mercredi 2 janvier 2019

NFC WILD CARD : NICK FOLES ET LES EAGLES PEUVENT-ILS RÉPÉTER LEURS EXPLOITS DE L'AN PASSÉ ?


C'est fou comme le scénario actuel peut ressembler à celui de l'an passé pour les Eagles de Philadelphie alors qu'ils s'apprêtent à essayer de défendre leur titre de champions du Super Bowl en amorçant la première ronde des séries éliminatoires dimanche à Chicago contre les Bears.

Dans le tournoi éliminatoire de l'an dernier, l'entraîneur en chef des Eagles, Doug Pederson (à droite sur la photo ci-dessus, en discussion avec le quart-arrière Nick Foles, no 9) avait motivé sa troupe en exploitant à fond leur statut de négligés.  Utilisant des stratégies audacieuses et agressives, témoignant de la confiance en ses hommes, faisant également mentir les nombreux experts qui, en début de saison, disaient qu'il n'était pas un bon coach, Pederson a soulevé les passions et il a conduit les siens jusqu'au trophée Vince Lombardi remis aux champions du monde.

En chemin, durant la campagne 2017, Pederson avait perdu, comme cette saison, les services de son as quart-arrière no 1 Carson Wentz, blessé sérieusement.  Le substitut de Wentz, le vétéran Nick Foles avait pris la relève de brillante façon pour mener ses coéquipiers jusqu'au bout.  Devinez ce qui s'est produit encore cette saison ?  Wentz est de nouveau tombé au combat et Foles a joué un rôle déterminant en permettant aux Eagles de se classer in extremis en playoffs, à la toute dernière partie, dimanche dernier.

Les Eagles ont dû jouer du football désespéré pour en arriver là.  Ils ont connu une saison difficile et, avant l'entrée en scène de Foles, peu d'observateurs accordaient des chances aux champions de pouvoir défendre leur titre.


La tâche sera ardue toutefois.  Leur premier obstacle se dressant sur leur chemin en est un de taille.  Les Bears les attendent de pied ferme au Soldier Field congelé de Chicago.  Les Bears c'est avant tout la défensive numéro un au pays.  Avec en tête l'intimidant et dangereux Khalil Mack (no 52 photo ci-dessus) auteur de 10½ sacks sur un total de 50 réussis par la brigade défensive redoutable des Bears.  Ses camarades et lui ont frappé fort, volant le ballon 36 fois (dont 27 interceptions) aux opposants.  Encore là, des sommets dans la NFL.

Un peu comme tout le monde, j'étais un peu abasourdi, tout juste avant la levée du rideau d'ouverture de la présente saison, quand j'ai appris que les Raiders d'Oakland avait échangé Mack aux Bears.  Ces derniers avaient déjà une bonne défensive avant son arrivée.  On se doutait bien que ce ne serait pas du gâteau de jouer contre elle au cours de la campagne qui commençait.

De là à choisir Chicago pour remporter le championnat de leur division en devançant Minnesota et Green Bay, il y avait toute une marge que personne n'osait franchir.  Mais les Bears ont réussi ce tour de force, non seulement avec leur féroce défensive mais avec une offensive qui s'est révélée meilleure que prévue (9e dans toute la NFL).


On n'avait pas prévu l'émergence du jeune quart-arrière Mitchell Trubisky (photo ci-dessus) qui, sans faire partie de l'élite de sa profession, a offert des performances au-delà des attentes.  Il a amélioré sensiblement sa faculté d'étirer ses jeux de passes en se sauvant de la pression des joueurs défensifs adverses.  Par le fait même, il a également pu gagner plus de terrain (421 verges) quand il décidait de courir avec le ballon.  Il a pu ajouter de nouvelles dimensions à ses capacités offensives.  Rendant ainsi plus compliqué le travail des défensives lui faisant face.

Les Eagles en auront plein les bras pour essayer de le contrer.  C'est étourdissant le nombre de blessures qui ont décimé la ligne tertiaire de Philadelphie.  Au cours de l'année, les demis défensifs réguliers (McLeod, Darby, Mills, Jones) ont tous disparu de la circulation en raison de blessures graves qui ont mis fin à leur saison.  Résultat : les Eagles sont devenus l'une des pires défenses de la Ligue contre l'attaque aérienne.  Et la défensive a manqué de punch en ne provoquant que dix-sept revirements (3e plus faible total de la NFL).


Est-ce que Trubisky et ses coéquipiers de l'attaque pourront exploiter cette faiblesse ?  L'arme favorite de Trubisky pourrait bien être le demi offensif Tarik Cohen (no 29 sur photo ci-dessus), employé autant comme porteur de ballon que comme receveur de passes.  Cette saison, Jordan Howard, avec une modeste moyenne de 3,7 verges par course, le détenteur du poste de porteur de ballon no 1 a moins bien joué qu'en 2017, où il avait été dominant.  Heureusement que Cohen était là pour compenser.

Chez les receveurs, la situation n'est pas très reluisante ou rassurante.  Allen Robinson n'a rien cassé et il est un cas douteux pour dimanche puisqu'il est blessé.  Même chose pour le petit Anthony Miller qui avait bien fait dernièrement mais qui a été blessé à l'épaule dimanche passé.  Outre Cohen, il restera le rapide Taylor Gabriel et l'ailier rapproché Trey Burton à qui Trubisky pourra lancer le ballon.  Étant donné la tertiaire rapiécée des Eagles, ce sera peut-être suffisant.

Même si la défensive de Chicago est plus que coriace, les Eagles sont loin d'être démunis en attaque et ils pourraient lui causer de graves problèmes.  Encore là, les blessures n'ont pas épargné le club de Doug Pederson.  Les porteurs de ballon Jay Ajayi et Corey Clement sont définitivement éclopés et indisponibles depuis longtemps.  On ne les reverra pas en séries éliminatoires.  Josh Adams, Wendell Smallwood et le vieux Darren Sproles sont venus en renfort, mais ce n'est pas le Pérou dans le champ arrière des Aigles.


Foles peut néanmoins faire des ravages avec son groupe de receveurs avec en tête l'ailier rapproché tout étoile Zach Ertz (photo ci-dessus), qui, avec 116 passes captées, a battu le record de la NFL du plus grand nombre d'attrapés pour un joueur à sa position.  Alshon Jeffery, Nelson Agholor et Golden Tate sont d'autres cibles de choix pour le passeur des Eagles.

Pour espérer gagner l'affrontement, face aux solides cogneurs du front 7 des Bears et face aux voleurs de passes que sont, entre autres, les demis défensifs Kyle Fuller (sept interceptions) et Eddie Jackson (six interceptions), les Eagles devront mieux protéger le ballon, eux qui ont commis 23 revirements dont douze échappés perdus (le plus haut total de la Ligue) en 2018.

Bref, les statistiques et les probabilités ne sont pas en leur faveur, mais les Eagles ont déjoué les pronostics l'an dernier pour rafler les grands honneurs.  À voir aller Foles et ses coéquipiers récemment, oui c'est possible qu'ils répètent le scénario victorieux de 2017.  Mais avec tous les joueurs absents à cause de blessures, je ne gagerais pas là-dessus.  Surtout en première étape, contre des Bears affamés et puissants, dans le froid glacial de Chicago...

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