jeudi 25 janvier 2024



FINALES  DE  CONFÉRENCE  DANS  LA  NFL :  BROCK  PURDY  DOIT  SE  RESSAISIR  ET  CONDUIRE  LES  49ers  DE  SAN FRANCISCO  AU  SUPER  BOWL  EN  DÉFAISANT  JARED  GOFF  ET  LES  LIONS  DE  DÉTROIT.

Mené par un quart-arrière inefficace en seconde ronde éliminatoire contre les Packers de Green Bay, les 49ers de San Francisco ont peiné pour atteindre la finale de la Conférence Nationale qui aura lieu chez eux dimanche prochain. Pour expliquer la contre-performance de Brock Purdy la semaine dernière, on pourrait invoquer la pluie abondante qui a perturbé cette rencontre face aux Packers.  Ou la longue période d'inactivité de Purdy, qui n'avait pas joué depuis trois semaines.

Quoi qu'il en soit, le pivot des Niners s'est ressaisi à temps en faisant preuve de sang froid, sous la pression, en toute fin de match, en faisant aboutir la dernière série de jeux des siens dans la zone des buts adverse, pour le touché victorieux, dans un gain in extremis de 24 à 21 contre Green Bay.

On annonce du beau temps en fin de semaine dans la région de San Francisco, et Purdy pourra se reprendre en exploitant les faiblesses de la défense anti-aérienne des Lions de Détroit.  On ignore s'il pourra le faire avec le concours de son as receveur Deebo Samuel (no 19, photo ci-dessous), dont la présence est incertaine, à cause de la blessure à l'épaule qu'il a subie en première demie du match du weekend passé, contre les Packers.



L'entraîneur en chef des 49ers, Kyle Shanahan, a indiqué que les radiographies ont révélé qu'il n'y avait pas de fracture à l'épaule blessée de Samuel.  Et que malgré la douleur, son receveur étoile faisait des progrès cette semaine.  Ses chances de jouer dimanche sont de 50/50.  Contre Green Bay, en seconde demie, Shanahan a tenté de donner les jeux, prévus pour Samuel, à son remplaçant Jauan Jennings, mais ça n'a pas fonctionné.

Si Samuel n'est pas en mesure de prendre part au match de dimanche, son coéquipier Brandon Aiyuk verra plus d'action, et le porteur de ballon Christian McCaffrey pourrait être davantage utilisé comme receveur.  Surtout dans les zones périphériques, où les demis de coin des Lions sont très faibles en couverture de passes.

Au centre du terrain, l'ailier rapproché tout étoile des Niners, George Kittle, pourra aussi profiter des largesses des secondeurs de ligne des Lions qui ne sont pas très bons non plus pour couvrir les receveurs adverses.  Cette saison, les Lions ont fini au 30e rang de la NFL pour les verges accordées aux receveurs ennemis, et ils ont aussi été parmi les pires formations en ce qui concerne le nombre de plaqués ratés.



Dans ce contexte, pour protéger ses arrières vulnérables, le "pass rush" des joueurs de ligne défensive de Détroit devra rejoindre et presser le quart Brock Purdy, afin qu'il ait le moins de temps possible pour décocher ses passes, et même l'empêcher de les lancer.  Les Lions ont réussi 13 sacs à leurs quatre dernières rencontres.  Huit de ces sacs appartiennent au redoutable Aidan Hutchinson (photo ci-dessus), qui a de plus frappé les quarts-arrières opposés à 18 reprises, au cours de cette période.

Dans le camp adverse, les Lions sont bien équipés offensivement pour causer des ennuis à l'excellente défensive de San Francisco.  Surtout avec leur attaque au sol, contre qui le «front 7» des Niners risque de ne pas être à la hauteur du talent impressionnant de la très bonne ligne offensive des Lions.  Celle-ci est capable d'ouvrir des brèches pour les dangereux porteurs de ballon David Montgomery et Jahmyr Gibbs.

Mais il y a quelques soucis chez les Lions du côté de la ligne à l'attaque, puisque deux de ses membres sont blessés : le garde à gauche Josh Jenkins (genou), et le centre étoile Frank Ragnow (genou + cheville).



De plus, le quart-arrière Jared Goff (no 16, photo ci-dessus) est nettement moins bon lorsqu'il évolue dans des stades découverts, et sur du gazon naturel (comme à San Francisco), que lorsqu'il joue chez lui, dans un stade couvert, et sur une surface synthétique.  En moyenne cette saison, les Lions ont marqué cinq points de moins par joute, lorsqu'ils se produisent à l'étranger.

L'attaque terrestre des Lions aura intérêt à bien fonctionner, car les chances de Goff d'exploiter à outrance l'impeccable défense anti-aérienne des 49ers sont assez réduites.  Et on sait que le pivot des Lions est bien moins efficace lorsque le "pass rush" adverse réussit à le presser pour la peine.  Les 49ers se sont classés au 7e rang du circuit Goodell pour les sacs, avec 48, cette saison.

La défensive supérieure des 49ers est la raison pour laquelle San Francisco est favori pour gagner par 6½ points.  Cette unité défensive revendique le 3e meilleur dossier quant aux points alloués, et le 8e plus éloquent pour les verges encaissées.  La défensive des Lions est respectivement 23e (points accordés) et 19e (verges permises) dans ces domaines.



On s'attend à ce que les deux offensives soient d'égales forces et qu'elles marquent beaucoup de points.  Mais la brigade défensive de San Francisco devrait en accorder moins que sa contre-partie de Détroit.

La pression est sur les Niners.  Ils ont plus d'expérience en playoffs que leurs rivaux de dimanche.  On s'attend à ce qu'ils gagnent, surtout qu'ils ont l'avantage du terrain, où ils sont très durs à battre.  C'est une méga puissance de la NFL depuis plusieurs années.  Ils participent à leur quatrième finale de conférence au cours des cinq dernières saisons.  Ils ne l'ont pas gagné depuis 2019-20.  Ils doivent saisir cette opportunité.

