lundi 9 septembre 2024



SAISON  2024-25  DES  49ERS  DE  SAN FRANCISCO  :  TOUJOURS  APPAREILLÉS  POUR  GAGNER  LE  SUPER  BOWL...


Nous voilà enfin rendu au bout de la route, à San Francisco.  Après avoir analysé tous les clubs de la Ligue Nationale de Football en quelques jours seulement, il est temps de reprendre notre souffle, en terminant notre immense tâche par un examen des 49ers, décevants perdants du dernier Super Bowl.

Au cours des cinq plus récentes années, les Niners ont cogné à la porte des grands honneurs de la NFL.  Un signe de la force de leur organisation, dirigée par le gérant général John Lynch et de leur entraîneur chef Kyle Shanahan.

Durant cette demi décennie remplie de succès, les 49ers ont participé à quatre matchs de finale de la Conférence Nationale, en gagnant deux, avant de s'incliner les deux fois contre les Chiefs de Kansas City de Patrick Mahomes.



La défaite de février dernier à la grand messe du football américain, a été particulièrement dure à avaler pour San Francisco.  Elle est survenue en prolongation, dans un match très serré, où quelques détails infimes ont fait la différence entre la victoire et l'échec.  Bref, les Niners avaient peut-être la meilleure équipe mais...par Patrick Mahomes !

Tout est maintenant à recommencer, mais trois fois seulement dans l'histoire des Super Bowls, un club qui a perdu ce match ultime est revenu pour le gagner, la saison suivante.  De telles occasions sont donc plutôt rares.

Durant la saison morte, les 49ers (14-6 en 2023-24) se sont donné une chance de réussir ce tour de force en retenant presque tous leurs joueurs étoiles.  Ceux qui ont tant fait leurs succès au cours des dernières campagnes.  Seul le joueur de ligne défensive Arik Armstead a quitté l'équipe après avoir refusé une coupure salariale.  Il joue maintenant pour les Jaguars de Jacksonville.



Les 49ers n'ont pas tardé à combler cette perte en embauchant Leonard Floyd (des Bills / photo ci-dessus), et en obtenant Maliek Collins, dans un échange avec les Texans de Houston.  Floyd est l'un des trois seuls chasseurs de quarts de la NFL, à pouvoir revendiquer au moins neuf sacks, à chacune des trois dernières campagnes.  Il fallait remplacer également le décevant Chase Young parti en Nouvelle Orléans, avec les Saints.

Ce genre de défection (de Armstead), est peut-être un signe avant-coureur de ce qui attend les Niners à partir de l'an prochain.  Quelques-uns de leurs meilleurs porte couleurs seront éligibles à devenir agents libres.  Et ça sera également le cas l'année suivante, en 2026.

La direction du club ne pourra pas tous les retenir, plafond salarial oblige.  Depuis deux ans, le trésorier de l'équipe est bien chanceux.  Il n'a qu'à débourser la ridicule somme d'à peine un million de dollars et des poussières au quart arrière de la formation Brock Purdy (photo ci-dessous).



Son contrat à super rabais, signé alors que Purdy était un inconnu sélectionné au tout dernier rang (262e) du repêchage de 2022, est encore valable pour deux saisons pour un total de 2,1 millions de $$$.  Purdy sera éligible à une prolongation de contrat l'année prochaine, et si les 49ers veulent le garder, ça va leur coûter très cher (on parle de 50 millions par année).

C'est donc dire qu'avec l'explosion de leur masse salarial s'en vient dès l'an prochain.  Bien sûr, les dirigeants de l'équipe ont déjà prévu de remplacer certaines des vedettes qu'ils ne pourront plus se payer.  Que ce soit par des échanges, l'embauche de joueurs autonomes moins coûteux, ou par les repêchages, il y aura des moyens de conserver un alignement compétitif.

Mais peut-être pas une formation capable d'accéder au Super Bowl.  Alors, il faut gagner le prochain, sans tarder...  Il serait grand temps.  San Francisco ne l'a pas remporté depuis 30 ans (1994-95).



Bien que les Lions de Détroit soient favoris par certains experts pour se rendre au prochain Super Bowl comme représentants de l'Association Nationale, les 49ers ne donneront pas leur place comme ça.  Leur attaque est aussi bonne, sinon meilleure que celle des Lions, et leur défensive est aussi une coche au-dessus de leurs concurrents du Michigan.

San Francisco compte une douzaine de joueurs tout étoiles, abonnés permanents au Pro Bowl.  Ils seront durs à supplanter, et ils ont en plus l'expérience des grands matchs de championnat.

Avec des joueurs supérieurs comme le demi offensif Christian McCaffrey (joueur offensif de l'année dans la NFL, la saison dernière, avec l'impressionnant total de 2 023 verges de gains et 21 touchés); avec un trio de receveurs dangereux comme Deebo Samuel, Brandon Aiyuk et George Kittle, les 49ers ont une machine de guerre capable de répondre à tous les défis.



L'an passé, les 49ers ont été la première équipe de l'histoire de la NFL à aligner quatre joueurs (McCaffrey, / photo ci-dessus / Aiyuk, Samuel et Kittle) avec, à leur compte, au moins 1 000 verges de gains chacun, dans la même saison.

Plusieurs observateurs lèvent le nez sur le quart Brock Purdy en disant qu'il n'est bon que parce qu'il est entouré de super stars.  Il n'en reste pas moins que Purdy est diablement efficace.  Son coefficient d'efficacité de 113 a été de loin le meilleur des QBs de la NFL l'an passé.  En fait, il a été le 14e meilleur de tous les temps, dans l'histoire du circuit Goodell.

Purdy a même établi un record de franchise pour les gains aériens avec 4 280, avec 31 passes de touché en prime.  Pourtant, on se souvient que les 49ers ont eu de grands quarts arrières par le passé.  Des gars comme Steve Young et Joe Montana (photo ci-dessous).  Il est vrai qu'en leur temps, le calendrier saisonnier comptait moins de matchs.


