FINALES DE CONFÉRENCE DANS LA NFL : PATRICK MAHOMES ET LES CHIEFS DE KANSAS CITY EN DANGER DE PERDRE LEUR TITRE DE CHAMPIONS EN RENDANT VISITE AUX RAVENS À BALTIMORE.
Les avis divergent grandement au moment de tenter de prédire qui des Chiefs de Kansas City ou des Ravens de Baltimore sortiront gagnants de leur affrontement de dimanche prochain dans la finale de la Conférence Américaine de la Ligue Nationale de Football. Il y a autant d'arguments valables pour choisir un vainqueur plutôt que l'autre. Le seul point sur lequel les experts s'entendent, c'est que ça devrait se régler par la marge d'un placement, pour ce qui est du score final de la partie de championnat de l'AFC.
S'il est vrai que c'est la défensive qui gagne les championnats au football, les Ravens devraient être favoris pour l'emporter dimanche. De ce côté-là du ballon, ils sont légèrement supérieurs aux Chiefs. Mais les deux brigades défensives présentent des statistiques assez semblables, que ce soit pour les points et les verges accordés, et les sacs du quart, en saison régulière. Cependant, pris individuellement, les Ravens peuvent compter sur plus de joueurs défensifs de talent que les Chiefs, surtout au niveau de la ligne tertiaire.
Et c'est justement la défensive très étanche de Baltimore qui m'a le plus impressionné la semaine dernière dans leur victoire sans appel de 34 à 10, en seconde ronde éliminatoire contre les Texans de Houston. Cette défensive féroce n'a pas permis grand chose à la merveilleuse recrue J.D. Stroud. au poste de quart-arrière des Texans, et à ses coéquipiers en offensive. Le seul touché de Houston s'est produit sur un retour de botté de dégagement.
Autrement, Stroud a été limité à 175 verges par la passe, et l'attaque au sol des Texans n'a récolté que 38 petites verges. Cette même attaque avait pourtant fait d'énormes ravages en Wild Card contre les Browns de Cleveland, la semaine précédente (quatre touchés et 356 verges de gains dans un gain facile de 45 à 14). Contre la puissante défensive des Ravens, Stroud et ses comparses ont semblé impuissants.
À la demi de ce match c'était seulement 10 à 10, et les Ravens semblaient «rouillés» après avoir bénéficié d'une semaine supplémentaire de «congé» en récompense pour avoir fini premiers dans la Conférence Américaine, au terme de la saison régulière. Dans le vestiaire, pendant l'entracte, le quart-arrière étoile des Ravens, Lamar Jackson a passé un savon à ses coéquipiers afin de les «réveiller».
Il a donné l'exemple sur le terrain, en seconde demi, en y allant d'une performance historique ! C'était la première fois qu'un pivot marquait deux touchés par la course, lançait deux passes de touché, courait pour 100 verges, et enregistrait un coefficient d'efficacité d'au moins 100. Digne d'un MVP, titre qui l'attend probablement dans quelques semaines.
S'il est en aussi bonne forme dimanche, contre les Chiefs, les hommes d'Andy Reid ont intérêt à bien se tenir !
Si on jette un coup d'oeil aux confrontations aux différents postes des deux alignements, il est fort ardu de distinguer des avantages et des désavantages qui pourraient jouer en faveur ou en défaveur de l'un ou l'autre des deux belligérants.
Au niveau des quarts-arrières, Jackson est presque impossible à arrêter lorsqu'il se transforme en porteur de ballon. Son vis-à-vis, Patrick Mahomes, est peut-être moins puissant lorsqu'il utilise ses jambes pour gagner des verges au sol, mais il sait quand courir et il est un maître de l'esquive pour éviter ou faire manquer des plaqués. Il sait également mieux improviser que son adversaire en situations critiques. Une sorte de 6e sens et un talent inégalé pour lancer le ballon avec précision, même en déséquilibre !
Si Jackson a été meilleur que lui cette saison, il n'a pas son palmarès en séries éliminatoires (deux vitoires, trois défaites alors que Mahomes a 13 victoires, trois défaites). C'est un euphémisme de dire que Mahomes sait comment gagner en playoffs, et que Jackson doit encore faire ses preuves en la matière...
Les deux quarts disposent de bons receveurs de passes, ce qui sera encore plus vrai dans le cas de Jackson si son as ailier rapproché Mark Andrews effectue enfin un retour au jeu. Andrews est considéré comme le 2e meilleur ailier rapproché dans la NFL...derrière son homologue des Chiefs Travis Kelce (no 87, photo ci-dessus).
