jeudi 9 septembre 2021

SAISON 2021-22 DE LA NFL : DIVISION SUD DE LA NFC, LES BUCS TROP CONFIANTS ?



Les dures remises en forme du camp d'entraînement, le stress du début de saison, la rudesse du jeu, un long calendrier de dis-sept parties : la vie n'est pas facile pour un joueur de la Ligue Nationale de Football.  Avec tout ce que vous devez endurer de douleur physique, avec tout ce que vous devez supporter mentalement, avec cette pression d'essayer de toujours être à votre mieux, c'est un défi de ne jamais connaître de relâchement ou de ne jamais céder à la fatigue et au découragement.

Personne n'est un superman, pas même les plus forts athlètes qui jouent dans la NFL.  La perfection n'existe pas (sauf les Dolphins de Miami, en 1972).  Ainsi, quand le quart-arrière Patrick Mahomes, des Chiefs de Kansas City, dit envisager une fiche parfaite de 20-0 pour son équipe; ou que l'entraîneur Bruce Arians, des  Buccaneers de Tampa Bay, prédit une moyenne de 40 points par match à ses champions en 2021, on peut se demander s'ils n'ont pas perdu la raison...  C'est pratiquement demander l'impossible.

Ce n'est pas parce que Arians ramène cette saison les mêmes joueurs qui ont gagné le dernier Super Bowl, qu'il obtiendra le même résultat final.  Par sa déclaration fracassante, il fait preuve de trop de confiance et de complaisance.  Des facteurs qui expliquent souvent pourquoi il est si rare qu'une équipe colle deux championnats consécutifs.

Depuis le commencement de mes récentes analyses des clubs de la NFL, je parle souvent des blessures qui ont empêché plusieurs joueurs importants d'aider leur équipe la saison passée.  Prenez les 49ers de San Francisco en 2020.  Des blessures à des joueurs-clés ont complètement fait dérailler l'équipe.  Ce ne fut pas le cas des Buccaneers.  Ils ont été bénis !  Leurs joueurs ont raté seulement vingt-cinq parties à cause des blessures.  La moyenne dans la Ligue pour chaque formation ?  71 !  Les plus chanceux dans ce département, à part les Bucs, en ont manqué 41...



Ce sera un miracle si les hommes de Arians (photo ci-dessus) sont aussi chanceux cette année.  Les joueurs plus vieux sont habituellement plus susceptibles de se blesser.  Ils sont moins rapides, leurs réflexes aussi sont plus lents, ils sont plus usés ou handicapés par d'anciennes blessures.  Chez les Bucs il y en a quelques-uns de ce genre, et pas les moindres, à commencer par le quart-arrière Tom Brady (44 ans), Rob Gronkowski (32 ans), Ndamukong Suh (34 ans), Jason Pierre-Paul (32 ans), Steve McLendon (35 ans), Antonio Brown (33 ans).

Oui, les Buccaneers n'ont pas beaucoup de faiblesses, mais ils ne sont pas parfaits.  Ils ne devraient pas avoir trop de problèmes pour finir au sommet de leur division puisque leurs adversaires de la NFC Sud semblent moins forts que l'an passé.

Mais, si l'an dernier, tout s'est mis à fonctionner au bon moment, (une fois que Brady et ses coéquipiers se sont habitués à bien jouer ensemble et à maîtriser le système de jeu) avec une série de huit victoires d'affilée (y compris les gains en éliminatoires), pour terminer la saison en beauté, ça ne veut pas dire que ça va continuer comme ça dès le commencement de la campagne 2021.  Il est rare que tous les joueurs soient à leur mieux, constamment, et en même temps, sur une si longue période...


Brady n'est pas immortel.  Il finira bien par «casser» un jour !  Mais ça fait au moins cinq ou six ans que l'on prévoit son déclin.  En vain !  Le bonhomme maintient un niveau de jeu exceptionnel.  Mais qui sait ?  Peut-être qu'en 2021 il va frapper un mur, ou qu'il tombera au combat.  Il a intérêt à ce que sa ligne offensive le protège comme il faut, car il est devenu aussi mobile qu'une tortue...

Cette ligne devrait arriver à bien remplir cette mission.  Elle se maintiendra encore dans le top-5 de la Ligue si ses membres réguliers demeurent en santé.

