Burrow revient en état de jouer avant ce qui était prévu. On ne l'attendait qu'en décembre. Certains observateurs pensent que c'est un retour prématuré et précipité qui n'a pas lieu d'être, parce que la saison des Bengals est déjà perdue.
Ce n'est certes pas ce que la direction de l'équipe pense. Elle croit plutôt que Burrow peut ressusciter les chances des Bengals de participer aux séries éliminatoires, en propulsant le club vers une série victorieuse de plusieurs matchs.
Il est vrai que les Bengals affronteront les Ravens deux fois, d'ici la fin du calendrier, et que deux victoires contre eux resserreraient le classement de la division Nord de la Conférence Américaine, où Baltimore occupe le premier rang, avec trois parties de priorité sur Cincinnati.
Mais disons que battre les Ravens deux fois, et devancer aussi les Steelers de Pittsburgh (6-5) en tête de la section, c'est peut-être rêver en couleurs, et en demander trop à Burrow.
Il faudra d'abord qu'il retrouve sa forme physique de match, de même que ses repères sur le terrain. Il devra également faire attention de ne pas se blesser à nouveau. Ce qui est loin d'être assuré, avec sa ligne à l'attaque chancelante, qui risque de ne pas le protéger adéquatement en situations de passes. Il n'a même pas joué deux matchs complets en début de saison, et il avait déjà subi cinq sacs...
Son homologue chez les Ravens, Lamar Jackson, (ci-dessus) a été blessé aussi en début de campagne. Et même s'il dit le contraire, il joue encore en dépit de blessures à une cheville et à un genou présentement. Il a manqué des entraînements, et ses performances médiocres, récemment, trahissent sa mauvaise condition physique.
En effet, depuis trois semaines, il ne court presque plus avec le ballon, alors que cela a toujours été l’un de ses principaux atouts. Son pourcentage de passes complétées a chuté à 57 %, et il est incapable de franchir le cap des 200 verges de gains aériens par rencontre (piètre moyenne de 174 verges par partie). Mais ces problèmes peuvent aussi venir des failles dans la protection de sa ligne offensive, et de ses receveurs qui laissent filer trop de passes.
Le plan de match se résume pas mal à donner le ballon au demi offensif Derrick Henry. Les Ravens viennent de gagner cinq matchs de suite, depuis leur semaine de congé (bye), mais les quatre dernières ont été acquises contre des clubs faibles, et surtout grâce à la défensive, qui s'est ressaisie après un affreux début de saison, quand l'équipe a perdu cinq de ses six premières rencontres.
Lamar Jackson n'a peut-être pas joué à la hauteur de ses standards habituels, mais il a tout de même lancé 15 passes de touché et seulement 3 interceptions, et il affiche un excellent coefficient d'efficacité de 111, ce qui le place en 3e position chez les quarts arrières de la NFL.
C'est amplement suffisant pour dominer la pire défensive de la Ligue, celle des Bengals, dernière dans pratiquement toutes les catégories statistiques du circuit Goodell.
Joe Burrow pourra compter sur son receveur étoile Ja'Marr Chase (photo ci-dessus), qui a fini de purger sa suspension d'une partie, mais son coéquipier Tee Higgins sera absent, à cause d'une commotion cérébrale subie la semaine dernière, dans la quatrième défaite consécutive des Bengals, 26 à 20, contre les Patriots de la Nouvelle Angleterre.
C'est possible que le retour de Burrow ait un effet positif sur le moral de l'équipe, et s'il est vraiment remis de sa blessure, il pourrait offrir une bonne performance. Mais cela ne suffira pas à compenser la grande faiblesse défensive des Tigres, surtout à l’étranger. Baltimore est le choix des parieurs par un touché transformé (7 points), même si habituellement les Bengals sont compétitifs dans ces rencontres face à leurs rivaux de section.
Bengals 23, Ravens 27.