mercredi 18 janvier 2023

DEMI-FINALES DE CONFÉRENCE DANS LA NFL : DES CHIEFS DE K.C. REPOSÉS ET BIEN PRÉPARÉS VONT DISPOSER DES MENAÇANTS JAGUARS DE JACKSONVILLE.

Galvanisés par leur incroyable et dramatique victoire de dernière seconde samedi passé en wild card, contre les Chargers de Los Angeles, les Jaguars de Jacksonville s'amènent à Kansas City gonflés à bloc, et défiants, pour batailler contre les Chiefs samedi prochain à 16 hres, en demi-finale de la Conférence Américaine.

Bien reposés, et bien préparés par leur expérimenté et très compétent entraîneur Andy Reid (photo ci-dessus),  les joueurs de l'équipe locale seront prêts à faire face à leurs très motivés visiteurs, qui sont en confiance, grâce à une fin de saison superbe, qui les porte sur une très bonne poussée.

Les Jaguars et leur coach Doug Pederson (photo ci-dessous) ne seront pas intimidés par Reid et sa bande.  Négligés, ils n'ont rien à perdre, et après avoir effacé un désastreux déficit de 27-0 en début de match contre les Chargers de Los Angeles, samedi passé,  ils croient qu'ils peuvent surmonter les plus grands obstacles.  En revenant de l'arrière pour l'emporter in extremis 31-30 contre L.A., Jacksonville comblait le 3e plus important retard dans le pointage dans l'histoire des éliminatoires de la NFL.  Il y a neuf ans, les Colts d'Indianapolis, du quart-arrière Andrew Luck, tiraient de l'arrière par 28 points avant de renverser la situation pour gagner contre Kansas City.  Et il y a 30 ans, les Bills de Buffalo ont battu les Oilers de Houston qui menaient pourtant par 32 points avant de s'effondrer.

On dit souvent qu'en séries éliminatoires, le club qui a le dessus au chapitre du différentiel  des revirements gagnent normalement la partie.  Samedi dernier, les Chargers ont été + 5 dans ce département et ils sont devenus la première formation dans l'histoire de la Ligue Nationale à perdre avec un tel avantage.  26 fois, un club avait eu un différentiel de + 5 (ou plus), dans les revirements, et 26 fois ils avaient gagné.



La semaine passée, dans notre analyse de cette rencontre opposant les Chargers aux Jaguars, à Jacksonville, nous avions mentionné que les chances de victoires des visiteurs seraient bien meilleures s'ils pouvaient compter sur le retour au jeu de deux joueurs d'impact, c'est-à-dire le receveur étoile Mike Williams, blessé au dos, et le super secondeur extérieur Joey Bosa, blessé à l'aine.

J'avais souligné que quand Williams et son coéquipier receveur Keenan Allen étaient tous deux actifs et présents ensemble sur le terrain, les Chargers gagnaient bien plus souvent que si les deux ou l'un d'eux étaient absents.  Or, samedi dernier, Williams a dû déclarer forfait puisque sa blessure au dos était en fait une fracture.  Il s'était blessé au dernier match de la saison contre Denver.  L'entraîneur en chef Brandon Staley a d'ailleurs été critiqué pour avoir trop employer ses joueurs réguliers dans cette partie pourtant sans importance au classement.  S'il avait fait reposer Williams au lieu de l'envoyer souvent dans la mêlée, celui-ci aurait possiblement pu éviter sa malencontreuse blessure. 

Même chose pour Bosa (photo ci-dessous), qui a possiblement aggravé sa blessure à l'aine en prenant part au match contre les Broncos.  Il était tout de même à son poste, samedi passé contre les Chargers.  Il aurait dû s'abstenir et rater la partie !


Peut-être était-il ennuyé encore par sa blessure car il maugréait et semblait très frustré.  Au point de prendre trois punitions stupides, dont deux pour inconduite, ce qui a probablement coûté la victoire aux siens.

En effet, en fin de match, après un touché des Jaguars qui réduisaient l'avance des Chargers à quatre points (30 à 26), Bosa a écopé de sa deuxième pénalité d'inconduite, ce qui a amené le ballon à la ligne d'une verge.  Au lieu de convertir le touché par un botté, Doug Pederson a changé sa décision en commandant une tentative de transformation de deux points.  Celle-ci a été réussie et l'écart n'était plus que de deux points (30-28) en faveur de L.A..

On connaît la suite, après que la défensive des Jaguars (intraitable en 2e demie) ait stoppé rapidement (3 essais) la séquence offensive suivante des Chargers, le quart-arrière des Jags a conduit les siens en territoire adverse.


Confronté à un 4e essai et une verge à franchir, et trop loin de la zone des buts ennemie pour tenter un botté de placement,  Pederson, n'aimant pas la disposition de la défensive opposée, en fonction du jeu qu'il avait prévu, prend un temps d'arrêt et change de stratégie.  Au lieu d'appeler une course en plein centre, là où la défensive s'était massée, il a commandé une course sur le périmètre extérieur.  Le porteur de ballon Travis Etienne (photo ci-dessus) a déjoué les défenseurs des Chargers en les contournant et en s'échappant à leur gauche, pour filer sur 24 verges.  Le botté de placement gagnant, avec 3 secondes à écouler en temps régulier, devenait alors possible.

