La troupe de l'entraîneur chef Ben Johnson n'a qu'un demi match de priorité sur ses adversaires de samedi soir prochain, les Packers de Green Bay (9-4-1), au sommet de la division Nord de la Conférence Nationale. L'enjeu de ce duel de samedi est grand. S'ils perdent, les Bears changeront de position avec les Packers : de semés no 2 dans la NFC, ils tomberont à la 7e position, là où se trouve présentement Green Bay.
Et Chicago doit jouer ensuite contre les 49ers de San Francisco et les Lions de Détroit. Des batailles qui sont loin d'être gagnées d'avance... On comprend alors mieux la grande importance de la partie de samedi soir contre leurs vieux rivaux de section, qui ont dominé leurs affrontements au cours des dernières décennies.
D'ailleurs, c'est la plus ancienne rivalité au football professionnel américain. Elle remonte à plus d'un siècle, aux années 1920. Depuis 1990, les Packers se sont bâtis un avantage de 51 victoires contre 20 défaites, dans leurs confrontations face aux Bears. Ça inclut leurs belles saisons avec leurs formidables quarts arrières Brett Favre et Aaron Rodgers.
Il y a deux semaines ces féroces compétiteurs s'étaient rencontrés à Green Bay, et le club local l'avait emporté 28 à 21, dans un match chaudement disputé. Le "Pack" avait pris des avances de 14 à 3 et de 21 à 11 avant que les "Ours" reviennent de l'arrière, et égalisent le pointage à la 7e minute du dernier quart. Quatre minutes et demie plus tard, le demi offensif de Green Bay, Josh Jacobs marquait un touché, sur une course de deux verges, qui donnait à nouveau les devants à son équipe.
Mais le quart arrière de Chicago, Caleb Williams a bien failli créer ensuite l'égalité en toute fin de rencontre, mais sa passe a été interceptée dans la zone des buts des Packers par Keisean Nixon. Avec ce gain, Green Bay devançait Chicago en tête de la section Nord de la NFC, mais les Packers ont été relégués en deuxième place après leur défaite coûteuse de 34 à 26 à Denver, dimanche dernier, pendant que les Bears battaient les Browns de Cleveland 31 à 3.
Les deux adversaires de samedi soir prochain ne présenteront pas les mêmes alignements que lors de leur duel d'il y a deux semaines au Lambeau Field. Des blessures sont venues changer le portrait de part et d'autre. Les Packers ont subi une énorme perte quand leur ailier défensif étoile Micah Parsons (photo ci-dessus) a dû mettre fin à sa saison en raison d'une grave blessure à un genou.
Il dominait tellement la défensive de son club, et la NFL, à sa position, que la plupart des observateurs estiment que, sans lui, les Packers doivent oublier leurs prétentions d'atteindre le Super Bowl en février prochain. D'autres analystes pensent que les Packers pourraient même manquer les séries de fin de saison, s'ils perdent samedi contre les Bears, et la semaine prochaine contre les Ravens de Baltimore. Les Lions de Détroit (8-6) les suivent au classement, à 1½ match de distance dans la division Nord de la NFC, et ils n'ont pas dit leur dernier mot dans la course aux playoffs.
Samedi, les Bears sont favoris par 1½ point pour vaincre le "Pack". L'absence de Micah Parsons, et celles de ses coéquipiers Devonte Wyatt, Brenton Cox Jr et Collin Oliver, en défensive, enlève aux Packers une partie de la supériorité qu'ils détenaient, de ce côté-là du ballon, par rapport à la défense plutôt faible des Bears (29e contre le jeu au sol, 21e pour les points accordés). De plus, l'ailier défensif Lukas Van Ness (pied) et le demi de sûreté Evan Williams (genou) sont des cas incertains, du côté de Green Bay.
