FÉLICITATIONS À COACH McVAY ET À SES JOUEURS.
Ce fut très ardu, éprouvant, et même étonnant, mais les Rams de Los Angeles (10-6) ont remporté le championnat de leur division (NFC Ouest), dimanche. Ils avaient besoin de gagner le bris d'égalité (la force de leurs victoires cette saison, par rapport à celles des Seahawks) avec leurs rivaux de section, Seattle (9-7), en recevant l'aide d'au moins quatre clubs disputant des matchs en fin de semaine.
Et ils l'ont obtenu grâce à des victoires des Bengals et des Commanders (les deux en prolongation), des Vikings et des Bills. Les Rams disputeront le dernier match de leur saison régulière à domicile contre les Seahawks dimanche prochain, mais même s'ils le perdent, et que les deux équipes finissent avec des fiches identiques de 10-7, les hommes de Sean McVay sont assurés du titre de leur division.
En début de saison, affaiblis par les graves blessures aux joueurs de leur ligne à l'attaque, et à leurs deux meilleurs receveurs de passes (Puka Nacua et Cooper Kupp), les Rams étaient en sérieuses difficultés après avoir perdu quatre de leurs cinq premières rencontres. La grande majorité des observateurs ne donnaient pas cher de leurs chances de participer aux séries éliminatoires.
Puis, à mesure que leurs blessés revenaient au jeu, et après une salutaire semaine de congé (bye), les Rams ont opéré un revirement de situation assez spectaculaire. Ils ont gagné neuf des onze parties suivantes, pour coiffer tous leurs concurrents en tête de la division Ouest de la Nationale.
Il faut spécifier que leurs adversaires de section ont eux aussi connu leur période "noire" au cours de la saison, ce qui a contribué à rééquilibrer les chances, -du moins en ce concerne les Seahawks-, vers la fin de la campagne. À la mi-novembre, c'étaient les Cardinals de l'Arizona qui trônaient au sommet de la section Ouest avec un dossier de 6-4. Ils se sont effondrés ensuite, après leur bye (semaine 12).
Mais la grande déception parmi les formations de cette division a été les 49ers de San Francisco. Ils occupent présentement la dernière place avec un affreux bilan de six victoires, neuf revers. Avant le début de la saison, beaucoup d'experts les voyaient retourner au Super Bowl en février prochain, après avoir failli remporté celui de l'an dernier contre les Chiefs de Kansas City.
Des blessures à des joueurs importants expliquent en grande partie leur médiocre campagne 2024. Le meilleur demi offensif de la NFL, Christian McCaffrey (photo ci-dessus / genou) n'a joué que quatre parties; l'excellent ailier éloigné Brandon Aiyuk (épaule) n'en a disputé que sept, et le porteur de ballon Elijah Mitchell s'est retrouvé également sur la liste des blessés à long terme.
Le quart-arrière Brock Purdy a raté un match en raison d'une blessure -et il a aussi joué quelques matchs alors qu'il était blessé à une épaule-, mais outre les longues absences des coéquipiers mentionnés ci-dessus, son rendement a souffert de l'absence de quelques joueurs de ligne (Ben Bartch, Jon Feliciano (toute la saison), et surtout, l'as plaqueur Trent Williams. Purdy a vu sa cote d'efficacité baisser de 113 (l'an passé) à 94,4 cette saison.
En défensive, l'état de santé des partants des Niners a été encore pire que celui des attaquants. Des joueurs étoiles ou très importants ont souvent manqué à l'appel : Nick Bosa, Yetur Gross-Matos, Charvarius Ward, Fred Warner (joue depuis la semaine 4 malgré une fracture à une cheville), Talanoa Hufanga, Dre Greenlaw, Javon Hargrave, Nick McCloud, Evan Anderson...
Cela n'explique pas tous les déboires des 49ers, mais c'est certain que ça n'aide pas quand la moitié des partants se retrouvent à l'infirmerie pour de longues périodes. San Francisco est l'équipe de la NFL qui, avec les Cowboys de Dallas, a raté le plus de matchs à cause des blessures.
D'autres diront que ce recul marqué de l'équipe de Kyle Shanahan (photo ci-dessus) est attribuable aux lendemains difficiles qui attendent souvent un club qui s'est rendu au Super Bowl. Renommés depuis longtemps pour être un club «physique» et intimidant pour les adversaires, les 49ers ont fait preuve de moins d'intensité et d'agressivité en 2024. Ils semblaient moins affamés. Contrairement à leurs habitudes, ils ont aussi perdu souvent la bataille des revirements (22 commis contre 17 provoqués).
Du côté des Rams, les statistiques qu'ils ont produit cette année ne sont pas si impressionnantes, surtout pour un club champion de sa division, et une fiche de 10-6. Dans presque tous les départements, autant offensifs que défensifs, les Rams sont même sous la moyenne des équipes de la NFL (20e pour les points marqués avec 21,4 🏈23e pour les verges au sol par match avec 105,1 🏈26e pour les verges accordées par joute avec 354,2).
Ce qui a fait la différence pour eux, -ce qui leur a procurés souvent une mince marge victorieuse- ce sont quelques jeux clés au bon moment comme : des revirements créés (ils sont + 7, dont 13 interceptions), des arrêts importants sur des 4e essais des adversaires, et après avoir profité des erreurs des opposants.
Mais l'expérimenté quart arrière Matthew Stafford (photo ci-dessus) est bien conscient que c'est la défensive qui a sauvé l'équipe ces derniers temps. Au cours des trois dernières rencontres (toutes des victoires), elle n'a accordé qu'un total de 24 points, pendant que l'attaque n'en générait que 44. Stafford sait bien qu'en séries éliminatoires l'offensive devra être bien plus productive. Lui-même devra être bien plus efficace.
La production offensive a presqu'exclusivement reposé sur les épaules du receveur Puka Nacua (79 réceptions pour 990 verges en onze parties jouées + 46 verges par la course et trois touchés), et sur celles du porteur de ballon Kyren Williams (1 299 verges et 16 touchés, dont deux par la passe).
Avec toutes les blessures qu'il a subi au cours de sa carrière, l'ailier espacé Cooper Kupp a quelque peu ralenti (710 verges de gains, six touchés, en 12 matchs disputés). Il semble plus s'affirmer comme un bon bloqueur, plutôt qu'une menace sur les longues passes, comme c'était le cas avant. Les autres receveurs de l'équipe doivent contribuer davantage. Mais pour que cela arrive, Stafford et l'entraîneur Sean McVay doivent les utiliser plus fréquemment.
L'attaque des Rams a été trop souvent sous performante par rapport à son talent, qui est vraiment considérable. L'opportunisme et l'amélioration de la jeune défensive (plusieurs partants sont des recrues ou des joueurs de deuxième année) de l'équipe sont des éléments très positifs qui incitent à l'optimisme. Tout le monde devra jouer à sa pleine capacité en séries éliminatoires.
Si les Rams l'emportent dimanche prochain contre Seattle, ils devraient être semés no 3 dans la première ronde éliminatoire (wild card). Ils affronteraient alors les Packers de Green Bay ou les Commanders de Washington. Si les Rams perdent leur dernière partie de la saison régulière, ils glisseraient alors au 4e rang et ils devraient se mesurer soit aux Vikings du Minnesota soit aux Lions de Détroit. Dans tous les cas, une très grosse commande...
Selon ses préférences parmi ces possibles futurs adversaires en playoffs, coach McVay devra décider de l'importance de gagner contre Seattle dimanche. Enverra-t-il ses partants réguliers dans la mêlée ? Ou bien les fera-t-il reposer en leur donnant congé en vue des éliminatoires ?