mercredi 13 janvier 2021

RONDE ÉLIMINATOIRE DE DIVISIONS : SAMEDI, LES CLUBS VISITEURS DEVRONT AUSSI VAINCRE LE FROID ET LA NEIGE...


Samedi, dans la seconde ronde éliminatoire de la Ligue Nationale de Football, les clubs visiteurs à Green Bay et à Buffalo devront non seulement affronter des équipes locales, favorites pour gagner, mais elles devront aussi jouer dans des conditions climatiques hivernales auxquelles elles ne sont pas du tout habituées, contrairement à leurs hôtes.

LOS ANGELES RAMS À GREEN BAY

C'est particulièrement vrai pour les Rams de Los Angeles, qui profitent du soleil chaud et d'un climat généralement clément, chez eux, en Californie.  Ils s'amènent samedi au glacial Lambeau Field, pour affronter les Packers de Green Bay, qu'ils ont vaincus seulement une fois à cet endroit, dans les vingt-quatre dernières années !

Est-ce à dire qu'ils n'ont aucune chance de gagner dans cet environnement hostile, samedi, en fin d'après-midi ?  Les probabilités sont plutôt faibles.  

Les Packers (13-3) ont bénéficié d'une semaine supplémentaire de repos et les Rams (11-6) ont souffert la semaine passée dans leur surprenante victoire contre les Seahawks, à Seattle.

Gagner deux fois d'affilée sur la route, en séries éliminatoires, est déjà une mission quasi impossible...  

De plus, le club californien est amoché, avec plusieurs joueurs-clés (les quarts-arrières Jared Goff et John Wolford, le meilleur joueur défensif de la Ligue, Aaron Donald, le dangereux receveur Cooper Kupp, entre autres) blessés qui, même s'ils jouent, ne seront sûrement pas à 100% de leurs capacités.

Le meilleur (seul ?) avantage des Rams dans ce match est peut-être le jeu au sol qui a été un atout formidable la semaine dernière contre les Seahawks.  La recrue Cam Akers (no 23, photo ci-dessus) a fait écarquiller les yeux de tout le monde en offrant une performance immense avec des gains totaux de 176 verges, dont 131 au sol, en plus de marquer un touché.  La ligne à l'attaque lui a grandement facilité les choses en dominant le front défensif adverse.  Cette ligne a été renforcée par le retour au jeu, après une longue absence, de leur meilleur élément, Andrew Whitworth.

Les Packers sont vulnérables contre l'attaque terrestre, et leur défensive est l'une des pires de la NFL pour arrêter les demis offensifs ennemis sortant du champ arrière pour capter de courtes passes.  Évidemment, plus le jeu au sol est efficace, plus vous contrôlez le ballon longtemps, et plus longtemps vous laissez l'as quart-arrière des Packers, Aaron Rodgers (photo sous le titre) en dehors du terrain.

Cette saison, Rodgers est le choix de la majorité des chroniqueurs de football pour le titre de Joueur le Plus Utile à son Équipe (MVP).  C'est le mien aussi.  Beaucoup moins bien entouré que son homologue Patrick Mahomes (l'autre choix possible pour le MVP), chez les Chiefs de Kansas City, le général de l'attaque des Packers réussit presque toujours à conduire les siens à la victoire.

Outre son receveur préféré, Davante Adams, (no 17, photo ci-dessus), un des meilleurs de la Ligue, Rodgers voient souvent ses autres ailiers éloignés (Marquez Valdes-Scantling et Allen Lazard) échapper ses passes.  Heureusement, cette saison, son ailier rapproché Robert Tonyan a été excellent en lui permettant de diversifier son choix de cibles fiables.

Tonyan pourrait jouer un rôle encore plus important samedi, si le demi de coin des Rams, Jalen Ramsey (à droite sur la photo ci-dessus) neutralise Adams.  Le duo Adams/Rodgers est presque infaillible, surtout en situation de troisième essai, mais Ramsey a prouvé sa valeur en couvrant parfaitement les meilleurs receveurs qu'il a affrontés ces dernières années.

Adams a été souvent blessé ces dernières saisons, et Rodgers a trouvé le moyen de bien se débrouiller sans lui.  Vétéran aguerri, qui a vu toutes les situations possibles et impossibles, durant sa longue carrière, le numéro 12 de Green Bay a plus d'un tour dans son grand sac !

Si les conditions climatiques sont mauvaises, le jeu au sol sera encore plus crucial.  Le porteur de ballon Aaron Jones, des Packers, peut alors prendre les choses en mains.  En 2020, il a maintenu une très bonne moyenne de 5,5 verges par portée.

