samedi 3 septembre 2022

PRÉVISIONS NFL SAISON 2022-23 : UNE BATAILLE ROYALE POUR ACCÉDER AUX SÉRIES ÉLIMINATOIRES DANS LA CONFÉRENCE AMÉRICAINE !

TYREEK  HILL - MIAMI  DOLPHINS











Durant la saison morte de la Ligue Nationale de Football, plusieurs changements de joueurs ont renforcé quelques équipes de la Conférence Américaine, au détriment de la Conférence Nationale.  Celle-ci sera donc plus faible, et l'autre plus forte.  

Que ce soit en raison des joueurs d'impact obtenus par des échanges majeurs; que ce soit en raison de grosses prises réussies sur le marché des agents libres; ou que ce soit en raison d'un repêchage amateur fructueux,  tous ces facteurs d'amélioration font en sorte que la compétition dans l'AFC sera plus grande cette année.

C'est encore plus difficile de départager les clubs qui accèderont aux séries éliminatoires, de ceux qui les rateront de justesse.

Car c'est bien le but de l'exercice que je fais ici : déterminer quelles équipes prendront part au tournoi éliminatoire de janvier 2023.  Jusqu'ici, j'ai analysé la moitié des 32 formations de la NFL.  Seize clubs que j'estime être moins forts que les seize autres que je vais scruter à partir d'aujourd'hui.

Mais selon les forces en présence, et les rivalités qui existent entre elles à l'intérieur de leur division, ou de leur Conférence; selon les difficultés du calendrier qu'elles doivent traverser; il se peut que des équipes en apparence moins fortes que d'autres, - du moins, sur papier -, devancent leurs rivales dans la course aux laissez-passer pour les playoffs.

La ligne de démarcation, entre les heureux, et les malheureux candidats aux séries, est souvent très très mince.



Les Ravens de Baltimore

Un joueur, aussi extraordinaire soit-il, ne peut pas faire une bonne équipe à lui seul.  Pour gagner et compter parmi les meilleures équipes, ça prend une formation équilibrée, bien balancée, complète, sans grandes faiblesses.  Selon moi, les Ravens de Baltimore n'ont pas ce profil.  C'est pourquoi je ne les vois pas en séries de fin de saison, cette année.

Contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, le fameux quart-arrière des Ravens, Lamar Jackson (photo ci-dessous), n'est pas super man.  D'accord il a été le MVP de la NFL en 2019, mais je doute fort qu'il puisse répéter cet exploit.  Il a surtout acquis sa renommée grâce à ses courses irrésistibles.  D'ailleurs, plusieurs observateurs croient qu'il est davantage un demi offensif qu'un QB.  C'est le seul quart-arrière de toute l'histoire de la NFL qui peut se vanter d'avoir à son compte deux saisons de plus de 1 000 verges de gains par la course.

Il ne faut pas oublier que sa fiche en carrière comme QB partant est retentissante : 37 victoires contre seulement 12 défaites !  Respect !

LAMAR JACKSON - BALTIMORE  RAVENS










On reconnaît son immense talent de coureur mais on souligne par contre sa faiblesse comme passeur.  L'an passé, il s'est classé 23e en fait d'efficacité globale (rating) avec un coefficient de 87.  Il n'a guère mieux performé (22e) pour le pourcentage de passes complétées (64,4 %).  Et avant de devoir s'absenter pour les quatre derniers matchs (presque cinq des six derniers) de la saison (blessure à une cheville), il avait déjà commis 13 interceptions.  Mais il avait aussi amassé 1 178 verges par la course, et passé le ballon pour 4 428 verges.

On peut l'excuser, au moins partiellement, pour ses manquements, en blâmant ses receveurs peu qualifiés, et les trop nombreux blessés qui, comme en défensive, ont coulé l'équipe.  Pas moins de 25 joueurs ont vu leur nom inscrit sur la liste des blessés en 2021, pour un total de 191 parties manquées, un record !  Cela peut expliquer pas mal leur fin de saison misérable (six défaites d'affilée) et leur décevante fiche finale de 8-9.

