jeudi 18 janvier 2024



DEMI-FINALES  DE  CONFÉRENCE  DANS  LA  NFL :  LES  49ers  DE  SAN  FRANCISCO  DOIVENT  SE  MÉFIER  DES  SURPRENANTS  PACKERS  DE  GREEN BAY.

Il y a beaucoup de similitudes entre les deux matchs éliminatoires qui seront joués samedi prochain dans la NFL.  Baltimore est largement favori pour l'emporter facilement contre les Texans de Houston; et il en va de même à San Francisco, où les 49ers (12-5), devraient aisément disposer des Packers de Green Bay (10-8) .  Les pronostics sont identiques : des victoires par une marge de presque dix points (9½).

Les deux présumés vainqueurs ont fini la saison régulière 2023-24 en tête de leur Association, et, avant le début de cette campagne, personne ne prévoyait voir leurs opposants de la fin de semaine participer aux playfoffs de cette année.

Pourtant, samedi, les deux équipes négligées se présenteront sur le terrain, entraînées par un fort momentum, et une confiance qui les font espérer renverser des adversaires apparaissant nettement supérieurs, du moins sur papier...



Et c'est un fait que si les Ravens et les Niners prennent leurs opposants à la légère, en ne fournissant pas l'effort maximum, ils pourraient être en danger de perdre.

À San Francisco, lorsqu'on regarde l'alignement du club local, on dirait qu'on a affaire à une équipe d'étoiles de la NFL.  Ils ont les meilleurs joueurs de la Ligue à presque toutes les positions.  Ce qui fait des hommes du coach Kyle Shanahan des aspirants logiques au Super Bowl de février prochain.

Mais les Niners ne sont pas invincibles pour autant.  N'importe laquelle formation, fut-elle aussi puissante que celle des 49ers, peut connaître un mauvais match à un moment donné.  D'ailleurs, au milieu du dernier calendrier, San Francisco a perdu trois parties d'affilée.



Les Packers de Green Bay feront bien d'analyser ces trois revers pour bâtir leur plan de match pour samedi.  Ils constateront qu'il y a un point commun expliquant ces trois échecs de leurs futurs adversaires.  Les défensives des trois gagnants de ces rencontres (Cleveland, Minnesota, Cincinnati) ont toutes pressé le quart-arrière des 49ers, Brock Purdy, le forçant ainsi à commettre des erreurs (cinq interceptions, deux ballons échappés, six sacs).

Et à ce chapitre des pressions sur les QBs, les Packers ont le personnel approprié avec Rashan Gary, Preston Smith, Kenny Clark et Devonte Wyatt.  Ils ont été la 6e meilleure équipe dans cette catégorie (et 9e pour le pourcentage de sacs réussis) en 2023-24.  Les 49ers sont plutôt moyens en matière de protection de leur QB en situations de passes, même si Purdy n'a été que plaqué 28 fois derrière la ligne de mêlée.  Le bloqueur du côté droit, Colton McKivitz est le maillon faible de la ligne à l'attaque de San Francisco.  Il sera à surveiller contre le «pass rush» du Pack.  

Si la brigade défensive des Packers ne peut arriver à déranger Purdy, et à l'empêcher d'avoir assez de temps pour lire ou déchiffrer leur type de défense, les carottes sont cuites pour ses membres.  Car les 49ers ont trop d'armes offensives dangereuses pour qu'une défensive puisse les contrôler tous en même temps.



Les 49ers ont le luxe de compter parmi leurs rangs le meilleur demi offensif de la Ligue en Christian McCaffrey (photo ci-dessus).  Non seulement est-il le meilleur porteur de ballon du football professionnel, mais il est également un receveur de passes de premier plan.

Et puis, il y a des ailiers offensifs formidables qui peuvent vous brûler de plusieurs façons.  Outre McCaffrey, les receveurs éloignés Brandon Aiyuk et Deebo Samuel, et le rude ailier rapproché George Kittle, font tous partie de l'élite du circuit Goodell.  Ils peuvent vous battre de vitesse, de finesse, d'habileté et de force, en gagnant plusieurs verges après l'attrapé.

Samuel peut même vous faire mal en se transformant fréquemment en demi offensif.  Sa moyenne de verges de gains par course (6,08) est même supérieure à celle, déjà «monstrueuse», de 5,36 de McCaffrey.  C'est vous dire combien les armes offensives des 49ers sont meurtrières.



Il ne faut pas oublier non plus le brio du quart Brock Purdy (photo ci-dessus) : 1er QB de la NFL pour l'efficacité (rating de 113); record de tous les temps pour la moyenne de 9,64 verges par tentative de passe; 3e pour les touchés avec 31; 4e pour le pourcentage de passes complétées (69,4%); et 5e pour les verges gagnées (4 280).  Est-il si bon en raison de son talent, ou parce qu'il est si bien entouré sur le terrain ?  Les opinions divergent à ce sujet...

La défensive des Packers aura du mal à les neutraliser si tous ces joueurs redoutables jouent à leur tempo et à leur standard habituels.  L'attaque du club californien se classe parmi les meilleures de la Ligue dans tous les départements : 3e pour les points marqués (28,9 par match); 3e pour la moyenne des verges par la course (140,5); 4e pour la moyenne des verges par la passe (257,9).

Ajouter à cette excellence en attaque, un remarquable dossier en défensive : 3e de la NFL pour le moins de points accordés (17,5 par match); 3e pour la moyenne de verges au sol (89,7); 14e pour la moyenne de verges par la passe (214,2).  Ajouter à ce magnifique palmarès le 7e rang pour le nombre de sacs (48), ainsi que la première position pour les interceptions (22); et vous avez un club avec très peu de faiblesses, et difficile à battre.