Pas de soucis non plus pour le groupe de receveurs des Bucs.  Ils alignent tout un trio d'ailiers éloignés avec Mike Evans, Chris Godwin et Antonio Brown.  Sans oublier Scotty Miller, qui a réalisé des catchs importants en séries de fin de saison.  La rapide recrue Jaelon Darden pourrait ajouter son grain de sel.  Il peut aussi agir comme retourneur de bottés.

Rob Gronkowski n'est plus l'ailier rapproché dominant qu'il a déjà été, mais il peut encore faire de gros attrapés à des moments cruciaux.  Et s'il a besoin de repos, ou s'il est blessé, O.J. Howard est prêt à le remplacer aisément.



Les porteurs de ballon sont le point faible de cette offensive.  Ronald Jones et Leonard Fournette sont inconstants.  Ils peuvent offrir de solides performances mais ils sont mauvais pour capter des passes en sortie de champ arrière.  Ils en échappent beaucoup trop.  C'est pour ça que les Bucs ont signé l'agent libre Giovani Bernard (ex-Bengals, photo ci-dessus).

Si les Buccaneers affrontent un club qui a une très bonne tertiaire, qui parvient à limiter les excellents receveurs de Tampa Bay, qui, en plus, ne sont pas dans leur «assiette», ce jour-là; ce ne sont pas les demis offensifs qui vont les sortir d'embarras.  Les hommes de Bruce Arians ne sont pas invincibles, quoiqu'il en pense...

En défensive, les Bucs croient qu'ils seront encore meilleurs qu'en 2020.  Les jeunes membres de cette unité ont pris de l'expérience, et les plus vieux les encadrent bien.

Avec un tel alignement, Tampa Bay peut retourner au Super Bowl, mais quelque chose me dit qu'un des clubs de la NFC West (49ers, Rams, Seahawks), ou l'équipe de Aaron Rodgers (Green Bay), va leur barrer le chemin...  Même Washington, avec un quart-arrière substitut presque inconnu en poste, n'a pas été une proie facile pour les Bucs leur de leur premier match éliminatoire le 9 janvier dernier...



Ça va être très étrange de ne plus voir le légendaire Drew Brees derrière son joueur de centre quand les Saints de la Nouvelle-Orléans vont entamer leur saison en fin de semaine.  Le futur membre du Temple de la Renommée a connu quinze fructueuses années (neuf participations aux séries éliminatoires, sept championnats de division, une victoire au Super Bowl) avec le club de la Louisiane, établissant au passage plusieurs records de la Ligue Nationale de Football.  Il était la figure emblématique de la franchise, et il est entré dans l'histoire de la NFL parmi ses plus illustres joueurs de tous les temps.

Il était tellement confortable dans le système de jeu de son coach Sean Payton, qui lui allait comme un gant.

On verra si Jameis Winston, son successeur au poste de quart-arrière de l'équipe, pourra assimiler ce système avec autant d'aisance et de succès.  Payton va sans doute chercher à adapter ses stratégies à son nouvel homme de confiance, histoire de lui faciliter la tâche.

Winston n'a presque pas joué l'an passé.  Le «jury» est divisé par rapport à sa valeur.  C'est un bon athlète et il a un bras puissant, capable de lancer la «bombe».  Ce qui manquait avec Brees qui, à son âge avancé, et ennuyé par les blessures, ne pouvait plus lancer le ballon dans les zones profondes.



Les précédents états de services de Winston (photo ci-dessus) démontre qu'il est un passeur imprécis, qui prend de mauvaises décisions. Il est une machine à revirements.  En 76 matchs en carrière, l'ancien gagnant du trophée Heisman en 2013, et premier choix au repêchage de 2015, a lancé 88 interceptions en plus d'échapper le ballon à 50 reprises.  Ayoye !!!

S'il ne fait pas l'affaire, on pourra recourir à Taysom Hill, qui a mené les siens à la victoire dans trois matchs sur quatre, quand Brees était absent l'an dernier (les Saints sont 8-1 sans Brees, depuis la saison 2019).  Hill est l'homme à tout faire de Sean Payton : il peut être tour à tour quart-arrière, receveur ou porteur de ballon.  Un vrai «couteau suisse» qui a le don de semer la confusion dans les défensives ennemies !

Elles ne savent jamais s'il va courir avec le ballon, le passer par en arrière, de côté, ou par en avant; ou s'il va le donner à un coéquipier qui va le lui relancer !  Assez mêlant merci !