Les Lions, quant à eux, sont l'une des rares équipes à n'avoir jamais participé à un Super Bowl.  On ne les attendait pas en finale de la NFC.  Ils n'ont rien à perdre, et leur entraîneur en chef Dan Campbell (montage photo ci-dessus) est du genre "gambler".  Il n'hésite pas à prendre des risques.  Par exemple en allant de l'avant sur des 4e essais.  Ça pourrait être payant pour son club, ou, au contraire, se révéler destructeur, si ces essais risqués ne sont pas convertis.



On devrait voir un match passionnant et chaudement disputé dimanche soir à San Francisco.  Les vrais gagnants pourraient bien être les spectateurs et les téléspectateurs qui auront le plaisir de regarder les excellentes performances des joueurs des deux formations.  Avantage Niners...

À lire également, mon analyse de la finale de la Conférence Américaine entre les Chiefs de Kansas City et les Ravens de Baltimore :

mercredi 24 janvier 2024



FINALES DE CONFÉRENCE DANS LA NFL : PATRICK MAHOMES ET LES CHIEFS DE KANSAS CITY EN DANGER DE PERDRE LEUR TITRE DE CHAMPIONS EN RENDANT VISITE AUX RAVENS À BALTIMORE.

Les avis divergent grandement au moment de tenter de prédire qui des Chiefs de Kansas City ou des Ravens de Baltimore sortiront gagnants de leur affrontement de dimanche prochain dans la finale de la Conférence Américaine de la Ligue Nationale de Football.  Il y a autant d'arguments valables pour choisir un vainqueur plutôt que l'autre.  Le seul point sur lequel les experts s'entendent, c'est que ça devrait se régler par la marge d'un placement, pour ce qui est du score final de la partie de championnat de l'AFC.

S'il est vrai que c'est la défensive qui gagne les championnats au football, les Ravens devraient être favoris pour l'emporter dimanche.  De ce côté-là du ballon, ils sont légèrement supérieurs aux Chiefs.  Mais les deux brigades défensives présentent des statistiques assez semblables, que ce soit pour les points et les verges accordés, et les sacs du quart, en saison régulière.  Cependant, pris individuellement, les Ravens peuvent compter sur plus de joueurs défensifs de talent que les Chiefs, surtout au niveau de la ligne tertiaire. 

Et c'est justement la défensive très étanche de Baltimore qui m'a le plus impressionné la semaine dernière dans leur victoire sans appel de 34 à 10, en seconde ronde éliminatoire contre les Texans de Houston.  Cette défensive féroce n'a pas permis grand chose à la merveilleuse recrue J.D. Stroud. au poste de quart-arrière des Texans, et à ses coéquipiers en offensive.  Le seul touché de Houston s'est produit sur un retour de botté de dégagement.



Autrement, Stroud a été limité à 175 verges par la passe, et l'attaque au sol des Texans n'a récolté que 38 petites verges.  Cette même attaque avait pourtant fait d'énormes ravages en Wild Card contre les Browns de Cleveland, la semaine précédente (quatre touchés et 356 verges de gains dans un gain facile de 45 à 14).  Contre la puissante défensive des Ravens, Stroud et ses comparses ont semblé impuissants.

À la demi de ce match c'était seulement 10 à 10, et les Ravens semblaient «rouillés» après avoir bénéficié d'une semaine supplémentaire de «congé» en récompense pour avoir fini premiers dans la Conférence Américaine, au terme de la saison régulière.  Dans le vestiaire, pendant l'entracte, le quart-arrière étoile des Ravens, Lamar Jackson a passé un savon à ses coéquipiers afin de les «réveiller».

Il a donné l'exemple sur le terrain, en seconde demi, en y allant d'une performance historique !  C'était la première fois qu'un pivot marquait deux touchés par la course, lançait deux passes de touché, courait pour 100 verges, et enregistrait un coefficient d'efficacité d'au moins 100.  Digne d'un MVP, titre qui l'attend probablement dans quelques semaines.

S'il est en aussi bonne forme dimanche, contre les Chiefs, les hommes d'Andy Reid ont intérêt à bien se tenir !



Si on jette un coup d'oeil aux confrontations aux différents postes des deux alignements, il est fort ardu de distinguer des avantages et des désavantages qui pourraient jouer en faveur ou en défaveur de l'un ou l'autre des deux belligérants.

Au niveau des quarts-arrières, Jackson est presque impossible à arrêter lorsqu'il se transforme en porteur de ballon.  Son vis-à-vis, Patrick Mahomes, est peut-être moins puissant lorsqu'il utilise ses jambes pour gagner des verges au sol, mais il sait quand courir et il est un maître de l'esquive pour éviter ou faire manquer des plaqués.  Il sait également mieux improviser que son adversaire en situations critiques.  Une sorte de 6e sens et un talent inégalé pour lancer le ballon avec précision, même en déséquilibre !

Si Jackson a été meilleur que lui cette saison, il n'a pas son palmarès en séries éliminatoires (deux vitoires, trois défaites alors que Mahomes a 13 victoires, trois défaites).  C'est un euphémisme de dire que Mahomes sait comment gagner en playoffs, et que Jackson doit encore faire ses preuves en la matière...



Les deux quarts disposent de bons receveurs de passes, ce qui sera encore plus vrai dans le cas de Jackson si son as ailier rapproché Mark Andrews effectue enfin un retour au jeu.  Andrews est considéré comme le 2e meilleur ailier rapproché dans la NFL...derrière son homologue des Chiefs Travis Kelce (no 87, photo ci-dessus).

En ce qui concerne les demis offensifs, les Chiefs ont peut-être l'avantage avec l'élusif Isiah Pacheco, autant comme porteur de ballon que comme receveur de passes ocasionnel.  Mais cet avantage est pratiquement annulé parce que la défensive contre la course des Ravens est meilleure que celle de leurs rivaux de dimanche.  Et aussi parce que l'attaque au sol des Ravens est trompeuse puisque Lamar Jackson est en fait leur meilleur porteur de ballon.

