NFL WILD CARD 2024 : UN MATCH ÉLIMINATOIRE EXCITANT À PRÉVOIR ENTRE LES LIONS DE DÉTROIT ET LES RAMS DE LOS ANGELES.

Dimanche soir, le match éliminatoire entre les Rams de Los Angeles (10-7) et les Lions de Détroit (12-5) pourrait bien s'avérer celui qui sera le plus excitant de cette première fin de semaine de playoffs dans la Ligue Nationale de Football.

Excitant d'abord pour les partisans des Lions, qui rempliront à pleine capacité le stade local, le Ford Field.  La dernière fois que l'équipe a accueilli une partie éliminatoire, c'était en 1993, à l'ancien Pontiac Silverdome.  La dernière victoire des Lions en séries remonte à la fin de la saison de 1991.  Ils n'avaient pas gagné un seul match éliminatoire depuis 1957 !

Excitant aussi pour moi, un fan de longue date des Rams, et qui n'espérait vraiment pas de voir mon club favori revenir en playoffs après sa misérable campagne de l'an dernier (5-12).  Au désespoir, le coach de L.A., Sean McVay, avait même songé à démissionner après cette campagne désastreuse, la pire de l'histoire de la NFL pour des champions défendants du Super Bowl.

La rencontre verra s'affronter les quarts-arrières Jarod Goff (Lions) et Matthew Stafford (photo), échangés l'un contre l'autre en 2021.  Cette transaction a changé le destin des deux franchises.  Stafford a immédiatement permis aux Rams de remporter le Super Bowl de 2022.  Et Goff, en s'amenant à Détroit avec deux choix de première ronde au repêchage, a fait des Lions un club gagnant.  Ils viennent de remporter un premier titre de division (Nord de la NFC) depuis 30 ans !

Étouffé par un plafond salarial défoncé après avoir fait le plein de bons vétérans pour gagner le SB il y a deux ans, les Rams avaient obtenus ces joueurs clés en vidant leur banque de choix de repêchage.  Ils ont fait l'opération inverse l'an passé.  Ils ont échangé des vétérans trop dispendieux contre de nouveaux choix de repêchage.

Ils ont eu la main heureuse lors des derniers encans amateurs en repêchant des jeunes qui ont aidé immédiatement le DG Les Snead à reconstruire l'équipe.  En attaque, le receveur Puka Nacua (choix de 5e ronde en 2023) a tellement bien fait qu'il a fracassé trois records de la NFL pour le plus de réceptions (15) dans un match (contre les 49ers, en septembre), le plus d'attrapés (105), et le plus de verges gagnées (1 486), par une recrue.  Ce dernier record datait de 63 ans !

J'avais été fortement impressionné par lui (photo ci-dessus), lors du camp d'entraînement des Rams.  Mains sûres, rapidité supérieure, habileté incroyable à se découvrir et à saisir des passes dans des fenêtres très étroites.  Bref, un receveur prodigieux, copie améliorée de son as coéquipier Cooper Kupp, le MVP du Super Bowl de 2022 !

Découverte aussi fantastique, les Rams ont enfin trouvé la bougie d'allumage de leur attaque terrestre.  Une attaque au sol efficace que l'entraîneur Sean McVay recherchait depuis si longtemps.  En fait depuis les beaux jours du demi offensif Todd Gurley (2015-2019).  C'est Kyren Williams (choix de 5e ronde en 2022) qui s'est avéré la solution au problème de McVay.

Même s'il a manqué cinq rencontres à cause d'une blessure à un pied, Williams (no 23, photo ci-dessous) a été formidable en amassant 1 144 verges au sol et en marquant douze touchés.  Sa moyenne de 5 verges par portée lui a permis de courir pour 95,3 verges par match, le plus grand total pour un demi offensif dans la NFL en 2023-24.

Le vétéran quart-arrière Matthew Stafford a lui aussi connu une saison de rêve (sa 15e dans la NFL).  Comme à son habitude, Stafford a joué quelques parties malgré une gênante blessure au pouce de la main avec laquelle il lance le ballon (il a tout de même raté deux games).  En 15 rencontres il a lancé 24 passes de touché et, contrairement aux années passées, il a su limiter son nombre d'interceptions (11), améliorant ainsi son efficacité.  Il a été véritablement le général de l'attaque explosive des Rams (la 7e meilleure de la Ligue).

Mais ce qui a été le plus surprenant chez les Rams, ce fut la tenue respectable de leur très jeune et inexpérimentée défensive.  Avant le début de la campagne 2023-24, les experts avaient prédit qu'elle serait facilement la pire de la Ligue.  Ce ne fut pas le cas.  Elle s'est classée au 12e rang contre le jeu au sol, 20e contre la passe, et 19e pour les points accordés.

La vulnérable défensive des Lions n'a guère fait mieux : 23e pour les points concédés, 27e contre les jeux aériens, mais tout de même 2e contre l'attaque terrestre ennemie.  Leur défense aérienne est une vraie passoire et c'est ce que redoute le plus les partisans et les coachs des Lions devant la redoutable attaque aérienne des Rams.  Cette saison, contre des formations offensives semblables, l'unité défensive des Lions s'est fait «torchée».

