dimanche 1 septembre 2024



SAISON  2024-25  DES  COLTS  D'INDIANAPOLIS  :  ENCORE  DANS  UNE  LUTTE  À  TROIS  AVEC  JACKSONVILLE  ET  HOUSTON  POUR  LE  TITRE  DE  LA  DIVISION  SUD  DE  L'AFC ?


Deuxième étape de notre itinéraire pour visiter les formations de la division Sud de l'Association Américaine : Indianapolis.

Les impondérables...  La terreur des analystes et des experts qui tentent de prévoir ce qui arrivera à un club de sport énigmatique, mystérieux et rempli de questions sans réponse.  Les Colts d'Indianapolis constitue un cas type de ce genre d'équipe assez indéchiffrable et imprévisible.

Tenez, la saison dernière, après avoir vu leur prometteur quart arrière recrue, Anthony Richardson, tomber au combat dès le cinquième match; et après avoir vu les Colts être privé de leur meilleur attaquant, le porteur de ballon étoile Jonathan Taylor, blessé et faisant la grève pour une question de contrat; les observateurs ne donnaient pas cher de la peau de la troupe de l'entraîneur Shane Steichen.

Mais, comme ils semblent toujours avoir le don de déjouer les mauvaises prédictions, les Colts ont surnagé, avec le substitut Gardner Minshew au poste de quart, et avec le demi offensif réserviste Zack Moss, comme porteur de ballon principal, pendant les sept premiers matchs ratés par Taylor (photo ci-dessous).



Sans posséder un receveur dominant, mais avec le support d'une bonne ligne à l'attaque, l'offensive des Colts est parvenue, malgré tout, à marquer 396 points, pour se classer au 10e rang de la NFL dans ce domaine.

Les Colts auraient même remporté le championnat de leur division s'ils n'avaient pas gaffé sur un 4e essai controversé, à la fin de leur dernier match de la saison, contre les Texans de Houston.  Ils avaient la victoire à leur portée, mais au lieu de river le dernier clou dans le cercueil des Texans, ils les ont laissé leur voler ce gain, qui, du coup, valait à ces derniers, le titre de la section Sud de l'AFC, à la place des Colts.

Cette défaite s'avérait extrêmement coûteuse pour Indianapolis, car elle les éliminait des séries de fin de saison, avec un dossier de neuf victoires, huit échecs.

Il faut souligner que c'est toujours risqué d'être constamment à cheval sur la clôture, lorsque vous avez un club compétitif, mais jamais assez bon pour dominer suffisamment afin d'être parmi les meilleurs.  Leur dernier championnat de division, et leur dernière victoire en séries éliminatoires, remonte à 2014.  Leur dernière participation en playoffs, elle, est survenue en 2020.



Mais dans les douze dernières années, ils n'ont connu que trois saisons perdantes.  Signe d'une stabilité assez remarquable.  Souvent, ils ont surpris les prophètes de malheur en faisant mieux que prévu, avec des moyens qui semblaient très modestes.  Comme l'an passé...

Dans l'entre saison, les dirigeants des Colts ont fait très peu de changements.  Ils ont renouvelé la très grande majorité des contrats des joueurs qui auraient pu devenir agents libres.  

Gardner Minshew ne sera pas le QB substitut cette saison, puisqu'il joue maintenant pour le compte des Raiders de Las Vegas.  C'est le vieux Joe Flacco, 39 ans, qui va le remplacer dans ce rôle pour les Colts.

De même, Zack Moss ne sera plus le second de Jonathan Taylor dans le champ arrière d'Indianapolis.  Il a été engagé par les Bengals de Cincinnati.  Ça représente d'ailleurs un problème, parce qu'il n'y pas vraiment de candidat de valeur pour le remplacer, chez les demis offensifs des Colts.  Si Jonathan Taylor venait encore à se blesser, et à s'absenter pour une longue période, les Colts seraient bien mal pris.



Parmi les rares autres nouvelles au camp d'entraînement de cet été, les Colts ont renforcé leur défense contre la course, en embauchant le plaqueur Raekwon Davis (ex-Dolphins / photo ci-dessus).  Cette brigade défensive en a bien besoin, elle qui a accordé 2 105 verges aux opposants l'an dernier (24e position dans la NFL).

Les Colts ont aussi repêché un excellent chasseur de quarts arrières, le jeune Laiatu Latu, de UCLA, choix de première ronde, 15e au total, premier joueur défensif sélectionné au dernier encan amateur, ce printemps.  Il se joindra éventuellement aux deux spécialistes des sacks chez les Colts, Samson Ebukam (9½ sacks) et Kwity Paye (8½ sacks l'an dernier).

Si les Colts veulent progresser cette saison, ils devront avoir une bien meilleure contribution de leur unité défensive.  Elle a été beaucoup trop généreuse pour les adversaires, lors de la dernière campagne : 415 points accordés (28e dans la NFL, moyenne de 24,4 points par match); 5 947 verges allouées sur les jeux au sol (24e); 5 947 verges totales (24e).


Ce fut d'ailleurs un fait gênant l'an passé.  Dans cinq défaites à domicile, la défensive d'Indianapolis a permis une moyenne de 32 points aux clubs ennemis.  Comment espérer gagner avec de telles contre performances ?

Les chiffres ne disent pas tout.  Si on s'en tient aux statistiques de la défense anti-aérienne, la tertiaire des Colts ne semble pas si mal (16e de la Ligue).  Mais en vérité, elle a été inconstante durant toute la campagne 2023-24, en donnant trop souvent de gros jeux aux adversaires, dans des situations cruciales ou critiques.

À chaque position défensive, que ce soit en 1ère, 2e ou 3e ligne, il n'y a souvent qu'un nombre insuffisant de bons athlètes.  Un manque de profondeur flagrant.  À chaque saison, le football étant un sport de contacts souvent brutaux, des joueurs se blessent, et ils doivent avoir des coéquipiers assez forts pour les remplacer.  Ce n'est pas le cas chez les Colts.  Un problème épineux...



C'est la même chose du côté de l'offensive.  On a parlé du manque de bons réservistes chez les porteurs de ballon; c'est le cas aussi pour les receveurs.  À part Michael Pittman (photo ci-dessus), les ailiers éloignés de qualité, et les bons ailiers rapprochés, font défaut.  Les Colts espèrent que la recrue Adonai Mitchell (Texas, 2e ronde), va solutionner une partie du casse tête.  On le dit ultra rapide et talentueux.

Pas de soucis en ce qui concerne la ligne à l'attaque.  Les cinq réguliers de l'an passé reviennent, cette saison, et ils devraient encore former une des meilleures unités de la NFL.

Le plus gros questionnement demeure au poste le plus important, celui de quart arrière.  À sa saison recrue, Anthony Richardson (photo ci-dessous), n'a eu que quatre rencontres pour démontrer ses capacités.  Comme bien des jeunes quarts arrières des dernières promotions, c'est un meilleur coureur que passeur, à ses débuts.  Ça rappelle les commencements des Lamar Jackson, Jalen Hurts et autres Justin Fields.

En peu de matchs, le choix de première ronde (4e au total) du repêchage de 2023, a effectué 25 courses pour 136 verges, et quatre touchés.  Il a été électrisant en passant aussi pour 577 verges et trois touchés, contre une seule interception.  Il a fait preuve d'un grand leadership, ce qui est étonnant pour un gars de 21 ans seulement.


Le revers de la médaille, c'est qu'il semble trop se fier à son imposant physique, six pieds quatre pouces, 248 livres, pour foncer sans peur contre les défenseurs adverses.

Trois fois en quatre matchs, il a dû quitté le terrain, parce qu'il était ébranlé, après avoir été frappé durement, en portant le ballon.  Il s'est tordu une cheville, s'est blessé à un genou, et il a subi une commotion cérébrale.  À son 5e match, il s'est fait déboîter une épaule, ce qui l'a mis K.O. pour le reste de la saison.

C'est bien ça la pire crainte à son sujet.  Il se croit indestructible.  Il devra apprendre à mieux se protéger, à glisser, ou à se donner, quand il voit qu'il va se faire frapper en transportant le ballon.  Il aura intérêt à demeurer plus souvent dans la pochette protectrice.