En ce qui concerne les demis offensifs, les Chiefs ont peut-être l'avantage avec l'élusif Isiah Pacheco, autant comme porteur de ballon que comme receveur de passes ocasionnel. Mais cet avantage est pratiquement annulé parce que la défensive contre la course des Ravens est meilleure que celle de leurs rivaux de dimanche. Et aussi parce que l'attaque au sol des Ravens est trompeuse puisque Lamar Jackson est en fait leur meilleur porteur de ballon.
Les Chiefs en seront à leur sixième présence d'affilée en finale de l'AFC. Trois fois, ils ont atteint le Super Bowl. Il l'ont gagné à deux reprises. Les Ravens n'ont pas joué au SB depuis 2012. Cette année-là, ils avaient battu les 49ers de San Francisco dans le match ultime. Les deux clubs pourraient bien s'affronter de nouveau dans la grande classique annuelle, en février prochain.
Baltimore a peut-être l'avantage du terrain contre les Chiefs, mais ces derniers n'ont pas été intimidés par la foule hostile de Buffalo, la semaine passée, quand ils ont battu les Bills 27 à 24. Mahomes (photo ci-dessus) a disséqué la bonne défensive de ses hôtes, complétant près du ¾ de ses passes pour des gains de 215 verges et deux touchés.
L'offensive des Chiefs a manqué d'opportunisme et de «finition» près des buts adverses cette saison, et la ligne à l'attaque des Chiefs a souvent laissé tomber son quart-arrière étoile, mais en séries éliminatoires, c'est une autre histoire.
De leur côté, les Ravens n'ont pas eu ce genre de problème en marquant une moyenne de près de 30 points par match tout en en concédant seulement 16½. C'est un club bien balancé et redoutable, autant en attaque qu'en défense.
Les deux équipes sont également bien coachées, par des entraîneurs d'expérience. Le coach des Ravens, John Harbaugh a d'ailleurs appris son métier de Andy Reid lui-même, lorsqu'ils étaient tous les deux instructeurs à Philadelphie, avec les Eagles, il y a fort longtemps.
S'il est si difficile de prévoir ce qui arrivera dimanche lors du choc entre ces deux formations élites, c'est que plusieurs joueurs des deux côtés peuvent faire la différence à eux seuls en offrant une performance extraordinaire. Mahomes, Kelce ou Pacheco peuvent le faire du bord des Chiefs. Jackson, Gus Edwards ou un héros obscur qui pourrait être l'excentrique et talentueux receveur Odell Beckham (photo ci-dessus) peuvent aussi jouer les magiciens, et sortir des lapins de leur chapeau chez les Ravens !
Si ça doit se décider par un botté de placement, Justin Tucker (Ravens) et Harrison Butker (Chiefs) peuvent certes réussir ce botté décisif sous pression. Mais sur le plan des retours de bottés, Devin Duvernay (Baltimore, photo ci-dessous) est un peu supérieur aux retourneurs des Chiefs, et la couverture de ces derniers sur les retours de bottés a connu des ennuis cette saison. Est-ce que c'est à ce niveau que l'on pourrait départager vainqueurs et vaincus ? Pas impossible...
C'est une platitude, mais on dit souvent que c'est l'équipe qui commet le moins de revirements qui finit par triompher. À ce chapitre, les Ravens ont terminée en première position cette saison avec un différentiel de + 12 (dont 18 interceptions). Les Chiefs, pour leur part, ont été des cancres avec une fiche déficitaire de - 11 (29e rang, ils ont subi 17 interceptions, contre seulement sept pour Baltimore).
Contrairement aux Ravens, les Chiefs ont parfois manqué de punch en attaque cette année. Leur défensive a souvent sauvé les meubles. Elle devra le faire à nouveau dimanche prochain à Baltimore, surtout si la défensive des Ravens est aussi avare de points alloués, comme la semaine dernière contre les Texans. Si l'unité défensive des Chiefs n'arrive pas à tenir son bout pendant que leur offensive se heurte au solide front défensif de ses opposants, Kansas City va perdre son titre de champions et ses représentants se retrouveront en vacances, plus tôt que l'an passé.
On prévoit du froid et de la pluie dimanche à Baltimore, l'attaque terrestre pourrait donc être privilégiée. Ce qui pourrait avantager Lamar Jackson, le coureur inarrêtable, et la solide défensive anti-terrestre des Ravens.
Baltimore 21, Chiefs 17.
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