La ligne à l'attaque n'a pas rempli sa mission de bien protéger Jackson et son remplaçant.  Elle a permis 57 sacks aux défensives adverses, un vilain record de franchise.  Il faut préciser que pour contrer les courses de Jackson, les défensives opposées ont beaucoup utilisé toutes sortes de blitz pour le rejoindre au plus vite, derrière la ligne de mêlée, avant qu'il puisse prendre son élan.  Sa ligne offensive était constamment sous pression.



Les dirigeants des Ravens ont donc cherché à solidifier cette ligne à l'attaque en faisant l'acquisition de l'agent libre Morgan Moses (photo ci-dessus), et en repêchant le jeune Tyler Linderbaum en première ronde.  Le retour au jeu de Ronnie Stanley, qui n'a presque pas joué depuis deux ans, devrait faire une bonne différence aussi.  Le poste de garde à gauche reste cependant vacant et risque d'être insuffisamment pourvu.

Rien pour aider Jackson, une dispute au sujet de son contrat risque de nuire à sa concentration si elle n'est pas résolue avant le début de la campagne.  Ajoutez à cet imbroglio la perte de son seul receveur dangereux pour le long jeu (Marquise Brown, maintenant avec les Cardinals), et ses options aériennes sont pratiquement limitées à son ailier rapproché Mark Andrews (107 réceptions, pour 1 361 verges et 9 touchés).

D'ailleurs, les Ravens sont tellement dépourvus de bons receveurs espacés, qu'ils utilisent assez souvent une formation avec trois ailiers rapprochés, soit pour dépanner Jackson sur des jeux de passes avortés, soit pour bloquer sur les jeux au sol...  Ça vous donne une idée...



Dans ces circonstances, l'attaque au sol a besoin de produire beaucoup pour compenser ce manque de punch aérien.  Ce qui devrait être le cas avec deux bons demis comme J.K. Dobbins (photo ci-dessus) et Gus Edwards, qui n'ont cependant pas joué l'an dernier en raison de blessures.

En devant porter fréquemment le ballon, Lamar Jackson s'expose à se faire frapper durement et à se faire blesser.  Ce qui risque aussi de raccourcir sa carrière, ou de diminuer prématurément ses capacités physiques.

L'image de marque des Ravens est depuis longtemps l'excellence de leur défensive.  Mais la saison dernière, elle a flanché.  Elle s'est fait déjouer sur 16 jeux de plus de 40 verges (dont dix touchés), un sommet dans la NFL !  Ce fut la pire unité de la Ligue pour les verges accordées par la voie des airs.  Une faiblesse inhabituelle, qu'on explique surtout par les nombreux blessés.  On s'attend à ce qu'elle rebondisse, mais attention, les blessés de l'an passé pourraient ne pas tous revenir en bonne forme...

La tertiaire pourrait être une des bonnes de la Ligue surtout avec l'ajout de Marcus Williams (ex-Saints → photo ci-dessus).  Ce dernier n'a pas son pareil pour dévier ou intercepter des passes (ce qui se produit sur 27,6 % des jeux auxquels il participe !).  Mais il n'y a pas de réservistes patents aux postes de demis de coin.

Il reste aussi que le manque de chasseurs de QBs de qualité est inquiétant (34 sacks seulement, en 2021).  Par-dessus le marché, Tyus Bowser, leur meilleur joueur pour presser les pivots adverses (sept sacks en 2021) n'est pas sûr d'être prêt à commencer la prochaine saison (tendon d'Achille tordu).  Les Ravens ont dû resigner le vétéran Justin Houston (33 ans) comme police d'assurance.

À l'intérieur de la première ligne, les Ravens ont perdu Brandon Williams (agent libre), mais ils ont ramené Michael Pierce (ex-Vikings), qui étaient avec eux, il y a deux ans.



Mais Justin Madubuike doit en faire beaucoup plus.  Tout comme le secondeur de ligne Patrick Queen (photo ci-dessus), un autre point faible en couverture de passe.  Et cette brigade défensive doit absolument provoquer plus de revirements (seulement 15, dont 9 interceptions, en 2021; au 30e rang de la Ligue).

Par chance, les Ravens pourront encore se fier sur Justin Tucker, le botteur de placement le plus précis de l'histoire de la NFL.  Il est d'ailleurs le récent détenteur du record pour le plus long placement (66 verges). 