Le problème, c'est que, pour respecter le plafond salarial, les Saints ont dû laisser partir plusieurs vétérans.  Hill et Winston n'auront plus autant de ressources ou d'options pour les soutenir.



À l'attaque, notons les départs de Brees, des receveurs Emmanuel Sanders et Jared Cook, du centre arrière Michael Burton et du porteur de ballon Latavius Murray (signé par les Ravens).

De plus, l'ailier éloigné Michael Thomas est blessé (opéré à une cheville cet été) et il va rater au moins le premier tiers de la saison.  De toute façon, il est sur-évalué, souvent mécontent, et il sème parfois la zizanie dans le vestiaire.  Les Saints pourraient chercher à l'échanger.  Il n'en demeure pas moins qu'en son absence, le groupe de receveurs des Saints sera parmi les pires de la Ligue.

Le seul point fort qui reste dans cette offensive est le demi Alvin Kamara, à part la ligne à l'attaque qui devrait se maintenir près de l'élite de la Ligue Nationale.

En défensive, les «déserteurs» ont été encore plus nombreux.  Patrick Robinson a imité Brees en prenant sa retraite.  Trey Hendrickson, Sheldon Rankins, Malcom Brown, et Janoris Jenkins ne sont plus avec l'équipe.  Le départ de ce dernier pour Tennessee va faire mal à la tertiaire des Saints, là ou le déclin continuel (depuis trois ans) du demi de coin Marshon Lattimore (photo ci-dessous) se fait également sentir.



Le «front 7» sera encore efficace contre la course, mais il manquera cruellement la présence de David Onyemata, suspendu pour six matchs en raison de sa consommation de substances interdites.  C'est un des meilleurs de la NFL pour mettre de la pression sur les QB adverses.

Comme si tout cela ne suffisait, les ennuis financiers des Saints les ont obligés à se départir de Thomas Morstead, qui était leur excellent botteur de dégagements.  Et, autre tuile, leur botteur de placement est au rancart (aine) pour au moins la première moitié de la campagne 2021.

Quelques-uns de leurs entraîneurs ont également fui à l'étranger...  N'en jettez plus, la cour est pleine (ou vide, c'est selon...)

Pour boucher tous ces trous dans l'alignement, les Saints ont trouvé quelques bons joueurs, et ils devront aussi s'en remettre à des jeunes sans expérience pour remplir des postes importants.

Sean Payton (photo ci-dessus) est un très bon coach et il va peut-être réussir à limiter les dégâts, mais les Saints ne remporteront pas un cinquième championnat de division consécutif.  Et une participation aux séries éliminatoires semble illusoire...



Pour la prochaine saison, tout comme les Saints de la Nouvelle-Orléans, les Panthers de la Caroline ont pris un gros pari en confiant le poste de quart-arrière à Sam Darnold, un joueur qui n'a pas accompli grand chose depuis le début de sa carrière dans la NFL avec les Jets de New York.  Ils a été acquis en échange de trois choix de repêchage, après que l'équipe ait laissé partir le quart-arrière Teddy Bridgewater pour Denver.

Les Panthers croient que Darnold (24 ans), le 3e choix au total, du repêchage de 2018, est talentueux mais qu'il n'a pas eu de succès à New York parce qu'il était mal entouré et mal dirigé.

Le nouveau titulaire du poste de QB en Caroline a également des défauts semblables à Jameis Winston des Saints. Avec les Jets, il a un dossier de 13-25 comme partant, avec un faible coefficient d'efficacité de 78,6 et 39 interceptions en 38 parties.  Comme Winston aussi, il est inconstant et il prend trop de mauvaises décisions dans le feu de l'action.

Par surcroît, Darnold (photo ci-dessous) joue mal lorsqu'il est sous pression, ce qui risque de lui arriver souvent avec les Panthers car leur ligne offensive est minable.



Les dirigeants des Panthers ont été critiqués pour ne pas avoir plutôt choisi un bon jeune quart-arrière au repêchage de cette année.  Justin Fields et Mac Jones étaient toujours libres quand les Panthers ont parlé, au 8e rang.

La bonne nouvelle, c'est que Darnold pourra lancer le ballon à deux bons ailiers éloignés, qui ont gagné plus de 1 000 verges chacun par la passe en 2020: D.J. Moore, et Robby Anderson. Avec ce dernier, il avait développé une bonne connexion lorsqu'ils évoluaient ensemble avec les Jets.  Il ne pourra cependant pas compter sur le rapide Curtis Samuel, qui a quitté l'équipe et qui jouera pour le club de Washington cette saison.