C'est de mauvais augure contre l'excellent jeu au sol des Bears, le deuxième meilleur de la NFL, avec des gains de 151,9 verges en moyenne par partie. Le duo D'Andre Swift (photo ci-dessus) & Kyle Monangai a gagné un total combiné de 1 616 verges, avec douze touchés, jusqu'ici cette saison. Après avoir terminé au 25e rang la saison dernière, l'attaque terrestre était une priorité cette année pour Ben Johnson et les autres dirigeants du club du Michigan. Ils se sont d'abord assurés d'améliorer la ligne offensive, afin qu'elle soit plus en mesure d'ouvrir le chemin aux porteurs de ballon.
L'autre élément qui a favorisé le retournement de situation (fiche de 5-12 l'an passé) de la formation dirigée par le nouveau coach Ben Johnson est, - outre la compétence de ce dernier -, leur différentiel sur le plan des revirements (+ 20). Les Bears en ont provoqué 30 cette saison, et ils n'en ont commis que dix. Le record de la NFL pour une campagne entière est de 38, établi par les Steelers en 2019. À titre de comparaison, la défense de Green Bay n'a à son crédit que 13 revirements provoqués, jusqu'ici.
En attaque, les deux belligérants ont produit sensiblement le même nombre de points en 2025 : les Packers occupent la 10e position de la Ligue avec une moyenne de 24,9 points marqués par match, comparés aux 26,1 des Bears (9e). En défensive, la différence est plus grande : Green Bay est 8e avec une moyenne de 20,1 points accordés par rencontre, par rapport aux 24,1 points concédés par Chicago (21e).
Une autre statistique importante à considérer, c'est la performance des attaques des deux formations en ce qui concerne les troisièmes essais. Le quart Jordan Love (photo ci-dessus), des Packers, excelle à convertir ces essais. Il est le meilleur QB de la Ligue Nationale dans ce département avec un taux de réussite de 50 %. Dans ces situations, il a complété des passes pour 1 066 verges. Dans leur affrontement d'il y a deux semaines, Love a converti avec succès huit troisièmes essais en douze occasions; alors que son homologue Caleb Williams, de Chicago, en réussissait huit sur 16.
Si les Packers ont des soucis à cause de leurs nombreux blessés en défensive, il y a aussi quelques inquiétudes au sujet de leur ligne offensive. Leur joueur de centre Elgton Jenkins est toujours sur la liste des blessés à long terme, et les bloqueurs Zach Tom (dos + genou) et Darian Kinnard, ne sont pas sûrs de participer au rendez-vous de samedi contre les Bears.
Du côté de ces derniers, la situation n'est pas rose non plus, au sujet de l'état de santé de plusieurs de leurs porte couleurs. Au cours du dernier mois, leur nombre de blessés a grimpé à 16 pour la saison. Sont exclus pour le match de samedi : le meilleur receveur des Bears, Rome Odunze (pied), le secondeur de ligne Tremaine Edmunds (aine), le demi de coin Kyler Gordon (aine), et le bloqueur Luke Newman (pied). Représentent des cas incertains : l'ailier rapproché Cole Kmet (cheville), l'ailier espacé Luther Burden (cheville), le demi offensif d'Andre Swift (aine), et le secondeur Amen Ogbongbemiga (ischio-jambiers).
C'est certain que les Bears veulent prendre leur revanche après leur revers d'il y a deux semaines à Green Bay. Ils ont un dossier reluisant au Soldier Field cette saison (cinq victoires en six parties). Reste à savoir jusqu'à quel point la perte de Micah Parsons va nuire aux Packers. Mais même sans lui, la défensive de Green Bay est encore supérieure à celle de Chicago. Celle-ci est dépendante des revirements qu'elle peut créer, mais les Packers protègent bien le ballon (seulement dix revirements commis).
L'attaque terrestre des Bears est certes dominante, sauf si D'Andre Swift est blessé, mais l'offensive aérienne des Packers est meilleure que celle de Chicago, en l'absence de Rome Odunze. Jordan Love est un quart plus expérimenté et fiable que son vis-à-vis des Bears Caleb Williams. Dans ce genre de partie cruciale, ça compte.
Packers 24, Bears 23.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire