lundi 2 septembre 2024



SAISON  2024-25  DES  JAGUARS  DE  JACKSONVILLE : TREVOR  LAWRENCE  DEVRA  JUSTIFIER  SON  SALAIRE  ANNUEL  DE  55  MILLIONS  DE  $$$.


Après les Titans du Tennessee et les Colts d'Indianapolis, au tour des Jaguars de Jacksonville de subir notre examen au microscope, dans la division Sud de la Conférence Américaine.

Les saisons se suivent et ne se ressemblent pas pour le club de l'entraîneur Doug Pederson.  En 2022-23, -celui qui avait guidé auparavant les Eagles de Philadelphie à une audacieuse victoire au Super Bowl de 2018-, avait eu pour mission de redresser les Jaguars de Jacksonville, qui revenaient de deux saisons atroces, au cours desquelles ils n'avaient gagné que quatre parties sur 33.

Sa première campagne avec sa nouvelle formation avait bien mal commencé, avec seulement deux gains en huit rencontres.  Puis, sa troupe a effectué un spectaculaire retournement de situation, en gagnant sept de ses neuf joutes suivantes, méritant ainsi le championnat de sa division.



Copie conforme lors de la première partie éliminatoire de son club, contre les Chargers de Los Angeles, le 14 janvier 2023.  Son quart arrière Trevor Lawrence avait lancé quatre interceptions, durant les premières séries de jeu à l'attaque, et les Jaguars avaient rapidement tiré de l'arrière 27 à 0.

Le reste de cet affrontement est passé à l'histoire comme le plus grand "come back" des séries éliminatoires de la NFL.  Les Jaguars ont marqué 24 points en deuxième demie, pour se sauver avec la victoire au compte de 31 à 30.  Étourdissant à s'en décrocher la mâchoire !  Lawrence s'était repris avec quatre passes de touché.

Au match suivant, en éliminatoires de division, les Jaguars ont chauffé les Chiefs de Kansas City, en revenant de l'arrière d'un déficit de 20 à 10, après trois quarts de jeu.  Ils se sont finalement inclinés 27 à 20.

Doug Pederson













Mais au bilan, tous les espoirs étaient permis pour la saison qui allait suivre.  De 1-15 en 2021, et de 3-14 en 2022, Jacksonville était passé à 10-9 en 2022, tout en remportant le titre de leur division.  Le quart arrière Trevor Lawrence avait montré des flashes qui pointaient vers ce pourquoi il avait été le premier choix du repêchage de 2021.

Convaincus que Lawrence continuerait sa progression, pour devenir bientôt le premier de classe qu'il avait été, durant sa carrière amateur, les Jaguars lui ont fait signer un contrat de 275 millions de dollars bon pour cinq ans (55 millions de $$$ par saison).  Cette montagne d'argent, dont 200 millions de $ étaient garantis, faisait de Lawrence le quart arrière le mieux payé de la Ligue Nationale.

Le début de saison canon de 2023-24 a semblé donner raison aux Jaguars d'avoir ainsi récompensé leur jeune pivot de 23 ans.  Après onze matchs, les Jaguars voguaient facilement vers le championnat de leur section, avec une fiche de huit victoires, trois défaites.



Puis, un lundi soir, le 4 décembre, alors que Lawrence était en voie de mener les siens à la victoire contre les Bengals de Cincinnati, il a été plaqué derrière la ligne de mêlée, et un joueur lui a pilé sur la cheville.  Jacksonville a perdu ce match en prolongation.  Lawrence venait de subir une entorse dans le haut de la cheville, un genre de blessure qui entraîne souvent une longue absence du jeu.

Malgré la douleur et l'inconfort, il a tout de même continué de jouer, sauf lors de l'avant dernière partie du calendrier, contre les faibles Panthers de la Caroline (victoire de 26 à 0 des Jaguars).  Ce fut le seul gain de Jacksonville dans ses six dernières joutes de la saison.  Ils ont échappé la première place de leur division, en se faisant devancer au dernier match, par les Texans de Houston.

Que serait-il arrivé si Lawrence n'avait pas été blessé, et qu'il avait pu offrir un meilleur rendement, en étant solide sur ses deux jambes, au lieu de boîter sur le terrain ?  On parlerait peut-être des Jaguars comme des champions de la division Sud, pour une deuxième année de suite, et d'un club devenu un aspirant au Super Bowl...