Les Chiefs en seront à leur sixième présence d'affilée en finale de l'AFC.  Trois fois, ils ont atteint le Super Bowl.  Il l'ont gagné à deux reprises.  Les Ravens n'ont pas joué au SB depuis 2012. Cette année-là, ils avaient battu les 49ers de San Francisco dans le match ultime.  Les deux clubs pourraient bien s'affronter de nouveau dans la grande classique annuelle, en février prochain.



Baltimore a peut-être l'avantage du terrain contre les Chiefs, mais ces derniers n'ont pas été intimidés par la foule hostile de Buffalo, la semaine passée, quand ils ont battu les Bills 27 à 24.  Mahomes (photo ci-dessus) a disséqué la bonne défensive de ses hôtes, complétant près du ¾ de ses passes pour des gains de 215 verges et deux touchés.  

L'offensive des Chiefs a manqué d'opportunisme et de «finition» près des buts adverses cette saison, et la ligne à l'attaque des Chiefs a souvent laissé tomber son quart-arrière étoile, mais en séries éliminatoires, c'est une autre histoire.

De leur côté, les Ravens n'ont pas eu ce genre de problème en marquant une moyenne de près de 30 points par match tout en en concédant seulement 16½.  C'est un club bien balancé et redoutable, autant en attaque qu'en défense.

Les deux équipes sont également bien coachées, par des entraîneurs d'expérience.  Le coach des Ravens, John Harbaugh a d'ailleurs appris son métier de Andy Reid lui-même, lorsqu'ils étaient tous les deux instructeurs à Philadelphie, avec les Eagles, il y a fort longtemps.



S'il est si difficile de prévoir ce qui arrivera dimanche lors du choc entre ces deux formations élites, c'est que plusieurs joueurs des deux côtés peuvent faire la différence à eux seuls en offrant une performance extraordinaire.  Mahomes, Kelce ou Pacheco peuvent le faire du bord des Chiefs.  Jackson, Gus Edwards ou un héros obscur qui pourrait être l'excentrique et talentueux receveur Odell Beckham (photo ci-dessus) peuvent aussi jouer les magiciens, et sortir des lapins de leur chapeau chez les Ravens !

Si ça doit se décider par un botté de placement, Justin Tucker (Ravens) et Harrison Butker (Chiefs) peuvent certes réussir ce botté décisif sous pression.  Mais sur le plan des retours de bottés, Devin Duvernay (Baltimore, photo ci-dessous) est un peu supérieur aux retourneurs des Chiefs, et la couverture de ces derniers sur les retours de bottés a connu des ennuis cette saison.  Est-ce que c'est à ce niveau que l'on pourrait départager vainqueurs et vaincus ?  Pas impossible...

C'est une platitude, mais on dit souvent que c'est l'équipe qui commet le moins de revirements qui finit par triompher.  À ce chapitre, les Ravens ont terminée en première position cette saison avec un différentiel de + 12 (dont 18 interceptions).  Les Chiefs, pour leur part, ont été des cancres avec une fiche déficitaire de - 11 (29e rang, ils ont subi 17 interceptions, contre seulement sept pour Baltimore).



Contrairement aux Ravens, les Chiefs ont parfois manqué de punch en attaque cette année.  Leur défensive a souvent sauvé les meubles.  Elle devra le faire à nouveau dimanche prochain à Baltimore, surtout si la défensive des Ravens est aussi avare de points alloués, comme la semaine dernière contre les Texans.  Si l'unité défensive des Chiefs n'arrive pas à tenir son bout pendant que leur offensive se heurte au solide front défensif de ses opposants, Kansas City va perdre son titre de champions et ses représentants se retrouveront en vacances, plus tôt que l'an passé.

On prévoit du froid et de la pluie dimanche à Baltimore, l'attaque terrestre pourrait donc être privilégiée.  Ce qui pourrait avantager Lamar Jackson, le coureur inarrêtable, et la solide défensive anti-terrestre des Ravens. 

Baltimore 21, Chiefs 17.       

vendredi 19 janvier 2024



DEMI-FINALES  DE  CONFÉRENCE  DANS  LA  NFL : DÉCIMÉE  PAR  LES BLESSURES,  LA  DÉFENSIVE  DES  BILLS  DE  BUFFALO  AURA  DU  MAL  À  PARER  L'ATTAQUE  DES  CHIEFS  DE  KANSAS CITY.

Parmi les quatre demi-finales de conférence qui seront disputées en fin de semaine dans la NFL, trois comprendront au moins un nouveau club participant aux séries éliminatoires cette année (Houston, Green Bay, Détroit).  L'autre rencontre mettra aux prises des adversaires familiers quand les Chiefs de Kansas City (12-6) se rendront à Buffalo pour affronter les Bills (12-6).

Au cours des trois dernières années, Patrick Mahomes et les Chiefs ont mis fin aux saisons des Bills en les éliminant durant les playoffs.  Chaque fois ça se passait dans le froid de Kansas City.  Cette fois ce sera probablement dans la neige, dans le nord de l'état de New York.

Les braves spectateurs de Buffalo feront de leur mieux pour encourager et «transporter» leurs joueurs favoris vers la victoire, mais les chances qu'ils réussissent sont plutôts minces, étant donnée la longue liste des blessés qui afflige leur club.  Et ce, face aux champions défendants du trophée Vince Lombardi, récompense emblématique du dernier Super Bowl.



Cette liste d'éclopés comprend au moins une dizaine de joueurs qui ne se sont pas entraînés ou qui l'ont fait de façon limitée cette semaine.  La majorité sont du côté de la défensive : les demis Christian Benford (genou), Taylor Rapp (cuisse), Taron Johnson (commotion) et Rasul Douglas (genou); de même que les secondeurs Terrel Bernard (cheville), Tyrel Dodson (épaule), et Baylon Spector (dos).  Certains d'entre eux pourraient jouer dimanche soir, mais on ignore lesquels (décisions d'avant-match).

Du côté des unités spéciales, le botteur de dégagement Sam Martin (photo ci-dessus) est un cas douteux; et en attaque, le receveur Gabriel Davis est toujours incommodé par une blessure à un genou.

