samedi 16 mai 2009

HOURRA ! LES FILLES ARRIVENT !

Au début du XXe siècle, le cheerleading s'organise. Une première fraternité est créée en 1903 sous le nom de GAMMA SIGMA. Les pratiques du cheerleading s'enrichissent, se diversifient et se popularisent. Mais cela demeure une activité réservée au genre masculin. De jeunes garçons servent parfois de mascottes. Ce n'est qu'en 1923 que l'université du Minnesota (encore elle !) permet à ses élèves féminins de joindre les rangs des cheerleaders. Elles sont très peu nombreuses car on commence à peine à leur ouvrir les portes des institutions d'enseignement supérieur.

Malgré leur petit nombre, les filles cheerleaders ont un impact immédiat sur le spectacle qu'elles présentent aux spectateurs en compagnie de leurs collègues masculins. Dans leurs routines, elles introduisent de nouveaux mouvements acrobatiques, de la danse et le "tumbling" (sauts périlleux dans les airs après lesquels les filles retombent dans les bras des porteurs masculins). Tout le monde remarque facilement leur agilité, leur souplesse, et, par-dessus tout, la grâce dont elles "enveloppent" leurs performances sur les terrains de sport. Pourtant, même en constatant la contribution notoire des filles au cheerleading, GAMMA SIGMA refuse de les accepter dans son union dans les années '20 et '30.

Le développement du cheerleading est encore fort peu avancé dans ces années folles qui seront suivies des années de la grande crise économique mondiale. À l'exception de quelques institutions scolaires avant-gardistes, les cheerleaders restent avant tout des "scandeurs" ou "yelling leaders".

En 1924, Lindley Bothwell, de l'université de l'Oregon, est à l'origine d'une nouvelle "mode" qui ajoute un élément important aux manifestations des foules qui assistent aux matchs de football. Il s'agit des "flash cards". Bothwell mobilise les étudiants pour la confection de milliers d'affiches colorées qu'ils auront pour mission de brandir au bout de leurs bras dans le stade, au signal des cheerleaders sur le terrain. Ce grand déploiement de pancartes dans les estrades forme un puzzle géant puisque chaque pancarte est un élément qui, en s'ajoutant aux autres selon un ordre précis, forme un immense dessin d'animal qui symbolise l'équipe de football locale, ou une mascotte, un logo, un slogan ou un message d'encouragement "animé".

À mesure que le phénomène du cheerleading gagne de nouveaux adeptes, la nécessité de se doter d'un instrument pour le propager devient évidente. En 1927, Wills Bugbee écrit le premier manuel à l'usage des meneurs de claques. Il contient des chants, des cris de ralliement et des slogans destinés à l'animation des foules assistant à des rencontres sportives.

Au commencement des années '40, lorsque la seconde guerre mondiale éclate, les hommes sont mobilisés pour le service militaire et les filles prennent leurs places dans les manufactures et... dans les rangs des cheerleaders. Même lorsque les gars reviendront de la guerre, les filles ne leur redonneront pas toutes leurs places. Les groupes ou "squads" de cheerleaders seront désormais formés généralement à part égale entre individus des deux sexes.

Sur la photo en tête d'article, on voit la cheerleader Ruth Krehbiel Trachesel posant "en pleins champs" devant le Memorial Stadium de l'université du Kansas, en 1943. Let's go Ruth ! Quelle grâce et quels mollets !

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