SAISON 2023-24 DES PACKERS DE GREEN BAY : JORDAN LOVE A DE BIEN GRANDS SOULIERS À CHAUSSER APRÈS LE DÉPART D'AARON RODGERS...
C'était vers la fin de la saison régulière 2021-22 de la Ligue Nationale de Football. À Green Bay, après une autre étincelante performance, le magistral quart-arrière Aaron Rodgers quittait le terrain en direction du vestiaire des Packers. L'immense foule du célèbre Lambeau Field l'acclamait en scandant : «MVP ! MVP ! MVP !». Levant les bras, l'index de chaque main pointant vers le ciel, Rodgers pouvait revendiquer qu'il était bien le meilleur footballeur au monde. Une scène émouvante...
Effectivement, quelques semaines plus tard, la NFL le nommait le joueur de l'année, pour la quatrième fois de sa glorieuse carrière. Mais déjà, avant le début de cette campagne 2021, le grand no 12 des Packers avait manifesté le désir de quitter son équipe. Une équipe suffisamment bonne pour faire les séries éliminatoires, mais sans parvenir à se rendre bien loin dans celles-ci.
Or, Rodgers désirait ardemment une deuxième bague de championnat (après celle obtenue en 2011 au Super Bowl XLV). Dix ans à l'espérer, dix longues saisons à avoir plusieurs chances de s'en approcher, sans succès. Cela devenait frustrant à la longue. Rendu à 39 ans, on sentait qu'il était las d'attendre, et qu'il en était venu à la conclusion que ce n'est pas avec les Packers qu'il pouvait réaliser son rêve le plus cher.
De leur côté, au terme d'une dernière saison décevante (8-9, pas de participation aux séries éliminatoires) les dirigeants du «Pack» avaient également compris qu'il était temps de tourner la page, de rajeunir l'équipe, et d'échanger l'homme qui depuis si longtemps était la figure emblématique du club. Ils exaucèrent Rodgers en l'expédiant à New York, chez les Jets, en échange de plusieurs choix de repêchage.
On atteignait ainsi les deux objectifs visés : entrer dans une nouvelle ère, post-Rodgers, en injectant beaucoup de sang neuf, par la voie du repêchage, dans un club vieillissant, qui en avait grandement besoin.
Dans le Big Apple, les Jets ont satisfait les demandes de leur nouveau QB super star en engageant deux de ses amis, ses anciens coéquipiers receveurs : Allen Lazard et Randall Cobb, ainsi que le demi de sûreté Adrian Amos, qui jouait aussi pour Green Bay l'an dernier.
Les Packers ont fait un grand ménage dans leur groupe de receveurs. En plus de Cobb et de Lazard, ils se sont aussi départis des ailiers rapprochés Robert Tonyan (29 ans) et Marcedes Lewis (39 ans !) qui s'aligneront désormais avec les Bears de Chicago.
Ce vaste mouvement de rajeunissement a également emporté le vétéran botteur de placements Mason Crosby (39 ans), de même que l'expérimenté botteur de dégagement Pat O'Connell (32 ans), qui se cherchent encore une nouvelle équipe en vue de la prochaine campagne. Deux recrues vont les remplacer dans la formation des Packers : Anders Carlson (placements) et Daniel Whelan (dégagements).
Le quart-arrière succédant à Rodgers comme partant est Jordan Love (25 ans en novembre, no 10, photo ci-dessus) choix de première ronde (26e) des Packers en 2020. Ce n'est pas un nouveau joueur, mais il n'a pratiquement aucune expérience au niveau professionnel.
Substitut de Rodgers, il n'a participé qu'à dix rencontres (une seule fois comme partant quand Rodgers a dû s'absenter à cause du COVID-19). En tout, il a tenté 83 passes, en a complété 50, pour 606 verges, trois touchés et trois interceptions (rating de 79,7). Il aura beaucoup de pression sur les épaules ! Imaginez ! À son poste, il a de grands souliers à chausser en succédant à deux légendes : Aaron Rodgers (2005-2022), et Brett Favre (1992-2007).
