mardi 7 septembre 2021

SAISON 2021-22 DE LA NFL : LES CHIEFS DE KANSAS CITY, TOUJOURS LES CHEFS DE FILE DANS L'OUEST DE LA AFC.



Dans l'Ouest de la Conférence Américaine, les Chiefs de Kansas City sont nettement les favoris.  Non seulement pour dominer leur division, mais pour aller jusqu'au bout et remporter le prochain Super Bowl.  Ils devront cependant faire face à plus de compétition dans leur section et prier pour que leurs joueurs-clés demeurent en santé, car ils manquent de profondeur en défensive...

Finalistes au dernier Super Bowl et très (trop ?) confiants de le gagner, les Chiefs ont été ramenés brutalement sur terre en subissant une cuisante défaite (31-9) aux mains des champions, les Buccaneers de Tampa Bay de Tom Brady.  Cette humiliation sera une source de motivation en 2021 car ils voudront venger cet affront.

Ils en ont d'ailleurs tiré des leçons, notamment dans l'urgence de remodeler leur ligne à l'attaque qui a lamentablement perdu sa guerre des tranchées face à leurs rivaux des Bucs.  Il est vrai que si cette ligne a si mal parue à cette occasion, c'est que leur quart-arrière Patrick Mahomes était blessé à un pied et que le manque de mobilité qui en résultait ne lui permettait plus aussi facilement d'échapper à la pression exercée par le front 7 adverse.


Mahomes a mangé la volée de sa vie en étant plaqué et harcelé pendant tout le match, mais il ne faut pas trop s'en étonner car son style de jeu agressif l'expose à jouer dangereusement.  À seulement 25 ans, il a déjà été ennuyé fréquemment par des blessures aux chevilles, au pied, et à un genou, en plus d'avoir subi au moins une commotion cérébrale.  On sait qu'il sort souvent de sa pochette protectrice, qu'il court fréquemment avec le ballon, en plus de lancer celui-ci en déséquilibre, de toutes les façons possibles.  Toutes ces actions prélèvent un lourd tribut physique et le prédisposent aux «accidents».

D'où l'importance de le protéger davantage, comme Brady l'est, à Tampa Bay.  Ce fut donc la priorité l'été dernier à K.C..  Et il semble que les dirigeants de l'équipe aient bien travaillé en ce sens en allant chercher des joueurs capables de combler les lacunes de cette ligne offensive.

Un échange a amené Orlando Brown (ex-Ravens).  On a pigé chez les agents libres en signant Joe Thuney (ex-Patriots).  À la position de centre, en plus de signer Austin Blythe (ex-Rams), les Chiefs ont repêché Creed Humphrey (2e ronde, 63e choix au total, de Oklaoma).  Le garde Kyle Long (ex-Bears) a été tiré de sa retraite et rejoindra Laurent Duvernay-Tardif quand tous deux seront remis de leurs blessures.

Résultat de tout ces chambardements sur la ligne offensive : Eric Fisher a dû faire ses valises pour aller jouer avec les Colts d'Indianapolis et Mitchell Schwartz a été libéré et se remet encore d'une grave blessure au dos subie en octobre 2020. 

Tout en apprenant à jouer ensemble avec cohésion, les nouveaux membres de cette ligne à l'attaque améliorée devraient ouvrir davantage de bons couloirs de course et profiter ainsi au porteur de ballon Clyde Edwards-Helaire, qui a bien fait à sa saison recrue l'an passé.  Ses coéquipiers, les demis offensifs Darrell Williams et Jerick McKinnon, pourront en bénéficier aussi de cette meilleure tenue de l'O.L..




