Tout comme il n'y a que l'élite des joueurs de football qui peut accéder à la toute puissante Ligue Nationale de Football des États-Unis (NFL), les troupes de cheerleading qui les côtoient sur le terrain ne sont pas non plus composées de n'importe qui.
Bien entendu, ces meneuses de claques sont rarement laides et elles sont des adeptes des soins de beauté. Elles ne traînent généralement pas un surplus de poids. Un entraînement rigoureux et une diète sévère les maintiennent dans une forme physique exemplaire.
Leurs chorégraphies sont exigeantes et sont réglées au quart de tour. L'équilibre, l'amplitude des sauts, les mouvements de danse ou de gymnastique, l'expression corporelle et le synchronisme, doivent être parfaits.
Mais tout ça ne suffit pas. Denise Garvey, (photo ci-dessus) directrice de la troupe de cheerleaders des Jets de New York (Jets Flight Crew), recherchent des candidates non seulement belles et bonnes, mais aussi : bien éduquées, connaissant les principaux sujets d'actualité, capables de tenir des conversations intelligentes, communiquant et articulant bien leurs pensées.
Pourquoi leur demande-t-on tant de qualités et d'aptitudes ? Simplement parce que leurs activités ne se limitent pas aux terrains de football. Ces animatrices de foule participent fréquemment à des événements communautaires où elles représentent à la fois leur équipe, leur ville et la NFL.
Que ce soit dans des spectacles devant des membres des forces armées américaines, ou lors d'apparitions dans des cérémonies officielles, des fêtes ou des campagnes de levées de fonds pour des organismes de charité, ces athlètes en leur genre, dont la majorité sont des étudiantes universitaires, rencontrent des personnalités importantes de leur milieu socio-économique.
Que des rencontres sont prévues ou improvisées avec les cheerleaders, ces V.I.P. s'attendent à faire la conversation avec des jeunes femmes talentueuses et brillantes. Pas seulement charmantes et sexy...
Pour ne pas être prises au dépourvu en communicant avec leurs interlocuteurs ou leurs interlocutrices, elles ont intérêt à être cultivées, et bien informées, en s'instruisant, en écoutant régulièrement les bulletins de nouvelles et les émissions d'affaires publiques sur différents médias.
Cela peut paraître surprenant, mais leur statut les élève au rang de vedettes adulées par leurs propres admirateurs et admiratrices (les fillettes, en particulier, les adorent, les prennent pour modèles, et cherchent à les imiter). Leur dynamisme, leurs qualités athlétiques et leur beauté impressionnent grandement. Partout où elles vont, elles répandent la joie et l'enthousiasme.
Elles signent de nombreux autographes et doivent être à l'aise et confiante lors de leurs apparitions publiques. Si elles sont appelées à prononcer un discours, ces conférencières très écoutées auront avantage à bien connaître leur sujet, l'auditoire à qui elles s'adressent, et le lieu où elles vont parler. Il serait mal vu qu'elles se contentent de lire des fiches et qu'elles fixent le plancher ou le plafond en balbutiant sur un ton monocorde.
Pour bien se préparer, elles auront préalablement répété leur discours devant un miroir ou une personne de confiance. Attention au débit trop rapide et saccadé. Gare aux répétitions trop fréquentes de mots ou d'expressions comme "you know", "I mean", "It's great", etc. Il faut parler clairement et assez fort pour être bien comprises. Une bonne diction est essentielle, de même qu'un beau sourire.
Surtout ne pas s'excuser d'être nerveuse, l'audience le remarque rarement ou n'en fait pas de cas. "Respirez, faites des pauses, relaxez", conseillent aussi les accompagnatrices des Pom Pom Girls speakerines.
Pour piquer la curiosité du public, une bonne histoire, une citation d'une personne célèbre, une statistique révélatrice ou quelque chose d'amusant ou sortant de l'ordinaire, sont des trucs tout indiqués.
