mercredi 6 mai 2009

HISTOIRE DU CHEERLEADING (PART. 1)

Les jours de matchs pendant la saison active, les amateurs qui envahissent les stades un peu partout aux États-Unis, réalisent-ils qu'ils assistent non pas à un mais bien à deux événements sportifs. En effet, il n'y a pas que les joueurs sur le terrain qui donnent leur performance. Aux côtés des gladiateurs modernes, des dieux du stade, des poids lourds qui se livrent des guerres de tranchées, d'autres athlètes y vont de leurs meilleurs efforts et risquent parfois autant de se blesser que les vedettes qu'elles mettent en valeur. "Elles", ce sont les cheerleaders ou Pom-Pom Girls. Et si elles semblent pratiquer leur métier en beauté et en grâce, lorsque les projecteurs s'éteignent elles soignent peut-être, comme les footballeurs, divers petits ou gros bobos.

Dès leur enfance, durant leur long et dur apprentissage des figures, des mouvements de gymnastique et des autres acrobaties qui constituent la base du métier, rares sont les cheerleaders qui ne subissent jamais de blessures aux articulations, au dos, à la tête, aux épaules, aux bras ou aux jambes. Mais les nombreuses heures d'entraînement qui exigent tant de sacrifices, de force, de courage, de discipline et d'esprit d'équipe ont heureusement l'avantage de forger le caractère, la fierté, le sens artistique et le patriotisme de ces futurs citoyens. Les enseignants qui forment cette belle jeunesse leur donnent aussi le goût de la pratique des sports pour maintenir une bonne santé et une bonne condition physique. C'est une expérience et une école de vie qui serviront à ces jeunes tout au long de leur existence. Ce seront souvent des leaders et des personnes dynamiques qui agiront pour l'avancement et le bien-être de leur communauté tout en atteignant parfois un niveau élevé d'accomplissement personnel.

Le cheerleading, cette façon d'animer les foules pour soutenir des équipes sportives ou des athlètes, existe peut-être depuis la Grèce antique, aux temps des premiers jeux olympiques, plus de 775 années avant Jésus Christ. Des récits historiques de cette lointaine époque mentionnent que des foules partisanes manifestaient bruyamment leur appui à leurs athlètes favoris ou à ceux qui représentaient leur contrée, spécialement lors de la fameuse épreuve du marathon. Les cris de ces foules, de même que leurs comportements, étaient-ils influencés ou dirigés par des agitateurs, des organisateurs, des "meneurs de claques", qui furent ainsi les premiers cheerleaders de l'histoire ? On ne peut en être certains...

Ce qui est davantage documenté, c'est qu'en 1883, en Angleterre, des étudiants soulevaient les assistances lors d'événements sportifs en employant des moyens et des stratégies qui exigeaient une certaine planification. À peu près au même moment, de l'autre côté de l'Atlantique, à Princeton dans le New Jersey, le football américain en est encore à ses débuts après s'être émancipé de son ancêtre, le rugby. Les foules qui encouragent les équipes de football de ce coin des États-Unis utilisent déjà un chant de ralliement inspiré d'une marche militaire du 7e Régiment de New York et qui date de la Guerre de Sécession. Le premier entraîneur de football de l'équipe de Princeton, Thomas Peebles, s'inspirera à son tour de ce chant. Lorsque ses gars marquent un touché, Peebles nargue le camp adverse en leur criant : "Sis, Boom, Ahh ! Princeton" ! Une sorte de John Madden avant le temps quoi !

Pour répliquer à cette provocation, des membres du club opposé, W. Adams et "Win" Sargent inventent une riposte imaginée à partir de quelques mots du langage des Indiens Sioux qui peuplent encore leur coin de pays, le Minnesota. Ils se mettent à crier : "Rah, Rah, Rah ! Ski-U-Mah ! Minn- so - ta" ! Le reste de leur équipe et de leurs partisans les imitent même après la partie, le soir, dans les rues de la ville. On raconte que les résidents de la place n'avaient guère apprécié ces cris qui troublaient leur tranquilité. Plusieurs fenêtres de maison s'ouvrirent et des protestations retentirent bientôt, pour intimer aux fauteurs de troubles de fermer leur gueule et d'aller se coucher ! Qui aurait pu savoir alors que ce nouveau cri de ralliement serait toujours à la mode en 2009 à l'Université du Minnesota ? C'est pourtant bien le cas...

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