lundi 7 février 2022

LES RAMS RETOURNENT AU SUPER BOWL : AARON DONALD NE VOULAIT PAS L'ÉCHAPPER CELLE-LÀ !

Sean McVay recevant le trophée George Halas des mains du propriétaire des Rams Stan Kroenke











Les choses n'allaient pas bien pour les Rams de Los Angeles vers la fin du 3e quart de leur match de championnat de la Conférence Nationale contre leurs imbattables rivaux, les 49ers de San Francisco.  Ces derniers venaient de marquer un touché (George Kittle sur une passe de 16 verges de Jimmy Garoppolo) et ils prenaient une bonne avance de 17 à 7.  Les Rams semblaient se diriger vers une 7e défaite de suite contre leurs éternels ennemis de la Californie.


Sur les lignes de côté, dans le camp des Rams, le joueur de ligne étoile Aaron Donald était furieux.  Il a rassemblé ses coéquipiers autour de lui et il leur a passé un savon !  Il est certes un leader du club, mais il ne fait pas souvent de discours devant ses compagnons d'armes.  Mais lorsqu'il en fait un, on a avantage à l'écouter !  Et c'est ce que les gars ont fait...


Que leur a-t-il dit ?  Ou, plutôt, que leur a-t-il crié ?  Les preneurs de son du personnel de télédiffusion des parties de la NFL l'ont enregistré.  Ça va comme suit : «Nous sommes ici pour jouer.  Nous sommes à un match (du Super Bowl).  Redressez-vous !  Redressez-vous !  Nous jouons pour quelque chose, les gars !  Ça doit signifier quelque chose pour vous !  Donnons tout ce que nous avons !  Tout ce que vous avez !  Finissons ça !  Allez !  Tout ce que vous avez !  Finissons-en à : 1, 2, 3 !»

Après ce petit «pep talk» pour galvaniser les siens, Donald a aidé la défensive de l'équipe locale à fermer complètement la porte à l'attaque des 49ers.  Pendant ce temps, l'offensive des Rams se réveillait pour marquer des points (un touché et deux placements) lors de ses trois séries de jeux suivantes.



Lors du dernier jeu offensif des Niners, avec une minute et neuf secondes à écouler au dernier quart, le quart-arrière Jimmy Garoppolo a reculé derrière la ligne de mêlée pour tenter une passe.  Il n'a pas eu le temps de repérer ses receveurs car la ligne défensive des Rams fonçait sur lui avec toutes ses forces.  Au moment où il était plaqué par Aaron Donald (photo ci-dessus), Garoppolo a lancé une passe par en-dessous au demi offensif JaMycal Hasty.  Le ballon avait une trajectoire ascendante et Hasty a sauté pour l'attraper à bout de bras.  Il n'a pu que la faire dévier dans les airs et le secondeur Travin Howard, des Rams, a réussi à l'intercepter.  

Ensuite, l'unité offensive de Los Angeles n'a eu qu'à tuer les dernières secondes du 4e quart pour concrétiser la victoire.

Comme cela avait été le cas en demi-finale contre Tampa Bay, les Rams ont eu chaud !  Ils ont gagné de justesse dans les dernières secondes de ces importantes parties.  Depuis que l'entraîneur Sean McVay dirige l'équipe (2017), c'était seulement la deuxième fois que les Rams gagnaient (23 défaites) après avoir comblé un déficit de dix points et plus en seconde demie d'un match éliminatoire.  La dernière fois, c'était en championnat de Conférence contre les Saints de la Nouvelle-Orléans, en 2018, quand McVay et sa formation ont atteint le Super Bowl 53.



















C'est Jared Goff qui était le quart-arrière des Rams, cette année-là, et il avait failli à la tâche alors que l'attaque tombait en panne en ne marquant que trois maigres points contre la défensive des éventuels champions, les Patriots de la Nouvelle-Angleterre de Tom Brady et du coach Bill Belichick (compte final : 13 à 3). 

McVay (photo ci-dessus) n'avait que 32 ans ce jour-là, et il a reconnu avoir été «out-coaché» par Belichick quand il a été incapable de s'ajuster aux stratégies de son génial vis-à-vis.  Tous les joueurs qui perdent au Super Bowl disent que c'est la défaite qui fait le plus mal.  Ils souhaitent tous pouvoir se reprendre pour enfin le gagner.  C'est notamment le cas pour Aaron Donald qui a connu cette immense douleur de la défaite ultime en 2018 avec les Rams.

De gauche à droite : Aaron Donald, Von Miller et Jalen Ramsey











Durant la saison régulière, Donald et la défensive des Rams ont connu une baisse de régime.  Mais ils se sont repris en séries de fin de saison en jouant avec beaucoup plus d'aplomb et d'agressivité, surtout contre le jeu au sol (seulement 50 verges permises aux 49ers en 20 courses), et en situations critiques.

Atteindre le Super Bowl était un «must» cette année pour Los Angeles.  Le mot d'ordre était : «All In».  Le propriétaire de l'équipe Stan Kroenke a dépensé une fortune pour se payer des joueurs étoiles obtenus par voie d'échanges ou sur le marché des agents libres par son gérant général Lester Snead.  Avec autant de talent c'était le Super Bowl ou rien. dès cette saison.  Maintenant !  Les joueurs avaient cette pression de réussir.  Ils ne devaient pas échouer.  Et le joueur qui a symbolisé le mieux cette volonté de fer de gagner à tout prix est l'as de la défense : Aaron Donald...