Si la défensive numéro un de la NFL, celle des Rams, arrive encore à ne donner presque rien à l'attaque adverse, comme la semaine passée à Seattle, ça va compliquer les choses pour Rodgers et sa bande.  Mais parions qu'il saura trouver des failles dans l'armure défensive de ses coriaces opposants...


BALTIMORE À BUFFALO

À Buffalo, samedi soir, il risque de ne pas faire chaud non plus.  Mais ça ne favorisera pas autant les Bills que cela pourrait le faire pour les Packers à Green Bay.  Si le vent, le froid extrême, et la neige, sont de la partie, c'est l'attaque terrestre qui deviendra le facteur primordial dans l'issue de la rencontre opposant les Ravens de Baltimore aux Bills de Buffalo.

Et à ce jeu, les Ravens ont l'avantage, avec l'implacable quart-arrière Lamar Jackson, possiblement le meilleur coureur de la NFL, secondé par ses demis offensifs J.K. Dobbins (moyenne de six verges par portée) et Gus Edwards (cinq verges par tentative).

Dans la victoire de Baltimore, en première ronde éliminatoire, contre les Titans, au Tennessee, la semaine passée, Jackson s'est découvert une nouvelle arme offensive en la personne de l'ailier espacé Marquise Brown (sept passes captées pour 109 verges de gains, photo ci-dessus).

Le petit receveur (cinq pieds neuf pouces et 180 lbs) a «étiré» le terrain en représentant une menace pour les longs jeux de passe, permettant ainsi à Jackson de réussir ses habituelles passes courtes, notamment à son ailier rapproché Mark Andrews (quatre attrapés pour 41 verges).

On sait que pour bien préparer les jeux de passe on doit d'abord établir l'attaque au sol.  Et Jackson a réussi cette mission à merveille.  Il a gagné ce match presque à lui seul.  Il a complété dix-sept de ses vingt-quatre passes pour 179 verges, mais c'est surtout ses habiletés comme coureur qui ont rapporté gros : seize courses pour 136 verges de gains au sol, dont une course de 48 verges pour un touché, en première demie, et deux autres courses de 23 et 33 verges en seconde demie.  Des exploits qui lui ont permis de gagner enfin son premier match éliminatoire en carrière.

Si les Ravens excellent pour les gains au sol (premier rang en 2020 dans la NFL), en grande partie grâce à Jackson, la défensive des Bills de Buffalo est vulnérable contre ce genre d'attaque (25e pour la moyenne de verges allouées par tentative).

La force des Bills est l'attaque aérienne (3e dans la Ligue), mais la défensive des Ravens est bonne (6e) pour contrer ce genre de jeu.  De plus, la semaine dernière, elle a réussi l'exploit de limiter Derrick Henry, le dangereux porteur de ballon des Titans, à un maigre 40 verges de gains au sol.

La défensive des Bills n'a guère impressionné la semaine dernière contre les Colts d'Indianapolis.  En fait, ces derniers auraient pu l'emporter s'ils n'avaient pas gâché de belles opportunités en attaque.  Ils ont eu souvent les Bills «dans les câbles», sans pouvoir en profiter.

Buffalo devra faire mieux samedi soir, sinon ils se retrouveront en vacances.  Les Ravens roulent à fond de train et surfent sur une série de six victoires consécutives, en engrangeant des gains et des touchés au sol à un rythme effarant.  Alors que les Bills sont les troisième pire de la Ligue pour les touchés accordés par la voie terrestre...  Ils devront trouver le moyen de contenir Jackson et ses demis offensifs.  Bonne chance !

Pour compenser les possibles ennuis de sa défensive, le quart-arrière des Bills, Josh Allen (photo ci-dessus) devra signer une solide performance en rejoignant souvent son as receveur Stefon Diggs, ainsi que ses coéquipiers Gabriel Davis et Cole Beasley.  Ce dernier, ennuyé pas une blessure, ne devait pas jouer la semaine passée, mais le combattif ex-Cowboys était à son poste, et il a fait sa part dans la victoire des siens, en captant les sept passes lancées dans sa direction, pour des gains de 57 verges.

La défensive des Ravens devra être particulièrement alerte le long des lignes de côté, là où Allen et ses rapides receveurs réalisent la plupart de leurs longs jeux.

Ça va être un match serré et excitant.  Comme les Ravens, les Bills ont fini la saison régulière en force.  Ce sont deux des équipes qui ont été les plus «hot» de la Ligue en seconde moitié de calendrier.

Je crois que la défensive des Ravens sera meilleure que celle des Bills et qu'elle leur vaudra la victoire.  Mais, comme je l'ai souligné dans l'analyse du match Rams vs Packers, c'est difficile, et rare, pour un club visiteur, de gagner deux parties éliminatoires de suite sur la route, en faisant, par surcroît, figure d'équipe négligée par les parieurs. 

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