Collectivement, l'offensive de San Francisco a fini 2e de la NFL pour les verges gagnées, et 3e pour les points marqués.  Mais si on fouille dans les détails, Purdy et ses excellents receveurs ont produit la meilleure moyenne de gains par passe (8,4 verges) et l'offensive est celle qui a gagné le plus de verges par jeu (6,6 verges).

L'attaque au sol a également bien fait, produisant en moyenne 140,5 verges de gains par match, au 3e rang de la NFL.  La ligne à l'attaque a fait du bon boulot en n'accordant que 34 sacks aux adversaires (6e plus bas total dans la ligue).  Ces statistiques ont certainement un lien avec le coach Kyle Shanahan, renommé pour être un génie de l'attaque.

Cet été, l'ailier espacé Brandon Aiyuk a exigé d'être échangé, parce que la direction de l'équipe ne voulait pas augmenter son salaire.  Le litige a perduré avant que les patrons du club consentent à le surpayer (120 millions de $ sur quatre ans), - du moins c'est ce que pensent plusieurs observateurs-.



Cette dispute salariale était possiblement dans les pensées des recruteurs des 49ers, car ils ont sélectionné le receveur éloigné Ricky Pearsall, en première ronde.  Au cas où Aiyuk (photo ci-dessous) soit effectivement échangé, ou qu'il continue sa grève.

Pearsall (photo ci-dessus) ne sera pas disponible avant au moins les quatre premières parties du calendrier, car il a reçu une balle du côté droit de la poitrine quand un jeune de 17 ans a tenté un vol dans un magasin de San Francisco, où la recrue des 49ers faisait ses emplettes.

Le personnel de l'hôpital, où Pearsall a été soigné, a dit que seuls 2 % des victimes de telles blessures, réussissent à survivre.  Le nouveau receveur des Niners est presqu'un miraculé.  Peut-être parce que la balle est entrée dans sa poitrine deux pouces en dessous d'un tatouage de type religieux.
    


Est-ce que la grève de Aiyuk (et celle du joueur de ligne offensif Trent Williams) pendant le camp d'entraînement auront des conséquences négatives sur leur rendement en début de saison ?  Ce n'est pas rare pour certains joueurs qui ont vécu cette expérience.  Parlez-en à Nick Bosa, l'as de la défense du club.  Sa grève de l'an passé a affecté ses performances, en 2023-24.  

Et avec le fait que son coéquipier Javon Hargrave a joué blessé, à partir de la mi-novembre, cette baisse de régime de la part de Bosa explique pourquoi la défensive n'a pas été la meilleure de la Ligue, comme les 49ers y étaient habitués, les années précédentes.

Pourtant, malgré une performance pas si mauvaise, avec une 3e place de la NFL pour le nombre de points alloués et le 8e rang pour les verges concédées, les 49ers ont congédié leur coordonnateur défensif Steve Wilks.  Ils l'ont remplacé par Nick Sorensen.  On n'entend pas à rire à San Francisco !  C'est l'excellence ou rien !



Bosa (photo ci-dessus) et Hargrave devraient donc être meilleurs cette saison.  Les 49ers espèrent que leur super demi de sûreté Talanoa Hufanga (All-Pro) ne tardera pas trop à revenir au jeu après avoir subi une grave blessure au genou en novembre dernier.

Idem pour Dre Greenlaw qui, très bizarrement, s'est tordu le tendon d'Achille, simplement en courant pour revenir sur le terrain, après une pause, lors du match du Super Bowl.  Par mesure préventive, les 49ers ont engagé le secondeur De'Vondre Campbell (ex-Packers) en attendant le retour au jeu de Greenlaw.

La défensive compte aussi deux autres joueurs tout étoile : le secondeur Fred Warner et le demi de coin Charvarius Ward.

En somme, il n'y a pas vraiment de faiblesse dans l'alignement du coach Shanahan.  Sauf peut-être les quart arrière substitut Joshua Dobbs, qui remplace Sam Darnold, maintenant avec les Vikings du Minnesota.



Unités Spéciales

Des faiblesses il n'y en pas non plus dans les unités spéciales.  Le botteur de précision Jake Moody (photo ci-dessus) est devenu l'an passé un des trois botteurs dans l'histoire de la franchise à réussir plusieurs placements de 55 verges et +.  Il a aussi réussi 60 convertis d'affilée.  C'est la plus longue série depuis que les convertis se font sur une distance de 33 verges (saison 2015).

Il en a cependant raté un au Super Bowl, au 4e quart, ce qui a pesé lourd dans la balance, car le match s'est rendu en surtemps, à cause d'un pointage égal à la fin du temps régulier.   

Moody avait précédemment établi un record du Super Bowl en bottant deux placements de 50 verges et plus.

Mitch Wishnowsky s'occupe avec compétence des bottés de dégagements.

Avant son accident, les 49ers avaient pensé à Pearsall pour les retours de bottés, mais ils ont dû changer d'avis.  Les luttes au camp d'entraînement les ont amenés à choisir plutôt la recrue Jacob Cowing pour les retour de bottés de dégagements, et Ronnie Bell, pour les retours de bottés d'envoi.



Conclusion

Après s'être approché souvent du trophée Lombardi, sans pouvoir s'en emparer, au cours des dernières années, les 49ers de San Francisco n'ont pas renoncé à réaliser leur rêve.  Ils comptent sur le même excellent groupe de joueurs étoiles pour parvenir enfin au sommet de la montagne de la planète NFL.

Mais pour y arriver, il faudra que leurs unités offensive et défensive jouent bien ensemble.  Car au cours des dernières séries éliminatoires, des cinq plus récentes campagnes, une des deux brigades devaient racheter les déboires de l'autre, pour sauver des matchs, au cours desquels on avait gaspillé de bonnes avances au pointage, ou qu'on avait dû revenir de l'arrière après avoir creusé un gros déficit.