Avant même le début de ce match de championnat, on avait assisté à un phénomène étrange au SoFi Stadium de Inglewood.  Dans les estrades les farouches partisans des Niners (60% de la foule, en rouge) et des Rams (40% des spectateurs, en bleu) avaient cessé les hostilités en regardant  les écrans géants du stade.  Ils voyaient les Bengals de Cincinnati remonter les Chiefs de Kansas City en seconde demie après que la bande de Patrick Mahomes ait pris une avance de 21-3 en première moitié.  Quand les Bengals ont gagné en prolongation, tous les partisans des Rams et des 49ers célébraient ensemble !  En étant convaincus que leur club favori gagnerait et que ce serait plus facile de gagner au Super Bowl contre Cincinnati.  Kansas City étant considéré comme un adversaire beaucoup plus dangereux...

On verra si c'est ce qui arrivera pour les Rams, qui sont donnés favoris par 4½ points pour l'emporter, dans leur stade de 5 milliards de $$$ U.S., par les preneurs aux livres.



Pendant la finale de la NFC, les unités offensives des deux équipes ne s'entendaient pas sur le terrain. Tour à tour, les partisans d'un club ou de l'autre s'époumonaient tellement que les quarts-arrières des deux adversaires devaient utiliser un compte silencieux et des signaux pour appeler les jeux.  Bien qu'ils étaient en désavantage numérique, les fans des Rams ont tenu leur bout.  Le QB Matthew Stafford, des Rams, a tenu à les remercier après la rencontre, alors que les ardents fans des 49ers avaient quitté le stade avec leur grande déception .

«Nos fans ont fait un travail incroyable en rendant l'environnement difficile (pour les 49ers), et c'est bon de renvoyer tous ces chandails rouges à la maison.  Alors, c'était "cool".»  Cette victoire, et cette 2e présence au Super Bowl en quatre ans, va encore aider les Rams à rebâtir leur base de partisans qui était tombée très bas après 21 années passées par les Rams à St-Louis (1994 à 2015) avant de revenir à L.A..  Durant leur longue absence dans la cité des anges, les partisans s'étaient tournés vers l'autre club de la Californie, les 49ers de San Francisco.



Après une douzaine d'années difficiles avec les Lions de Détroit, Matthew Stafford (no 9 photo ci-dessus, avec son épouse Kelly) peut enfin savourer un championnat de Conférence et une place au Super Bowl, avec sa nouvelle équipe.  «J'ai passé plusieurs années dans ce sport, dans cette Ligue, et j'ai aimé chaque minute.  Je me sens béni de pouvoir jouer dans cette Ligue pour aussi longtemps.  Je suis heureux de cette opportunité, pas seulement pour moi, mais pour les gars dans ce vestiaire, qui le méritent aussi.  Et c'est ce que c'est, c'est une opportunité d'y aller et d'en gagner une autre.»

«Nous avons eu de grandes attentes pendant toute l'année.  Nous avons tout fait pour répondre à ces attentes. C'est un groupe motivé que nous avons ici.  Cette partie n'était pas parfaite, ce n'était pas facile par moments.  Mais nous avons trouvé une façon de gagner et c'est tout ce qui compte.»

«Je suis heureux et fier de faire partie de ce groupe et nous avons encore du travail à faire.  À nous de compléter le boulot.»



Coach McVay a bien sûr salué la performance de Stafford, son général en attaque, en qui il a bien plus confiance qu'en son prédécesseur Jared Goff.  Mais l'entraîneur en chef des Rams a tenu également à louanger le receveur éloigné Odell Beckham Jr (à gauche sur photo ci-dessus) qui n'a pas cessé de s'illustrer de plus en plus depuis qu'il s'aligne avec son club (13 novembre 2021) : «Odell a été extraordinaire aujourd'hui.  D'être capable de gagner plus de 100 verges; il a fait des attrapés importants, et en situations critiques, pour que l'on poursuive des poussées offensives...  Il est un joueur spécial.  Il est si brillant.  Il est si talentueux, si doué, et il est si charismatique. Sa présence se fait sentir et il influence ses coéquipiers avec son attitude "cool".»

Personne n'a jamais contesté le talent de Beckham, c'est son caractère difficile qui a été le problème avec les équipes pour lesquelles il a joué auparavent (Giants, Browns).  Est-ce son ami Von Miller qui a une bonne influence sur lui et qui fait que Beckham est un bon coéquipier chez les Rams ?  C'est bien possible.  Il a pris de la maturité et il se contente de jouer du bon football sans rechigner.  Sur le terrain, c'est son excellent coéquipier receveur Cooper Kupp (no 10, photo ci-dessous) qui attire l'attention des défensives opposées.



Pendant ce temps, Beckham peut mieux se libérer de couvertures "homme pour homme", et il peut ainsi exploiter davantage son immense talent.  Au profit des Rams, pour qui il pourrait être un atout de taille pour remporter enfin, et à domicile, ce Super Bowl 56, pour lequel ils ont été expressément assemblés.  

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