Chez les receveurs, exit Sammy Watkins, qui en sera déjà à sa quatrième équipe avec Baltimore.  Ça libère le poste de receveur éloigné no 2 aux côtés du lièvre Tyreek Hill.  Les Chiefs croient qu'à sa troisième saison dans la Ligue, le rapide Mecole Hardman (photo ci-dessus) est prêt à prendre du galon.  Byron Pringle et Demarcus Robinson sont d'autres prétendants.  Travis Kelce vieillit (32 ans) mais il demeure l'un des meilleurs de la Ligue à son poste d'ailier rapproché.

De médiocre la saison dernière, la défensive des Chiefs devrait se classer dans la moyenne cette année.  En 2020, des blessures à des joueurs importants ont miné ses ressources et exposé le manque de profondeur de ce côté du ballon.  Quelques changements ont été effectués avant le camp d'entraînement, mais la tertiaire demeure «so-so» et le nouveau venu, le plaqueur Jarran Reed devra donner un sérieux coup de main pour aider cette unité défensive à faire davantage pression sur les QB adverses, une faiblesse, durant la dernière campagne.

Champions incontestés du Super Bowl en 2019, les Chiefs ont perdu de leur superbe l'an passé.  Certes, ils continuaient de gagner presque tous leurs matchs, mais avec des pointages plus serrés.  Mahomes dit viser une fiche de 20-0 (en incluant les séries éliminatoires) cette saison, mais son club devra d'abord se méfier de rivaux plus redoutables dans sa division.




À chaque début de saison, lorsqu'on évalue les forces en présence dans la Ligue Nationale de Football, on constate que la très grande majorité des clubs vont demeurer les mêmes. C'est-à-dire que, malgré les modifications apportées à leur alignement à cause du respect du plafond salarial, du repêchage et du marché des agents libres, les plus fortes formations vont encore dominer et les plus faibles vont toujours en arracher, du moins, à court terme, dans un avenir prévisible.

Il y a bien quelques exceptions, mais elles sont plutôt rares.  Une bonne organisation sait se maintenir longtemps près des sommets, tandis qu'il faut souvent plusieurs années pour reconstruire solidement une franchise qui est tombée dans les bas fonds du classement.

Reste les autres, de force moyenne, qui se seront peut-être améliorées dans l'entre-saisons grâce à de nouveaux entraîneurs, un bon repêchage, l'ajout judicieux d'agents libres de fort calibre pour combler des faiblesses (sans, d'un autre côté, avoir perdu trop de bons joueurs sur ce même marché des agents libres), de bons échanges et la progression bien prévue des jeunes joueurs de l'organisation.

Ainsi, grâce à ce bon travail durant la saison morte, certains clubs pourront causer des surprises durant la saison régulière.  Plusieurs experts pensent que les Chargers de Los Angeles pourraient être une de ces bonnes surprises en 2021.  Et ça pourrait être attribuable en grande partie à leurs nouveaux entraîneurs.  Même si l'an passé, avec les anciens entraîneurs en place, l'équipe a fini la saison en force en alignant cinq victoires d'affilée, dont la dernière contre Kansas City, les éventuels champions de leur Conférence. 


Au poste d'entraîneur-chef, Brandon Staley (photo ci-dessus) arrive de pas très loin puisqu'il dirigeait l'an passé la défensive no 1 de la NFL chez les Rams, les voisins des Chargers, à Los Angeles.  D'ailleurs, c'est lui qui appellera les jeux en défensive pour son nouveau club.  Il s'est fait une réputation de champion pour varier les formations (looks) et les stratégies pour mêler ou dérouter les offensives adverses.

Il a rebrassé les cartes dans les schémas défensifs en changeant certains joueurs de positions en vue de la prochaine campagne.  Autour du noyau des stars défensives des Chargers, il manque toutefois un demi de sûreté de qualité, un secondeur de ligne efficace et il y a encore trop peu de joueurs pour appliquer de la pression sur les quarts-arrières opposés.