Les statistiques des Packers, tant à l'attaque qu'en défensive ne sont pas comparables.  Au mieux, elles décrivent un club moyen, sauf en ce qui concerne leur défense contre le jeu au sol, où le «Pack» fait piètre figure (28e, avec 128,3 verges allouées par partie).  Contre des coureurs dangereux comme McCaffrey et Samuel, ça augure mal pour le «front 7» des protégés du coach Matt LaFleur (photo ci-dessus).

Par surcroît, la défense anti-aérienne de Green Bay, qui s'est surpassée la semaine dernière contre Dallas, n'est pas efficace habituellement.  Durant la saison régulière, elle a pris le 25e échelon de la NFL pour son manque d'efficacité (rating) face aux quarts-arrières opposés; elle s'est classée au 23e rang pour les passes défendues avec succès; et en 31e position pour le nombre d'interceptions réalisées.

Or, les Niners ont gagné tous leurs matchs cette saison lorsque Purdy n'a pas subi d'interceptions.  Et les extraordinaires receveurs des 49ers pourraient avoir du bon temps contre la tertiaire poreuse des Packers, surtout contre le demi défensif Darnell Savage, un «champion» des plaqués ratés !



Mais ces chiffres sont trompeurs.  Les Packers de la deuxième moitié de saison sont bien différents de ceux de la première moitié.  Sous l'excellente direction du surprenant quart-arrière Jordan Love (photo ci-dessus), Green Bay a gagné huit de ses onze dernières rencontres.

À part Love, le demi offensif Aaron Jones a fini la campagne en force, et il a été un des principaux artisans des succès de son équipe durant cette période fructueuse.  La semaine passée, dans l'impressionnante victoire de 48 à 32 des siens, pour éliminer les Cowboys de Dallas, en première ronde des séries éliminatoires, Jones a accumulé d'importants gains de 118 verges par la course (moyenne de 5,62 verges par portée) en plus de marquer pas moins de trois touchés.

Et Jordan Love a frisé la perfection avec un taux d'efficacité de 157,2 (la note parfaite est 158,3).  Il a complété 16 de ses 21 passes tentées, pour des gains de 272 verges, et trois touchés, aucune interception.  Une telle performance des piliers de l'attaque du «Pack», y compris la production offensive du receveur Romeo Doubs (151 verges de gains sur six attrapés, no 87, photo ci-dessous) doit faire réfléchir les membres de la défensive de San Francisco, en vue du match de samedi.



C'est dire que Green Bay n'est pas battu d'avance.  Si les Packers pouvaient réussir à bien établir leur attaque au sol avec Jones, ils pourraient contrôler le temps de possession du ballon, diminuant ainsi le temps que la puissante offensive des Niners pourrait passer sur le terrain.  Mais courir à volonté c'est plus facile à dire qu'à faire contre les mastodontes du «front 7» de San Francisco...

Et ça risque d'être le scénario contraire qui va se produire, puisqu'avec McCaffrey et Samuel, et la grande faiblesse de la défensive anti-course des Packers, ce sont plutôt les Niners qui devraient contrôler l'horloge dans cet affrontement... 

Les chances de l'offensive des Packers seront meilleures en exploitant la moins bonne unité défensive des 49ers : leur tertiaire, qui est plus vulnérable, surtout au centre du terrain, sur les tracés croisés des receveurs adverses.  Les carences de cette 3e ligne de défense seraient encore plus exposées si la ligne à l'attaque des Packers protège bien son quart-arrière en situations de passes, en lui donnant le temps de bien repérer ses receveurs à découvert, dans les zones intermédiaires.



Mais il y a d'autres facteurs qui font pencher la victoire du côté des 49ers.  D'abord, l'expérience.  Ils en ont bien plus que les Packers, le club le plus jeune à jouer en éliminatoires depuis les 50 dernières années.  La troupe de Kyle Shanahan (photo ci-dessus) est bien reposée, en santé, et elle jouera à domicile, avec l'avantage du terrain.  Alors que les Packers devront encore jouer sur la route, après une semaine de préparation raccourcie (ils ont joué dimanche passé).

Le seul danger pour San Francisco, c'est que leurs meilleurs joueurs n'ont pas vu d'action depuis trois semaines, puisqu'ils ont été reposés lors du dernier match de la saison, contre les Rams.  Seront-ils «rouillés» ?  Auront-ils du mal à retrouver leur synchronisme et leur rythme contre Green Bay ?

Les Packers n'auront pas ce problème.  Ils roulent à pleine vitesse depuis onze semaines.  Ils sont 8-3 durant cette période, et leur quart Jordan Love fait flèche de tout bois avec 21 passes de touché sur un pourcentage de 70,7 % de passes complétées, pour 2 422 verges de gains, et un coefficient d'efficacité incroyable de 116,6.

Aaron  Jones

La défensive des Niners devra donc être prête à faire face à l'imposant blitz offensif de leurs opposants.  Mais si elle gagne la bataille des tranchées, ce sera rapidement «game over» à la faveur de leur club, puisqu'elle fera en sorte de permettre au talent supérieur de leurs meilleurs joueurs de s'exprimer plus librement, et de mieux prendre le contrôle du match.

Compte tenu des forces et des faiblesses des deux belligérants, je pense que ça pourrait être un match à haut pointage.  Surtout parce que l'attaque aérienne des Packers, menée par un Jordan Love impressionnant, contre la tertiaire plutôt vulnérable des 49ers, pourrait être fort productive, presque autant que celle de San Francisco.  

L'avantage qui donnera l'ascendant et la victoire aux 49ers, c'est leur supériorité en attaque terrestre, versus la faiblesse de la défensive des Packers contre les jeux de course au sol.

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