Avant le début de la saison, les experts prévoyaient une lutte à trois dans la section Ouest de la NFC, et c'est ce que nous avons avec les Rams, les Seahawks et les 49ers de San Francisco. Et ces puissantes formations vont batailler jusqu'au dernier match de la saison régulière, celui entre les Niners et les Hawks, lors de la semaine 18.
Pour jeudi, les paris sont ouverts quant à l'issue de cette rencontre. Les deux adversaires se sont rencontrés au domicile des Rams, le 16 novembre dernier, et l'équipe locale a gagné de justesse au compte de 21 à 19, sur une tentative de placement ratée de 61 verges de Jason Myers, dans les dernières secondes du face à face.
Les Seahawks avaient largement dominé avec des gains totaux de 414 verges contre 249, tout en contrôlant le ballon pendant 38 des 60 minutes de jeu. La différence avait été les quatre interceptions lancées par le quart arrière Sam Darnold, des Seahawks.
Les Rams semblent avoir son numéro, en 2025. Il lui avait fait connaître un autre match de misère (neuf sacs, une interception, et un échappé perdu) le 13 janvier, en séries éliminatoires, dans une défaite cuisante de 27 à 9, alors que Darnold était le quart arrière des Vikings du Minnesota.
Les Seahawks ont beaucoup de succès cette saison, et Sam Darnold a amélioré la situation au poste de quart par rapport à ce qu'elle était l'an passé avec Geno Smith, qui a éprouvé énormément de difficultés cette saison à la direction de l'attaque des Raiders de Las Vegas.
Mais les performances de Darnold ont diminué récemment, et à Seattle, on commence à s'inquiéter, même si les Seahawks ont gagné huit de leur neuf derniers matchs. Depuis ses six dernières sorties comme quart partant, le rouquin de 28 ans, a lancé autant d'interceptions que de passes de touché (6) et, au cours de la présente campagne, il a commis 16 des 23 revirements de son équipe (11 interceptions et 5 échappés perdus).
Il a un problème de protection du ballon, et ça pourrait coûter cher à l'équipe dans des rencontres importantes et serrées comme celle prévue jeudi. Les Hawks sont 2e dans la NFL pour le plus grand nombre de revirements commis. Seuls les Vikings du Minnesota les devancent à ce chapitre, avec 27.
Au cours de ses deux dernières rencontres face aux Rams, Darnold semble voir des fantômes autour de lui lors des situations de passes. Le coordonnateur défensif des Rams semblent tellement déguiser les couvertures et les blitz dans la tertiaire et dans le front défensif, que Darnold semble incapable de faire ses lectures correctement, et ça l'amène à faire des erreurs, des revirements, et à tellement hésiter, qu'il subit des sacs à profusion.
Avant qu'il affronte la formation du coach Sean McVay (photo ci-dessus), il y a un mois, on vantait la précision de ses passes. Il était sur une séquence au cours de laquelle il n'avait presque pas lancé de passes incomplètes. Les temps ont bien changé depuis. Dans trois des quatre parties disputées depuis cette séquence quasi parfaite, son taux de passes complétées a dépassé 62 % une seule fois.
Il connaît de lents débuts de match, et il ne parvient pas à compléter les poussées offensives des Hawks par des touchés, lorsqu'il atteint la zone payante. Ce fut le cas contre les Rams, le mois dernier : en quatre visites dans la zone rouge, les Seahawks n'ont marqué qu'une fois, alors que les Rams l'ont fait à trois reprises, en quatre occasions.
Les Seahawks ont évité la catastrophe dimanche dernier, quand ils ont été sauvés par l'excellente performance de leur botteur de précision, Jason Myers, qui a égalé un record d'équipe en réussissant six bottés de placement. Il a marqué ainsi tous les points de son club, dans une victoire de 18 à 16 des siens, contre les Colts d'Indianapolis. Ces derniers étaient dirigés à l'attaque par leur quart arrière de 44 ans, Philip Rivers, qui jouait pour la première fois dans la NFL depuis janvier 2021. Le dernier des bottés de placement de Myers a été réussi à 18 secondes de la fin de la partie, pour procurer une victoire peu convaincante aux Seahawks.
L'attaque au sol de Seattle a également ralenti ces derniers temps. Contre les Colts, elle n'a produit que 50 verges de gains, et le porteur de ballon Kenneth Walker (photo ci-dessus) n'a gagné que 46 verges au cours des deux derniers matchs, pour une moyenne de 2,4 verges par course. Les Seahawks n'ont converti que deux troisièmes essais en treize tentatives.
Si l'offensive manque de mordant depuis quelques semaines, la défensive des Oiseaux de mer, elle, reste presque sans faille. Elle est la deuxième meilleure de la Ligue Nationale pour le nombre de points accordés, et 2e contre le jeu au sol (3,76 verges allouées par course). Elle est nettement supérieure à celle des Rams contre les jeux de passes (7e de la Ligue avec 191,4 verges concédées par match, contre 219,7 verges accordées par les Rams, 19e rang de la Ligue). Elle a réussi 42 sacs (4e NFL) contre 37 pour les Rams (8e).