On a beau dire, chez les Bills, que les remplaçants de tous ces clients de l'infirmerie peuvent bien faire le boulot, on peut en douter jusqu'à un certain point.  Surtout contre les puissants Chiefs, et leurs joueurs dominants en offensive : d'abord le meilleur quart-arrière de la NFL, Patrick Mahomes; le meilleur ailier rapproché Travis Kelce; le dynamique et énergique porteur de ballon Isiah Pacheco, et la nouvelle menace «atomique» au poste de receveur éloigné, Rashee Rice (79 réceptions pour 938 verges et sept touchés).



Rice (no 4, en rouge, photo ci-dessus) a brûlé la défensive des Dolphins la semaine passée, avec une performance remarquable de huit attrapés, bons pour 130 verges et un touché.

L'attaque des Chiefs a été moins dominante cette saison, mais elle a déclassé la défensive des Dolphins de Miami au compte de 26 à 7, dans le froid glacial de Kansas City, en première ronde des playoffs, samedi dernier.

Pendant ce temps, le match éliminatoire des Bills, contre les Steelers de Pittsburgh, était remis à lundi passé, à cause d'une tempête de neige.  Buffalo aura donc moins de temps que leurs prochains rivaux pour se préparer à faire face à la musique...  Déjà privés de quatre partants à la défensive avant l'affrontement avec le club de Mike Tomlin, les Bills ont vu cinq autres partants tomber au combat durant cette partie.



Les Chiefs n'en demandaient pas tant, en termes d'avantages, avant de s'amener à Buffalo.  Ils seront favoris pour remporter les honneurs de cette demi-finale.  Leur solide défensive (2e meilleure de la NFL) est en bien meilleure santé que celle de leurs rivaux de dimanche, et elle devrait être capable de mettre en échec l'attaque des Bills.

Cela ne fut toutefois pas complètement le cas quand les deux équipes se sont rencontrées le 10 décembre à Kansas City.  Buffalo a gagné 20 à 17, mais le demi offensif des Chiefs, Isiah Pacheco (no 10, photo ci-dessus) a raté le match parce qu'il était blessé.  Lors de cette confrontation, le quart Josh Allen a marqué un touché (course de 6 verges), et il a lancé une passe de 25 verges au demi James Cook, pour un autre majeur.  Cook a ajouté 58 verges par la course, permettant aux siens d'avoir l'avantage pour les gains sol, en l'absence de Pacheco, de l'autre côté.

Il faudra que les piliers de l'offensive des Bills jouent un grand match pour que Buffalo sorte gagnant dimanche.  Allen peut certes le faire, lui qui a brillé lundi passé contre les Steelers.  Mais le receveur étoile Stefon Diggs (no 14, photo ci-dessous) devra se réveiller, lui qui semble dans une léthargie depuis le septième match de la saison.  Depuis ce temps il n'a réussi aucune performance de plus de 100 verges de gains, alors qu'il l'avait fait au cours des six premières rencontres pour débuter la campagne 2023-24.



Contre les Bills, en décembre, le demi de coin L'Jarius Sneed l'avait complètement neutralisé.  Sneed est un des meilleurs de la LNF à sa position.  Il devrait être encore appelé à couvrir Diggs dimanche.

Travis Kelce (avec Taylor Swift, photo ci-dessous) sera probablement encore un joueur clé dans cet affrontement.  C'est un poison, ou la bête noire, contre les Bills.  En carrière, face à eux, en neuf rencontres, il a à son crédit 55 réceptions de passes, pour des gains de 654 verges et sept touchés.  À 34 ans, l'amoureux de la star Taylor Swift, a quelque peu ralenti, loupant pour la première fois, depuis 2014, la barre des 1 000 verges de gains par la voie des airs (93 attrapés pour 984 verges).  Mais il demeure la cible préférée et la plus fiable de Mahomes.


Et quand cette formidable combinaison joue en séries éliminatoires, l'odeur de l'argent ($$$), et de la gloire, la rend irrésistible.

Pacheco, de son côté, est également électrisant, spécialement à l'approche du Super Bowl.  Il refuse de tomber quand il porte le ballon.  Il inspire ses coéquipiers par sa volonté farouche de gagner.  Sa moyenne de 4,6 verges par course, dont 2,98 après le premier contact (10e meilleure moyenne dans la NFL chez les demis offensifs), en est la preuve.  Cette saison, en 14 matchs, il a également capté 44 passes pour 244 verges de gains aériens, et deux touchés.



Un peu moins bien entouré que par le passé en bons joueurs offensifs, Mahomes (avec son coach Andy Reid, sur la photo ci-dessus) n'a pas joué à un niveau aussi élevé que d'habitude cette année.  Mais la défensive des Chiefs, jadis plutôt ordinaire, a compensé cette baisse de régime en se hissant en seconde position de la Ligue cette saison (2e pour les points contre, 18e contre le jeu au sol, 4e contre la passe).

Ce sera à Allen, un excellent coureur (524 verges de gains au sol), et au porteur de ballon James Cook (1 122 verges de gains au sol) à prendre les choses en mains pour profiter de la relative faiblesse de la brigade défensive des Chiefs contre l'attaque terrestre.  Lorsque les porteurs de ballon des Bills courent pour plus de 100 verges par match, la fiche du club est impressionnante (12 vitoires, deux défaites).

Et plus ils contrôlent la possession du ballon en courant fréquemment, moins ça laisse de temps à Mahomes de faire des dégâts à l'attaque...  Normalement, la défensive des Bills se situe dans le top 10 de la NFL, mais parce qu'elle est diminuée par les nombreuses blessures à leurs titulaires réguliers, elle risque d'être moins efficace contre les Chiefs, dimanche.



Kansas City a aussi l'avantage en ce qui concerne les unités spéciales.  Le botteur de dégagement des Bills est blessé, et leur botteur de placements, Tyler Bass, est moins précis et fort que son vis-à-vis Harrison Butker, des Chiefs (photo ci-dessus).  Celui-ci a été un parfait 12 en 12 sur des tentatives de placements de plus de 40 verges cette saison.  En comparaison, Bass a été 8 en 12.

Pour espérer vaincre leurs redoutables adversaires dimanche, Allen devra éviter de commettre des revirements et rejoindre fréquemment ses receveurs Diggs, Shakir et Kincaid.  Cette saison, il a subi 18 interceptions et il a échappé le ballon à sept reprises (quatre perdus).  C'est trop...  Et lorsque cela se produit, il cause, plus souvent qu'autrement, la perte de son équipe. 

À lire aussi, mes analyses des autres des autres demi-fiales de conférence de la fin de semaine :

Houston à Baltimore

Green Bay à San Francisco

Tampa Bay à Détroit
 


DEMI-FINALES  DE  CONFÉRENCE  DE  LA  NFL :  GRANDEMENT  NÉGLIGÉS,  LES  BUCCANEERS  DE  TAMPA BAY  POURRAIENT  SURPRENDRE  LES  LIONS  À  DÉTROIT  DIMANCHE...

Est-ce la frénésie accompagnant leur première victoire en séries éliminatoires en 32 ans qui fait des Lions de Détroit les grands favoris pour battre les Buccaneers de Tampa Bay dimanche, pour ainsi accéder à la finale de la Conférence Nationale de la NFL la semaine prochaine ?  On dirait bien que oui.  Dans les derniers instants de leur match éliminatoire de la fin de semaine passée, alors que leur courte victoire de 24-23 contre les Rams de Los Angeles était assurée, on a vu pleurer plusieurs vieux fans des Lions, ainsi que le coach de l'équipe gagnante Dan Campbell.

C'est que les Lions reviennent de loin.  Au cours des trois dernières décennies, ils ont été l'objet de moqueries et ils ont fait pitié en étant la pire formation de toute la Ligue Nationale.  Allant inlassablement d'échecs en échecs, ils étaient la risée de la Ligue et la honte de leurs partisans désespérés.  Avec l'agressivité et la détermination de leur nouvel entraîneur en chef, en 2022, la situation peu enviable de ce club misérable a changé.

Depuis ce temps, grâce à une reconstruction réussie, les Lions ont gagné 21 de leurs 28 derniers matchs, et leur premier championnat de division depuis 1993.  Dimanche dernier, dans le stade Ford Fields de Détroit, on avait jamais entendu une foule aussi bruyante, aux dires des joueurs des Rams.  Mais ces derniers auraient pu quand même se sauver avec la victoire si une pénalité pour avoir retenu leur sensationnel receveur Puka Nacua (photo ci-dessous) avait été appelée par les arbitres, profondément en territoire des Lions.  Un placement aurait pu alors donner la victoire à Los Angeles.



La perméable défensive anti-aérienne de Détroit n'a pu trouver le moyen de stopper Nacua (record par une recrue en séries éliminatoires avec neuf catchs pour 181 verges et un touché) et la puissante attaque des Rams, qui a engrangé 425 verges de gains.  Elle n'a pas réussi à le faire sauf en trois occasions, près de sa zone des buts.  En effet, la différence dans le match a été l'opportunisme des Lions qui, en trois voyages dans la zone payante (en-dedans des 20 verges des buts adverses) ont marqué trois touchés, alors que les Rams, en pareille position (red zone), ont été limités à trois placements.

Favoris pour l'emporter par 6½ points dimanche prochain contre les Buccaneers, Détroit aura du pain sur la planche pour venir à bout de leurs rivaux.  Depuis la dernière saison morte, on parle beaucoup des Lions, et les connaisseurs prévoyaient qu'avec la qualité de leur alignement, et l'éclatante fin de saison qu'ils avaient connue en 2022-23, ils pouvaient être le club de l'année en 2023-24 dans le circuit Goodell.

Les Lions ont rempli leur promesse.  Ils se présenteront sur le terrain dimanche avec un reluisant dossier de 13-5.  Mais on oublie que leurs prochains adversaires roulent aussi à un train d'enfer depuis plusieurs semaines.  Ils ont remporté la victoire dans sept de leurs huit dernières rencontres, y compris un impressionnant et écrasant triomphe de 32 à 9, lundi passé, contre les Eagles de Philadelphie, les plus récents représentants de la Conférence Nationale, au dernier Super Bowl.



Les Bucs aiment bien leur rôle de négligés.  Ils l'étaient contre les Eagles, et cela leur a servi de motivation.  Ils ont entamé la rencontre avec énormément d'agressivité, avec une attaque de style «blitz éclair», et une défensive brutale, pressant et harcelant sans relâche le quart-arrière Jalen Hurts des Eagles (photo ci-dessus).  Ils ont été sans pitié contre les pauvres Aigles, qui n'ont fait que continuer leur inexplicable déroute de fin saison.

Quoi qu'on pense et qu'on dise, Tampa Bay peut répéter ses exploits de la semaine dernière contre Détroit dimanche prochain.  Leur défensive est meilleure que celle des Lions, et la force de ses blitzs, qui peuvent venir de partout, sans que la ligne à l'attaque ennemie puisse le savoir d'avance, pourrait figer et malmener Jared Goff, le quart-arrière des Lions.  La semaine passée, les Bucs ont blitzé sur 64% des jeux offensifs des Eagles, et ils ont étouffé ainsi leur attaque.  La charge des défenseurs des Bucs est particulièrement efficace sur les 3e essais des opposants.

L'entraîneur en chef de Tampa Bay, Todd Bowles, est un expert dans l'art de présenter des schèmas défensifs parfois très exotiques qui sèment la confusion dans les rangs des brigades offensives ennemies.



Goff (photo ci-dessus) n'a pas cessé de s'améliorer depuis que les Rams l'ont échangé à Détroit en 2021.  Mais il a conservé ce défaut qui exaspérait son ancien coach Sean McVay.  Il panique lorsqu'il est sous pression, et il n'est pas assez mobile et vif pour échapper aux défenseurs qui le pourchassent derrière la ligne de mêlée.  Il aura du mal à déchiffrer les schémas défensifs compliqués de Bowles.  Dans ces circonstances, cette année, Goff a un affreux ratio de trois touchés contre huit interceptions, avec seulement 53,8% de passes complétées, et un piètre coefficient d'efficacité (rating) de 62,9.

Dans le cas contraire, quand Goff n'est pas sous pression, il est dévastateur avec un ratio de 27 touchés contre quatre interceptions, un pourcentage de 73,9% de passes complétées, et un rating de 115,1.  Il est indéniable que l'offensive des Lions est une des meilleures de la NFL.  Avec Goff, un ancien premier choix de repêchage qui est enfin devenu le quart-arrière de premier plan que l'on attendait; avec des porteurs de ballon dangereux comme David Montgomery et Jahmyr Gibbs; ainsi que les excellents receveurs de passes Amon-Ra St.Brown et Sam LaPorta, cette attaque peut faire mal paraître n'importe quelle défensive ennemie.

Mais la défensive des Bucs est bien plus solide que celle des Rams, qui a n'a pas réussi à contenir suffisamment la formidable offensive des Lions, dimanche dernier.  Durant leur poussée victorieuse de fin de campagne (fiche de 6-1), cette unité n'a donné que 15 points par match et une moyenne de seulement 86,7 verges au sol.  Dans les deux cas, c'est bon pour le 2e rang de la NFL.



Cette défensive est aussi en mesure de contrecarrer les forces de l'offensive des Lions puisqu'elle excelle contre le jeu au sol (3,8 verges en moyenne par portée), et qu'elle limite le nombre de touchés en zone payante (42,6 % de réussite par les adversaires).  Cette brigade a également produit 26 revirements cette saison.  Ses 13 échappés recouvrés sont un sommet dans la Ligue.  Alors que les Lions sont 10e pour le plus grand nombre d'échappés perdus avec 11, cette saison.

Au final, comme l'a souligné coach Bowles (photo ci-dessus), c'est le club qui commettra le moins d'erreurs qui va l'emporter dimanche.  Et si on pense que son homologue des Lions, Dan Campbell, dirige une formation à son image, c'est-è-dire sous le signe de la robustesse (d'autres, comme le QB des Rams Matthew Stafford diraient plutôt «dirty» ou -salauds-), les Bucs de Bowles peuvent en dire autant de leur style de jeu, pour le moins intense.

En sous-estimant Tampa Bay contre les Lions, les experts, et preneurs aux livres, oublient également que les joueurs des Buccaneers, contrairement à leurs jeunes adversaires, ont une grande expérience des séries éliminatoires.  Ils y participent pour une quatrième saison d'affilée, et plusieurs d'entre eux ont gagné le Super Bowl de 2020.  En fait, seuls les Chiefs de Kansas City ont une meilleure fiche en éliminatoires depuis ce temps.



D'accord, en 2020, c'est le meilleur quart-arrière de l'histoire de la NFL, Tom Brady, qui les a conduits à la victoire ultime, mais même si leur QB actuel Baker Mayfield (avec son épouse Emily Wilkinson sur la photo ci-dessus) n'est pas Terrific Tom, il joue du très bon football depuis la mi-saison, cette année.

Mayfield n'a pas le luxe d'avoir un bon champ arrière à ses côtés, comme Goff chez les Lions.  L'attaque au sol des Bucs a terminé bonne dernière cette saison dans la NFL.  Mais c'est une autre histoire en ce qui a trait à l'attaque aérienne de l'équipe.  Avec les receveurs étoiles Mike Evans et Chris Godwin, qui ont cumulé chacun plus de 1 000 verges de gains, et combiné leurs efforts pour marquer 15 touchés, Mayfield a en eux des cibles de choix.

De plus, la recrue Trey Palmer est un véritable marchand de vitesse et il s'est imposé comme le receveur no 3 des Bucs.  Son touché de 56 verges, contre les Eagles la semaine dernière (photo ci-dessous), a fait écarquiller les yeux de plusieurs observateurs, tellement il a couru vite pour distancer rapidement ses poursuivants.



Le demi défensif Rachaad White est un meilleur receveur que porteur de ballon, et lui, ainsi que l'ailier rapproché Cade Otton, et le nouveau venu David Moore, ont apporté une bonne contribution à l'offensive aérienne dirigée de belle façon par Mayfield.  Ils devraient avoir du succès contre la friable et inefficace défensive anti-aérienne de Détroit.

Même si l'attaque terrestre des Bucs a connu plus de succès vers la fin de la saison régulière, ce sera inutile de vouloir s'acharner à courir contre l'impeccable front défensif des Lions, le 2e meilleur de la NFL contre le jeu au sol (88,8 verges alloués par joute).

Cette défensive vulnérable accorde néanmoins beaucoup de points (23e rang de la NFL avec 23,2 points en moyenne par rencontre) et elle a périclité au 27e rang de la Ligue en allouant 247,4 verges aériennes par match.  Les demis de coin des Lions sont particulièrement médiocres lorsqu'on les attaque sur les tracés extérieurs.  Mayfield et ses excellents receveurs pourraient bien exploiter cette faille.



Pour y arriver, la ligne à l'attaque des Bucs devra protéger Mayfield lorsqu'il lance le ballon.  Le bloqueur Luke Goedeke aura la lourde et cruciale tâche de neutraliser le meilleur chasseur de quart des Lions, Aidan Hutchinson (photo ci-dessus).  Goedeke a réussi parfaitement sa mission lundi passé, en réduisant à néant les efforts du meilleur chasseur de quart des Eagles Haason Reddick.

Certes, les Lions ont remporté la victoire contre Tampa Bay (20 à 6) lors de la semaine 6 (le 15 octobre) cette saison.  Mais les Buccaneers se sont bien améliorés depuis cette confrontation à sens unique.  Et pour réduire le bruit infernal de la foule de Détroit dimanche, ils feraient bien de prendre rapidement les devants au pointage, en jouant agressivement, comme ils l'ont fait contre Philadelphie la semaine dernière.  

Certes, les Lions sont bons chez eux, devant leurs féroces partisans (fiche de 7-2), mais les Bucs ne sont pas vilains lorsqu'ils évoluent à l'extérieur de leur stade (5-4).  Ils ont gagné lors de leurs trois dernières prestations à l'étranger.



Les points les plus importants dans cet affrontement Bucs-Lions sont Mayfield, et la tenue de la défensive de Tampa Bay.  Si le quart-arrière des Buccaneers poursuit sur sa lancée victorieuse des dernières semaines, et si l'unité défensive de son club peut arriver à limiter les dommages de la grosse attaque des Lions (et ses meilleurs éléments : Goff, Gibbs, LaPorta et St.Brown), les Buccaneers peuvent causer la surprise en venant à bout du club local, et de sa foule de fans déchaînés.

À  LIRE  ÉGALEMENT  MES  ANALYSES  DES  AUTRES  MATCHS  DE  DEMI-FINALES DE CONFÉRENCE :

Houston  à  Baltimore

Green  Bay  à  San  Francisco

jeudi 18 janvier 2024



DEMI-FINALES  DE  CONFÉRENCE  DANS  LA  NFL :  LES  49ers  DE  SAN  FRANCISCO  DOIVENT  SE  MÉFIER  DES  SURPRENANTS  PACKERS  DE  GREEN BAY.

Il y a beaucoup de similitudes entre les deux matchs éliminatoires qui seront joués samedi prochain dans la NFL.  Baltimore est largement favori pour l'emporter facilement contre les Texans de Houston; et il en va de même à San Francisco, où les 49ers (12-5), devraient aisément disposer des Packers de Green Bay (10-8) .  Les pronostics sont identiques : des victoires par une marge de presque dix points (9½).

Les deux présumés vainqueurs ont fini la saison régulière 2023-24 en tête de leur Association, et, avant le début de cette campagne, personne ne prévoyait voir leurs opposants de la fin de semaine participer aux playfoffs de cette année.

Pourtant, samedi, les deux équipes négligées se présenteront sur le terrain, entraînées par un fort momentum, et une confiance qui les font espérer renverser des adversaires apparaissant nettement supérieurs, du moins sur papier...



Et c'est un fait que si les Ravens et les Niners prennent leurs opposants à la légère, en ne fournissant pas l'effort maximum, ils pourraient être en danger de perdre.

À San Francisco, lorsqu'on regarde l'alignement du club local, on dirait qu'on a affaire à une équipe d'étoiles de la NFL.  Ils ont les meilleurs joueurs de la Ligue à presque toutes les positions.  Ce qui fait des hommes du coach Kyle Shanahan des aspirants logiques au Super Bowl de février prochain.

Mais les Niners ne sont pas invincibles pour autant.  N'importe laquelle formation, fut-elle aussi puissante que celle des 49ers, peut connaître un mauvais match à un moment donné.  D'ailleurs, au milieu du dernier calendrier, San Francisco a perdu trois parties d'affilée.



Les Packers de Green Bay feront bien d'analyser ces trois revers pour bâtir leur plan de match pour samedi.  Ils constateront qu'il y a un point commun expliquant ces trois échecs de leurs futurs adversaires.  Les défensives des trois gagnants de ces rencontres (Cleveland, Minnesota, Cincinnati) ont toutes pressé le quart-arrière des 49ers, Brock Purdy, le forçant ainsi à commettre des erreurs (cinq interceptions, deux ballons échappés, six sacs).

Et à ce chapitre des pressions sur les QBs, les Packers ont le personnel approprié avec Rashan Gary, Preston Smith, Kenny Clark et Devonte Wyatt.  Ils ont été la 6e meilleure équipe dans cette catégorie (et 9e pour le pourcentage de sacs réussis) en 2023-24.  Les 49ers sont plutôt moyens en matière de protection de leur QB en situations de passes, même si Purdy n'a été que plaqué 28 fois derrière la ligne de mêlée.  Le bloqueur du côté droit, Colton McKivitz est le maillon faible de la ligne à l'attaque de San Francisco.  Il sera à surveiller contre le «pass rush» du Pack.  

Si la brigade défensive des Packers ne peut arriver à déranger Purdy, et à l'empêcher d'avoir assez de temps pour lire ou déchiffrer leur type de défense, les carottes sont cuites pour ses membres.  Car les 49ers ont trop d'armes offensives dangereuses pour qu'une défensive puisse les contrôler tous en même temps.



Les 49ers ont le luxe de compter parmi leurs rangs le meilleur demi offensif de la Ligue en Christian McCaffrey (photo ci-dessus).  Non seulement est-il le meilleur porteur de ballon du football professionnel, mais il est également un receveur de passes de premier plan.

Et puis, il y a des ailiers offensifs formidables qui peuvent vous brûler de plusieurs façons.  Outre McCaffrey, les receveurs éloignés Brandon Aiyuk et Deebo Samuel, et le rude ailier rapproché George Kittle, font tous partie de l'élite du circuit Goodell.  Ils peuvent vous battre de vitesse, de finesse, d'habileté et de force, en gagnant plusieurs verges après l'attrapé.

Samuel peut même vous faire mal en se transformant fréquemment en demi offensif.  Sa moyenne de verges de gains par course (6,08) est même supérieure à celle, déjà «monstrueuse», de 5,36 de McCaffrey.  C'est vous dire combien les armes offensives des 49ers sont meurtrières.



Il ne faut pas oublier non plus le brio du quart Brock Purdy (photo ci-dessus) : 1er QB de la NFL pour l'efficacité (rating de 113); record de tous les temps pour la moyenne de 9,64 verges par tentative de passe; 3e pour les touchés avec 31; 4e pour le pourcentage de passes complétées (69,4%); et 5e pour les verges gagnées (4 280).  Est-il si bon en raison de son talent, ou parce qu'il est si bien entouré sur le terrain ?  Les opinions divergent à ce sujet...

La défensive des Packers aura du mal à les neutraliser si tous ces joueurs redoutables jouent à leur tempo et à leur standard habituels.  L'attaque du club californien se classe parmi les meilleures de la Ligue dans tous les départements : 3e pour les points marqués (28,9 par match); 3e pour la moyenne des verges par la course (140,5); 4e pour la moyenne des verges par la passe (257,9).

