dimanche 6 février 2022

LES BENGALS AU SUPER BOWL : UN CLUB CONFIANT ET SANS COMPLEXE.



Presque personne, à part eux, ne croyait aux chances des Bengals de Cincinnati de participer au Super Bowl cette année.  Avant le début de la saison, les parieurs de Las Vegas estimaient leurs probabilités de gagner le championnat de la NFL à 125 contre 1.  Ils ont été confondus.  Les Bengals seront du Super Bowl LVI contre les Rams de Los Angeles, dimanche prochain, au magnifique SoFi Stadium de Inglewood, Californie.

Cincinnati était semé no 4 dans la conférence Américaine avant le début des éliminatoires.  En première ronde, les Bengals ont eu du mal à venir à bout des raiders de las vegas.  ils n'étaient pas les favoris en 2e et 3e ronde contre les semés no 1 et no 2, les titans du tennessee, et les double champions défendants de l'afc, les chiefs de kansas city.  Pourtant, ils ont déjoué les pronostics et ceux qui doutaient d'eux, en gagnant ces deux rencontres.

maintenant, on se demande qui pourra les arrêter, eux qui sont rendus au match ultime.  Une première présence au sb en 33 ans et la 3e de leur histoire (0-2) depuis leur fondation en 1968.

Si tout le monde est surpris des succès de l'équipe cette année, ce n'est pas le cas de l'entraîneur en chef zac taylor (photo ci-dessus).  pourtant, à ses deux premières campagnes comme coach avec le club de cincinnati, taylor avait une fiche combinée peu reluisante de six victoires, 25 défaites et un match nul.  les bengals étaient la pire formation de la nfl en 2019 (deux victoires, 14 défaites) et la 5e pire en 2020 (4-11-1).  ils ont profité de leurs premiers choix au repêchage pour sélectionner le quart-arrière joe burrow (en 2020, no 9 photo ci-dessous) et le receveur éloigné ja'marr chase (en 2021).



ces choix judicieux, de même que l'embauche de bons agents libres, ont rapidement transformé l'équipe, qui, avec un dossier de 10-7, a remporté le titre de sa division cette année.

après avoir soulevé le trophée lamar hunt à titre de champion de la conférence américaine, dimanche passé, à kansas city, zac taylor a mentionné qu'il croyait en son club depuis le début de la saison et, qu'il n'était pas surpris des succès de sa troupe.

il peinait toutefois à se remettre de ses émotions : «pour être honnête, je ne le réalise pas encore.  c'était tellement un moment incroyable.  vous regardez les joueurs et les entraîneurs, la joie dans leur visage.  c'est un moment que vous ne serez jamais capable de répéter.  nous pourrions le faire encore, j'espère, c'est certainement notre plan.  je ne sais pas si ce sera aussi spécial que le moment que nous avons vécu ici.»

il faut dire que les siens venaient de remporter la victoire en surtemps, après avoir comblé un déficit de 18 points (un record de l'afc pour une joute éliminatoire) dans ce match de championnat contre les chiefs, sur le terrain de ces derniers.  Ils avaient joué le même tour à leurs puissants adversaires lors de la semaine 16 (2 janvier) du calendrier régulier, cette fois-là à cincinnati.  d'ailleurs, les bengals semblent avoir le numéro des chiefs puisqu'ils ont gagné six de leurs sept dernières parties contre eux.



taylor était également heureux pour les partisans de l'équipe : «je suis si heureux pour la ville de cincinnati.  ils ont attendu ce moment.  ils nous ont supporté, en attente de ce moment.  je ne pourrais être plus heureux.  espérons que nous pourrons tous amener nos partisans à los angeles» (...) «ça va être plaisant.  nous devrons être à notre mieux ce dimanche-là au super bowl.  j'apprécie les partisans.  nous ne serions pas ici sans eux.»

au sujet de son jeune quart-arrière joe burrow, coach taylor n'a que des louanges à lui adresser : «il trouve le moyen d'improviser des jeux quand le jeu que j'ai choisi n'est pas possible.  ça rend ma vie tellement plus facile.  cela n'a pas à être parfait, il sera capable de trouver une option.  j'ai probablement appelé un de ses jeux favoris au 3e quart et ça n'a pas marché.  il s'est déplacé pour gagner du temps et il a trouvé ja'marr chase qui traversait le terrain en diagonale.» (...) «le jeu choisi n'était pas là, mais joe a bien réagi et il a trouvé la solution.»