La saison avait pourtant mal commencé pour la troupe de Sean McVay (photo).  Ils ont perdu 6 de leur 9 premières parties.  Mais de retour de leur semaine de congé, les Rams ont complètement reviré la situation en gagnant sept de leur huit derniers affrontement.  La seule défaite survenant en prolongation contre les Ravens de Baltimore, la meilleure équipe de la Conférence Américaine.  Les Rams avaient répliqué coup pour coup aux Ravens à Baltimore, avant de s'incliner sur un retour de botté victorieux du club local.

D'ailleurs, les unités spéciales sont la grande faiblesse des Rams.  Tout ce qui a trait aux bottés (placements, convertis, bottés de dégagement, retours de bottés, couverture sur les bottés des clubs adverses) cause des maux de tête aux coachs de L.A..  Ça pourrait causer leur perte à Détroit, dimanche soir.

Ce qui cause des maux de tête aux coachs des Lions, outre leur tertiaire poreuse, c'est la santé de leur brillant ailier rapproché recrue Sam LaPorta, blessé à un genou (photo ci-dessous), lors du dernier match de la saison régulière, la semaine passée.  On ignore s'il pourra jouer dimanche soir.  Son absence pourrait faire la différence entre la victoire et la défaite pour les Lions.

Car à part Amon-Ra St-Brown, les Lions n'ont pas d'autres receveurs dangereux.  LaPorta est vraiment le receveur le plus fiable (86 passes captées pour 889 verges et dix touchés), celui qui dépanne le plus souvent le quart-arrière Jared Goff (voir sa très jolie fiancée ⇾ https://professionfemmedeprodusport.blogspot.com/2024/01/fiance-la-belle-christen-harper-jared.html).

Sans lui, les Lions perdraient leur supériorité offensive par rapport aux Rams, et ils devraient davantage s'en remettre aux porteurs de ballon David Montgomery et Jahmyr Gibbs.  Ceux-ci ont semé la terreur dans les défensives opposées cette année.  À eux deux, ils ont gagné 1 960 verges au sol, et ils ont marqué l'impressionnant total de 23 touchés.  Gibbs a ajouté 316 verges et un touché par la voie des airs.

LaPorta a grandement aidé les Lions à capitaliser en «red zone».  Cette saison, Détroit a pris le 3e rang de la Ligue pour le plus haut pourcentage de touchés lorsqu'ils sont dans la zone payante.

En ce qui concerne les joueurs blessés, chez les Lions, le receveur et retourneur de bottés Kalif Raymond (no 11, photo ci-dessus), le secondeur James Houston (cheville), le demi défensif Jerry Jacobs (cuisse, genou), et l'ailier rapprohé James Mitchell ne devraient pas jouer dimanche soir.  La perte de Raymond, dangereux sur les retours de bottés, devrait soulager les déficientes unités spéciales des Rams.

Du côté de Los Angeles, la participation au match éliminatoire : du demi défensif Jordan Fuller (cheville), du joueur de ligne défensive Bobby Brown (malade), du garde Kevin Dotson (épaule), de l'ailier rapproché Tyler Higbee (épaule), du plaqueur offensif Joseph Noteboom (pied), et du secondeur Troy Reeder (genou) est douteuse.

Je pense que la présence ou l'absence de LaPorta (et son efficacité si il joue) sera un élément important dans ce match sans lendemain pour le club perdant.  Sans son gros ailier rapproché, élu récemment au Pro Bowl, le QB Jared Goff ne pourra pas supplanter son homologue Matthew Stafford, des Rams.  Ce dernier serait alors en mesure de réussir plus de gros jeux et de conduire les siens à la victoire, devant ses anciens supporteurs, à Détroit, là où il joué les douze premières saisons de son illustre carrière.

Le facteur "expérience en playoffs» pourrait égalemen tourner à l'avantage des Rams.  Plusieurs de leurs porte-couleurs ont joué en séries, contrairement à ceux des Lions.

En somme, les gros jeux offensifs ne devraient pas manquer dans cette rencontre qui pourrait bien se solder par un pointage élevé.  Pour inspirer ses joueurs, coach McVay a installé bien en vue, dans le vestiaire de son club, le trophée Vince Lombardi de 2022, avec l'inscription thématique «Whatever it Takes !».  

Selon lui, la conquête d'un autre SB est possible pour ses protégés, puisqu'au cours de la saison, il a forgé la nouvelle identité des Rams : donner toujours l'effort maximum, être résilients et «physiques»; être opportunistes -surtout sur les jeux de passe-; croire en eux; et ne jamais abandonner.

Il reste 18 anciens gagnants du Super Bowl de 2022 avec l'équipe.  Ils peuvent convaincre leurs nouveaux coéquipiers que la terre promise est à nouveau atteignable, dès cette année.  Ce que je souhaite de tout coeur pour eux, sans oser trop y croire...