Trop de questions sans réponse se posent au sujet de ce club de Baltimore.  Quelques zones grises doivent être éclaircies.  Les Ravens n'ont pas les atouts nécessaires pour détrôner les Bengals de Cincinnati au sommet de leur division.  Et il y a d'autres équipes supérieures, ou aussi fortes, dans la très compétitive AFC, qui ont un calendrier plus favorable que le leur, et qui arriveront à la porte des éliminatoires avant eux.



Les Broncos de Denver

C'est presqu'un «copier coller» de la situation des Ravens de Baltimore.  Bien sûr l'arrivée de Russell Wilson (photo ci-dessus), le premier quart-arrière d'élite pour les Broncos depuis l'ère de Peyton Manning (2012-2016), soulève l'enthousiasme des partisans, et de toute l'organisation, à Denver.  Mais le nouveau venu a coûté cher ($ 245 millions pour cinq ans), cinq choix de repêchage (deux de 1ère ronde; deux de 2e ronde; un de 5e ronde), le QB Drew Lock, le plaqueur défensif Shelby Harris, et l'ailier rapproché Noah Fant.

Peu importe, les Broncos étaient prêts à payer le gros prix pour mettre fin au défilé des onze QBs qui se sont succédés sans succès depuis la retraite de Manning en 2016.  Pendant l'été, Wilson s'est affairé, avec le nouveau personnel d'entraîneurs des Broncos, à mettre au point un système offensif qui serait, semble-t-il, un amalgame de trois systèmes différents.

Il faudra que ce mixte de stratégies soit rodé et assimilé par l'unité offensive, avec tous les inconvénients et les pertes de temps que cela suppose.  Et du temps pour cette mise au point, les Broncos n'en ont pas, avec la sévère compétition à laquelle ils doivent faire face dans la division la plus forte de la NFL.



La ligne à l'attaque est ordinaire.  Et ce n'est pas certain qu'elle a le personnel pour bien servir le nouveau système offensif.  Celui-ci demande beaucoup de mobilité, et de changements de positionnement, pour les blocs sur les jeux au sol, et la protection du quart-arrière, sur les jeux de passe. 

Sans compter que les armes offensives dont disposera Wilson ne sont pas terribles.  Son groupe de receveurs vient d'être amputé de son meilleur élément avec la blessure au genou (ligament croisé antérieur) de Tim Patrick, qui sera au rancart pour toute la saison.  Ça ne laisse que le très moyen Courtland Sutton (no 14, photo ci-dessus) comme receveur d'expérience.

Il y a fort à parier que, veux, veux pas, avec un potentiel réduit pour l'attaque aérienne, on doive se concentrer davantage sur l'offensive terrestre, avec les porteurs de ballon Javonte Williams et Melvin Gordon III.  Ils sont bons, mais pas excellents, avec leur moyenne respective de 4,4 et 4,2 verges de gains par course.

Il serait surprenant que l'offensive des Broncos, même avec un quart-arrière supérieur, augmente beaucoup sa faible production de l'an passé (moins de 20 points par match).



La défensive est avare de points concédés aux adversaires (18,9 en moyenne), mais, la saison dernière, elle s'est parfois effondrée au 4e quart, ce qui a causé quelques défaites qui auraient pu être évitées.  Dans ces occasions, elle ne pouvait plus stopper les courses des adversaires, ou résister sur les 3e essais.  Elle était également inférieure à la moyenne de la NFL au chapitre des sacks réussis, et des revirements provoqués.

La tertiaire est o.k., à l'exception du demi de sûreté Kareem Jackson et du demi de coin Ronald Darby.  Celui-ci n'a aucune interception à sa fiche au cours des 30 derniers matchs qu'il a joués.  Dans une division où les quarts-arrières sont aussi redoutables, et les bons receveurs nombreux, toute faille au niveau de la tertiaire peut coûter cher.

Si, en plus, votre "front 7" ne met pas assez de pression sur les QBs ennemis, votre tertiaire n'aura pas assez d'aide, et elle en subira les conséquences fâcheuses.

Le nouveau groupe d'entraîneurs, avec à sa tête Nathaniel Hackett, manque d'expérience ou n'en a pas du tout.  Ce qui peut entraîner des erreurs de débutants ou de l'incompétence.  Rien pour aider les joueurs à comprendre ou à exécuter des jeux mal enseignés, ou inadéquats en fonction de situations données.

Il ne faudrait pas que Russell Wilson (33 ans) se blesse (comme l'an passé avec les Seahawks), car il n'y aurait aucune relève de qualité pour pallier son absence.  Teddy Bridgewater, le QB régulier de la saison dernière, fait maintenant partie des Dolphins de Miami.

La fin de calendrier des Broncos est dangereuse avec des adversaires coriaces comme les Chiefs (2 fois), les Rams, les Cardinals, les Chargers, les 49ers, les Colts et les Titans.  Tandis que, dans leur division, les Chargers et les Chiefs lutteront pour le premier rang, les Broncos tenteront de terminer en 3e position devant les Raiders.

Peut-être que l'excellence de Russell Wilson leur permettra de réussir à gagner une couple de parties de plus que l'an dernier (fiche de 7-10), mais ce sera insuffisant pour participer aux séries éliminatoires.



Les Patriots de la Nouvelle-Angleterre

Bon, me voilà rendu au point le plus dur de mon analyse des clubs qui vont participer aux séries de fin de saison dans la Conférence Américaine.  Il n'y a que sept places disponibles et ça va se bousculer au portillon !  Pour le dernier laissez-passer donnant accès aux playoffs, j'hésite entre trois clubs : les Colts, les Dolphins et les Patriots.

J'ai souvent appris à mes dépens qu'il ne faut jamais parier contre Bill Belichick et les Patriots.  Mais je crois vraiment, qu'avec les améliorations apportées à leur formation par les Dolphins, ils devanceront les Patriots au 2e rang de leur division, derrière les Bills de Buffalo.  Ce qui signifierait l'élimination du club de la Nouvelle-Angleterre.

À leur seconde saison sans Tom Brady, les Patriots ont surpris l'an dernier en faisant un retour en séries éliminatoires avec une fiche de 10-7 (dont une séquence de sept victoires de suite à la mi-saison).  Mais ça s'est gâté vers la fin, avec quatre revers dans leurs cinq dernières parties, et une monstrueuse défaite de 47-17 contre les Bills, à leur premier match éliminatoire.  On n'avait jamais vu ça un club (les Bills) marquer sept touchés sur leurs sept premières séries offensives !  Pour ma part, j'étais estomaqué !

Alors, quels Patriots verra-t-on en 2022-23 ?  Les surprenants Patriots de la mi-saison en 2021 ?  Ou les déclassés de fin de campagne 2021-22 ?

En tout cas, Bill Belichick prétend que Mac Jones (22 passes de touché en 2021, rating de 92,5), la meilleure recrue de la Ligue au poste de quart-arrière, sera encore supérieur cette année, même en ayant plus de responsabilités .  Belichick est le plus grand coach de l'histoire de la NFL, mais certains experts doutent de cette affirmation concernant son jeune pivot, qui, il est vrai, affiche un calme, une maturité et une confiance exceptionnelle pour un gars de son âge.

C'est entre autres pour ces qualités qu'on l'a sélectionné au 15e rang de la première ronde du repêchage de 2021.  Il était taillé sur mesure pour les besoins et le style de jeu des Patriots.

Il y a toujours la traditionnelle guigne de la 2e année qui plane ordinairement au-dessus de la tête des joueurs qui viennent de mettre derrière eux leur saison recrue.  Dans le cas de Jones (photo ci-dessus), on doit aussi noter que, s'il a si bien fait l'an passé, dans le style de jeu conservateur de Belichick, c'est qu'il avait le super coordonnateur offensif Josh McDaniels pour le guider.



Ce dernier n'est plus là, ayant accepté le poste d'entraîneur en chef des Raiders de Las Vegas.  Belichick ne lui a même pas encore nommé un successeur comme coordonnateur offensif.  Et on sait que c'est McDaniels (photo ci-dessus) qui appelait les jeux de l'attaque la saison dernière.

Les Patriots n'ont pas été très actifs sur le marché des agents libres.  On mise beaucoup sur le seul ajout majeur, le receveur éloigné DeVante Parker (ex-Dolphins).  On se souvient de la grosse saison de Parker en 2019 (1 202 verges de gains avec 72 catchs), mais ce fut sa seule campagne remarquable en sept ans de carrière.  D'ailleurs, il n'a jamais été un receveur partant dans tous les matchs de son équipe (64 fois partant en 93 parties jouées).

Néanmoins, il peut être supérieur (lorsqu'il est santé), aux autres receveurs espacés des Pats (Jakobi Meyers et Kendrick Bourne), bien que ceux-ci ont élevé leur jeu d'un cran en 2021.  L'équipe a lancé la serviette dans le cas de N'Keal Harry, signé par les Bears de Chicago.  La recrue Tyquan Thornton, un marchand de vitesse, pourrait s'ajouter à la rotation des receveurs espacés.



Le poste d'ailier rapproché est assuré par Hunter Henry (photo ci-dessus) et Jonnu Smith, qui devrait faire mieux que lors de sa mauvaise saison 2021.

Dans le champ arrière, le demi offensif Damien Harris fait du bon boulot (15 touchés) et il cadre bien dans le système des Patriots axé sur le contrôle du ballon et l'efficacité à minimiser les erreurs d'exécution.  En moyenne, les Patriots n'ont effectué que trois bottés de dégagement par match en 2021.

Harris n'excelle cependant pas pour capter des passes.  Son compagnon au champ arrière, le jeune Rhamondre Stevenson, est meilleur dans cette phase de jeu.  Il peut aussi réussir plus de gros gains au sol.  L'an passé, dans un rôle limité, il a néanmoins réussi 20 courses de dix verges et plus (en 133 courses au total). 

Aucun souci en ce qui a trait à la Ligne à l'attaque, excepté Cole Strange, un choix de première ronde au repêchage de cette année, qui sera le partant au poste de garde à gauche.  Les Pats ont échangé Shaq Mason (Bucs), et perdu Ted Karras (agent libre signé par les Bengals) mais ils croient qu'ils ne perdent rien au change avec leurs remplaçants.  Il n'en demeure pas moins que Strange n'a aucune expérience et qu'il n'a donc pas été testé en matchs réguliers. 

En défensive, les Patriots ont tout de même perdu un gros morceau avec la défection du formidable demi de coin J.C. Jackson (photo ci-contre), parti renforcer la tertiaire des Chargers de Los Angeles.  Grâce à son brio, notamment, les Patriots ont terminé au 2e rang de la Ligue pour l'excellence de la défense contre le jeu aérien.

Au camp d'entraînement, pour le remplacer, on a tenté de ramener l'agent libre Malcolm Butler, qui a commencé sa carrière avec les Patriots (2014-2017) avant de passer deux années avec les Titans du Tennessee (2018 et 2020), mais il n'a pas réussi son retour (retranché).  Ce sera finalement Jalen Mills qui sera le demi de coin no 1 à la place de Jackson : un affaiblissement certain, en comparaison.

Malgré tout, la tertiaire reste forte avec des gars comme Jonathan Jones, Devin McCourty et Adrian Phillips.  Devant eux, les membres du «Front 7» sont plutôt moyens, avec cependant Josh Uche (photo ci-dessous) comme élément plus faible.

Cette brigade défensive est plutôt lente cependant.  Un défaut exploité par les Bills dans l'embarrassante raclée qu'ils ont infligée aux Pats en match éliminatoire le 15 janvier dernier.

Au final, les Patriots ont probablement perdu plus de joueurs importants - et de coachs - qu'ils en ont ajoutés durant la saison morte (autant en offensive qu'en défensive).  Leur profondeur à plusieurs positions en souffrira également.

Josh McDaniels leur manquera.  Il a été un élément non négligeable dans leurs succès en 2021.  Il manquera sûrement à Mac Jones, qui était une verte recrue l'an passé.  Peut-être que les défensives ennemies ont appris à le connaître et qu'elles savent maintenant comment mieux le contrer.

Je prends le risque de mal paraître en affirmant que Belichick et ses Pats vont rater les playoffs en finissant derrière les Bills et les Dolphins au classement de l'Est de l'Américaine.  Mais qui risque rien n'a rien !  Et si on ne vaut pas une risée...