le principal intéressé, joe burrow, surnommé «joe cool» par ses coéquipiers, en raison de son sang froid et de sa grande confiance en lui et en ses partenaires de jeu, n'aurait cependant pas gagé sur les succès de son équipe avant le début de la saison : «je pense que si vous m'aviez dit avant le début de la saison que nous irions au super bowl, je vous aurais traité de fou.  mais après avoir joué toute la saison, plus rien ne me surprend maintenant.  je connais le genre de gars et d'équipe que nous avons.  il reste une partie et nous sommes excités à son sujet.»



dans le fond, burrow poursuit sur sa lancée gagnante depuis ses années de collège et d'université.  il pourrait devenir le premier joueur de l'histoire à avoir gagné à la fois le trophée heisman, le championnat universitaire (avec louisiana, après une saison parfaite -aucune défaite- en 2019) et le super bowl.

il n'y a pas que l'offensive qui a contribué à cette conquête du championnat de l'afc par les bengals.  la défensive a aussi joué un rôle crucial.  entre autres, en causant de nombreux revirements au cours des présentes séries de fin de saison.  les bengals sont + 5 en ce qui a trait au ratio des revirements durant cette période.  dimanche dernier, en surtemps, le demi défensif vonn bell (no 24, photo ci-dessus) a réussi une interception-clef contre patrick mahomes, alors que celui-ci tentait de mener les siens à un touché qui aurait donné la victoire aux chiefs.

ceux-ci avaient gagné le tirage au sort et avaient donc pris possession du ballon en premier.  en redonnant le ballon à son club, bell a permis à son offensive de remonter le terrain jusqu'au placement gagnant du botteur evan mCpherson.  c'était seulement la deuxième fois dans l'histoire des matchs éliminatoires de la nfl qu'un club remportait la victoire après avoir perdu le tirage au sort.



le point tournant du match a été le dernier jeu de la première demie quand la défensive (le demi défensif eli apple, à droite sur la photo ci-dessus) a plaqué le receveur tyreek hill à une verge des buts des bengals.  si hill marque le touché, c'est 28-10 pour kansas city et cincinnati aurait eu encore plus de difficultés à revenir dans le match.

en seconde demie, les bengals ont changé de stratégie pour arrêter mahomes et sa redoutable attaque.  ils ont envoyé sept, et parfois même huit joueurs en couverture de zone pour priver mahomes de ses cibles habituelles.  curieusement, les chiefs n'ont pas profité de la situation pour utiliser davantage le jeu au sol contre le front défensif dégarni devant la ligne de mêlée.  ils ont couru seulement six fois en 2e demie, même s'ils ont gagné sept verges en moyenne par course.  mahomes, lui-même un bon coureur, n'a pas plus profité des occasions de courir avec le ballon, même si ses receveurs étaient tous bien couverts.  bizarre...pas son comportement habituel...

résultats : trois maigres points en 2e demie; 83 verges de gains en 31 jeux...  au contraire, son homologue, joe burrow, a fait quelques courses importantes quand il n'avait pas d'option sur des jeux aériens avortés.  même s'ils n'avaient guère de succès, les bengals employaient le jeu au sol lors des premiers essais.  burrow trouvait ensuite le moyen de convertir de longs 3e essais.  il a notemment trouvé son receveur préféré, ja'marr chase, dans la zone des buts, pour un touché de deux verges, qui égalait la marque à 21-21, vers la fin du 3e quart.



un autre très jeune membre des bengals qui se distinguent en séries éliminatoires, cette année, c'est la recrue evan mCpherson (au centre, sur la photo ci-dessus).  le botteur de 22 ans a réussi toutes ses tentatives de placement (12 en 12) dont trois sur des distances de 50 verges et plus.

un des héros des champions de la conférence américaine, le demi de sûreté vonn bell, qui a réussi l'interception en période de prolongation contre les chiefs, a expliqué comment les bengals ont préparé et amorçé cette heureuse saison : «nous nous disions : pourquoi pas nous ?  nous avons un groupe spécial.  nous avions à mettre toutes les pièces ensemble et à croire en nous.  travailler, ne jamais remettre en questions le plan, persévérer et y croire.  chacun croyait.  tout est possible avec ce groupe.  nous étions en difficultés mais nous avons continué de nous battre.  nous avons un groupe résilient.» (...) «notre niveau de jeu est très élevé actuellement.  nous allons là-bas (au sb) et nous allons continuer de jouer notre genre de football.»

les bengals croient qu'ils sont le club de la destinée cette année.  personne ne les voyait là où ils sont rendus.  les rams sont favoris par 4½ points pour s'emparer du trophée vince lombardi, dimanche prochain.  mais les jeunes bengals n'en ont cure.  ils sont sans peur et confiants de faire encore mentir les prévisionnistes qui doutent toujours d'eux...

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