On ne parlerait pas autant des excitants Texans de Houston, et de leur prodigieux quart arrière recrue C.J. Stroud (photo ci-dessus).  Les Texans auraient été éliminés des séries éliminatoires, au lieu des Jaguars, qui auraient été, au contraire, couronnés champions, à leur place...

À l'aube de la prochaine saison de la NFL, on ne sait plus quoi penser des Jaguars et de Trevor Lawrence.  Ce qu'on sait, c'est qu'il semble capable du meilleur et du pire.  Est-il vraiment ce premier choix de repêchage du même calibre que les meilleurs quarts arrières de sa génération ?  Un QB générationnel, comme on dit ?

D'accord, il a la fâcheuse manie de commettre trop de revirements , 60 en trois ans de carrière.  Coach Pederson avait d'ailleurs comme priorité de le corriger de ce vilain défaut, -manque de protection du ballon-, au cours du présent camp d'entraînement.
  


D'accord son taux d'efficacité de 85,0 ne justifie pas encore son faramineux salaire annuel de 55 millions de dollars.  Loin de là.  Mais, occasionnellement, il a démontré un talent supérieur à la moyenne, qui pourrait entraîner une éventuelle éclosion explosive.  Les dirigeants des Jaguars y croient fermement.

Et si ses contre performances décevantes s'expliquaient aussi par un mauvais entourage ?  Par sa ligne à l'attaque maladroite en protection de passe, et en blocage sur le jeu au sol ?  Par des ailiers éloignés trop ordinaires, échappant trop de ballons lancés par lui ?

On aura peut-être des réponses cette saison...  Mais, son entourage, justement, n'a pas été amélioré durant la saison morte.  À commencer par son nouveau substitut, le décevant Mac Jones (ex-Patriots).

Son meilleur receveur espacé, Calvin Ridley, non seulement n'a pas été retenu, mais il jouera pour les Titans du Tennessee, des rivaux de division des Jaguars.



Pour essayer de combler un peu sa perte, les Jags ont embauché Gabe Davis (photo ci-dessus), qui était avec les Bills de Buffalo depuis quatre ans.  Davis a une réputation d'inconstance, tantôt très bon, tantôt quasi invisible.  C'est douteux qu'il puisse devenir soudain un receveur numéro 1.

Christian Kirk a développé une bonne chimie avec Lawrence, au fil des saisons, mais est-ce qu'il a assez de talent, et de potentiel, pour prendre la place de Ridley comme no 1, et devenir une menace sur le long jeu ?  Sa moyenne de 12,7 verges par attrapé n'est pas à dédaigner, mais les vrais receveurs de longues distances ont généralement des moyennes au-dessus de 15 verges par catch.

Le spécialiste des bombes ou des longs tirs pourrait peut-être devenir la recrue Brian Thomas Jr, le choix de première ronde des Jaguars cette année.  Sa vitesse est fulgurante, et on vante aussi la qualité de ses tracés.  Il sera à surveiller.



Pour le poste d'ailier rapproché, pas d'inquiétude, Evan Engram (photo ci-dessus) est un des meilleurs de la NFL, comme l'atteste ses 114 réceptions pour 963 verges, et 4 touchés, l'an passé.  Des statistiques que l'on voit rarement pour un ailier rapproché.

Cette saison, Pederson a mentionné que le porteur de ballon Travis Etienne pourrait être davantage impliqué dans l'attaque aérienne.  L'an dernier il a connu une baisse de régime comme demi offensif.  Sa moyenne de verges par course a baissé de 5,1 en 2022-23, à seulement 3,8 en 2023-24.  C'est peut-être aussi parce que sa ligne à l'attaque ne lui ouvre pas assez de corridors de course.

C'est peut-être aussi parce qu'on lui donne trop de travail.  Il a été le 3e porteur de ballon le plus occupé de la NFL la saison dernière.  Cet été les entraîneurs des Jaguars ont été enchantés par le travail et la progression du jeune demi offensif Tank Bigsby (photo ci-dessous) au camp d'entraînement.  Bigsby a été un choix de 3e ronde en 2023.  Peu utilisé l'an passé, il devrait voir beaucoup plus d'action cette saison, réduisant ainsi le trop lourd fardeau de travail d'Etienne, au champ arrière.