Et son entraîneur Shane Steichen (photo ci-dessous) devrait aussi reconsidérer le nombre peut-être trop élevé de jeux de course qu'il commande à son jeune pivot.  C'est peut-être pour alléger le fardeau de son demi offensif Jonathan Taylor, vu le manque de bons réservistes au champ arrière.  Mais si c'est pour exposer Richardson à un risque élevé de blessures, le coach en chef y perd au change.



Les journalistes ont parlé à Richardson au sujet de son style casse cou, et des blessures qu'il a subies à cause de sa témérité.  Le jeune homme leur a répondus que ça faisait partie du risque du métier de footballeur de la NFL.  Il a renchéri en affirmant qu'il ne changerait pas son style agressif.

Unités Spéciales

Le botteur de précision des Colts, le vétéran Matt Gay, est de retour en bonne forme au camp d'entraînement, après avoir joué en dépit d'une blessure, pendant une grande partie de la saison dernière.  Son efficacité en a d'ailleurs été affectée­.  Il n'a réussi que 80,5 % de ses tentatives de placements.  Il devrait retrouver ses moyens cette année.

Le botteur de dégagements Rigoberto Sanchez est régulier comme une horloge.  Contrairement à la situation ailleurs dan la NFL, c'est lui qui fait aussi les bottés d'envoi.  Normalement, c'est le botteur de précision qui s'en occupe.



La tâche de retourner les bottés incombera probablement au petit Anthony Gould, 5' 8", 174 livres, puisque le titulaire régulier de ce poste, le receveur Josh Downs (photo ci-dessus), a été blessé à une cheville, par un plaqué dangereux et inutile, d'un coéquipier, durant une pratique, au camp d'entraînement.

La blessure est sérieuse et elle lui imposera une absence de 4 à 6 semaines de l'alignement.  Downs a été le deuxième meilleur receveur de l'équipe, la saison dernière, avec 68 ballons attrapés, pour 771 verges et deux touchés.  Et comme je le soulignais plus haut, les Colts manquaient déjà de relève à la position d'ailier espacé.

Conclusion

Les parieurs sont circonspects à l'endroit des Colts pour la prochaine saison.  L'an dernier, ils trouvent que les hommes de Shane Steichen ont été chanceux de gagner six des neuf parties qui se sont décidées par un score serré (sept point ou moins).  Malgré leurs effectifs réduits, ils ont fait le tour de force de battre trois champions éventuels de division : Baltimore, Houston et Tampa Bay.



La défensive n'a pas été tellement améliorée durant la saison morte.  Les entraîneurs croient que les joueurs en postes pourront offrir de meilleures performances que l'an passé, en 2024-25.  Ce n'est pas garanti...

Jonathan Taylor a été fantastique en seconde moitié de saison, une fois remis de sa blessure, et de sa grève du camp d'entraînement.  Il devrait revenir à pleine capacité cette année.  Mais ce serait une catastrophe s'il devait encore se blesser pour une longue durée.  Il n'y a aucun porteur de ballon de qualité pour le remplacer.

Les experts et les preneurs aux livres sont surtout inquiet au sujet d'Anthony Richardson, le moteur de l'offensive d'Indianapolis.  Il semble prometteur, mais est-ce qu'on a suffisamment vu de choses de lui en quatre parties d'expérience seulement ?  Il semble fragile et vulnérable aux blessures.  Est-ce qu'il pourra s'adapter aux risques et périls du jeu de la Ligue Nationale ?  Un problème de durabilité ?



En étant optimiste, et en croyant que les Colts vont bien relever les défis qui se posent à eux, ils devraient encore lutter pour le titre de leur division cette année.  Mais les Texans de Houston, ainsi que les Jaguars de Jacksonville, seront encore difficiles à devancer au classement de la section Sud de l'AFC...

Pour moi, les Texans sont les favoris pour finir en première place.  Et comme la saison dernière, les Colts vont probablement rater les séries éliminatoires, car il y a trop de bonnes équipes dans la Conférence Américaine qui peuvent obtenir au moins une "wild card" à la place des Colts.


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