Les Dolphins de Miami

L'échange qui a amené à Miami l'électrisant receveur de passe Tyreek Hill (photo sous le titre de l'article) est un des gros faits saillants de l'entre-saison dans la NFL.  La signature des très bons agents libres Terron Armstead (ex-Saints), et Connor Williams (ex-Cowboys → photo ci-dessus), a moins attiré l'attention.  Mais ces additions, pour améliorer la faible ligne à l'attaque des Dolphins, s'imposaient (40 sacks permis en 2021).

Il reste encore deux maillons fragiles sur cette ligne (Liam Eichenberg et Austin Jackson), mais elle sera au moins respectable comparée à celle, très vulnérable, de l'an passé.  Les Dolphins espèrent aussi que des jeunes joueurs, repêchés ces dernières années, pourront surprendre et solidifier davantage cette unité qui a encore besoin de renforts.

Les postes de porteurs de ballon avaient également besoin de sang nouveau.  Les Dolphins n'ont pas lésiné pour recruter, non pas un, non pas deux, mais bien trois nouveaux demis offensifs sur le marché des agents libres.


Aucun des trois n'est une valeur sûre, notamment en raison de leur santé fragile.  Mais une sage utilisation complémentaire des Chase Edmonds, Raheem Mostert (photo ci-dessus), et Sony Michel, selon ce qu'ils peuvent apporter de mieux en vertu de leurs talents  particuliers, et selon les situations de jeux, pourrait rapporter de bons dividendes à l'attaque de Miami.

Myles Gaskin, un des «survivants» de l'an passé, chez les demis offensifs des Dolphins, peut toujours rendre quelques services supplémentaires.

L'attaque de Miami n'a rien à perdre avec tous ces changements.  Elle a terminé 30e de la Ligue l'an passé pour les gains au sol, et 31e pour les verges par course.  Elle ne peut qu'être meilleure, surtout avec le génie offensif du nouveau coach Mike McDaniel.



En plus de l'ultra rapide Hill (le receveur le mieux payé de la NFL à $ 30 millions par saison), le groupe de receveurs compte Jaylen Waddle (photo ci-dessus) - qui a établi un nouveau record de la NFL pour une recrue l'an passé en saisissant 104 passes -, le nouveau venu Cedrick Wilson (ex-Cowboys), et l'ailier rapproché Mike Gesicki.

Ce sont de bonnes cibles pour le quart-arrière Tua Tagovailoa.  Ils se classent peut-être dans le top-3 des meilleurs groupes de receveurs de la NFL.  

La grande attention que les meilleurs défendeurs ennemis devront accorder à Hill ne pourra que profiter aux autres bons receveurs des Dolphins.  Ils seront automatiquement moins surveillés par les moins bons demis défensifs adverses.  Mieux entouré, Tua Tagovailoa (photo ci-dessous) n'aura donc aucune excuse pour ne pas fournir l'excellent rendement qu'on attend de lui.



Ce n'est pas que le colosse pivot, repêché au 5e rang de la première ronde à l'encan amateur de 2020, ait été mauvais à ses deux premières saisons avec les Dolphins.  Une efficacité de 88,8 avec 27 passes de touché, six touchés marqués au sol, en 23 matchs joués, et une fiche de 13 victoires 8 défaites, ne lui donnent pas de raisons de rougir de ses performances.

Mais sa durabilité (souvent blessé), la force de son bras, ainsi que son manque de précision sur les longs jeux de passe, font douter les observateurs de ses capacités d'être à la hauteur d'un choix aussi élevé au repêchage.  Surtout lorsqu'on le compare à Joe Burrow et à Justin Herbert, deux de ses collègues de la même promotion de 2020, qui n'ont pas tardé à se classer parmi les meilleurs quarts-arrières de la NFL.

Sa tenue aura beaucoup de poids sur les chances de victoires des siens, et leur participation aux séries de fin de saison.  S'il ne fait vraiment pas sa part, il y a maintenant un nouveau substitut, Teddy Bridgewater (ex-Broncos), qui pourrait prendre la relève,  Ses talents cadrent bien dans la philosophie offensive plus agressive que va tenter d'instaurer le nouvel entraîneur en chef Mike McDaniel (photo ci-dessous).



Et oui, McDaniel est un autre pilote formé à la même école que les McVey, Shanahan, LaFleur et compagnie.  Après eux, c'est à son tour d'être promu head coach en ayant fait ses classes comme coordonnateur offensif, à San Francisco, dans son cas.

