samedi 27 août 2022

PRÉVISIONS NFL 2022 : DES ÉQUIPES ENTRE DEUX EAUX (PANTHERS, COMMANDERS, STEELERS, VIKINGS).



Certaines équipes de la NFL naviguent souvent entre deux eaux.  Soit que leur direction ne tienne pas bien le gouvernail, soit qu'on manque de profondeur en effectifs, ou que le sort incertain de quelques membres importants de l'équipage, viennent brouiller leurs plans.  Il est donc difficile de prévoir leur destin pour la prochaine saison.

Dépendamment du respect -ou non- des conditions nécessaires pour garder le cap ou sauver les meubles, ces clubs peuvent : ou surprendre agréablement; ou, au contraire, sombrer dans la tempête, et faire naufrage.

Ou bien, simplement, toutes choses étant égales par ailleurs, elles feront du surplace, avec aucun vent favorable...  Bienvenue chez les clubs mi-figue mi-raisin !



Les Panthers de la Caroline

Incroyable mais vrai, il existe deux clubs des Panthers de la Caroline : un club est victorieux quand le dominant demi offensif Christian McCaffrey joue (4 des 5 gains des Panthers l'an passé); l'autre club est perdant quand le même joueur est absent (11 défaites en 12 parties en 2021).  Le problème c'est que McCaffrey a été blessé souvent et qu'il n'a disputé que dix rencontres au cours des deux dernières saisons.  Assez, cependant, pour accumuler des gains de 1 159 verges, et huit touchés.

Le dynamo des Panthers est surutilisé tant comme porteur de ballon que comme receveur de passes, ce qui explique probablement ses nombreuses blessures.  Cette année, compte tenu de son immense utilité, la direction de l'équipe a promis de le ménager...un peu !  Il n'a que 26 ans.  Ce n'est pas un joueur fini.

L'autre facteur primordial pour aider les Panthers à redresser leur barque c'est de trouver un quart-arrière digne de la NFL.  Ils pensent avoir au moins partiellement satisfait ce besoin en faisant l'acquisition de Baker Mayfield (photo ci-dessus) des Browns de Cleveland.  Il n'a coûté qu'un choix de 5e ronde au repêchage de 2024.  Cleveland était pressé de s'en débarrasser après avoir «gagné» la loterie Deshaun Watson.



Mayfield a connu des hauts et des bas au cours de sa carrière de quatre saisons à Cleveland.  Sa fiche de .500 (30 victoires contre autant de revers) résume bien ses performances en dents de scie.  Mais sa présence comme QB no 1 en Caroline, et une saison complète de McCaffrey (photo ci-dessus), rapprocheraient fort probablement les Panthers de cette barre de flottaison de .500.

Après un bon début de campagne (3-0) l'an passé, le quart-arrière des Panthers, Sam Darnold, a totalement flanché, entraînant toute l'offensive avec lui.  Selon Pro-Football-Focus (PFF), en termes d'évaluation globale, il a fini avant-dernier chez les QBs réguliers en 2021, et il est le pire depuis sont entrée dans la Ligue en 2018.  Cette contre-performance en 2021 n'est donc que le reflet de toute sa carrière : 17 gains, 32 échecs; 59,8 % de passes complétées; 52 interceptions et 54 passes de touché; rating de 76,9.

Mayfield a mieux fait avec 92 passes de touché contre 56 interceptions, et un rating de 87,8, en quatre saisons à Cleveland.  Il a toutefois été mauvais dans les six derniers matchs qu'il a joués avec les Browns (neuf passes de touché, dix interceptions).



Outre Mayfield, les Panthers ont ajouté de la profondeur en attaque durant la saison morte.  Le porteur de ballon D'Onta Foreman (photo ci-dessus) viendra supporter McCaffrey comme il a secondé Derrick Henry au Tennessee l'an passé.  Rashard Higgins (ex-Browns) vient s'ajouter au groupe de receveurs qui comprend de bons éléments comme DJ Moore et Robbie Anderson.

Imaginez, même avec un mauvais QB pour lui lancer le ballon, Moore est le seul receveur de la NFL à avoir dépasser les 1 200 verges de gains à chacune des trois dernières saisons !

