jeudi 7 janvier 2021

NFL SUPER WILD CARD 2021 : CHUBB, HENRY, KAMARA, LA CHANCE AUX COUREURS !



Pour le plus grand plaisir des amateurs de football américain, en cette éprouvante année de pandémie mondiale, la Ligue Nationale de Football a décidé d'élargir à 14 équipes la participation aux séries éliminatoires 2021.  C'est pourquoi nous avons droit à plus de matchs en première (six) et deuxième ronde (quatre).  Des scénarios divertissants, excitants et bienvenus, alors que nous sommes confinés à demeure, devant nos téléviseurs...

Alors que dans les affrontements de samedi (voir mon billet précédent), les quarts-arrières étaient surtout les points de mire, dans les matchs de dimanche, ce seront plutôt les porteurs de ballon qui pourraient être en vedettes.



BALTIMORE  À  TENNESSEE

Le choc entre les "armées" des Ravens de Baltimore (11-5) et celles des Titans du Tennessee (11-5) devrait être assez brutal dimanche, à Nashville.  Les deux belligérants présentent les deux meilleures attaques terrestres de la NFL.  Du côté des Ravens, l'élusif quart-arrière format géant Lamar Jackson (joueur de l'année en 2019 dans la NFL) peut changer l'issue d'une partie à lui seul, avec ses courses à l'emporte pièce; de l'autre bord, le massif porteur de ballon des Titans, Derrick Henry (photo sous le titre), renverse tout sur son passage lorsqu'il décide que rien ne l'arrêtera.

Pendant que l'offensive du Tennessee est mieux balancée, avec un quart-arrière, Ryan Tannehill pouvant compter sur deux bons receveurs éloignés en A.J. Brown et Corey Davis; Jackson (photo ci-dessus), lui, se fie presque uniquement sur les jeux au sol (seulement 242 passes complétées, dernier rang dans la NFL) pour faire avancer le ballon.  Ça peut devenir problématique si vous tirez de l'arrière au pointage en deuxième demie...

La défensive des Titans contre le jeu aérien est faible, Jackson pourrait en profiter si seulement il lançait mieux le ballon, surtout sur les tracés de passe le long des lignes de côté.

La défensive des Ravens contre les jeux de passe est solide, mais elle est faible contre l'attaque au sol ennemie.  Devinez ce qui va arriver dimanche...  Henry va courir tout l'après-midi !  Tannehill est assez mobile lui aussi.  Il pourrait employer le jeu d'option pour réussir de bons gains, si le front défensif des Ravens se masse à la ligne de mêlée, pour se concentrer sur Henry.

En 2020, les Titans ont compilé le meilleur ratio de la Ligue pour ce qui est des revirements provoqués versus ceux accordés (+ 11).  Seuls les Packers de Green Bay (Aaron Rodgers) ont alloué moins d'interceptions aux adversaires que Tennessee (cinq contre sept).  C'est un aspect encore plus important en matchs éliminatoires.

Tannehill, et ses coéquipiers en attaque, sont excellents en zone rouge (à 20 verges et moins de la zone des buts adverse).  Leur taux de réussite, pour marquer des points dans ce territoire, est près du sommet dans la Ligue.  Ça aussi ça compte en séries d'après saison, quand le jeu se corse.

Les Ravens ont connu des ennuis avec le COVID-19.  Plusieurs joueurs ont été infectés.  Est-ce que cela a laissé des traces ?  

Pour toutes ces raisons, je favorise les Titans dans ce match important, pourvu que leur défensive ne soit pas trop généreuse, comme ça lui arrive assez fréquemment.



CHICAGO  À  NOUVELLE-ORLÉANS

Lorsqu'on pense aux Saints de la Nouvelle-Orléans (12-4), on a en tête le vétéran quart-arrière Drew Brees dépeçant les défensives ennemies avec ses passes savantes.

Mais il ne faut pas oublier le demi offensif Alvin Kamara (photo ci-dessus) qui a réussi pas moins de 16 touchés (dont six en un seul match, récemment) en quinze parties jouées cette saison.  Non seulement il a été de loin le meilleur porteur de ballon de son équipe (932 verges de gains au sol), mais il a été également le meilleur receveur des Saints (107 passes captées pour 756 verges).

La direction de la NFL a été accommodante pour les Saints en plaçant cette partie dimanche, plutôt que samedi, dans le calendrier des éliminatoires.  Samedi, Kamara n'aurait pas pu être en uniforme car sa quarantaine (COVID-19) n'était pas terminée.

Revenu d'une sérieuse blessure aux côtes à la mi-saison, le quart-arrière Drew Brees ne semble pas au meilleur de sa forme, surtout lorsqu'il décoche de longues passes.  Il saluera le retour au jeu de l'ailer espacé étoile Michael Thomas, son arme la plus dangereuse de l'attaque aérienne.  Les blessures ont fait manquer neuf parties à l'habile receveur des Saints.

Le vétéran ailier espacé Emmanuel Sanders a pris la relève pendant son absence, mais Sanders avait de trop grands souliers à chausser pour compenser la perte de Thomas...

