Ces rivaux de la division Nord de la Conférence Américaine sont à égalité en tête de cette section, avec des fiches identiques de six victoires et autant de défaites. Ils s'affronteront deux fois en décembre, et le résultat de ces confrontations pourrait bien déterminer quel club remportera le championnat de sa division.
Avant le début de la campagne 2025-26, on ne s'attendait pas à une lutte si serrée entre ces deux formations. Les Ravens étaient largement favoris pour distancer leurs concurrents dans le Nord de l'AFC. Mais les choses ne se sont pas déroulées comme prévues. Baltimore a connu un début de saison catastrophique, en perdant cinq de ses six premiers matchs. La défensive de l'équipe a été anormalement malmenée, en accordant des points à la tonne !
Ce fut l’inverse pour les Steelers, qui ont gagné quatre de leurs cinq premières parties, même si leur défense a parfois eu du mal, elle aussi.
Les situations des deux adversaires se sont rééquilibrées ensuite. Pittsburgh a perdu cinq de ses sept rencontres suivantes, et Baltimore a gagné cinq des six dernières.
Dans quel état ces deux belligérants se présentent-ils à la veille de ce duel dominical qui pourrait être décisif, et qui promet d'être physiquement éprouvant ? Disons que les guerriers des deux clubs ont déjà beaucoup de joueurs blessés, et que le match rude de dimanche risque d'en faire d'autres. Les Ravens ont un avantage de ce côté-là, car ils ont eu quelques jours de plus que les Steelers pour récupérer, ayant joué jeudi dernier, le jour de l’Action de grâce.
Outre leur longue liste de blessés, ces deux rivaux ont un autre point en commun : de durs revers subis lors de la semaine 13, il y a quelques jours. Les Steelers ont été humiliés à domicile par les Bills de Buffalo, par la marque de 26 à 7. Et les Ravens les ont imités, dans une défaite gênante de 32 à 14, chez eux, face à Joe Burrow, et aux Bengals de Cincinnati.
La défensive contre le jeu au sol des Steelers a été défoncée pour 249 verges par les coureurs des Bills, dont James Cook, qui a amassé 144 verges à lui seul. Pilonnés de cette façon, cela a sûrement laissé des traces dans le front défensif des hommes de l'entraîneur Mike Tomlin (photo ci-dessous).
Ce dernier a entendu un chant pas très flatteur de la part des partisans furieux des Steelers : «Fire Tomlin». Et c'est un fait que sa longue expérience de 19 saisons, comme coach de l'équipe, tire peut-être à sa fin, si la situation du club continue de se détériorer de la sorte.
Ce qui inquiète surtout à Pittsburgh, c'est que l'offensive semble perdue sur le terrain. L'attaque au sol ne va nulle part, avec des gains sous la barre des quatre verges par course, et l'attaque aérienne ne produit que 187,8 verges en moyenne par match, ce qui est insuffisant pour gagner régulièrement dans une NFL qui privilégie l'offensive pas la voie des airs.
Le quart arrière Aaron Rodgers joue avec une fracture au poignet gauche qui semble lui nuire sur les remises du ballon. Il a eu 42 ans mardi, et il a beaucoup ralenti cette saison. Il ne semble plus avoir grand chose dans le réservoir, et ça sent vraiment la retraite dans son cas.
Les Steelers sont allés le chercher tardivement, le printemps dernier, après que les Jets de New York l'eurent rejeté. Ils étaient mal pris, car ils n'avaient pas de quart no 1 dans leur organisation. Ils croyaient peut-être que Rodgers serait la solution à leur problème, mais avec lui, les Steelers sont demeurés un club qui joue pour .500, comme c'est le cas depuis plusieurs années.
À sa décharge, il n’a pas un bon groupe de receveurs à qui lancer le ballon, et ces derniers ne semblent pas être sur la même longueur d’onde que lui. On dirait qu'ils ne courent pas de bons tracés. Même son receveur le plus talentueux, D.K. Metcalf, ne saisit pas ce qui ne va pas dans sa relation avec Rodgers, sur le terrain.