À jouer ainsi avec le feu, on finit par se brûler, comme c'est arrivé au dernier Super Bowl.  Les clubs champions ne manquent pas souvent d'opportunisme...  Ils minimisent les gaffes ou les erreurs coûteuses tout en franchissant les obstacles majeurs...


















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dimanche 8 septembre 2024



SAISON  2024-25  DES  RAMS  DE  LOS ANGELES : L'OFFENSIVE  EST  FORTE  MAIS  LA  DÉFENSIVE  DEVRA  SURVIVRE  À  LA  RETRAITE  D'AARON  DONALD...


Troisième station de notre périple dans l'Ouest de la Conférence Nationale : Los Angeles Rams.

L'entraîneur chef Sean McVay et ses adjoints ont travaillé fort cet été pour tenter de remédier aux faiblesses de leur alignement.  La tâche était particulièrement lourde du côté défensif de leur formation, même si cette unité a mieux fait que prévu en 2023-24 (19e de la NFL pour les points accordés, alors qu'il était prévu qu'elle serait bien pire à ce chapitre).  

Mais après la perte de Aaron Donald, parti à la retraite en mars dernier, il fallait réagir, et préparer le futur, sans lui.  On ne remplace pas facilement un as qui est considéré comme le plus grand joueur défensif de l'histoire de la NFL.

Certes, il avait ralenti la saison dernière, mais les joueurs adverses devaient encore s'y mettre à deux ou trois pour le neutraliser, ce qui permettait aux coéquipiers de Donald de se libérer plus facilement, et d'être plus efficaces.  Un de ceux-ci, Kobie Turner semble vouloir suivre ses traces.  Il a réussi neuf sacks en s'affirmant à son poste de plaqueur défensif, la saison dernière.  Il est venu près d'être élu recrue défensive de l'année dans la NFL.



Je pense que McVay a fait du bon boulot, en passant par le repêchage, et le marché des agents libres, afin de trouver de bonnes solutions aux problèmes défensifs de l'équipe.  D'abord, il a promu Chris Shula (le petit-fils du légendaire Don Shula), au poste de coordonnateur de la défense, après que le titulaire de l'an passé, Raheem Morris, soit devenu le coach en chef des Falcons d'Atlanta.

Au repêchage, les Rams ont priorisé la première ligne du front défensif, en sélectionnant d'excellentes recrues : Jared Verse (1ère ronde), et Braden Fiske (2e ronde).  Ils ont développé une bonne chimie en jouant ensemble au collégial, avec la Floride.

Puis les Rams sont allés chercher de bons vétérans chez les agents libres : les demis de coin Darious Williams (photo ci-dessous), et Tre'Davious White, ainsi que le demi de sûreté Kamren Curl.  Williams et Curl sont vraiment de bonnes prises, qui répondent à des besoins urgents.  Il fallait remplacer le demi de coin Ahkello Whiterspoon (agent libre), et le demi de sûreté Jordan Fuller, -maintenant avec les Panthers-, qui servait de capitaine en défensive, la saison passée.



Il reste encore de la grosse ouvrage pour compléter la reconstruction de cette brigade défensive.  La grande faiblesse se situant chez les secondeurs de ligne.

En ce qui concerne l'offensive, là aussi, des améliorations s'imposaient.  Surtout à la hauteur de la ligne à l'attaque.  D'où l'embauche de l'agent libre Jonah Jackson (ex-Lions), qui agira comme joueur de centre.

Puisque l'ailier rapproché Tyler Higbee manquera au moins les quatre premières semaines du calendrier (ligaments du genou), les Rams ont engagé Colby Parkinson (ex-Seahawks) par mesure de sécurité.  Il est probable que Sean McVay ira par comité pour remplir ce poste.  Davis Allen et Hunter Long étant appelés à collaborer sporadiquement avec Parkinson.

Jimmy Garoppolo (ex-Raiders et ex-49ers), remplacera Carson Wentz (rendu à K.C.) comme QB suppléant.  Mais Garoppolo ratera les deux premiers matchs de la saison, puisqu'il est suspendu pour usage de substances illégales (favorisant la performance).  Stetson Bennett prendra sa place, en attendant.



Kyren Williams (photo ci-dessus) sera de nouveau le porteur de ballon principal, après avoir été une révélation inespérée l'an dernier (1 144 verges au sol, douze touchés, en seulement douze parties jouées), mais avec son physique modeste et vulnérable (souvent blessé), McVay veut diminuer sa charge de travail, jugée trop lourde.

La sélection du demi offensif Blake Corum, en 3e ronde, a été pensée en ce sens.  Le vétéran porteur de ballon Royce Freeman n'est plus membre de l'équipe, il s'aligne avec les Cowboys de Dallas.

La plus grande force du club de McVay sera certes la combinaison du quart arrière Matthew Stafford avec ses redoutables receveurs Cooper Kupp et Puka Nacua.  Stafford a 36 ans, mais à son âge avancé, il a disputé une de ses meilleures saisons, en 2023-24.



Le danger avec lui, c'est qu'il est vulnérable aux blessures.  Mais il se dit requinqué par le talent des jeunes joueurs autour de lui.  Ça l'inspire et le motive à continuer sa longue carrière, avec enthousiasme !  Stafford (photo ci-dessus), a été particulièrement efficace en deuxième demie de campagne, l'an passé.  Il a d'ailleurs mérité une place au Pro Bowl.

Kupp, quant à lui, a été durement éprouvé par les blessures depuis son extraordinaire saison de 2021 (MVP dans la victoire des Rams au Super Bowl).  Revenu progressivement au jeu, à partir du 6e match, la saison dernière, Kupp devrait être en meilleure forme, après le repos de l'entre saison.  Il a moins de pression sur les épaules grâce à l'émergence spectaculaire de Nacua, à sa campagne recrue, l'an passé.

Le numéro 17 des Rams a peut-être été le meilleur receveur de tous les temps, pour un lointain choix de 5e ronde (177e) au repêchage.  Comme recrue, il a établi des records pour les réceptions de passes (105), les verges gagnées (1 486) , et un match des séries éliminatoires (181 verges de gains contre les Lions de Détroit).