Dernièrement, la tertiaire des Rams s’est fait surprendre un peu trop souvent par de longues passes. Ce qui est dangereux, à la veille d'affronter le meilleur receveur de la NFL, Jaxon Smith-Njigba. Mais, en général, même si elle donne beaucoup de verges, elle plie mais ne casse pas, comme le prouve son excellente moyenne de points accordés par match (18,6 points, 3e meilleure de la NFL).
En attaque, les Rams sont normalement supérieurs aux Seahawks à cause du quart arrière Matthew Stafford (no 9, photo ci-dessus) et des options plus nombreuses dont il dispose tant au champ arrière que chez ses receveurs. Depuis la mi-saison, l'entraîneur Sean McVay a développé une stratégie à trois ailiers rapprochés contre laquelle les adversaires ne semblent pas avoir trouvé de solution. Colby Parkinson, un ex joueur des Seahawks, est particulièrement efficace dans ce genre de formation. Il brille en zone payante. Il a déjà marqué six touchés cette saison.
Stafford pourrait toutefois être privé des services de son as receveur Davante Adams, qui a aggravé sa blessure aux ischio-jambiers dans la victoire de 41 à 34 des Rams contre les Lions de Détroit, dimanche dernier. Adams mène la NFL pour les touchés par les receveurs, avec 14. Coach McVay a déclaré cette semaine que la participation d'Adams au match de jeudi serait décidée seulement avant le début de la rencontre. Peut-être qu’on préférera aussi le ménager en ne l’utilisant que dans la zone payante (red zone) ou en attendant les séries éliminatoires, auxquelles les Rams se sont assurés de participer en battant les Lions dimanche dernier.
Si Adams ne peut pas jouer jeudi, ou s’il n’est utilisé que par intermittence ou de façon limitée, l’attaque des Rams perd en dangerosité. Elle ne gagnera pas 519 verges comme elle l'a fait contre les Lions. Stafford aura une option importante de moins, si Adams n'est pas présent. Puka Nacua aura plus de travail, les ailiers rapprochés aussi, et les demis offensifs Blake Corum et Kyren Williams pourraient également devoir contribuer davantage au jeu aérien.
Nacua (ci-dessus) a prétendu cette semaine, que Davante Adams pourrait être remplacé adéquatement par la recrue Konata Mumpfield, un lointain choix de 7e ronde (242e) au dernier repêchage. Mais le jeune homme de 23 ans, dont on dit qu'il est l'élève d'Adams, n'a capté que cinq passes cette saison, pour des gains de 42 verges et un touché. C'est peut-être trop lui demander de chausser les souliers d'un futur membre du Temple de la Renommée...
Même sans Adams, l'attaque des Rams demeurera difficile à arrêter, même si elle a été limitée à 249 verges (dont seulement 130 par la passe) par la défense des Seahawks, le mois dernier. L'avantage qu'elle possède par rapport à celle de Seattle, c'est qu'elle est expérimentée et commet moins de revirements (seulement 12 cette saison, contre 23 pour Seattle). Stafford est plus précis et prend de meilleures décisions que Sam Darnold, son homologue des Seahawks. Il a à sa fiche 37 passes de touchés et cinq interceptions, contre 22 passes de touché et 11 interceptions pour Darnold.
Si l'attaque au sol de Seattle a faibli dernièrement, c'est l'inverse pour celle des Rams qui a produit trois touchés dans chacune des deux dernières joutes. Elle se classe 8e de la NFL pour la moyenne de verges par portée avec 4,72 verges, tandis que celle des Seahawks n'est que 28e, avec une moyenne de 3,89 verges par course.
Les Hawks sont forts à domicile, devant leurs farouches partisans, surnommés le "12e joueur". Ils ont gagné cinq de leur six parties à la maison. Mais les Rams leur ont souvent donné du mal ces dernières années en remportant quatre des cinq plus récents duels contre eux. Quatre de ces confrontations ont été décidées par une possession.
Si les Rams perdent, ils perdent possiblement aussi le titre de la division, et ils devraient donc disputer un match éliminatoire de "wild card", en terrain étranger, dans le froid, à Green Bay, Chicago ou Philadelphie. Ce qui serait loin d'être idéal.
Si les Seahawks gagnent jeudi, ils se qualifieront pour les playfoffs pour la première fois depuis 2022, et ils pourraient remporter le championnat de la section Ouest en battant les 49ers à San Francisco lors du dernier match de la saison régulière. Ils pourraient aussi terminer au sommet de la Conférence Nationale, et obtenir ainsi un congé, ou une passe gratuite, pour le premier tour des séries éliminatoires.
Avec les blessures chez les Rams (Adams → photo, Tyler Higbee, Quentin Lake, Rob Havenstein), la défense plus solide des Seahawks et l’avantage de jouer à domicile, les bookmakers voient Seattle l’emporter par 1½ point jeudi. Si l'écart de points est si mince en faveur du club local, c'est peut-être parce que Sam Darnold a été tellement vulnérable contre les Rams cette année, et que l'attaque des Hawks a connu des ratés récemment.
Prédire l'issue de cet affrontement c'est comme tirer à pile ou face. Étant un partisan des Rams depuis très longtemps, j'espère toujours qu'ils vont gagner. Ils peuvent y parvenir avec l'aide des fantômes si ceux-ci continuent de hanter Sam Darnold, jeudi.
Rams 24, Seahawks 23.
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