La portion "attaque terrestre" de son système offensif permet d'enlever de la pression sur le quart-arrière, ce qui ne peut qu'être bénéfique pour Tua.  Autant que l'amélioration de sa déficiente ligne à l'attaque qui, depuis deux ans, doit porter une partie du blâme pour ses performances sous le seuil de son grand potentiel.

Lorsque questionné sur la possible incapacité de Tagovailoa à le rejoindre sur des «bombes» lancées sur de longues distances, Tyreek Hill a répondu que cela importait peu, et que son nouveau quart-arrière n'avait qu'à lui faire de courtes passes qu'il transformera en longs gains grâce à sa rapidité et à sa vivacité...



La défensive de Miami est suffisamment hermétique pour enlever aussi de la pression sur l'offensive conduite par Tagovailoa.  Elle n'est pas parfaite.  Il y a au moins un trou sur chaque ligne de défense (Raekwon Davis sur la 1ère → photo ci-dessus, Jerome Baker et Elandon Roberts sur la 2e, ainsi que Brandon Jones sur la 3e).

Les Dolphins espèrent de tout coeur que la recrue Channing Tindall (secondeur de ligne, choix de 3e ronde) pourra s'établir dès cette saison, dans la NFL, pour venir à la rescousse des linebackers défectueux de l'équipe.

Mais ces faiblesses sont bien compensées par de très bons joueurs à leurs côtés.  À l'intérieur de la 1ère ligne, Christian Wilkins et Zach Sieler veillent au grain, et sont irréprochables.  Tout comme Emmanuel Ogbah et Melvin Ingram III (ex-Chiefs et ex-Steelers, signé comme agent libre), à l'extérieur.  Ils méritent beaucoup de crédit pour la pression qu'ils exercent sur les QBs adverses (5e rang de la NFL l'an dernier avec 48 sacks).



Dans la tertiaire, outre Jones, les autres demis défensifs sont compétents, avec deux de leurs membres, le demi de sûreté Jevon Holland, et le demi de coin Xavien Howard (photo ci-dessus), qui s'élèvent nettement au-dessus du lot par leur jeu brillant.

Le jeune Holland est déjà un phénomène avec encore un potentiel de croissance immense.

Et depuis son entrée dans la NFL en 2016, aucun demi défensif n'a autant d'interceptions à son crédit (27) que Xavien Howard.

Cette tertiaire est cotée au 5e rang dans la NFL par les experts de Pro Football Focus (PFF).

Après avoir subi sept défaites consécutives l'an passé, les Dolphins ont aligné sept victoires, deux séquences opposées qui ont constitué une première dans l'histoire de la NFL.  Cette poussée de fin de campagne les a presque propulsés en séries éliminatoires.



Comme les Broncos et les Colts, les Dolphins voudraient bien mettre fin à une très longue quête d'un quart-arrière de franchise.  Un tel phénomène rare, dans leur camp, remonte aux beaux jours de Dan Marino (1983-1999 → photo ci-dessus), membre du Temple de la Renommée (2005).  Ils espèrent qu'il n'est pas trop tard pour que Tagovailoa devienne ce quart-arrière si prometteur qu'ils avaient vu rafler plusieurs honneurs collégiaux avec Alabama.

D'ailleurs, pour favoriser encore plus leur jeune pivot, les Dolphins ont congédié l'entraîneur en chef Brian Flores, un homme plutôt renfrogné et disciplinaire (à la Bill Belichick) avec qui Tua n'avait pas une bonne relation.  Par contraste, son successeur, Mike McDaniel, est un type plus jeune (39 ans), ouvert, jovial, innovateur, et près de ses joueurs (players' coach).  Ce sera un autre point positif pour Tagovailoa.

Ce dernier n'a pas besoin d'être un autre Dan Marino pour conduire les siens à une bonne saison.  Il n'a qu'à rester en santé, à bien jouer à l'intérieur de ses moyens, et à soigner l'exécution des jeux qui correspondent à ses points forts.

Avec ce progrès personnel de Tua, les nombreuses améliorations apportées à toutes les unités offensives et défensives de l'équipe devraient suffire aux Dolphins pour gagner quelques matchs de plus et ainsi accéder aux éliminatoires pour la première fois depuis 2016. 

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