En renforts, la Caroline a signé l'ailier rapproché Dan Arnold (ex-Cardinals).  Il n'est pas mauvais, mais c'est loin d'être un joueur étoile.

L'autre bonne nouvelle est le retour au jeu du demi offensif Christian McCaffrey (photo ci-dessous), un des meilleurs joueurs de la NFL.  Sur le carreau pendant presque toute la saison 2020 (il n'a joué que trois matchs) à cause de trois blessures différentes (cheville, épaule, quadriceps), les Panthers sont une équipe différente avec lui dans l'alignement.



C'est un phénomène rare, le coeur et l'âme du club.  Il peut gagner 1 000 verges au sol et 1 000 autres par la passe dans la même saison...  Mais est-ce parce qu'il est tellement sur-utilisé qu'il a commencé à avoir des problèmes de santé ?  Cette année, il devra en plus se passer de son substitut Mike Davis, qui s'est joint aux Falcons d'Atlanta.

En défensive, les Panthers alignent plusieurs jeunes joueurs qui devraient progresser en 2021.  La première ligne est assez bonne, mais les deux autres sont chancelantes.  C'est la deuxième pire défensive de la NFL en situtation de troisième essai (taux de conversion de 49,2 % pour les équipes adverses).  À la tertiaire, l'arrivée de A.J. Bouye (ex-Broncos) va faire du bien.  Mais chez les secondeurs de ligne, les Panthers n'ont jamais réussi à remplacer le légendaire Luke Kuechly.

En 2021, le sort des Panthers repose sur les épaules du retour en santé de McCaffrey et des performances de Sam Darnold.  Si les deux fonctionnent à plein régime, la Caroline pourra peut-être lutter pour une place en séries de fin de saison.  Mais il manque trop de pièces dans la machine.  Ce sera peine perdue.



L'an dernier, les Falcons d'Atlanta n'ont gagné que quatre matchs.  En 2021, ils ne devraient guère savourer la victoire plus souvent.  C'est un club en reconstruction.  Étouffés eux aussi par les rigueurs du cap salarial, ils avaient les mains liées cet été, et même s'ils ont été actifs sur le marché des agents libres, leur récolte a été mince parce qu'ils ont dû se contenter de recueillir des joueurs assez marginaux.

Par exemple, le porteur de ballon Mike Davis arrive de la Caroline où il était un substitut, comme il l'a été toute sa carrière.  Il en est déjà à sa cinquième équipe.  Avec les Falcons, il devra chausser les souliers de demi numéro un puisque Todd Gurley et Ito Smith ont été mis dehors et sont présentement sans emploi.  Davis n'est pas une valeur sûre.  Sa moyenne à vie de verges gagnées par portée est seulement de 3,7 verges.

Chez les receveurs de passes, on ne comblera pas la perte de Julio Jones, qui a demandé à être échangé cet été et que les Panthers ont exaucé en l'envoyant au Tennessee.  Comme menace pour les défensives ennemies il ne reste que Calvin Ridley et, peut-être la recrue Kyle Pitts, un ailier rapproché repêché au 4e rang de la première ronde, et dont on dit beaucoup de bien.



Les Falcons ont dû essuyer les critiques pour ne pas avoir pris un quart-arrière avec ce choix élevé.  Mais cela impliquait qu'on échange Matt Ryan (image ci-dessus), le brillant quart-arrière de l'équipe depuis 2008.  Ce qui aurait grandement déplu aux partisans du club.  À 36 ans, il fait encore partie du top-10 des QB de la NFL, mais cela n'exclut pas un déclin en 2021.

Ryan pourrait cependant capitaliser sur le système offensif du nouveau coach Arthur Smith, axé sur le «play-action».  À condition que la ligne à l'attaque coopère.  Ce qui ne sera pas facile, surtout après la perte du joueur de centre Alex Mack, maintenant avec les 49ers de San Francisco.  Sur cette ligne on retrouve deux jeunes sans expérience, qui sont questionnables.

Un mot sur la défensive : pourrie !  Dernière de la Ligue dans presque tous les départements...

La saison sera longue à Atlanta...et pas seulement parce qu'il y aura dix-sept matchs au lieu de seize, comme l'an passé...   

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