La ligne à l'attaque, une déficience en 2021, a été revampée avec Ikem Ekwonu, Bradley Bozeman et Austin Corbett.  Globalement, en 2022, l'offensive des Panthers devrait quitter les bas-fonds de la Ligue, là où elle a croulé l'an dernier.



Le tableau est moins rose en défensive.  Les Panthers ont perdu deux secondeurs de ligne : Jermaine Carter chez les Raiders, et, surtout, Haason Reddick, chez les Eagles.  Ce dernier était leur meneur pour les sacks avec onze en 2021.  Les Panthers n'ont trouvé que le médiocre Cory Littleton (ex-Raiders) pour combler ces pertes importantes.

Néanmoins, la Caroline possède une des meilleures défenses contre le jeu au sol. Mais, sans Reddick, les membres du «front 7» pourraient être moins efficaces pour faire pression sur les QBs ennemis.

Outre le linebacker Shaq Thompson, de même que les demis de sûreté Jeremy Chinn et Xavier Woods, cette défensive ne compte pas tant de joueur de qualité supérieure.  Même si elle a été la 2e meilleure de la Ligue pour la plus petite moyenne de verges allouées par match (306), elle a quand même donné trop de points (404) l'an dernier.



Sans être un Aaron Rodgers, Mayfield est quand même supérieur à Sam Darnold (no 14, photo ci-dessus) au poste de QB de la Caroline.  Il est capable du meilleur et du pire.  Mais si il parvient à être constant et moyennement bon, et que McCaffrey demeure en santé, les Panthers vont marquer beaucoup plus de points.

Dans la faible Conférence Nationale, une couple de mauvaises équipes pourraient lutter pour une place en séries éliminatoires.  Les Panthers pourraient être du nombre, si toutes leurs conditions gagnantes sont remplies.


 
▶ Les Commanders de Washington

Le club de football de Washington a enfin un nom : les Commanders !  J'aime ça, je trouve que ce nom a du panache et de la «drive» !  Plus que la composition du club, qui est assez terne, depuis longtemps...

Après un championnat de division surprise en 2020, l'équipe a déçu ses partisans l'an passé en ne gagnant que sept parties.  Les bons pronostics d'avant-saison se basaient sur l'excellente défensive du club et on croyait aussi que le bon vieux quart-arrière Ryan Fitzpatrick avait encore un peu de magie en lui pour conduire l'attaque.

Or, Fitzmagic est tombé au combat pour de bon dès le premier match, et la défensive a offert des contre-performances inattendues, elle aussi plombée par de graves blessures à des joueurs clés (Chase Young, Montez Sweat).



Fitzpatrick est maintenant retraité.  Et la direction de l'équipe n'ayant pas confiance en Taylor Heinicke, le QB substitut venu en relève à Fitzpatrick pendant toute la saison dernière, on a décidé d'aller chercher Carson Wentz (no 11, photo ci-dessus) à Indianapolis, les Colts ne voulant plus rien savoir de lui.

Après une mauvaise saison de sa part, en 2020, avec les Eagles de Philadelphie, ceux-ci n'avaient pas retenu ses services.  L'an passé, il n'a pas si mal joué avec les Colts, mais ces derniers ne lui ont pas pardonné d'avoir perdu le dernier match de la campagne contre les faibles Jaguars de Jacksonville.

Une victoire aurait permis aux Colts d'accéder aux séries éliminatoires.  Avec la défaite des Colts, ce sont plutôt les Steelers de Pittsburgh qui ont pris leur place, et qui ont pris part au tournoi pour le trophée Vince Lombardi.

Les Colts ont également détesté la fâcheuse manie caractéristique de Wentz, celle d'échapper le ballon et de commettre des erreurs dans des situations cruciales.  Ils sont bien contents de remplacer Wentz par le vétéran Matt Ryan (ex-Falcons).  En plus, ils se libèrent du salaire annuel de $ 28 millions de Wentz.  Par surcroît, ils ont reçu en retour pas moins de cinq choix aux repêchages de 2022 et 2023.

Comme il fallait s'y attendre, les fans des Commanders ont décrié cet échange.  Il faut dire qu'ils ont raison d'être désillusionnés.  Depuis que Kirk Cousins (Vikings) a quitté l'équipe en 2018, les Commanders ont eu un étourdissant carrousel de dix quarts-arrières, tous moins bons les uns que les autres.  Aux yeux des supporteurs, Wentz ne vaut pas mieux que cette dizaine de ratés.



