Dallas vient de batte coup sur coup les deux finalistes au dernier Super Bowl : les Chiefs et les Eagles. Ils ne sont plus qu'à 1½ match de ces derniers, qui connaissent des difficultés, ces derniers temps. Pour leur part, les Lions ont perdu leur match de l'Action de Grâce, jeudi dernier contre leurs rivaux de division, les Packers de Green Bay. C'était le second revers contre eux cette saison, alors que l'an passé, ils les avaient balayés dans leur série de rencontres face à face.
Ça ne va pas bien à Détroit pour les Lions, après leur saison dominante de 2024, au cours de laquelle ils avaient dominé, en ne perdant que deux matchs (15-2). L'offensive n'est plus aussi explosive, depuis la perte de leur génial coordonnateur offensif Ben Johnson, maintenant entraîneur chef des Bears de Chicago (9-3), qui sont premiers au classement de la Conférence Nationale, a égalité avec les Rams de Los Angeles, et les Seahawks de Seattle.
Il faut souligner que leur ligne à l'attaque est affaiblie par de nombreuses blessures à leurs joueurs réguliers, et qu'ils risquent d'être privés de leurs deux meilleurs receveurs jeudi, puisque l'ailier espacé Amon-Ra St. Brown (photo ci-dessus) a rejoint l'ailier rapproché Sam La Porta, parmi les patients de l'infirmerie, qui déborde, actuellement, dans le camp des Lions.
Désespérés, les dirigeants du club ont même tenté de faire sortir de la retraite l'ancien joueur de centre Frank Ragnow, mais celui-ci a échoué les tests médicaux, et il n'est donc pas autorisé à jouer.
Cette saison, le calendrier des Lions est bien plus exigeant, et les joueurs ne réussissent plus autant les jeux risqués, comme les nombreux 4e essais commandés par leur audacieux coach Dan Campbell (photo ci-dessous). Peut-être que leurs adversaires sont également mieux préparés à les affronter.
L'enjeu est grand pour le club du Michigan, cette semaine contre Dallas, et la semaine prochaine contre les Rams. Selon le New York Times, en cas d'échec contre les Cowboys, au Thursday Night Football, leurs chances de participer aux séries de fin de saison chuteraient à 12 %. À l'inverse, un gain lors de ce duel, ferait monter ces probabilités à 45 %.
Pour réussir à atteindre ce pourcentage, les Lions devront renverser les tendances défavorables des dernières semaines. Au cours de leurs trois récentes rencontres, leur production offensive a chuté d'une dizaine de points en moyenne par match (22,3 points) tandis que leur défensive en a accordé 29. Et au cours du dernier mois, ils ont alloué neuf touchés par la passe, 237 verges de gains aériens par partie, et les quarts arrières adverses ont maintenu un excellent coefficient d'efficacité de 105,6.
Leur attaque au sol, pourtant dévastatrice habituellement, avec Jahmyr Gibbs et David Montgomery, a été inconstante cette saison. Les quatre fois qu'elle n'a pu amasser au moins 100 verges dans un match, cette année, les Lions ont perdu (0-4). Même s'ils sont favoris par 3 points pour gagner jeudi, disons qu'avec leurs performances récentes, et leur longue liste de blessés, ils ne doivent pas être très confiants, avant de se mesurer aux Cowboys, une formation en pleine ascension.
Car il y a plusieurs facteurs qui militent en faveur des négligés dans cette bataille du Thursday Night Football. L'offensive des Boys est quasi inarrêtable cette saison. Le quart Dak Prescott (photo ci-dessus) joue aussi bien qu'en 2023, quand il avait fini deuxième au scrutin pour déterminer le joueur par excellence de la NFL (MVP).
Il n'a pas vraiment besoin d'un coordonnateur offensif pour lui dire quoi faire sur le terrain. Avec sa grande expérience, il sait lire les défenses opposées, et change les jeux au besoin, à la ligne de mêlée. Il sait aussi éviter la pression du "pass rush" des fronts défensifs ennemis, et faire les gros jeux, aux moments opportuns.
