dimanche 14 août 2022

D'ÉTRANGES CRÉATURES APERÇUES AUX CAMPS D'ENTRAÎNEMENT DES CLUBS DE LA NFL...



D'étranges créatures ont été aperçues aux camps d'entraînement des clubs de la Ligue Nationale de Football cet été.  Des bonhommes aux grosses têtes en forme de champignon géant, leur donnant un look effrayant, semblant sorti d'un monde extra-terrestre.

Non, ce ne sont pas des martiens, ce sont simplement des joueurs de football portant une protection supplémentaire pour se protéger des coups à la tête durant les pratiques.

En mars dernier, le comité de compétition, et le comité pour la sécurité des joueurs de la NFL, ont décrété l'obligation pour les joueurs de ligne, les ailiers rapprochés et les secondeurs de ligne, de porter cette protection coussinée au-dessus de leur casque durant les camps d'entraînement.  Et ce, jusqu'au second match hors-concours de chaque équipe.



Les footballeurs jouant à d'autres positions que ceux qui sont obligés de les porter, peuvent également se servir de ce casque modifié.  Et tous les joueurs peuvent continuer de l'utiliser au-delà de la période prescrite. 

Le but c'est d'étudier si ce genre de casque coussiné peut réduire les chocs lors des contacts entre footballeurs, plus particulièrement dans la partie au-dessus des épaules.  Une réduction de 10 à 20% est déjà observée.  On vise surtout une réduction des commotions cérébrales.

Avec la technologie moderne, on peut incorporer des senseurs dans les mentonnières, les masques, les protecteurs buccaux, et les épaulières des joueurs afin de mesurer l'intensité des chocs.  Ces chocs se répercutent dans les casques, à l'intérieur desquels les données sont enregistrées pour être ensuite collectées et analysées.


Déjà, depuis 2018, les règlements interdisent les coups à la tête et les collisions casque à casque, ce qui a réduit de 25% les commotions cérébrales par rapport à la période 2015-17.

On sait que ce type d'accidents ou de blessures peut entraîner des conséquences graves, comme la maladie d'Alzheimer, l'encéphalopathie traumatique chronique, la dépression nerveuse et la sénilité précoce.  

On estime que les joueurs de ligne, autant offensifs que défensifs, peuvent encaisser jusqu'à 10 000 chocs, appelés sous-commotions, durant leur carrière.  Elles sont moins graves que les commotions, mais leurs effets à long terme peuvent être dommageables pour le cerveau.



Les entraîneurs voient un autre avantage à ces casques «oreillers».  Ils permettent d'éviter que les quarts-arrières se blessent aux doigts quand ils les heurtent sur le casque d'un joueur près d'eux, en lançant le ballon.  C'est arrivé l'été dernier aux quarts-arrières Matthew Stafford, des Rams de Los Angeles; et à la recrue Trey Lance, des 49ers de San Francisco.


Cette nouvelle pièce d'équipement ne fait pas l'unanimité chez les joueurs et les coachs.  Certains prétendent que, munis de ces casques coussinés, les joueurs se sentiront mieux protégés et qu'ils plaqueront davantage leurs opposants tête première.  Ce réflexe acquis durant l'entraînement créera une habitude qui continuera durant la saison régulière avec les casques non coussinés.  Résultat : plus de blessures à la tête et au cou.

D'autres footballeurs n'aiment pas le look (air fou) qu'ils ont avec ce casque «oreiller» appelé «Guardian Cap».  Le poids additionnel sur la tête fait sentir certains joueurs comme des marionnettes déséquilibrées aux têtes branlantes («bubblehead»).  La tête étant plus pesante, c'est le cou qui en souffre.  C'est aussi une cause de distraction, selon les mécontents.



Selon les résultats des études courantes, en ce qui concerne ce type d'équipement, il se pourrait que la Ligue le rende obligatoire pour les pratiques durant la saison régulière.  Ou qu'une forme modifiée soit intégrée à l'intérieur des casques.

En attendant, les Guardian Caps pourraient servir dans les films d'horreur, avec ces monstres casqués émergeant de la brume pour répandre la terreur !  

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