Les dirigeants du club ne sont pas de leur avis, et ils sont prêts à donner sa chance au nouveau QB.  Ce n'est pas que Wentz va manquer d'armes offensives avec des receveurs très capables comme Terry McLaurin (photo ci-dessus), et Curtis Samuel, dont la saison dernière a été réduite à cinq parties à cause d'une blessure mal traitée à l'aine.  La recrue Johan Dotson (choix de première ronde) impressionne à son premier camp d'entraînement.  Il pourrait se tailler un poste régulier dans le groupe des receveurs.

Par contre, chez les ailiers rapprochés, le talent est plutôt rare, avec Logan Thomas qui, comme le demi JD McKissic, a été blessé en 2021.



Le comité de demis offensifs est plus que respectable avec le jeune taureau Brian Robinson, repêché cette année en 3e ronde, venant appuyer Antonio Gibson (photo ci-dessus -gains combinés de 1 331 verges au sol et par la passe, + 10 touchés, et ce, même s'il a joué blessé une bonne partie de la saison-), et le versatile JD McKissic, qui excelle surtout pour capter des passes en sortant du champ arrière.

La ligne à l'attaque a perdu trois joueurs (dont le Pro Bowleur Brandon Scherff, parti chez les Jaguars) durant l'entre-saison, mais ils ont été remplacés assez bien pour éviter que cette unité devienne une faiblesse.



En défensive, le retour en santé de Young et de Sweat (qui à leur deux ont raté 15 matchs en raison de blessures), ainsi que le haut niveau de jeu de Jonathan Allen (photo ci-dessus), pourraient faire de la première ligne de défense l'une des meilleures de la Ligue.  Lorsqu'elle est à son mieux, l'attaque au sol des adversaires est très limitée.

Cependant, avant sa blessure au ligament croisé antérieur, lors de la semaine 10, l'an passé, Young, recrue défensive de l'année dans la NFL la saison précédente, connaissait une campagne très difficile avec seulement 1½ sack et trois plaqués pour des pertes de terrain.  Le Young de 2022 doit ressembler plus au Young de 2020...

Si la défensive contre la course est très étanche, on ne peut en dire autant de la défensive contre la passe.  Les secondeurs de ligne sont inexpérimentés, et ils se font trop souvent battre en couverture de jeux aériens. La perte de Landon Collins (agent libre) va empirer encore la situation.



La tertiaire est également trop perméable.  Elle a donné 34 touchés aux opposants, le pire total de la Ligue.

Si la défensive ne se ressaisit pas, et que Wentz n'est pas la solution au poste de QB, les Commanders n'amélioreront pas leur fiche de 7-10 cette saison. Ce serait la cinquième fois dans les six dernières années qu'ils finiraient avec exactement sept victoires.  En 2021 ils ont dû négocier avec un calendrier très difficile.  Ce sera l'opposé en 2022, ce qui pourrait les aider à moins décevoir leurs malheureux fans...



Les Steelers de Pittsburgh

Avec la retraite du quart-arrière Ben Roethlisberger (photo ci-dessus), c'est la fin d'une belle époque pour les Steelers de Pittsburgh.  Depuis 2004, Big Ben continuait la tradition d'excellence de cette franchise, une des plus couronnée de succès de l'ère moderne de la NFL.

Âgé de 39 ans, l'an passé, le vieux QB no 7 des Steelers a guidé les siens jusqu'en séries éliminatoires grâce à une victoire en prolongation contre Baltimore, lors d'un dramatique dernier match régulier du calendrier du club de Pittsburgh.

Usé à la corde par tant de matchs disputés, à travers quantités de blessures, au long d'une grande carrière, Roethlisberger n'avait plus de force dans le bras.  Il poussait plus le ballon qu'il le lançait.  Mais c'était tellement un grand leader qu'il imposait le respect de ses coéquipiers.  Ceux-ci se sont efforcés de donner leur maximum pour l'aider à conclure son illustre carrière par une fin digne de lui et de ses accomplissements.



Big Ben a joué un grand rôle dans la carrière de son entraîneur Mike Tomlin (photo ci-dessus), qui, en quinze ans à la barre de l'équipe, n'a jamais connu de saison perdante.  C'est un record de la NFL.  Cette remarquable séquence pourrait prendre fin cette saison car les Steelers ont perdu passablement de talent depuis le début de cette année.