Je l'avais découvert en matchs pré saison l'an passé.  Il m'avait vraiment impressionné.

J'ai été impressionné aussi (pas autant quand même), par un autre receveur recrue des Rams, cet été, au camp d'entraînement.  Il s'agit de Jordan Whittington (photo ci-dessus), peut-être une autre étonnante trouvaille, en 6e ronde du dernier repêchage.  Je crois qu'il a plus de talent que Ben Skowronek et Van Jefferson, que les Rams ont laissé filer chez les Steelers de Pittsburgh, cet été.

Whittington pourrait éventuellement supplanter Demarcus Robinson comme ailier espacé no 3.

La ligne à l'attaque a progressé l'an dernier avec la surprenante tenue de la recrue Steve Avila, un choix de seconde ronde.  Il est polyvalent car il peut jouer au centre ou comme garde.  Très utile en cas de blessures aux joueurs de ligne.

Unités Spéciales

Depuis que Matt Gay a quitté l'an passé (avec les Colts), les Rams ont cherché sans succès à le remplacer, comme botteur de précision.  Ils croient avoir trouvé un bon candidat ce printemps, en sélectionnant Joshua Karty (photo ci-dessous), en 6e ronde du repêchage.  On ne sait pas s'il est bon pour les placements de longue distance, mais on sait qu'il est très fiable pour les bottés de 40 verges et moins.



Satisfait de son année recrue l'an dernier, les Rams ramènent Ethan Evans pour les bottés de dégagements.

J'ai été surpris d'entendre Sean McVay dire récemment qu'il voulait donner les retours de bottés au demi offensif Kyren Williams.  Je croyais que le coach des Rams voulait plutôt diminuer sa charge de travail, pour qu'il évite la fatigue et les blessures...  Bizarre...  Son second, comme porteur de ballon, la recrue Blake Corum, est pressenti pour recevoir les bottés d'envoi.

Conclusion

La saison passée, les Rams de Los Angeles sont revenus d'une affreuse fiche de 5-12 en 2022-23, pour surprendre en l'améliorant à 10-7.  Tout un retournement !  Dire que Sean McVay avait songé à démissionner avant cette année rebond...

En 2024-25, la clé du succès pour les Rams sera les performances et la santé du vieillissant QB Matthew Stafford.  Un déclin, et de vilaines blessures ne sont pas rares à cet âge (36 ans).



En défensive, les nouveaux joueurs, y compris les recrues Fiske et Verse, devront s'affirmer rapidement, pour que le "bateau" de la défense évite les avaries, et coule.  Cela suffirait à saborder la saison des Rams, et à leur faire rater les séries éliminatoires.

Le calendrier n'est pas du gâteau, avec en plus une grande compétition de la part des rivaux de leur division.  L'équipe de McVay a été bénie l'an passé en étant une des équipes les moins affectées par les blessures.  Une telle chance se répète rarement deux années d'affilée...  Alors attention !

















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SAISON 2024-25 DES SEAHAWKS DE SEATTLE : MIKE MacDONALD POURRAIT AMÉLIORER LA DÉFENSIVE ET MENER SON CLUB VERS LES SOMMETS.


Nous remontons la côte ouest américaine pour atteindre Seattle, la cité des émeraudes, là où les Seahawks entament une nouvelle saison avec confiance, sous la direction de leur nouvel entraîneur en chef Mike MacDonald.

 
Pour la première fois depuis 2009, les Hawks auront un nouveau coach à la tête de l'équipe.  L'ère du passionné mâcheur de gomme, Pete Carroll (72 ans) est terminée.  Mike MacDonald, qui a la moitié de l'âge de Carroll, prend donc la relève, à titre d'entraîneur en chef.  Une première pour lui, dans ces fonctions.

C'est un choix judicieux puisque c'est un gourou de la défensive, la grande faiblesse des Seahawks l'an dernier.  MacDonald a fait un travail admirable comme coordonnateur de la meilleure défensive de la NFL, au cours des deux dernières saisons : celle des Ravens de Baltimore.



S'il parvient à implanter ses schémas de jeux pas mal compliqués à Seattle, avec l'aide de son coordonnateur défensif Aden Durde, les Hawks seront plus difficiles à battre, et ils peuvent aspirer à une place en séries éliminatoires cette année.

Ils l'ont ratée de très peu en 2023-24 (fiche de 9-8), quand ils ont perdu leur dernier match de la saison, contre les Steelers de Pittsburgh.  Ce qui a possiblement coûté son emploi à Pete Carroll.

Évidemment, MacDonald n'a pas le même personnel défensif qu'à Baltimore.  La brigade dont il hérite a fini 30e de la NFL pour les verges totales accordées (6 313), et 31e pour les verges allouées au sol (2 352).  Cette unité défensive s'est fait marquer trop de points (402, 25e position de la Ligue).



Sans tout révolutionner en un éclair, MacDonald a déjà commencé le redressement, de ce côté du ballon.  Il fallait d'abord combler la perte des secondeurs de ligne Bobby Wagner et Jordyn Brooks, partis via le marché des agents libres.

Jerome Baker (ex-Dolphins), et Tyrel Dodson (ex-Bills, photo ci-dessus), s'amènent donc avec Seattle.  Disons que l'on bouche deux trous, et que ce n'est pas avec eux que la situation pénible de la défensive va s'améliorer.  Wagner ne rajeunit pas, mais c'est encore une machine à plaquer.  Il va manquer à ses anciens coéquipiers.

Même scénario chez les demis de sûreté, il a fallu remplacer Quandre Diggs et Jamal Adams, partis tous les deux chez les Titans du Tennessee.  À leur place, Rayshawn Jenkins (ex-Jaguars), et K'Von Wallace (ex-Titans), vont faire de leur mieux.  Jenkins sera un partant, mais Wallace n'a pas pu déloger l'excellent Julian Love, de l'autre poste de safety.