Ajouter à cette excellence en attaque, un remarquable dossier en défensive : 3e de la NFL pour le moins de points accordés (17,5 par match); 3e pour la moyenne de verges au sol (89,7); 14e pour la moyenne de verges par la passe (214,2).  Ajouter à ce magnifique palmarès le 7e rang pour le nombre de sacs (48), ainsi que la première position pour les interceptions (22); et vous avez un club avec très peu de faiblesses, et difficile à battre.



Les statistiques des Packers, tant à l'attaque qu'en défensive ne sont pas comparables.  Au mieux, elles décrivent un club moyen, sauf en ce qui concerne leur défense contre le jeu au sol, où le «Pack» fait piètre figure (28e, avec 128,3 verges allouées par partie).  Contre des coureurs dangereux comme McCaffrey et Samuel, ça augure mal pour le «front 7» des protégés du coach Matt LaFleur (photo ci-dessus).

Par surcroît, la défense anti-aérienne de Green Bay, qui s'est surpassée la semaine dernière contre Dallas, n'est pas efficace habituellement.  Durant la saison régulière, elle a pris le 25e échelon de la NFL pour son manque d'efficacité (rating) face aux quarts-arrières opposés; elle s'est classée au 23e rang pour les passes défendues avec succès; et en 31e position pour le nombre d'interceptions réalisées.

Or, les Niners ont gagné tous leurs matchs cette saison lorsque Purdy n'a pas subi d'interceptions.  Et les extraordinaires receveurs des 49ers pourraient avoir du bon temps contre la tertiaire poreuse des Packers, surtout contre le demi défensif Darnell Savage, un «champion» des plaqués ratés !



Mais ces chiffres sont trompeurs.  Les Packers de la deuxième moitié de saison sont bien différents de ceux de la première moitié.  Sous l'excellente direction du surprenant quart-arrière Jordan Love (photo ci-dessus), Green Bay a gagné huit de ses onze dernières rencontres.

À part Love, le demi offensif Aaron Jones a fini la campagne en force, et il a été un des principaux artisans des succès de son équipe durant cette période fructueuse.  La semaine passée, dans l'impressionnante victoire de 48 à 32 des siens, pour éliminer les Cowboys de Dallas, en première ronde des séries éliminatoires, Jones a accumulé d'importants gains de 118 verges par la course (moyenne de 5,62 verges par portée) en plus de marquer pas moins de trois touchés.

Et Jordan Love a frisé la perfection avec un taux d'efficacité de 157,2 (la note parfaite est 158,3).  Il a complété 16 de ses 21 passes tentées, pour des gains de 272 verges, et trois touchés, aucune interception.  Une telle performance des piliers de l'attaque du «Pack», y compris la production offensive du receveur Romeo Doubs (151 verges de gains sur six attrapés, no 87, photo ci-dessous) doit faire réfléchir les membres de la défensive de San Francisco, en vue du match de samedi.



C'est dire que Green Bay n'est pas battu d'avance.  Si les Packers pouvaient réussir à bien établir leur attaque au sol avec Jones, ils pourraient contrôler le temps de possession du ballon, diminuant ainsi le temps que la puissante offensive des Niners pourrait passer sur le terrain.  Mais courir à volonté c'est plus facile à dire qu'à faire contre les mastodontes du «front 7» de San Francisco...

Et ça risque d'être le scénario contraire qui va se produire, puisqu'avec McCaffrey et Samuel, et la grande faiblesse de la défensive anti-course des Packers, ce sont plutôt les Niners qui devraient contrôler l'horloge dans cet affrontement... 

Les chances de l'offensive des Packers seront meilleures en exploitant la moins bonne unité défensive des 49ers : leur tertiaire, qui est plus vulnérable, surtout au centre du terrain, sur les tracés croisés des receveurs adverses.  Les carences de cette 3e ligne de défense seraient encore plus exposées si la ligne à l'attaque des Packers protège bien son quart-arrière en situations de passes, en lui donnant le temps de bien repérer ses receveurs à découvert, dans les zones intermédiaires.



Mais il y a d'autres facteurs qui font pencher la victoire du côté des 49ers.  D'abord, l'expérience.  Ils en ont bien plus que les Packers, le club le plus jeune à jouer en éliminatoires depuis les 50 dernières années.  La troupe de Kyle Shanahan (photo ci-dessus) est bien reposée, en santé, et elle jouera à domicile, avec l'avantage du terrain.  Alors que les Packers devront encore jouer sur la route, après une semaine de préparation raccourcie (ils ont joué dimanche passé).

Le seul danger pour San Francisco, c'est que leurs meilleurs joueurs n'ont pas vu d'action depuis trois semaines, puisqu'ils ont été reposés lors du dernier match de la saison, contre les Rams.  Seront-ils «rouillés» ?  Auront-ils du mal à retrouver leur synchronisme et leur rythme contre Green Bay ?

Les Packers n'auront pas ce problème.  Ils roulent à pleine vitesse depuis onze semaines.  Ils sont 8-3 durant cette période, et leur quart Jordan Love fait flèche de tout bois avec 21 passes de touché sur un pourcentage de 70,7 % de passes complétées, pour 2 422 verges de gains, et un coefficient d'efficacité incroyable de 116,6.

Aaron  Jones

La défensive des Niners devra donc être prête à faire face à l'imposant blitz offensif de leurs opposants.  Mais si elle gagne la bataille des tranchées, ce sera rapidement «game over» à la faveur de leur club, puisqu'elle fera en sorte de permettre au talent supérieur de leurs meilleurs joueurs de s'exprimer plus librement, et de mieux prendre le contrôle du match.

Compte tenu des forces et des faiblesses des deux belligérants, je pense que ça pourrait être un match à haut pointage.  Surtout parce que l'attaque aérienne des Packers, menée par un Jordan Love impressionnant, contre la tertiaire plutôt vulnérable des 49ers, pourrait être fort productive, presque autant que celle de San Francisco.  

L'avantage qui donnera l'ascendant et la victoire aux 49ers, c'est leur supériorité en attaque terrestre, versus la faiblesse de la défensive des Packers contre les jeux de course au sol.