Mitchell Trubisky (ex-Bills) a été embauché pour succéder à Roethlisberger, mais il aura de grands souliers à chausser.  Après avoir perdu son poste de QB partant avec les Bears, il y a deux ans, Trubisky (photo ci-dessous) a joué les seconds violons à Buffalo en 2021.  Il n'a été employé que quelques minutes dans six rencontres, au cours desquelles il n'a lancé que huit passes...  Son taux d'efficacité a été de seulement 47,4.

S'il ne fait pas l'affaire, il se peut même qu'il cède sa place à la recrue Kenny Pickett, un choix de première ronde (20e au total).  Pickett est vu comme le quart-arrière d'avenir des Steelers.



Tomlin a vu trois de ses receveurs partir sur le marché des agents libres.  Juju Smith-Schuster (Chiefs), James Washington (Cowboys), et Ray-Ray McCloud (49ers), évolueront tous sous d'autres cieux cette année.  Miles Boykin (ex-Ravens) s'amène dans la ville de l'acier pour couvrir une partie de ces pertes.

Mais avec Diontae Johnson, Chase Claypool, la recrue George Pickens (choix de 2e ronde) et l'ailier rapproché Pat Freiemuth, les Steelers pensent qu'ils seront O.K. en ce qui concerne leur groupe de receveurs.  Sans avoir un membre dominant dans cette unité, celle-ci se classe près du top-10 de la Ligue.

On ne peut en dire autant de la ligne à l'attaque qui sera encore une des pires du circuit Goodell, en dépit d'une petite amélioration cette saison avec le nouvel apport de deux agents libres embauchés : les vétérans James Daniels (garde) et Mason Cole (centre).  La faiblesse de cette unité pourrait faire dérailler toute l'offensive, surtout si Trubisky n'est pas à la hauteur de l'immense tâche qui l'attend.

La saison dernière, le porteur de ballon Najee Harris (photo ci-dessus) a été un véritable cheval de trait.  Il a été surutilisé en participant à 83% des jeux offensifs de l'équipe.  De loin le plus fort pourcentage pour un demi offensif de la NFL.  Il a porté le ballon 307 fois et il a capté 74 passes pour des gains combinés de 1 667 verges, et dix touchés.  Tout ça avec une ligne à l'attaque incapable de bloquer convenablement.  Chapeau !

Toutefois, l'attaque au sol des Steelers n'a généré qu'une faible moyenne de 3,9 verges par course, la 4e plus faible de toute la Ligue Nationale.

Si Tomlin doit se faire du souci, c'est surtout pour sa défensive.  À part T.J Watt, le joueur défensif de l'année dans la NFL l'an passé, avec son record de 22½ sacks, il y a plusieurs lacunes à corriger dans cette brigade défensive très malmenée en 2021.  La première ligne est solide, en étant principalement responsable de cinq saisons consécutives à dominer la Ligue pour le nombre de sacks, un exploit sans précédent.  Mais les sept autres positions défensives sont chancelantes ou douteuses.



La seconde ligne inspire beaucoup de crainte aux dirigeants du club.  Myles Jack et Devin Bush (photo ci-dessus) ne sont tout simplement pas de calibre, bien que ce dernier n'ait pas pu plaider sa cause en vertu d'une blessure au genou.

Dans la tertiaire, à part le demi de coin Ahkello Witherspoon, il n'y a point de salut ou si peu, surtout après le départ du vétéran Joe Haden (agent libre).  

L'an dernier fut un long cauchemar pour la défensive du Black & Gold : moyenne de 146 verges allouées au sol par match (moyenne de 5 verges par course), le pire résultat dans la NFL.



De plus, Stephon Tuitt a surpris l'équipe en annonçant sa retraite après avoir raté toute la campagne 2021 à cause d'une grave blessure à un genou.  Les Steelers comptaient sur son retour pour aider à corriger leur lacune contre le jeu au sol.  Il se sont rabattus sur Larry Ogunjobi (ex-Bengals) pour succéder à Tuitt.  