Sur la première ligne de défense, Jonathan Hankins (ex-Cowboys) va tenter de combler la perte de Mario Edwards (maintenant un Texans).  Mais à l'intérieur de cette ligne, c'est Leonard Williams (photo ci-dessus), et Jarran Reed, qui occupent les places principales.

La tertiaire ne compte qu'un as, le demi de coin Devon Witherspoon, un des meilleurs à sa position, dans la NFL.

Le portrait de l'offensive est plus clair.  Les mêmes éléments principaux seront encore à leur poste, sauf en ce qui concerne la ligne à l'attaque, où trois des partants de l'an passé ne sont plus avec l'équipe.  La perte du garde Damien Lewis (Caroline), en particulier, ne sera pas sans conséquence. 

C'est d'ailleurs un problème sérieux, qui perdure depuis longtemps à Seattle.  Plusieurs blessures ont affaibli les membres de cette unité en 2023-24, ce qui explique possiblement la baisse du rendement du quart arrière Gino Smith.



On aura donc un nouveau joueur de centre en Conner Williams (ex-Dolphins), un nouveau garde à gauche, Laken Tomlinson (ex-Jets), et un nouveau plaqueur à droite, George Fant (photo ci-dessus), qui revient avec les Hawks après des séjours à Houston et à New York (Jets).

C'est vraiment cette unité assez faible qui pourrait handicaper l'attaque des Seahawks qui, autrement, est forte avec un trio d'ailiers éloignés de qualité, formé de DK Metcalf, Tyler Lockett et Jackson Smith-Njigba.

Durant le camp d'entraînement, l'ailier rapproché Noah Fant s'est attiré les éloges de son nouveau coordonnateur à l'attaque Ryan Grubb.  Fant a sensiblement amélioré ses gains aériens par passe, en les portant à 12,9 verges, la saison dernière.  À noter que Will Dissly a quitté l'équipe, il joue maintenant avec les Chargers de Los Angeles.



Grubb (photo ci-dessus) en sera à sa première expérience dans la NFL, comme coordonnateur offensif.  Il a l'intention de mettre davantage l'accent sur les jeux de "play action", plus d'implication des demis offensifs sur les jeux de passes, et plus de passes rapides (rythme).

Il faudra que Grubb s'arrange pour que son unité offensive soit bien meilleure en zone rouge (26e de la NFL), et à la porte des buts (dix verges et moins).  Ce fut un gros problème lors de la plus récente campagne.  


Au champ arrière, Kenneth Walker III et Zach Charbonnet ont du talent, mais ils ne produisent pas à la hauteur des attentes.  Leur moyenne de verges par course pourrait être supérieure à 4,1 et 4,3.  La faute de cette production plutôt décevante (1 580 verges au sol, 28e de la NFL) peut probablement être imputée à la médiocre ligne à l'attaque.



Unités Spéciales

Le botteur de précision Jason Myers (no 5, photo ci-dessus) a réussi 35 placements l'an dernier, le 2e plus grand nombre dans la Ligue Nationale.  Avec sa moyenne de 50 verges par botté, le botteur de dégagements Michael Dickson s'est classé au 6e rang, parmi les meilleurs à sa position, dans la grande ligue.

La recrue Dee Williams retournera les bottés de dégagements, et Laviska Shenault Jr, les bottés d'envoi.

Conclusion

Les succès des Seahawks de Seattle en 2024-25 passeront par ceux du quart arrière Geno Smith.  Celui-ci excelle pour échapper à la pression des défensives ennemies.  Il aura bien besoin de ce talent, étant donné la faiblesse de sa ligne à l'attaque.

Si Smith pouvait revenir à ses prouesses de la saison 2022-23, l'offensive des siens ne s'en porterait que mieux.  Mais c'est l'inconnu à ce sujet.  Chose certaine, cependant, si Smith joue mal, il cèdera sa place au nouveau quart suppléant Sam Howell (ex-Commanders).



La mauvaise tenue de la défensive a empêché les Seahawks de participer aux séries éliminatoires, la saison passée.  La grande expertise défensive du nouveau coach Mike MacDonald, pourrait aider à améliorer cette unité, qui a un grand besoin d'aide.  Jusqu'à quel point fera-t-elle des progrès en apprenant le système défensif compliqué de MacDonald ?  Ce sera à surveiller.

Les preneurs aux livres et les experts analystes ne sont pas très optimistes envers les Seahawks, cette saison.  Ils les voient avec une victoire de moins que l'an passé.  C'est vrai que leur calendrier n'est pas facile et qu'il est possible que leurs jeunes joueurs aient du mal à s'adapter aux nouveaux instructeurs de l'équipe.  C'est difficile de prédire le sort de ce club dans l'immédiat...









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samedi 7 septembre 2024


SAISON  2024-25  DES  CARDINALS  DE  L'ARIZONA  :  UN  CLUB  PLUS  EXCITANT  QUE  L'AN  DERNIER,  MAIS  PAS  FORCÉMENT  BIEN  MEILLEUR...


Nous demeurons dans l'Ouest du continent nord-américain, mais, cette fois-ci, dans la Conférence Nationale, avec les Cardinals de l'Arizona.


Après deux saisons de quatre victoires, treize défaites (8-26), les Cards de l'Arizona sont passés à la vitesse grand "V" vers la reconstruction, ce printemps.  D'abord en sélectionnant pas moins de douze joueurs au repêchage, dont sept parmi les cent premiers choix.  Et ils ont été également actifs sur le marché des agents libres.


Il y avait beaucoup de travail à faire, en particulier du bord de la défensive.  Celle-ci ayant fini presque dernière, ou carrément à la queue, dans tous les départements statistiques, l'an passé.  Rares sont les bonnes valeurs de ce côté-là du ballon, sauf en ce qui concerne les demis de sûreté.  Budda Baker et Jalen Thompson font partie de la crème de la NFL à leur position.


