On a beau savoir que les jolies filles qui jouent dans la LFL sont des sportives en bonne condition physique, tant qu'on ne les a pas vu à l'oeuvre dans un vrai match, on reste sceptique quant à la qualité de jeu qu'elles peuvent offrir. D'autant plus qu'elles doivent compétitionner avec presque rien sur le dos et qu'elles ne bénéficient que d'un équipement de protection somme toute assez léger lui aussi. Comment ces footballeuses au corps de mannequin, (dont les plus menues mesurent à peine 5'2" et pèsent seulement 110 lbs alors que les plus imposantes font 6'2" sur 150 lbs), peuvent-elles se débrouiller dans ce sport où les contacts peuvent être violents ? Durant les essais précédents les camps d'entraînements, c'est le jeu aérien qui semble donner le plus de fil à retordre aux candidates. Beaucoup de receveurs manquent de coordination et de synchronisme. Elles ont du mal à ajuster leur course à la vélocité et à la trajectoire des passes. Pour les jeux au sol, les porteuses de ballon courent bien et maîtrisent efficacement les techniques qui s'appliquent à cet aspect de l'offensive. Au final, il ne doit pas y avoir tant de candidates que ça qui peuvent surpasser les standards minimum requis pour ne pas avoir l'air trop folles sur un terrain de football.
Les parties de la LFL sont retransmises à la télévision payante (MTV2). Je n'ai jamais vu une rencontre en direct, mais j'ai pu visionner plusieurs montages vidéo des faits saillants des matchs. Évidemment on ne montre que les plus belles séquences dans ces extraits spectaculaires ayant pour but d'attirer une clientèle pour le produit offert. Une vidéo amateur sur YouTube révèle une réalité moins rose. En trois minutes de temps réel continu, on voit quatre ou cinq jeux et tous se terminent par...des punitions appelées par les arbitres. Ce n'est sûrement pas toujours comme ça. Il faut considérer que la Lingerie Football League en était à sa première saison officielle l'an passé, et qu'une période de rodage est nécessaire pour que le jeu devienne plus cohérent et discipliné.
Ceux qui sont plus familiers avec le Lingerie Football disent qu'après un certain temps, on en vient à oublier que ces énergiques jeunes femmes évoluent sur le terrain, en petite tenue... On se concentre plus sur ce qu'elles font. La surface de jeu étant restreinte (50 par 30), les contacts et les collisions sont nombreux et parfois très rudes. Sans doute à cause du costume et pour éviter des blessures, les plaqués se font haut, de la taille aux épaules. Mais il y a souvent des coups vicieux : coups d'avant-bras au menton, coup de la corde à linge, porteuses de ballon agrippées solidement et projetées violemment au sol, ou dans les murs qui sont parfois très rapprochés du terrain. Pas étonnant qu'il y ait des blessures et des meurtrissures. Entre filles on ne se ménage pas : "bitchage", coups illégaux après que l'arbitre ait sifflé, "poussaillages" pendant les arrêts de jeu, et même des batailles durant lesquelles les officiels ont beaucoup de difficulté à séparer les belligérantes.Bien entendu, tout cet exhibitionnisme présent lors des activités de mise en marché de la LFL, les séances de photos des filles adoptant des poses très sexy dans leur lingerie affriolante, la façon que les joueuses s'excitent en entrant sur le terrain avant les matchs, les célébrations d'après-touché parfois fort peu "féminines" (comme une fille qui lève le ballon en l'air en chevauchant une coéquipière à quatre pattes dans la zone des buts...), tout ça laisse un peu perplexe. On se demande si la LFL ne dépasse pas les bornes. Les féministes n'ont pas de doute à ce sujet en qualifiant ce spectacle de "dégradant" pour la condition féminine. Du machisme, du sexisme et de l'exploitation éhontés ! Au contraire, les spectateurs eux, en redemandent...