Les Jaguars n'ont pas fait beaucoup pour améliorer leur piètre ligne offensive durant la saison morte.  Ils ont ajouté le centre Mitch Morse (ex-Bills et ex-Chiefs) à l'alignement partant.  Mais cette unité restera la plus grande faiblesse du club pour la prochaine campagne.  C'est elle qui risque de faire dérailler l'offensive de Jacksonville.  

Elle est affreuse en zone rouge, et sur les 3e essais avec trois verges et moins à gagner.  L'an passé, elle n'a permis de convertir ces essais que 52,2 % du temps (28e de la NFL).  À titre de comparaison, les Bills de Buffalo ont eu un pourcentage de réussite de 73 % en pareilles occasions.

L'équivalent de cette faiblesse, mais du côté de la défensive, cette fois, se retrouve chez les demis de sûreté.  Andre Cisco est le moins pire du groupe, mais le reste fait pitié.  C'est dommage, car la balance de l'unité défensive est solide, les secondeurs de ligne, en particulier.
  


Au cours de l'entre saison, on a ajouté beaucoup d'expérience à cette brigade, avec l'embauche du réputé Arik Armstead (ex-49ers / photo ci-dessus), et des demis défensifs Darnell Savage (ex-Packers), et Ronald Darby (avec les Ravens l'an passé). 

Le nouveau coordonnateur de la défensive, Ryan Nielsen, croit aussi que l'ailier défensif Travon Walker (premier choix au total, du repêchage de 2022), va encore progresser cette année, réduisant ainsi l'écart qui le sépare de l'excellent Aidan Hutchinson, des Lions de Détroit, sélectionné juste derrière lui, la même année.

La défensive des Jaguars a régressé l'an dernier.  Surtout au chapitre de la défense anti-aérienne (26e de la Ligue avec 4 076 verges accordées).  Elle devrait se raplomber cette saison, en donnant moins de gros jeux, et en appliquant plus de pression sur les quarts adverses.



Unités Spéciales

Les Jaguars ont laissé partir leur vétéran botteur de précision, Brandon McManus (maintenant un Commanders de Washington).  Ils s'en remettent à la recrue Cam Little (choix de 6e ronde).  Pas de soucis avec le botteur de dégagements Logan Cooke, un des meilleurs de la NFL à sa position.  Du nouveau, toutefois, au poste de retourneur de bottés, puisqu'ils ont pris Devin Duvernay (ex-Ravens / photo ci-dessus) sur le marché des agents libres.

Conclusion

Tous ces changements devraient faire en sorte que les Jaguars resteront compétitifs en 2024-25.  Ils ont les atouts afin de lutter pour une place en séries éliminatoires avec les Texans de Houson, dans leur division.  

Néanmoins, en défensive, le manque de profondeur de la ligne tertiaire inquiète pas mal.  Tout comme la faiblesse de la ligne à l'attaque.  L'offensive terrestre doit absolument s'améliorer puisque l'an passé, elle n'a fonctionné, en moyenne, qu'à coups de 3,6 verges par course (30e rang de la NFL).

La clé du succès sera bien sûr le quart arrière Trevor Lawrence.  Il doit enfin prouver, avec constance, qu'il peut éviter toutes ces erreurs, et tous ces revirements, qui l'empêchent d'être à la hauteur de son grand potentiel et... de son gargantuesque salaire !



C'est un peu la même histoire pour son nouveau receveur Gabe Davis.  Plus constant, il peut en donner plus à son nouveau club qu'il en donnait aux Bills de Buffalo.  Il ne faut pas oublier qu'avec ses derniers, il pouvait faire parfois de gros jeux, comme le prouve son excellente moyenne de 16,7 verges par réception.  Il faut juste qu'il multiplie davantage ce genre de jeux.

Le demi offensif Travis Etienne (photo ci-dessus) doit aussi revenir à ses performances d'il y a deux ans.  Mieux employé, moins surutilisé, que la saison dernière, il pourrait y parvenir.  Il en a le talent, surtout si sa ligne à l'attaque l'aide davantage.

Le début de calendrier est assez brutal pour les Jaguars.  Ils devront être prêts tout de suite à faire face à la musique, avec des affrontements contre Miami, Cleveland, Buffalo et Houston.  Un mauvais départ pourrait hypothéquer leur saison.  Bien que leur passé récent nous a enseignés qu'ils sont souvent capables d'opérer des revirements spectaculaires !












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