Il faut communiquer avec l'auditoire en joignant les gestes et les expressions faciales à la parole. Le message passera mieux. Établir un contact visuel avec certains auditeurs aidera aussi en ce sens. Le regard de la conférencière doit être captivant et ne doit pas se perdre sur un mur ou un élément du décor.
Pour que les cheerleaders en arrivent à atteindre un niveau d'excellence sur plusieurs plans, ça prend des efforts constants, de la détermination et des moyens.
Pour la mise en forme, Denise Garvey recommande le "hot yoga". Cette discipline comporte 26 postures et deux exercices de respiration qui s'exécutent dans une pièce chauffée à 105° F. (40,5° C.) afin d'éliminer les toxines du corps par la sueur. Autrement dit, ces exercices d'étirement et d'équilibre font sortir le "méchant", chassent le stress, canalisent l'énergie, favorisent la flexibilité, rétablissent l'harmonie entre l'esprit et le corps.
À ces séances spéciales, s'ajoutent des entraînements plus conventionnels, et les pratiques régulières, pour mettre au point les chorégraphies et les figures de style reliées spécifiquement à l'art ou au "métier" de cheerleader.
Mais ce conditionnement physique et mental ne va pas sans le respect d'un régime alimentaire strict.
Les candidates souhaitant se tailler une place dans le JETS FLIGHT CREW doivent adopter une saine alimentation : éviter le pain blanc, les céréales sucrées, les aliments gras, les gâteaux, les biscuits.
Durant les entraînements et le jour des matchs, les filles dépensent beaucoup d'énergie. Elles doivent donc en avoir en réserve, mais pas celle procurée par le sucre. Cette énergie-là est mauvaise car elle s'épuise vite.
La bonne énergie, celle qui est durable, se trouve dans les aliments riches en fibres et en grains entiers, dans les oeufs, les noix, les fèves, les pois, les fruits et les légumineuses.
Pour exécuter les sauts et les mouvements les plus exigeants de leurs routines, les meneuses de claques ont besoin d'être fortes et bien musclées. Cette vigueur s'acquiert par la consommation de protéines présentes dans les viandes dégraissées ou maigres comme le poisson.
Pour bien paraître sur le terrain, lors d'activités extérieures et sur le fameux calendrier annuel de l'équipe (photo), les cheerleaders des Jets entretiennent soigneusement leur beauté.
Lors des auditions qui déterminent leur sélection ou leur rejet, les candidates doivent sortir gagnantes de plusieurs épreuves.
On les incite à porter un short et un bustier moulants mais pas indécents ! Aussi légères soient-elles, ces pièces de vêtements doivent assurer un bon maintien de la poitrine, de la taille, des fesses et des cuisses, tout en étant très confortables.
On encourage les filles à ne pas abuser du maquillage et des "piercings". Elles ne doivent pas ressembler aux clowns du Cirque du Soleil ! Si elles choisissent de porter des rallonges pour leur chevelure, les filles seront mal jugées si elles les perdent lors des épreuves "mouvementées" qui demandent beaucoup d'efforts physiques !
L'idéal, pour les aspirantes espérant devenir membres du JETS FLIGHT CREW, c'est de souligner ou de mettre sobrement en valeur les plus beaux traits physiques qu'elles possèdent déjà naturellement.
Les juges qui détermineront leur sort aiment particulièrement les candidates qui sont plutôt grandes et ont de longues jambes (ou les font paraître longues). C'est pourquoi les talons hauts sont utiles, voire indispensables, surtout quand les filles se transforment en mannequins et défilent en bikini ou en tenue de soirée devant le jury. Il est alors primordial de faire bonne impression. Être grande représente aussi un avantage pour effectuer avec élégance les sauts et les figures de style du cheerleading.
Comme on peut le constater, ça prend tout un ensemble de qualités et d'atouts pour appartenir au club sélect du JETS FLIGHT CREW. Il y a beaucoup d'appelées et peu d'élues même si l'organisation new yorkaise a augmenté substantiellement le nombre de membres de "l'équipage" depuis 2007, année de la mise sur pied du programme de cheerleading. On compte maintenant une quarantaine d'hôtesses dans la troupe de Denise Garvey.