Peut-être que Tyson Alualu (photo ci-dessus) règlera une partie du problème en revenant au jeu après n'avoir joué que deux matchs en 2021 par la faute d'une cheville brisée.  C'est essentiel que l'équipe progresse dans ce département étant données les fortes attaques au sol de leurs rivaux de division (Baltimore, Cincinnati et Cleveland).

Cette défensive est très loin du glorieux rideau de fer (Steel Curtain) des Steelers des années 1970.  Avec près de 400 points accordés en 2021, on ne reconnait plus cette rude défensive qui était jadis la marque de commerce et le pilier de l'équipe.

À moins qu'elle ne ressuscite, et que Trubisky sorte de sa médiocre coquille, oui, aussi invraisemblable et choquant que cela puisse paraître, Mike Tomlin pourrait encaisser la première saison perdante de sa brillante carrière à Pittsburgh.

Les Vikings du Minnesota

C'est toujours la même histoire.  Quand une équipe remporte le Super Bowl, les autres veulent copier leur formule gagnante.  C'est clairement le cas des Vikings du Minnesota.  Après huit saisons de football conservateur sous les ordres de Mike Zimmer, les patrons des Vikings ont décidé d'opérer un virage à 180° en congédiant leur entraîneur chef de la «vieille école», pour confier le poste au jeune Kevin O'Connell (photo ci-dessus), 37 ans.

O'Connell, -issu de l'école à la nouvelle mode offensive de Sean McVay (Rams), de Kyle Shanahan (49ers) et de Matt LaFleur (Packers)- était le coordonnateur offensif des champions Rams de Los Angeles depuis 2016.  Il en sera à sa première expérience à titre d'entraîneur en chef.

Le nouveau coordonnateur offensif des Vikings est Wes Phillips, qui était l'entraîneur des ailiers rapprochés des Rams l'an passé.  C'est toutefois O'Connell qui appellera les jeux offensifs cette saison, chose qu'il n'a à peu près jamais fait durant sa carrière d'entraîneur offensif (sauf une brève période en 2019 à Washington, et avec aucun succès, après le congédiement du coach Jay Gruden, les Redskins finissant derniers de la NFL pour les points marqués).



Zimmer (à gauche, photo ci-dessus) n'avait pas un si vilain dossier (72-56-1 pour .562 en saisons régulières / et 2-3 en séries éliminatoires), mais le club stagnait depuis trop longtemps au goût des propriétaires de l'équipe.  Ils croient que le changement de coach et de philosophie de management apporteront plus de succès aux Vikings sur le terrain.

Ils devraient se garder de croire en un succès instantané avec cette nouvelle approche.  Le nouveau système de jeu offensif tant acclamé ces dernières années n'est pas si facile à implanter.  Il est plutôt compliqué, surtout pour les joueurs de ligne.  Ça prend le bon personnel et un temps d'adaptation qui peut être assez long...pour les impatients !

Cependant, le quart-arrière des Vikings, Kirk Cousins, connaît le système puisqu'il jouait pour Washington en 2017 quand McVay et Shanahan étaient instructeurs là-bas.



À sa 11e saison dans la NFL, Cousins (photo ci-dessus), 34 ans, ne porte pas l'étiquette d'un grand leader ou d'un QB gagnant.  En fait il a gagné autant de matchs qu'il en a perdus (59-59, avec deux nuls).  Mais ses autres statistiques sont très bonnes, surtout pour ses quatre années au Minnesota (rating de 103,5).  On l'a resigné (et surpayé) pour un an ($ 35 millions) parce qu'on pense qu'il pourra exceller dans le nouveau système offensif.

Il a les outils pour réussir, avec des atouts offensifs majeurs en la personne du super receveur Justin Jefferson et du bon vétéran Adam Thielen. L'ailier rapproché Irv Smith Jr n'est pas à dédaigner non plus, mais après le départ de Tyler Conklin pour les Jets, il n'y a personne derrière lui pour venir en relève s'il devait être blessé.  Cela a d'ailleurs été le cas l'an dernier quand il a raté toute la saison (opération au genou), et encore cet été au camp d'entraînement (opéré à un pouce).

Comme à Los Angeles, O'Connell va préconiser le même genre de tactique à l'attaque : beaucoup de mouvements avant la mise au jeu pour répandre la confusion dans la défensive adverse; l'utilisation fréquente de trois receveurs espacés; et beaucoup de «play-action».