De leur côté, les Bears de Chicago (8-8) sont entrés en séries éliminatoires par la porte d'en arrière.  Sans le format élargi cette saison, ils seraient chez eux comme nous, à regarder les matchs éliminatoires devant leur téléviseur.  En déroute pendant une grande partie de la campagne 2020, ils doivent leur salut à une surprenante résurgence de leur quart-arrière Mitch Trubisky, "benché" pendant six matchs, en cours de route, en raison de son jeu erratique.

Pas très efficaces en offensive, les Bears doivent se fier sur leur assez bonne défensive pour limiter les dégâts.  Mais contre la force offensive de la Nouvelle-Orléans, ça ne sera pas suffisant.  En 2020, la défensive des Saints s'est classée au 5e rang, autant contre le jeu au sol que contre l'attaque aérienne.  Ses chances de contenir la faible offensive de Chicago sont bonnes.

Pour renverser les Saints, les Bears devraient provoquer beaucoup de revirements.  Mais dans ce domaine, les Saints sont meilleurs qu'eux (26 contre 18).  À moins que Brees, Thomas et Kamara ne soient vraiment pas en forme, je ne vois pas comment Chicago pourrait gagner ce match...



CLEVELAND  À  PITTSBURGH

Dimanche soir, les Browns de Cleveland (11-5) visitent les Steelers de Pittsburgh (12-4).  Des six parties de la première ronde éliminatoire, c'est la plus difficile à prédire.  Les Steelers ont gagné leur onze premiers matchs avant de s'effondrer en perdant quatre de leurs cinq derniers.  Le quart-arrière Ben Roethlisberger (38 ans, photo ci-dessus) semble au bout de son rouleau, son corps meurtri le trahissant, après des années à encaisser les coups brutaux des joueurs défensifs ennemis.  Cette saison, il aurait joué malgré une blessure à l'épaule.

Déjà, il y a une couple de saisons, le gros Ben penchait vraiment vers la retraite, estimant qu'il ne pouvait plus jouer à son meilleur niveau.  Le temps l'a-t-il soudain rattrapé après un début de campagne fantastique où les Steelers semblaient invincibles ?  Plusieurs analystes imputent davantage les ennuis offensifs des Steelers aux receveurs de l'équipe, qui n'arrivent plus à se découvrir.

En défensive, les blessures qui ont mis fin aux saisons de Bud Dupree et Devin Bush n'ont certes pas aidé non plus.

Leurs opposants de dimanche, les Browns de Cleveland, ont aussi perdu un joueur important lorsque le flamboyant receveur Odell Beckham Jr a vu sa saison connaître une fin abrupte (lors de la semaine 7) quand il s'est tordu les ligaments du genou en tentant de plaquer un adversaire qui venait d'intercepter une passe de son quart-arrière Baker Mayfield.  Avec Jarvis Landry, Beckham Jr représentait une grave menace sur les longs jeux de passe, pour les défensives adverses.



Mais la menace principale de l'attaque de Cleveland se retrouve plutôt dans le champ arrière avec les dangereux porteurs de ballon Nick Chubb (photo ci-dessus) et Kareem Hunt.  Les Browns se situent au 7e rang de la Ligue pour la moyenne de verges gagnées au sol par tentative (4,8).  Les Steelers sont derniers à ce chapitre (3,6).  Les défensives des deux équipes se valent pour contrer l'attaque au sol (4,3 verges par portée).

Là où les Steelers pourraient avoir l'avantage c'est sur le plan de l'attaque aérienne (16e) versus la défense contre la passe des Browns (22e), si Big Ben et ses receveurs sortent de leur torpeur des derniers matchs.

Pittsburgh pourrait aussi tirer avantage d'un impondérable : les Browns sont aux prises avec le COVID-19.  L'entraîneur en chef Kevin Stefanski en souffre, et il ratera la partie.  Tout comme le garde étoile des Browns, Joel Bitonio, pour la même raison.  Les mesures sanitaires contre le coronavirus ont privé le club de quelques sessions d'entraînement.  Quel impact cela aura-t-il sur l'affrontement de dimanche soir ?

On sait que les deux camps se détestent royalement depuis l'incident survenu dans un match, en 2019, quand le chasseur de quart Myles Garrett, des Browns, s'était littéralement rendu coupable de voies de fait en attaquant sauvagement le quart-arrière substitut des Steelers, Mason Rudolph.

Ce sera probablement un match serré.  Plus du tout mobile, Roethlisberger devra bénéficier d'une excellente protection de sa ligne à l'attaque, à l'intérieur de sa pochette, afin de trouver ses receveurs qui, pour leur part, devront faire du bon boulot et créer de la séparation d'avec leurs couvreurs.  Big Ben est peut-être usé physiquement mais sa vaste expérience fait en sorte qu'il a vu et vécu toutes les situations de match durant sa longue et fructueuse carrière.

La défensive des Steelers devra relever le défi colossal que représente la meurtrière attaque au sol des Browns.

Le facteur impondérable (COVID-19 et préparation des Browns dérangée par ce virus) ainsi que l'expérience des séries éliminatoires des Steelers par rapport au manque d'expérience des Browns (première participation en séries depuis 2002), me font pencher, de justesse, en faveur de Pittsburgh.  Ce sera un match chaudement disputé et probablement marqué par des coups salauds entre ces ennemis jurés.  

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