Mais ailleurs dans l'alignement défensif, il n'y a que Justin Jones, sur la première ligne; Kyzir White sur la deuxième; et le demi de coin Sean Murphy-Bunting, qui peuvent tirer leur épingle du jeu.  Plusieurs recrues devront occuper des postes pour lesquels ils ne sont pas encore prêts.  Nécessité oblige, faute de qualité, et de profondeur.  Et si, comme la saison passée, les blessures devaient frapper en masse les quelques défendeurs valables, ce serait de nouveau la catastrophe...




La situation de l'offensive semble plus prometteuse en 2024-25.  D'abord, le quart arrière Kyler Murray (photo ci-dessus), est enfin pleinement remis de sa blessure au genou, après avoir raté la première moitié de la saison dernière.  N'ayant pas bénéficié d'un camp d'entraînement, l'été passé, il a mis du temps à retrouver la forme, mais on a senti qu'il l'avait fait, au cours des trois derniers matchs.


En plus d'être un assez bon passeur, Murray est un excellent coureur, mais pour qu'il évite de se faire trop frapper, et de se blesser, -comme c'est trop souvent le cas-, l'entraîneur en chef Jonathan Gannon songe à limiter ses sorties de la pochette protectrice, pour prendre le large...


S'il y a plus d'enthousiasme à l'endroit de l'attaque des Cards, c'est qu'ils ont repêché en première ronde (4e au total), ce qui sera probablement une future star, en la personne de l'ailier espacé Marvin Harrison Jr.  Oui, oui, le fils de Marvin Harrison Sr, qui est membre du Temple de la Renommée.  On pense qu'il succèdera aux receveurs de la trempe de Larry Fitzgerald et de DeAndre Hopkins, qui ont joué pour l'Arizona.




Avec Harrison, Kyler Murray aura enfin un ailier éloigné capable de faire des coups de circuit !  L'an passé, Marquise "Hollywood" Brown, et Rondale Moore ont échoué dans ce rôle de "lièvre".  Ils ne sont plus avec l'équipe.  Les Cardinals espèrent que Michael Wilson et Greg Dortch (photo ci-dessus), feront mieux, à leur place, comme receveurs no 2 et no 3.


La rare bonne nouvelle de la saison dernière a été l'éclosion spectaculaire de l'ailier rapproché Trey McBride.  Le choix de 2e ronde, au repêchage de 2022, a ébloui la galerie avec 81 attrapés, pour 825 verges, et trois touchés.  Et ce, avec de mauvais quarts arrières en première moitié de campagne.  À son retour au jeu, Kyler Murray a tout de suite développé une bonne relation avec lui.


Grâce au brio du jeune receveur, les Cardinals ont eu le luxe de libérer le vétéran ailier rapproché Zach Ertz.


L'attaque au sol ne sera pas en reste la saison prochaine.  Malgré sa vulnérabilité aux blessures, le demi offensif James Conner représente un danger pour les défenses ennemies.  La saison passée, il a franchi les 1 000 verges, pour la première fois de sa carrière, même s'il n'a joué que 13 rencontres.  La recrue Trey Benson (3e ronde) le secondera au champ arrière.  Très "massif" à 6'1" et 223 livres, Benson (no 33, photo ci-dessous), est à la fois très physique et élusif aux plaqués.



L'attaque terrestre a très bien fonctionné en 2023-24, en prenant le 4e rang de la NFL avec 139,1 verges par match, et 17 touchés.


La ligne à l'attaque a été mauvaise en protection de passes lors de la dernière campagne.  Les Cardinals ont tenté de l'améliorer en embauchant l'agent libre Jonah Williams (plaqueur du côté droit), et en repêchant Christian Jones, en 5e ronde.  Mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour rendre cette unité respectable.


Unités Spéciales


Le botteur de précision Matt Prater (photo ci-dessous) est de retour pour une 18e saison.  À bientôt 40 ans, le vétéran a encore "ça" dans la jambe.  La saison dernière il a réussi neuf placements de 50 verges et +.  Il est le leader sur ces distances dans l'histoire de la NFL avec 80 réussites, et un pourcentage de succès de 74,7 %.




Le botteur de dégagements Blake Gillikin n'est pas piqué des vers non plus, avec son impressionnante moyenne de 50,6 verges par botté.


Greg Dortch s'occupera des retours de bottés, avec parfois l'aide de DeeJay Dallas, un agent libre embauché cet été, qui a joué ses quatre premières saisons avec les Seahawks de Seattle.


Conclusion


La faiblesse de la défensive des Cards a pour effet de baisser les attentes à l'endroit de l'équipe, en vue de la prochaine campagne.  L'offensive sera certes plus forte avec un Kyler Murray en santé, et la venue de Marvin Harrison Jr.  Mais elle ne pourra pas souvent gagner des joutes par fusillade, en revenant de l'arrière dans des matchs à hauts pointages.




En regardant le calendrier de l'Arizona, on voit vite que peu de clubs adverses seront des proies faciles.  Les parieurs et les analystes prédisent six, voire sept victoires tout au plus aux Cardinals.  C'est quand même mieux que lors des deux saisons précédentes.


Toutes ces recrues, ou ces joueurs de deuxième année, des Cards, finiront bien par s'améliorer dans les prochaines saisons.  Mais il faudra être patients.  Pour l'équipe, les jours heureux se feront plus nombreux dans les automnes à venir, dans le désert de l'Arizona...



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SAISON  2024-25  DES  BRONCOS  DE  DENVER  :  VIVRE  AVEC  L'IMPATIENCE  DE  SEAN  PAYTON  ET  LA  DETTE  LAISSÉE  PAR  LE  DÉPART  DE  RUSSELL  WILSON...


Dernière partie de notre voyage dans l'Ouest de l'Association Américaine : au Colorado, chez les Broncos de Denver.