En attaque, Staley veut aussi instaurer un mélange de systèmes offensifs, mais il prône surtout l'adoption de celui des Saints de la Nouvelle-Orléans.  Celui-ci est axé sur les longs jeux de passes et il met beaucoup l'accent sur les courtes passes aux demis sortant du champ arrière.  Le porteur de ballon Austin Ekeler doit donc s'attendre à être mis davantage à contribution au cours de la prochaine saison, comme l'est Alvin Kamara avec les Saints.  Ekeler n'est pas Kamara.  Il est moins costaud et moins durable.  Il pourrait ployer sous le fardeau de cette charge supplémentaire de travail.


La demande de Staley pour davantage de longs jeux aériens, genre «bombes», mettra aussi à l'épreuve la force du bras du jeune quart-arrière Justin Herbert (photo ci-dessus) recrue offensive de l'année 2020 dans la NFL.  Si on peut se fier sur la dernière campagne, il n'y a pas d'inquiétude au sujet des capacités de Herbert de propulser le ballon sur de grandes distances...  Du moment que ses receveurs Keenan Allen, Mike Williams, Jalen Guyton et Tyron Johnson soient suffisamment «bien en jambes» pour courir d'aussi longues routes !

Pour les passes courtes, Herbert sera moins bien servi puisque son excellent ailier rapproché Hunter Henry a quitté pour la Nouvelle-Angleterre et qu'il sera remplacé par le «vieux» Jared Cook, qui a beaucoup ralenti.  Herbert pourra toujours se rabattre sur ses demis offensifs pour jouer ce rôle sur les courtes distances.

Pour donner le temps à Herbert de passer aussi souvent le ballon, la ligne offensive devra être à la hauteur pour le protéger.  On a embauché le centre étoile Corey Lindsay (ex-Packers) et on a repêché le plaqueur offensif Rashawn Slater en première ronde, mais les gardes Matt Feiler et Oday Aboushi sont loins d'être très compétents...

Herbert subira-t-il la fameuse «guigne de la 2e année» ?  Il doit se familiariser avec un nouveau livre de jeux et une combinaison de systèmes offensifs pas mal compliquée.  Depuis fort longtemps, à chaque nouvelle saison, on croit que les Chargers ont beaucoup de talent et qu'ils vont se hisser parmi l'élite de la NFL.  Chaque fois, ils déçoivent.  Est-ce que ce sera encore le cas en 2021 ?  On verra bien !




Comme les Chargers, les Broncos de Denver donnent beaucoup d'espoir à leurs partisans au moment d'amorcer le calendrier 2021.  Plusieurs connaisseurs prétendent qu'ils lutteront avec les Chargers pour une des dernières places en séries éliminatoires dans la Conférence Américaine.

Il est vrai que leur excellente défensive force le respect.  Leur tertiaire et leurs joueurs capables de presser les QB adverses (dont Von Miller, photo ci-dessous) représentent des forces de premier ordre.  Mais en attaque, je ne partage pas les évaluations flatteuses de plusieurs analystes.

Les Broncos, dit-on, sont venus très près de mettre le grappin sur Aaron Rodgers cet été.  Mais ils ont manqué leur coup et ils se sont rabattus sur...Teddy Bridgewater qui, à part une bonne performance de cinq matchs en remplacement de Drew Brees, en 2019, n'a jamais rien cassé dans la NFL depuis ses débuts en 2014 au Minnesota.  L'an passé, avec les Panthers de la Caroline, en quinze parties, il a commis onze interceptions.

C'est lui qui sera le quart partant, dimanche prochain, à la place de Drew Lock, qui a connu une saison atroce en 2020 comme QB no 1 des Broncos (seulement 57 % de passes complétées, dont seize pour des touchés, quinze interceptions, faible efficacité de 75).  On reproche aux Broncos de ne pas avoir plutôt repêché un jeune quart-arrière, alors qu'il y en avait encore de très bons qui étaient disponibles quand les recruteurs de Denver ont fait leur choix de première ronde.

