lundi 9 septembre 2024



SAISON  2024-25  DES  49ERS  DE  SAN FRANCISCO  :  TOUJOURS  APPAREILLÉS  POUR  GAGNER  LE  SUPER  BOWL...


Nous voilà enfin rendu au bout de la route, à San Francisco.  Après avoir analysé tous les clubs de la Ligue Nationale de Football en quelques jours seulement, il est temps de reprendre notre souffle, en terminant notre immense tâche par un examen des 49ers, décevants perdants du dernier Super Bowl.

Au cours des cinq plus récentes années, les Niners ont cogné à la porte des grands honneurs de la NFL.  Un signe de la force de leur organisation, dirigée par le gérant général John Lynch et de leur entraîneur chef Kyle Shanahan.

Durant cette demi décennie remplie de succès, les 49ers ont participé à quatre matchs de finale de la Conférence Nationale, en gagnant deux, avant de s'incliner les deux fois contre les Chiefs de Kansas City de Patrick Mahomes.



La défaite de février dernier à la grand messe du football américain, a été particulièrement dure à avaler pour San Francisco.  Elle est survenue en prolongation, dans un match très serré, où quelques détails infimes ont fait la différence entre la victoire et l'échec.  Bref, les Niners avaient peut-être la meilleure équipe mais...par Patrick Mahomes !

Tout est maintenant à recommencer, mais trois fois seulement dans l'histoire des Super Bowls, un club qui a perdu ce match ultime est revenu pour le gagner, la saison suivante.  De telles occasions sont donc plutôt rares.

Durant la saison morte, les 49ers (14-6 en 2023-24) se sont donné une chance de réussir ce tour de force en retenant presque tous leurs joueurs étoiles.  Ceux qui ont tant fait leurs succès au cours des dernières campagnes.  Seul le joueur de ligne défensive Arik Armstead a quitté l'équipe après avoir refusé une coupure salariale.  Il joue maintenant pour les Jaguars de Jacksonville.



Les 49ers n'ont pas tardé à combler cette perte en embauchant Leonard Floyd (des Bills / photo ci-dessus), et en obtenant Maliek Collins, dans un échange avec les Texans de Houston.  Floyd est l'un des trois seuls chasseurs de quarts de la NFL, à pouvoir revendiquer au moins neuf sacks, à chacune des trois dernières campagnes.  Il fallait remplacer également le décevant Chase Young parti en Nouvelle Orléans, avec les Saints.

Ce genre de défection (de Armstead), est peut-être un signe avant-coureur de ce qui attend les Niners à partir de l'an prochain.  Quelques-uns de leurs meilleurs porte couleurs seront éligibles à devenir agents libres.  Et ça sera également le cas l'année suivante, en 2026.

La direction du club ne pourra pas tous les retenir, plafond salarial oblige.  Depuis deux ans, le trésorier de l'équipe est bien chanceux.  Il n'a qu'à débourser la ridicule somme d'à peine un million de dollars et des poussières au quart arrière de la formation Brock Purdy (photo ci-dessous).



Son contrat à super rabais, signé alors que Purdy était un inconnu sélectionné au tout dernier rang (262e) du repêchage de 2022, est encore valable pour deux saisons pour un total de 2,1 millions de $$$.  Purdy sera éligible à une prolongation de contrat l'année prochaine, et si les 49ers veulent le garder, ça va leur coûter très cher (on parle de 50 millions par année).

C'est donc dire qu'avec l'explosion de leur masse salarial s'en vient dès l'an prochain.  Bien sûr, les dirigeants de l'équipe ont déjà prévu de remplacer certaines des vedettes qu'ils ne pourront plus se payer.  Que ce soit par des échanges, l'embauche de joueurs autonomes moins coûteux, ou par les repêchages, il y aura des moyens de conserver un alignement compétitif.

Mais peut-être pas une formation capable d'accéder au Super Bowl.  Alors, il faut gagner le prochain, sans tarder...  Il serait grand temps.  San Francisco ne l'a pas remporté depuis 30 ans (1994-95).



