LES RAVENS DE BALTIMORE ONT UNE ÉQUIPE PLUS LOURDE QUE CELLE DES BILLS DE BUFFALO. CE QUI FERA PENCHER LA BALANCE EN LEUR FAVEUR EN RONDE DIVISIONNELLE DE LA CONFÉRENCE AMÉRICAINE DIMANCHE SOIR.
Match entre deux titans de la Conférence Américaine dimanche soir à Buffalo, alors que les Bills (14-4) accueilleront les Ravens de Baltimore (13-5) par un froid glacial et peut-être un temps neigeux. Il s'agit de deux équipes ayant des aspirations légitimes au prochain Super Bowl, le 9 février, en Nouvelle Orléans. Il s'agira d'une rencontre entre les deux plus sérieux candidats au titre de joueur par excellence de l'année (MVP) dans la Ligue Nationale de Football, soit les quarts arrières Josh Allen (Bills) et Lamar Jackson (Ravens).
Au début de la semaine, les paris favorisaient les Bills par 1½ point, mais maintenant, ils ont été inversés par la même marge en faveur des Ravens.
Je suis d'accord avec ce changement. Certes, cet affrontement entre deux puissances de la NFL sera plus serré que celui de la semaine 4 quand les Ravens ont infligé aux Bills leur pire défaite des dernières années en les martyrisant 35 à 10. Les Bills avaient quelques absents en défensive (Matt Milano ⇾ photo ci-dessous, Terrel Bernard, Taron Johnson), mais ça n'excuse pas entièrement leur écroulement lors de cette catastrophe du 29 septembre dernier (427 verges de gains, dont 271 au sol, pour les Ravens).
À cette occasion, à Baltimore, les Ravens ont dominé leurs adversaires physiquement. Ça s'explique surtout par les confrontations dans les tranchées, où les Ravens ont nettement l'avantage du poids. À l'intérieur de la ligne défensive de Baltimore, il n'est pas facile de déplacer des poids lourds comme Nnamdi Madubuike (305 lbs), Travis Jones (338 lbs) et Michael Pierce (355 lbs). En face d'eux, le garde O'Cyrus Torrence, et ses coéquipiers de la ligne à l'attaque des Bills, ne font pas le poids.
Ça explique aussi pourquoi les Ravens sont no 1 dans la NFL contre la course, en ne concédant qu'une faible moyenne de 80,1 verges au sol, par match. On ne peut tout simplement pas courir contre les mastodontes de la première ligne de défense de Baltimore.
S'ils espèrent gagner dimanche soir, les Bills devront plutôt regarder du côté de la tertiaire des Ravens. La défense anti-aérienne de Baltimore s'est solidifiée récemment, mais elle a tout de même été la 2e pire de la NFL en 2024-25 (244,1 verges accordées en moyenne par rencontre). Elle a empêché l'ensemble de la brigade défensive d'afficher un meilleur bilan, mais au cours des huit dernières parties, celle-ci n'a permis qu'une faible moyenne de 15,4 points par joute.
En somme, elle ne souffre pas de la comparaison avec l'unité défensive des Bills de Buffalo. Cette saison, les deux défenses ont alloué à peu près le même nombre de points par match (21). Mais celle des Bills a provoqué beaucoup plus de revirements (32, deuxième plus grand total dans la NFL), contre seulement 17 pour les Ravens. Gagner la bataille des revirements est une des clés de la victoire pour Buffalo, dimanche.
Par contre, les Ravens ont plus excellé que leurs prochains adversaires au chapitre des sacs du quart avec 54 réussites contre 39.
Si Baltimore a une meilleure attaque au sol (187,6 verges de gains en moyenne par match), c'est bien sûr à cause du demi offensif, le bulldozer Derrick Henry (photo ci-dessus ⇾ 325 courses pour 1 921 verges, 5,91 verges par portée, et 16 touchés) et du char d'assaut Lamar Jackson (915 verges de gains au sol, moyenne de 6,58 verges par course, + 4 touchés). Même l'autre porteur de ballon, Justice Hill, a pu gagner 4,85 verges, en moyenne, chaque fois qu'il transportait le ballon.
Ce sont de bons coureurs, mais si ils ont eu tant de succès, c'est aussi parce que leur lourde ligne à l'attaque était capable de leur ouvrir des brèches dans les lignes de défense ennemies. D'abord, le joueur de centre Tyler Linderbaum (305 lbs) est le 3e meilleur bloqueur pour les jeux au sol dans la NFL, et il a été élu pour le Pro Bowl; le garde à gauche Patrik Mekari n'est pas une échalotte, à 305 lbs; mais le champion poids lourd incontesté est le garde à droite Daniel Faalele (photo ci-dessus) qui écrase la balance avec ses 388 livres. Bonne chance aux défenseurs qui s'opposent à eux, et à Henry (6'2" pour 247 livres de muscles).
Dimanche, le plan de match des Ravens sera donc assez simple, comme celui qui a été victorieux le 29 septembre : utiliser à outrance les jeux de course, comme un rouleau compresseur, pour dominer la rencontre physiquement, et contrôler le temps de possession du ballon.
Et si leur meilleur receveur de passes Zay Flowers n'est pas encore disponible (blessé à un genou), les Ravens pourront s'en remettre au système de deux ailiers rapprochés (Mark Andrews ⇾ photo ci-dessous, et Isaiah Likely), non seulement pour bloquer encore mieux sur les jeux au sol, mais pour capter de courtes passes au milieu du terrain. Cette zone sera ouverte si les Bills font des blitz, ou qu'ils massent un grand nombre de joueurs sur la ligne de mêlée, pour arrêter les courses de Henry et de Jackson.
C'est d'ailleurs une cause de confusion et de gros maux de tête pour les défenseurs opposés à ces deux joueurs : avec le jeu d'option on ne sait jamais lequel va avoir le ballon pour ensuite enfoncer les lignes de défense.
Les espoirs des Bills, et de leurs farouches partisans, reposent donc sur les épaules du quart Josh Allen. Il a été tenu en respect le 29 septembre quand son club a été écrasé par les Ravens. Dimanche, il doit se surpasser, non seulement avec son talent pour courir et convertir des 3e essais, mais il doit exploiter la tertiaire de Baltimore, qui est susceptible de se faire brûler parfois sur les longues passes (bombes).
Khalil Shakir et la recrue Keon Coleman ont été ses cibles de prédilection pour ce genre de stratégie. Mais le receveur qui pourrait faire la différence dans ce domaine est Amari Cooper. Il a été décevant depuis son acquisition par les Bills, à la mi-saison. S'il pouvait enfin se réveiller, les chances de victoire de Buffalo seraient améliorées.