Le futur membre du Temple de la Renommée n'a pas lancé deux passes de touché dans un même même match depuis la semaine 8, et il a quitté la joute perdue de dimanche passé, le nez en sang. Une image désolante de fin de carrière... Au cours des trois plus récentes semaines, son pourcentage de passes complétées a chuté à 52,2 %, ce qui fait que les séries offensives des Steelers se terminent rapidement, et abruptement, par des jeux avortés.
Il y a fort à parier que si le "pass rush" des Ravens frappe Rodgers tôt dans la rencontre de dimanche, le vétéran pivot des Steelers cherchera ensuite à sauver sa peau, en jouant de prudence, pour éviter les sacs. Ce qui, évidemment, réduira son efficacité.
On risque alors d'assister au festival du jeu au sol, avec les porteurs de ballon Jaylen Warren (photo ci-dessus) et Kenneth Gainwell. C'est peut-être la meilleure option pour l'attaque des Steelers, car leur ligne offensive est dans le top-10 de la NFL pour bloquer efficacement, sur ce type de jeu.
De l'autre côté du terrain, les Ravens ont également des problèmes à l'attaque, avec un quart arrière, Lamar Jackson, qui semble encore traîner ses blessures à un orteil, aux ischio-jambiers, et à un genou. Il ne joue définitivement pas à 100 % de ses capacités, notamment en ce qui concerne son potentiel pour porter le ballon, et sa mécanique sur les jeux de passe.
Dans ses trois dernières sorties, il n'a porté le ballon que pour un total de 84 verges, ce qui est bien inférieur à sa production habituelle. Depuis le 9 novembre, il a commis trois interceptions et quatre échappés, et il a subi dix sacs. Encore là, il s'agit de performances anormales pour lui, un ancien MVP.
Durant cette période, Jackson (ci-dessus) n'a marqué aucun touché au sol, et il n'a lancé aucune passe de touché. Et durant le dernier mois, son pourcentage de passes complétées est demeuré sous les 60 %, un fait sans précédent dans sa carrière de huit saisons dans la NFL. Il semble incapable de prendre un bon rythme durant les matchs, ce qui donne du jeu désordonné, et une offensive "imprécise", aux dires mêmes de l'entraîneur des Ravens, John Harbaugh.
Puisque ça ne tourne pas rond pour lui, les Ravens s'en remettront surtout au demi offensif Derrick Henry, pour porter l'attaque de l'équipe. Celui-ci tentera d'imiter James Cook, des Bills, qui, la semaine dernière, a terrassé le front-7 des Steelers.
La défensive des Corbeaux s'est amélioré au fil du temps, cette année. Elle aussi aura un rôle important à jouer pour faire gagner le club, dimanche. Elle doit remporter la guerre des tranchées, et provoquer des revirements afin de raccourcir le terrain pour Lamar Jackson et son attaque.
Mais les revirements et les changements de possession, c'est plutôt la force de la défense des Steelers, qui en a provoqués 22, cette saison. Elle est en 2e place, à ce chapitre, dans le circuit Goodell. Pour leur part, les Ravens se sont rendus coupables de quatre échappés perdus, et d'une interception, la semaine passée, dans leur déconfiture de 32 à 14 contre les Bengals. Une telle catastrophe ne doit pas se reproduire contre Pittsburgh, cette semaine.
De l'avis des experts, qui favorisent Baltimore par 5½ points pour gagner dimanche, les Ravens, comparativement aux Steelers, forment une équipe plus complète, avec de meilleurs substituts, pour remplacer leurs blessés. Ils ont eu plus de temps, et de jours de congé, pour mieux se préparer à la grosse bataille qui les attend. Ils ne peuvent pas se permettre de perdre à domicile, contre un club qui semble en implosion.
Vu les problèmes qui touchent les quarts-arrières de ces deux rivaux de division, et donc leurs offensives désorganisées et peu efficaces, je prévois un match serré et à faible score, avec un léger avantage pour l’équipe locale.
Rien n'est cependant perdu d'avance pour les Steelers, qui ont un calendrier un peu moins difficile que celui des Ravens, d'ici la fin de la saison 2025-26. Ils n'affronteront qu'un seul club qui une fiche positive (Lions, 8-5), tandis que Baltimore devra faire face aux Patriots (11-2), aux Packers (8-3-1), et de nouveau aux Bengals, qui les ont battu, la semaine dernière.
Steelers 16, Ravens 17.
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