La défensive des Chargers a joué mollement après que cinq revirements des Jaguars (quatre interceptions et une réception de dégagement ratée) eurent conduit l'équipe à une avance de 27 à 0, qui semblait insurmontable.  Imaginez !  Ces cinq revirements étaient survenus à moins de 32 verges de la ligne des buts de Jacksonville.  Après avoir recouvré le dégagement raté, les Chargers étaient à six verges des buts, mais ils n'ont fait avancer le ballon que d'une petite verge, et ils ont dû se contenter d'un botté de précision de 3 points.  Eussent-ils marqué un touché, sur cette faible distance, qu'ils auraient probablement achevé les Jaguars (9-8).

Le club de la Floride n'aura pas le même loisir de revenir d'un déficit énorme samedi après-midi, contre les Chiefs de Kansas City, champions de leur division (Ouest) pour la septième fois consécutive, et qui ont été récompensés par un bye, la semaine dernière, pour avoir fini la saison régulière avec la meilleure fiche de la Conférence Américaine. 
 


Durant sa carrière de 24 ans comme coach en chef, Andy Reid montre une fiche de 28-5 (playoffs inclus) lorsqu'il bénéficie d'une semaine supplémentaire (bye) pour préparer son club.  Avec le QB Patrick Mahomes (photo ci-dessus), à K.C., son dossier est encore plus reluisant (9-1), avec une offensive qui produit 30,1 points en moyenne par joute.  Mais Pederson, son opposant, connaît très bien son homologue.  Il a joué pour Reid pendant trois ans avec Green Bay (1997-99), et il a été son coach adjoint pendant sept saisons (avec Philadelphie de 2009 à 2012 et avec les Chiefs, de 2013 à 2015).  Il peut très bien rivaliser avec lui au point de vu stratégie.

Par contre, même si elle fonctionne à plein régime, avec la bonne tenue de sa ligne à l'attaque, le jeu amélioré de son jeune quart-arrière Trevor Lawrence,  et les solides performances du demi offensif Etienne et des receveurs Evan Engram, Christian Kirk, et les deux Jones (Zay et Marvin),  l'offensive des Jags ne peut se comparer à celle des Chiefs, qui a été de loin la meilleure de la NFL cette saison.

Mahomes est supérieur à Lawrence.  Il a passé pour 5 250 verges et 41 touchés.  Les stats de Lawrence sont modestes en comparaison : 4 113 verges par la passe et 25 touchés.  Et il est parfois inconstant.  Avant le début de la campagne, on se demandait comment Mahomes allait pouvoir s'ajuster à un nouveau groupe de receveurs (à part l'ailier rapproché Travis Kelce).  L'as QB des Chiefs a réussi à mettre à contribution une foule de receveurs en s'ajustant parfaitement à son nouveau personnel, dont font partie les ailiers éloignés Juju Smith-Schuster et Marquez Valdes-Scantling.  Impressionnant !  Ce sont plutôt les défensives adverses qui ont eu des difficultés à contrer les nouveaux venus dans l'offensive des Chiefs !



Andy Reid a une arme offensive clé pour malmener la défensive des Jaguars.  Celle-ci est la plus faible de la NFL contre les ailiers rapprochés.  Et disons qu'avec Travis Kelce (photo ci-dessus) à ce poste, les Chiefs ont un atout pour faire des dommages.  Attendez-vous à un gros match du no 87 !  Et si l'unité défensive tente de le couvrir avec deux ou trois hommes, ça va libérer les autres receveurs de K.C..

Les défensives des deux clubs vont accorder pas mal de verges aux deux puissantes offensives en présence, mais celle des Chiefs est moins vulnérable cette saison.  Elle a réussi 55 sacks (2e meilleur total dans la NFL) et elle est un peu supérieure à celle de leurs opposants de samedi en ce qui concerne les verges allouées.  Lawrence joue mal et il a des problèmes à lire correctement la défensive ennemie quand celle-ci le presse dans son jeu.

L'unité défensive des Jaguars en arrache cependant pour stopper les offensives adverses sur les 3e essais.  Ce qui pourrait être un gros souci contre Mahomes et Kelce.  Par contre, cette brigade défensive excelle pour provoquer des revirements (3e de la Ligue avec 27).


Les deux équipes se sont affrontées le 13 novembre dernier et Kansas City a pris une avance rapide de 20-0 avant de résister à une remontée des Jaguars pour finalement triompher 27-17.  Ce scénario pourrait bien se répéter samedi prochain au domicile des Chiefs.  Cette saison, les hommes d'Andy Reid ont gagné dix des onze matchs dans lesquels Mahomes a passé pour plus de 260 verges.  Et ils sont 8-0 quand il passe pour plus de 320 verges.  Ce qu'il devrait être en mesure d'accomplir samedi contre les Jaguars.

Contre eux, le 13 novembre, il a réussi quatre passes de touché et il a engrangé 331 verges de gains, malgré une interception.  En séries éliminatoires, les Chiefs sont expérimentés et aguerris, contrairement aux Jaguars dont les présences en playoffs ont été rares ces dernières années.  C'est un facteur non négligeable.  Avec Reid, Mahomes et Kelce, les Chiefs sont toujours des aspirants à la grande finale du Super Bowl.

Ils n'écarteront peut-être pas facilement les Jaguars de leur chemin, mais une victoire est plus que probable samedi en demi-finale de l'AFC...

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