Bien que les Lions de Détroit soient favoris par certains experts pour se rendre au prochain Super Bowl comme représentants de l'Association Nationale, les 49ers ne donneront pas leur place comme ça.  Leur attaque est aussi bonne, sinon meilleure que celle des Lions, et leur défensive est aussi une coche au-dessus de leurs concurrents du Michigan.

San Francisco compte une douzaine de joueurs tout étoiles, abonnés permanents au Pro Bowl.  Ils seront durs à supplanter, et ils ont en plus l'expérience des grands matchs de championnat.

Avec des joueurs supérieurs comme le demi offensif Christian McCaffrey (joueur offensif de l'année dans la NFL, la saison dernière, avec l'impressionnant total de 2 023 verges de gains et 21 touchés); avec un trio de receveurs dangereux comme Deebo Samuel, Brandon Aiyuk et George Kittle, les 49ers ont une machine de guerre capable de répondre à tous les défis.



L'an passé, les 49ers ont été la première équipe de l'histoire de la NFL à aligner quatre joueurs (McCaffrey, / photo ci-dessus / Aiyuk, Samuel et Kittle) avec, à leur compte, au moins 1 000 verges de gains chacun, dans la même saison.

Plusieurs observateurs lèvent le nez sur le quart Brock Purdy en disant qu'il n'est bon que parce qu'il est entouré de super stars.  Il n'en reste pas moins que Purdy est diablement efficace.  Son coefficient d'efficacité de 113 a été de loin le meilleur des QBs de la NFL l'an passé.  En fait, il a été le 14e meilleur de tous les temps, dans l'histoire du circuit Goodell.

Purdy a même établi un record de franchise pour les gains aériens avec 4 280, avec 31 passes de touché en prime.  Pourtant, on se souvient que les 49ers ont eu de grands quarts arrières par le passé.  Des gars comme Steve Young et Joe Montana (photo ci-dessous).  Il est vrai qu'en leur temps, le calendrier saisonnier comptait moins de matchs.


Collectivement, l'offensive de San Francisco a fini 2e de la NFL pour les verges gagnées, et 3e pour les points marqués.  Mais si on fouille dans les détails, Purdy et ses excellents receveurs ont produit la meilleure moyenne de gains par passe (8,4 verges) et l'offensive est celle qui a gagné le plus de verges par jeu (6,6 verges).

L'attaque au sol a également bien fait, produisant en moyenne 140,5 verges de gains par match, au 3e rang de la NFL.  La ligne à l'attaque a fait du bon boulot en n'accordant que 34 sacks aux adversaires (6e plus bas total dans la ligue).  Ces statistiques ont certainement un lien avec le coach Kyle Shanahan, renommé pour être un génie de l'attaque.

Cet été, l'ailier espacé Brandon Aiyuk a exigé d'être échangé, parce que la direction de l'équipe ne voulait pas augmenter son salaire.  Le litige a perduré avant que les patrons du club consentent à le surpayer (120 millions de $ sur quatre ans), - du moins c'est ce que pensent plusieurs observateurs-.



Cette dispute salariale était possiblement dans les pensées des recruteurs des 49ers, car ils ont sélectionné le receveur éloigné Ricky Pearsall, en première ronde.  Au cas où Aiyuk (photo ci-dessous) soit effectivement échangé, ou qu'il continue sa grève.

Pearsall (photo ci-dessus) ne sera pas disponible avant au moins les quatre premières parties du calendrier, car il a reçu une balle du côté droit de la poitrine quand un jeune de 17 ans a tenté un vol dans un magasin de San Francisco, où la recrue des 49ers faisait ses emplettes.

Le personnel de l'hôpital, où Pearsall a été soigné, a dit que seuls 2 % des victimes de telles blessures, réussissent à survivre.  Le nouveau receveur des Niners est presqu'un miraculé.  Peut-être parce que la balle est entrée dans sa poitrine deux pouces en dessous d'un tatouage de type religieux.
    


Est-ce que la grève de Aiyuk (et celle du joueur de ligne offensif Trent Williams) pendant le camp d'entraînement auront des conséquences négatives sur leur rendement en début de saison ?  Ce n'est pas rare pour certains joueurs qui ont vécu cette expérience.  Parlez-en à Nick Bosa, l'as de la défense du club.  Sa grève de l'an passé a affecté ses performances, en 2023-24.  

Et avec le fait que son coéquipier Javon Hargrave a joué blessé, à partir de la mi-novembre, cette baisse de régime de la part de Bosa explique pourquoi la défensive n'a pas été la meilleure de la Ligue, comme les 49ers y étaient habitués, les années précédentes.

Pourtant, malgré une performance pas si mauvaise, avec une 3e place de la NFL pour le nombre de points alloués et le 8e rang pour les verges concédées, les 49ers ont congédié leur coordonnateur défensif Steve Wilks.  Ils l'ont remplacé par Nick Sorensen.  On n'entend pas à rire à San Francisco !  C'est l'excellence ou rien !



Bosa (photo ci-dessus) et Hargrave devraient donc être meilleurs cette saison.  Les 49ers espèrent que leur super demi de sûreté Talanoa Hufanga (All-Pro) ne tardera pas trop à revenir au jeu après avoir subi une grave blessure au genou en novembre dernier.

Idem pour Dre Greenlaw qui, très bizarrement, s'est tordu le tendon d'Achille, simplement en courant pour revenir sur le terrain, après une pause, lors du match du Super Bowl.  Par mesure préventive, les 49ers ont engagé le secondeur De'Vondre Campbell (ex-Packers) en attendant le retour au jeu de Greenlaw.

La défensive compte aussi deux autres joueurs tout étoile : le secondeur Fred Warner et le demi de coin Charvarius Ward.

En somme, il n'y a pas vraiment de faiblesse dans l'alignement du coach Shanahan.  Sauf peut-être les quart arrière substitut Joshua Dobbs, qui remplace Sam Darnold, maintenant avec les Vikings du Minnesota.



Unités Spéciales

Des faiblesses il n'y en pas non plus dans les unités spéciales.  Le botteur de précision Jake Moody (photo ci-dessus) est devenu l'an passé un des trois botteurs dans l'histoire de la franchise à réussir plusieurs placements de 55 verges et +.  Il a aussi réussi 60 convertis d'affilée.  C'est la plus longue série depuis que les convertis se font sur une distance de 33 verges (saison 2015).

Il en a cependant raté un au Super Bowl, au 4e quart, ce qui a pesé lourd dans la balance, car le match s'est rendu en surtemps, à cause d'un pointage égal à la fin du temps régulier.   

Moody avait précédemment établi un record du Super Bowl en bottant deux placements de 50 verges et plus.

Mitch Wishnowsky s'occupe avec compétence des bottés de dégagements.

Avant son accident, les 49ers avaient pensé à Pearsall pour les retours de bottés, mais ils ont dû changer d'avis.  Les luttes au camp d'entraînement les ont amenés à choisir plutôt la recrue Jacob Cowing pour les retour de bottés de dégagements, et Ronnie Bell, pour les retours de bottés d'envoi.



Conclusion

Après s'être approché souvent du trophée Lombardi, sans pouvoir s'en emparer, au cours des dernières années, les 49ers de San Francisco n'ont pas renoncé à réaliser leur rêve.  Ils comptent sur le même excellent groupe de joueurs étoiles pour parvenir enfin au sommet de la montagne de la planète NFL.

Mais pour y arriver, il faudra que leurs unités offensive et défensive jouent bien ensemble.  Car au cours des dernières séries éliminatoires, des cinq plus récentes campagnes, une des deux brigades devaient racheter les déboires de l'autre, pour sauver des matchs, au cours desquels on avait gaspillé de bonnes avances au pointage, ou qu'on avait dû revenir de l'arrière après avoir creusé un gros déficit.

À jouer ainsi avec le feu, on finit par se brûler, comme c'est arrivé au dernier Super Bowl.  Les clubs champions ne manquent pas souvent d'opportunisme...  Ils minimisent les gaffes ou les erreurs coûteuses tout en franchissant les obstacles majeurs...


















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