Sean Payton a une excellente réputation comme entraîneur chef dans la Ligue Nationale de Football.  Les Broncos de Denver lui ont donné les pleins pouvoirs quand ils l'ont mis sous contrat l'an dernier.  Mais il leur a coûté très cher.  Son salaire annuel est estimé à 18 millions de dollars, et pour l'obtenir de son ancien club, les Saints de la Nouvelle-Orléans, ils leur ont cédé un choix de 1ère ronde, et un autre de 2e ronde, au repêchage.

L'année précédente, dans l'espoir de mettre enfin la main sur un bon quart arrière, depuis la retraite de Peyton Manning en 2015, les Broncos avaient dépensé une fortune colossale pour obtenir Russell Wilson, dans un échange au cours duquel ils ont dû donner plusieurs bons joueurs aux Seahawks de Seattle.

Malgré une assez bonne campagne, en 2023-24, Wilson n'était pas du tout le genre de quart arrière à pouvoir plaire à monsieur Payton.  Et ce dernier n'a rien fait pour l'accommoder ou lui rendre la vie facile.  Il lui a même fait réchauffer le banc pour les deux derniers matchs du calendrier.  Cet affront est survenu après que le colérique coach ait piqué une crise contre lui, le 16 décembre, dans une cinglante défaite de 42-17 face aux Lions de Détroit (photo en tête d'article).

Une fois la saison terminée, l'idée de Sean Payton était déjà faite : il ne voulait plus voir Wilson dans son équipe.  Il a été presque donné aux Steelers de Pittsburgh, mais son contrat étant garanti, les Broncos doivent lui verser encore la grande majorité de son salaire.  Cette saison ce sera 53 millions de dollars qui apparaîtront sur leur liste de paye, soit 21 % de celle-ci.  L'an prochain, ce sera encore 32 millions de $$$ supplémentaires.


Sean Payton veut bâtir une formation sur les mêmes critères qui lui ont fait gagner le Super Bowl en 2009, avec les Saints.  Il s'est d'ailleurs assurer les services de plusieurs joueurs qui étaient avec le club de la Nouvelle-Orléans.

Mais son gros salaire, et les hauts choix de repêchage que lui et Russell Wilson ont coûtés aux Broncos, font en sorte que Denver ne peut pas reconstruire l'équipe par de bonnes sélections aux encans amateurs.  Ils n'ont pas non plus de marge de manoeuvre, sous le plafond salarial, pour engager des agents libres de première classe.

Résultat : on fera ce qu'on peut avec les faibles ressources que l'on a, mais les prochaines saisons pourraient être difficiles, même si la grande expertise de Payton fera probablement éviter le pire du pire à l'Orange Crush.

Dans l'entre saison, pour faire des économies à cause du cap salarial limitatif, quatorze joueurs sont partis et autant sont venus les remplacer, mais à moindre coût.  On comprendra que ces changements n'amèneront pas assurément une amélioration de l'alignement.  Ce qui laisse présager que l'on ne pourra probablement atteindre les huit victoires de l'an passé.  Certains analystes les voient même avec deux gains de moins, sinon trois de moins, qu'en 2023-24.



Pour prendre la place de Russell Wilson au poste de quart, Payton vante beaucoup les mérites de la recrue Bo Nix, sélectionné en première ronde, au 12e échelon.  Il était coté au 6e rang chez les quarts arrières de cette cuvée 2024.  Cependant, les experts ne sont pas tous unanimes à son endroit...  Nix (photo ci-dessus) a connu une brillante carrière chez les amateurs en 61 départs comme QB partant, un record.  Son patron a tellement confiance en lui, et en ses qualités de leader, qu'il l'a nommé tout de suite capitaine.

Mais on a remarqué que ses passes sont courtes.  Est-ce parce qu'il n'a pas un bras assez puissant ?  En match de championnat la saison passée, les Huskies de Washington ont neutralisé Nix en inondant les zones courtes ou intermédiaires, parce qu'il ne le craignait pas sur les longs jeux aériens.  Les clubs de la NFL peuvent avoir appris des tactiques des Huskies, et ils vont les appliquer. 

L'offensive des Broncos a fait pitié l'an passé en ne marquant en moyenne que 19½ points par match.  Avec le porteur de ballon principal Javonte Williams et ses 3,6 verges de gains par course (3,3 verges par portée, dans les dix dernières parties), l'attaque au sol ne carbure certainement pas au maximum.  La recrue Audric Estime (choix de 5e ronde) pourrait même être appelée en renforts, si Williams, et son adjoint Jaleel McLaughlin, ne produisent pas au goût de Sean Payton.  Les Broncos n'ont marqué que huit touchés au sol la saison passée.



Et les receveurs de l'équipe sont loin de répandre la terreur en territoire ennemi.  Les Broncos n'ont pas vraiment de receveur éloigné no 1.  Ils avaient, en fait, deux numéros 2, l'an passé, Courtland Sutton et Jerry Jeudy.  Ce dernier a été échangé aux Browns de Cleveland durant la saison morte.

Il sera remplacé par Josh Reynolds, un agent libre embauché après son passage chez les Lions de Détroit.  Les Broncos espèrent aussi que Marvin Mims (photo ci-dessus) puissent "éclore" à sa deuxième saison dans les majeures, lui qui a déçu l'an dernier, mais qui a excellé comme retourneur de botté, en méritant même une place au Pro Bowl, dans ce rôle, sur les unités spéciales.

Troy Franklin, repêché en 4e ronde ce printemps, pourrait contribuer à cette modeste attaque aérienne, dès cette saison, si elle est aussi peu productive que l'an dernier (24e de la NFL).  Franklin a développé une bonne chimie avec Nix, la saison passée quand ils étaient coéquipiers à Oregon.



Du côté des ailiers rapprochés, ce n'est pas l'or du Colorado non plus.  Adam Trautman (photo ci-dessus) semble l'élu au poste de numéro 1, faute de mieux, mais Sean Payton n'ira nulle part avec lui s'il désire gruger de grosses parties de terrain.

La meilleure partie de l'offensive de Denver est de loin leur ligne à l'attaque, bien qu'elle ait permis 52 sacks (27e rang de la Ligue).  Au moins, c'est une bonne fondation...

La défensive ?  Malgré les problèmes de l'attaque, ce n'est rien comparés à ceux de cette unité, où les points positifs sont rares.  L'exception étant le demi de coin Patrick Surtain (photo ci-dessous), qui est tellement intimidant, que les quarts arrières opposés évitent de lancer le ballon en sa direction. Contre lui, ils n'ont maintenu qu'une faible efficacité de 68 %.  C'est le 4e meilleur score pour un demi de sûreté dans la NFL, depuis les trois dernières saisons.

Les autres demis de coin des Broncos ne sont pas de calibre, mais, heureusement, les demis de sûreté sont plutôt bons, avec Brandon Jones et P.J. Locke, bien qu'ils manquent d'expérience, après la perte de Justin Simmons (maintenant avec les Falcons).  Ce seront des partants pour la première fois de leur carrière.



Mais pour freiner les jeux de courses, c'est pas mal le désert.  Après la perte de leur leader Josey Jewell (maintenant avec les Panthers de la Caroline), les secondeurs de ligne sont atroces, et les ailiers défensifs aussi.  Depuis de nombreuses lunes, les Broncos n'ont pas eu un seul chasseur de quart avec au moins dix sacks à son compte.

Il n'y a qu'à l'intérieur de la première ligne que Zach Allen et D.J. Jones sont efficaces.  L'an dernier ce "front 7" a fini 30e de la NFL contre le jeu au sol (137,1 verges allouées par match), et 29e pour les verges totales accordées.  L'unité défensive de Denver a été la pire de la NFL pour défendre les dix dernières verges à la porte de ses buts (20e en zone rouge).

Étrangement, cette défensive a connu énormément de succès dans une séquence de cinq victoires d'affilée, du 22 octobre au 26 novembre, et ce, contre de gros clubs.   Alors que l'offensive ne commettait plus d'erreurs, la défense en provoquait une tonne chez les adversaires.  Elle en a réussi 16, dont 15 échappés recouvrés.  Un exploit qui sera sans doute difficile à répéter.

Ces victoires consécutives, souvent remportées par une très mince marge, ont fait paraître le dossier de 8-9 plus respectable qu'il l'a été en réalité. 



Dans l'ensemble la brigade défensive a terminé 27e pour les points marqués contre elle (417).  De ceux-ci, 70 ont été encaissés le 24 septembre contre les Dolphins de Miami.  C'était la première fois dans l'histoire du circuit Goodell qu'une défensive accordait au moins 70 points, et 700 verges de gains, à un club opposé, dans un même match.

Ce n'est pas en allouant une moyenne de cinq verges par course, et en permettant aux QBs ennemis d'afficher un coefficient d'efficacité de 98 (3e pire de la NFL pour une défensive), que la brigade défensive des Broncos va aider le club à gagner plus de matchs qu'il va en perdre.

On a beau dire que les statistiques de la défensive peuvent souvent varier d'une saison à l'autre, mais disons que ce n'est pas rassurant pour le futur immédiat, en ce qui concerne les Broncos.  Il n'y a pas beaucoup de raisons pour espérer une grande amélioration, du moins, à court terme.

Unités Spéciales

Voilà au moins un domaine dans lequel les Broncos excellent !  Sean Payton a confiance à l'ex porte couleurs des Saints, Wil Lutz (photo ci-dessous), pour les bottés de précision.  Il a bien fait l'an passé.  Le botteur de dégagements Riley Dixon a plutôt été très moyen, mais Mims, comme nous l'avons déjà mentionné, a été superbe comme retourneur de bottés (dont un retour de 99 verges pour un touché).



Conclusion

Sean Payton et les Broncos ont décidé de miser sur la jeunesse et la rapidité pour commencer la reconstruction de l'équipe.  Du 8e plus vieux alignement l'an dernier, Denver aura le 10e plus jeune cette saison.  Payton ne pourra se fier sur sa faible défensive pour gagner à elle seule des affrontements.  Pas même contre les modestes Raiders de Las Vegas, qui ont battu les Broncos dans leurs neuf dernières confrontations !

Les parieurs et les preneurs aux livres misent sur une 8e saison perdante d'affilée pour l'Orange Crush.

Payton a certes apporté de la discipline dans sa troupe.  Avec Nix, un QB qui demeure davantage dans la pochette protectrice, -contrairement à Russell Wilson-, le coach en chef veut du rythme dans le jeu de passes, avec un bon timing entre les QB et les receveurs.  Il veut que ces derniers soignent leurs tracés, surtout en milieu de terrain.  

Si Nix n'est pas fort sur les longs jeux de passes,  ça ne dérange pas Sean Payton.  Drew Brees n'avait plus de bras, en dernier avec les Saints, et Payton s'en est accommodé.  Mais pour réussir, Nix devra être mieux protégé.  La ligne à l'attaque a permis beaucoup trop de sacks en 2023-24.


Il faudra voir si Bo Nix ne sera pas le 12e quart arrière à manquer son coup avec Denver, depuis que Peyton Manning a pris sa retraite, après avoir gagné le Super Bowl 50.  Les pivots substituts Jarrett Stidham et Zach Wilson ne seront pas des sauveurs, si Nix faillit à la tâche.  Dire que les Broncos auraient pu repêcher Josh Allen (photo ci-dessus) en 2018 !  Quelle occasion ratée !  Allen, un candidat permanent au titre de MVP à chaque année, aurait pu changer le sort du club pour dix ou quinze ans !

Sean Payton sait toujours soutirer le meilleur de ses joueurs, et sa vaste expérience évitera que les siens tombent trop bas.  Mais de là à pouvoir les conduire en séries éliminatoires, il ne faut tout de même pas rêver...  Du moins pas dans un proche avenir.  La dette envers Russell Wilson va freiner encore les espoirs des Broncos pour un bon bout de temps...












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