



Les précédents états de services de Winston (photo ci-dessus) démontre qu'il est un passeur imprécis, qui prend de mauvaises décisions. Il est une machine à revirements.  En 76 matchs en carrière, l'ancien gagnant du trophée Heisman en 2013, et premier choix au repêchage de 2015, a lancé 88 interceptions en plus d'échapper le ballon à 50 reprises.  Ayoye !!!

S'il ne fait pas l'affaire, on pourra recourir à Taysom Hill, qui a mené les siens à la victoire dans trois matchs sur quatre, quand Brees était absent l'an dernier (les Saints sont 8-1 sans Brees, depuis la saison 2019).  Hill est l'homme à tout faire de Sean Payton : il peut être tour à tour quart-arrière, receveur ou porteur de ballon.  Un vrai «couteau suisse» qui a le don de semer la confusion dans les défensives ennemies !

Elles ne savent jamais s'il va courir avec le ballon, le passer par en arrière, de côté, ou par en avant; ou s'il va le donner à un coéquipier qui va le lui relancer !  Assez mêlant merci !

Le problème, c'est que, pour respecter le plafond salarial, les Saints ont dû laisser partir plusieurs vétérans.  Hill et Winston n'auront plus autant de ressources ou d'options pour les soutenir.



À l'attaque, notons les départs de Brees, des receveurs Emmanuel Sanders et Jared Cook, du centre arrière Michael Burton et du porteur de ballon Latavius Murray (signé par les Ravens).

De plus, l'ailier éloigné Michael Thomas est blessé (opéré à une cheville cet été) et il va rater au moins le premier tiers de la saison.  De toute façon, il est sur-évalué, souvent mécontent, et il sème parfois la zizanie dans le vestiaire.  Les Saints pourraient chercher à l'échanger.  Il n'en demeure pas moins qu'en son absence, le groupe de receveurs des Saints sera parmi les pires de la Ligue.

Le seul point fort qui reste dans cette offensive est le demi Alvin Kamara, à part la ligne à l'attaque qui devrait se maintenir près de l'élite de la Ligue Nationale.

En défensive, les «déserteurs» ont été encore plus nombreux.  Patrick Robinson a imité Brees en prenant sa retraite.  Trey Hendrickson, Sheldon Rankins, Malcom Brown, et Janoris Jenkins ne sont plus avec l'équipe.  Le départ de ce dernier pour Tennessee va faire mal à la tertiaire des Saints, là ou le déclin continuel (depuis trois ans) du demi de coin Marshon Lattimore (photo ci-dessous) se fait également sentir.



Le «front 7» sera encore efficace contre la course, mais il manquera cruellement la présence de David Onyemata, suspendu pour six matchs en raison de sa consommation de substances interdites.  C'est un des meilleurs de la NFL pour mettre de la pression sur les QB adverses.

Comme si tout cela ne suffisait, les ennuis financiers des Saints les ont obligés à se départir de Thomas Morstead, qui était leur excellent botteur de dégagements.  Et, autre tuile, leur botteur de placement est au rancart (aine) pour au moins la première moitié de la campagne 2021.

Quelques-uns de leurs entraîneurs ont également fui à l'étranger...  N'en jettez plus, la cour est pleine (ou vide, c'est selon...)

Pour boucher tous ces trous dans l'alignement, les Saints ont trouvé quelques bons joueurs, et ils devront aussi s'en remettre à des jeunes sans expérience pour remplir des postes importants.

Sean Payton (photo ci-dessus) est un très bon coach et il va peut-être réussir à limiter les dégâts, mais les Saints ne remporteront pas un cinquième championnat de division consécutif.  Et une participation aux séries éliminatoires semble illusoire...



Pour la prochaine saison, tout comme les Saints de la Nouvelle-Orléans, les Panthers de la Caroline ont pris un gros pari en confiant le poste de quart-arrière à Sam Darnold, un joueur qui n'a pas accompli grand chose depuis le début de sa carrière dans la NFL avec les Jets de New York.  Ils a été acquis en échange de trois choix de repêchage, après que l'équipe ait laissé partir le quart-arrière Teddy Bridgewater pour Denver.

Les Panthers croient que Darnold (24 ans), le 3e choix au total, du repêchage de 2018, est talentueux mais qu'il n'a pas eu de succès à New York parce qu'il était mal entouré et mal dirigé.

Le nouveau titulaire du poste de QB en Caroline a également des défauts semblables à Jameis Winston des Saints. Avec les Jets, il a un dossier de 13-25 comme partant, avec un faible coefficient d'efficacité de 78,6 et 39 interceptions en 38 parties.  Comme Winston aussi, il est inconstant et il prend trop de mauvaises décisions dans le feu de l'action.

Par surcroît, Darnold (photo ci-dessous) joue mal lorsqu'il est sous pression, ce qui risque de lui arriver souvent avec les Panthers car leur ligne offensive est minable.