Depuis la retraite de Payton Manning, en 2015, les Broncos n'ont jamais pu trouver un quart-arrière valable.  Si vous ne savez pas si votre quart-arrière, au poste le plus important de l'équipe, est en mesure de bien accomplir ses tâches, vous risquez gros en ce qui concerne vos chances de succès.

Je ne partage pas non plus les hommages rendus au groupe de receveurs des Broncos, par certains experts qui les classent très hauts parmi les meilleurs de la NFL.  Qu'est-ce que Courtland Sutton, Tim Patrick, Jerry Jeudy et Noah Fant ont de si excitant pour mériter une aussi bonne évaluation ?  Je me le demande...

Melvin Gordon III n'est pas un mauvais porteur de ballon, mais ce n'est pas ce que l'on peut appeler un «game changer»...

Peut-être neuf victoires pour les Broncos, grâce à leur bonne défensive.  Pas de qualification en séries de fin de saison.




Les Raiders de Las Vegas ont donné tout l'or de Fort Knox (100 millions de dollars sur un contrat de dix ans) pour embaucher le flamboyant entraîneur Jon Gruden.  Après trois ans, les résultats sont assez minces : 29 gains, 39 revers.  À venir jusqu'ici, on ne peut pas dire que Mark Davis, le propriétaire de l'équipe, est content de son énorme investissement...

Il faut dire que les Raiders sont partis de loin et que le dossier de Gruden s'est amélioré d'année en année, jusqu'à parvenir à une moyenne de .500 (8-8 en 2020).  Un fait troublant demeure : après trois bons débuts de saison, le club s'est effondré chaque fois en deuxième moitié de calendrier.

Pour expliquer ces revers de fortune, les observateurs pointent la mauvaise défensive, de mauvais repêchages et de mauvais choix d'agents libres.

Pour remédier aux ennuis de la défensive, qui a été pourrie en 2020, les Raiders ont remplacé quatre partants durant la saison morte.  La plus notable addition est celle de l'excellent agent libre Yannick Ngakoue (ex-Ravens et ex-Jaguars), un maître pour presser les quarts-arrières ennemis, réussir des sacks et faire échapper le ballon aux adversaires.  Sur la première ligne de défense, les ajouts de Solomon Thomas, Quinton Jefferson et Darius Philon sont les bienvenus.  Les Raiders espèrent que sur les deux autres lignes de défense, certains jeunes joueurs, y compris des recrues, pourront hausser leur niveau de jeu et contribuer à faire passer la défensive de médiocre à passable.




En attaque, à son arrivée en poste, Gruden (photo ci-dessus) avait laissé entendre qu'il remplacerait le quart-arrière Derek Carr par «son homme».  Il n'en a rien fait et c'est tant mieux puisque Carr vient de connaître trois saisons irréprochables (plus de 4 000 verges de gains par la passe à chaque année).  Il utilise à merveille son extraordinaire ailier rapproché Darren Waller.  

Mais les deux receveurs de deuxième année, Henry Ruggs III et Bryan Edwards devront en donner beaucoup plus, après des saisons recrues peu impressionnantes. Il y a des limites à toujours lancer le ballon à Waller.  Ça devient une tactique trop prévisible pour les défensives opposées. Par chance, les agents libres John Brown et Willie Snead IV vont ajouter de l'expérience complémentaire pour mieux nantir ce groupe de receveurs.  

La grande force des porteurs de ballon Josh Jacobs et Kenyan Drake va dispenser les Raiders de trop se fier sur leur attaque aérienne.

Malgré quelques changements récents, la ligne à l'attaque reste suspecte, et un point faible.

L'offensive des Raiders a de bonnes chances de bien fonctionner encore en 2021.  Si la défensive peut mieux tenir le coup, Gruden pourrait mieux justifier son salaire astronomique en conduisant les siens à plus de succès.  Mais les autres clubs de leur division sont eux aussi en progression et ils ne leur feront pas de cadeaux...            

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