Ses receveurs seront encore moins expérimentés que lui. Christian Watson (24 ans), et Romeo Doubs (23 ans), en seront à leur deuxième saison seulement. Jayden Reed (23 ans), et les ailiers rapprochés Luke Musgrave (23 ans) et Tucker Kraft (22 ans) sont des recrues. Bien que les deux premiers ont montré de belles aptitudes l'an passé, ils n'ont pas fait encore leurs preuves.
Tout comme Love (photo ci-dessus), d'ailleurs. L'échantillon de son travail est mince, on ne peut pas vraiment se prononcer sur ce qu'il pourra faire comme QB régulier, mais on quand même remarqué un manque de précision dans ses passes au cours des deux dernières saisons. Il ne connaît pas encore non plus les défensives opposées. Comment pourra-t-il s'ajuster à leurs forces et à leurs faiblesses ? Pourra-t-il les «lire» correctement ? A-t-il bien appris son métier en regardant Rodgers (un formidable maître) évoluer sur le terrain ?
Alors, à quoi doit-on s'attendre de l'offensive du Pack en 2023-24 ? Probablement à beaucoup de courses de la part des vétérans porteurs de ballons Aaron Jones et AJ Dillon (photo ci-dessus), les seules valeurs sûres parmi les attaquants.
Les Packers ont perdu les joueurs de ligne défensifs Jarran Reed (maintenant un Seahawks), et Dean Lowry (nouveau Vikings), sur le marché des agents libres. Pas de signatures notables sur ce même marché, hormis peut-être le demi de sûreté Jonathan Owens (ex-Texans). Les recruteurs de l'équipe ont sélectionné le secondeur de ligne Lukas Van Ness en première ronde (13e choix). Il devra probablement se contenter d'un rôle de substitut.
Sur papier, la défensive de Green Bay paraît plutôt bien mais elle est somme toute de qualité moyenne. Elle a toutefois la mauvaise manie de donner trop de gros jeux aux adversaires, tant au sol que par la passe. Et ce, à des moments cruciaux. Cela soulevait d'ailleurs l'ire de Rodgers, surtout en éliminatoires. Ces effondrements soudains venaient souvent gâcher les belles performances du futur membre de la Renommée.
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CHRISTIAN WATSON |
Et le centre de la défensive est trop «mou» pour bien résister aux fortes attaques terrestres des clubs rivaux. Ces derniers vont chercher à exploiter la faiblesse évidente du secondeur Quay Walker, et celle du demi de sûreté Darnell Savage.
À moins que Jordan Love et ses receveurs soient des révélations extraordinaires, et que la défensive mette fin à cette manie de donner souvent de gros jeux aux adversaires, la troupe de l'entraîneur chef Matt Lafleur (photo ci-dessous) devrait souffrir cette saison. Car qui dit «jeunesse et inexpérience» doit s'attendre à «erreurs et maladresses».
Si les Packers n'ont gagné que huit parties avec Rodgers l'an passé, comment peuvent-ils remporter autant ou plus de matchs avec un alignement comptant plusieurs joueurs inconnus et/ou non prouvés ? Heureusement pour Green Bay, leur section (Nord de la Conférence Nationale) est assez médiocre, et le calendrier est assez facile.
Le «Pack» peut surprendre si les jeunes s'avèrent meilleurs que prévu, dès le début. Sinon les Packers vont se disputer la dernière place de la division avec les Bears de Chicago.
CALENDRIER 2023-24 DES PACKERS DE GREEN BAY
AUTRES ANALYSES À CONSULTER :
Pittsburgh Steelers
New York Giants
Seattle Seahawks
Indianapolis Colts
Atlanta Falcons
New England Partriots
Washington Commanders
Houston Texans
Chicago Bears
Tennessee Titans
Baltimore Ravens
New Orleans Saints
Dallas Cowboys
Jets de New York
Broncos de Denver
Browns de Cleveland
Cardinals de l'Arizona
Lions de Détroit
Chiefs de Kansas City
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