De plus, il est dans une situation avantageuse contre la pression du "pass rush" des Lions, qui est le plus lent de la NFL pour se rendre aux QBs adverses. Donner trop de temps à Prescott pour repérer ses receveurs et lancer ses passes, c'est courir à sa perte. Par surcroît, le meilleur chasseur de quart de Détroit, Aidan Hutchinson, connaît un ralentissement, comme son équipe, depuis un mois et demi. Il n'a réussi que 2½ sacs durant cette période.
Remarquez que Prescott a de meilleures armes offensives à sa disposition, cette saison. L'ailier éloigné George Pickens, acquis des Steelers avant la présente campagne, connaît une saison sensationnelle en attrapant toutes les passes contestées dans son rayon d'action. Il forme un des trios de receveurs les plus redoutables du circuit Goodell, avec CeeDee Lamb, et l'ailier rapproché Jake Ferguson (photo ci-dessus).
Au champ arrière, le demi offensif Javonte Williams est déjà rendu à 1 083 verges de gains au total (passes et courses), et il est en lice pour le titre du "retour de l'année" dans la Grande Ligue, en 2025-26. La ligne offensive joue mieux aussi, depuis que ses titulaires attitrés sont revenus en santé, après quelques blessures, en commencement de campagne.
La grande différence cependant, dans la tenue de l'équipe, depuis leur semaine de congé, il y a un mois, c'est l'amélioration de leur défensive, après les transactions qui ont amené Quinnen Williams, et Logan Wilson dans leurs rangs, ainsi que le retour au jeu de DeMarvion Overshown, après une grave blessure qui lui a fait rater tout le début de la saison.
Quinnen Williams (ci-dessus) est une véritable super star depuis son arrivée à Dallas. C'est vraiment un "coup de circuit" de la part du gérant général Jerry Jones. Son acquisition fait un peu oublier le désastreux échange de Micah Parsons, aux Packers de Green Bay. Williams a changé pour le mieux la défense des Cowboys contre le jeu au sol, et il a également amélioré beaucoup le "pass rush" de la brigade défensive.
Il est tellement devenu dangereux pour les lignes offensives adverses, que celles-ci doivent absolument le bloquer à la ligne de mêlée. ce qui laisse plus de liberté à ses coéquipiers Kenny Clark et Osa Odighizuwa, qui deviennent du coup, plus efficaces dans leur travail. Si le front-7 met plus de pression sur les quarts adverses, cela aide la tertiaire à mieux contrer le jeu de passe. Et, à ce chapitre, les Cowboys ont appris une bonne nouvelle cette semaine, en voyant le demi de coin Trevon Diggs reprendre l'entraînement, après une longue absence, attribuable à une blessure sérieuse à un genou.
Depuis ces changements à la défense, au cours du dernier mois, l'unité défensive des Cowboys a coupé de sept points (un touché converti) la moyenne de points accordés par match. Et elle a coupé de moitié le nombre de verges concédées au sol, qui est passé de 143 à 69,7 verges par rencontre ! Cette efficacité contraint les offensives adverses à devenir unidimensionnelles en étant obligées de recourir presqu'uniquement aux jeux de passes. Ce qui les rend prévisibles. C'est fait toute une différence pour les Cowboys ! Une différence qui a replacé Dallas dans le "mix", pour faire les playoffs...
La mort tragique de leur coéquipier Marshawn Kneeland a uni les joueurs derrière leur coach Brian Schottenheimer. Ils semblent en mission pour se surpasser, et gagner, afin d'honorer sa mémoire.
Le match de jeudi promet d'être chaudement disputé et de présenter du jeu physique. Ces deux clubs ont développé une rivalité féroce au cours des dernières années. Si cette bataille se transforme en fusillade, ou en festival offensif, je ne pense pas que les Lions vont la remporter, à cause de l'absence de plusieurs joueurs clés, qui sont présentement au rancart.
Cowboys 27, Lions 24.
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