Les dirigeants des Panthers ont été critiqués pour ne pas avoir plutôt choisi un bon jeune quart-arrière au repêchage de cette année.  Justin Fields et Mac Jones étaient toujours libres quand les Panthers ont parlé, au 8e rang.

La bonne nouvelle, c'est que Darnold pourra lancer le ballon à deux bons ailiers éloignés, qui ont gagné plus de 1 000 verges chacun par la passe en 2020: D.J. Moore, et Robby Anderson. Avec ce dernier, il avait développé une bonne connexion lorsqu'ils évoluaient ensemble avec les Jets.  Il ne pourra cependant pas compter sur le rapide Curtis Samuel, qui a quitté l'équipe et qui jouera pour le club de Washington cette saison.

En renforts, la Caroline a signé l'ailier rapproché Dan Arnold (ex-Cardinals).  Il n'est pas mauvais, mais c'est loin d'être un joueur étoile.

L'autre bonne nouvelle est le retour au jeu du demi offensif Christian McCaffrey (photo ci-dessous), un des meilleurs joueurs de la NFL.  Sur le carreau pendant presque toute la saison 2020 (il n'a joué que trois matchs) à cause de trois blessures différentes (cheville, épaule, quadriceps), les Panthers sont une équipe différente avec lui dans l'alignement.



C'est un phénomène rare, le coeur et l'âme du club.  Il peut gagner 1 000 verges au sol et 1 000 autres par la passe dans la même saison...  Mais est-ce parce qu'il est tellement sur-utilisé qu'il a commencé à avoir des problèmes de santé ?  Cette année, il devra en plus se passer de son substitut Mike Davis, qui s'est joint aux Falcons d'Atlanta.

En défensive, les Panthers alignent plusieurs jeunes joueurs qui devraient progresser en 2021.  La première ligne est assez bonne, mais les deux autres sont chancelantes.  C'est la deuxième pire défensive de la NFL en situtation de troisième essai (taux de conversion de 49,2 % pour les équipes adverses).  À la tertiaire, l'arrivée de A.J. Bouye (ex-Broncos) va faire du bien.  Mais chez les secondeurs de ligne, les Panthers n'ont jamais réussi à remplacer le légendaire Luke Kuechly.

En 2021, le sort des Panthers repose sur les épaules du retour en santé de McCaffrey et des performances de Sam Darnold.  Si les deux fonctionnent à plein régime, la Caroline pourra peut-être lutter pour une place en séries de fin de saison.  Mais il manque trop de pièces dans la machine.  Ce sera peine perdue.



L'an dernier, les Falcons d'Atlanta n'ont gagné que quatre matchs.  En 2021, ils ne devraient guère savourer la victoire plus souvent.  C'est un club en reconstruction.  Étouffés eux aussi par les rigueurs du cap salarial, ils avaient les mains liées cet été, et même s'ils ont été actifs sur le marché des agents libres, leur récolte a été mince parce qu'ils ont dû se contenter de recueillir des joueurs assez marginaux.

Par exemple, le porteur de ballon Mike Davis arrive de la Caroline où il était un substitut, comme il l'a été toute sa carrière.  Il en est déjà à sa cinquième équipe.  Avec les Falcons, il devra chausser les souliers de demi numéro un puisque Todd Gurley et Ito Smith ont été mis dehors et sont présentement sans emploi.  Davis n'est pas une valeur sûre.  Sa moyenne à vie de verges gagnées par portée est seulement de 3,7 verges.

Chez les receveurs de passes, on ne comblera pas la perte de Julio Jones, qui a demandé à être échangé cet été et que les Panthers ont exaucé en l'envoyant au Tennessee.  Comme menace pour les défensives ennemies il ne reste que Calvin Ridley et, peut-être la recrue Kyle Pitts, un ailier rapproché repêché au 4e rang de la première ronde, et dont on dit beaucoup de bien.



Les Falcons ont dû essuyer les critiques pour ne pas avoir pris un quart-arrière avec ce choix élevé.  Mais cela impliquait qu'on échange Matt Ryan (image ci-dessus), le brillant quart-arrière de l'équipe depuis 2008.  Ce qui aurait grandement déplu aux partisans du club.  À 36 ans, il fait encore partie du top-10 des QB de la NFL, mais cela n'exclut pas un déclin en 2021.

Ryan pourrait cependant capitaliser sur le système offensif du nouveau coach Arthur Smith, axé sur le «play-action».  À condition que la ligne à l'attaque coopère.  Ce qui ne sera pas facile, surtout après la perte du joueur de centre Alex Mack, maintenant avec les 49ers de San Francisco.  Sur cette ligne on retrouve deux jeunes sans expérience, qui sont questionnables.

Un mot sur la défensive : pourrie !  Dernière de la Ligue dans presque tous les départements...

La saison sera longue à Atlanta...et pas seulement parce qu'il y aura dix-sept matchs au lieu de seize, comme l'an passé...