Avec sa moyenne régulière de 4,7 verges par course, le porteur de ballon Dalvin Cook (photo ci-dessus) est une valeur sûre pour le jeu au sol, même si des blessures récurrentes l'ont rendu un peu moins efficace l'an passé (moins de premiers essais réussis, 57, et seulement six touchés).

La ligne à l'attaque est plutôt ordinaire avec des faiblesses au poste de centre (Garrett Bradbury, inadéquat en protection sur les jeux de passe), et de garde à droite (Jesse Davis).  Depuis six ans, pas moins de 17 gardes différents ont échoué à cette position !  Un vrai problème, qui pourrait revenir hanter les Vikings encore cette saison, en plus d'hypothéquer le bon fonctionnement du nouveau système offensif.

S'il est fort probable que l'offensive ajoute plus de points au tableau indicateur, la défensive devra être bien meilleure qu'en 2021 pour que ce regain offensif vaille le coup.  Au cours des deux dernières saisons, ce corps défensif a accordé plus de 400 points, une première dans l'histoire de 62 ans de la franchise.  Véritable passoire, elle s'est fait traverser pour une moyenne de 384 verges par match, au 30e rang de la NFL à ce chapitre.



Comme cela est courant quand un système défensif échoue, on change de formule.  Ainsi, à l'exemple de plusieurs autres équipes cette année, les Vikings passeront du schéma défensif 4-3 à un schéma 3-4 (trois hommes en première ligne, quatre en seconde ligne).  

Pour réussir avec cette nouvelle configuration, les Vikings ont engagé l'ex-Packers Za'Darius Smith (photo ci-dessus).  Il se joindra à l'autre ailier défensif Danielle Hunter pour former ce qui pourrait être un excellent duo dans ce 3-4.  À condition, cependant, que les deux gros bonhommes demeurent en santé, ce qui est loin d'être assuré.  Smith n'a joué que dans un match l'an passé (blessé au dos), et Hunter a raté dix parties (muscle pectoral tordu).  Ce dernier avait aussi été au rancart toute la saison 2020 (blessure au cou).  La sévérité de ces blessures peut laisser des traces et diminuer les capacités de ceux qui les ont subies lorsqu'ils tentent de revenir au jeu.

Les départs de Anthony Barr (Cowboys) et du décevant Michael Pierce (Ravens) seront compensés par l'efficace Harrison Phillips (ex-Bills) et Jordan Hicks (ex-Cardinals).  Dans ces deux cas, on peut parler d'amélioration pour la défensive, quoique Hicks n'est pas fameux non plus.  Le vétéran linebacker Eric Kendricks n'est pas un joueur étoile.  Mais en ce qui concerne la pression que le front 7 de cette brigade peut exercer sur les pivots adverses, la situation devrait demeurer au beau fixe (51 sacks en 2021, 2e meilleur de la Ligue derrière Pittsburgh -55-).

À la tertiaire, le demi de coin Chandon Sullivan et son collègue Armon Watts n'éblouissent personne avec leur talent.  Et Patrick Peterson (32 ans, photo ci-contre) n'est plus le joueur d'élite qu'il était lorsqu'il compétitionnait pour les Cardinals de l'Arizona.  La perte du demi de sûreté Xavier Woods (Panthers) pourrait aussi se faire sentir.

Comme l'ensemble de la défense, cette unité est vulnérable aux blessures, avec un manque de profondeur, pour empirer les choses.  On sait aussi qu'un tel changement de système (3-4) apporte généralement avec lui une période d'adaptation qui peut être longue et périlleuse.

Les Vikings ont la chance d'évoluer dans une division faible (NFC Nord) avec quatre parties contre les peu coriaces Lions et Bears; et un calendrier favorable contre les clubs de la faible division Est de la NFC.  Mais ils font face à beaucoup de variables inconnues.

Si leur défensive peut mieux limiter les dégâts, si ils évitent les blessures, et que leur coach recrue peut implanter son système offensif avec succès, les Vikings peuvent aspirer à une place en séries éliminatoires.  Autrement, ils vont encore stagner et patauger dans la boue, sans progresser vers la terre promise...

🏈🏈🏈🏈🏈

D'autres prédictions :

https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2022/08/previsions-saison-2022-23-de-la-nfl-des.html

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