dimanche 31 janvier 2021

SUPER BOWL LV : LES CHIEFS PEUVENT-ILS SE BATTRE EUX-MÊMES ?



Le sort en est jeté, dimanche prochain, le Super Bowl LV opposera les Chiefs de Kansas City (champions en titre) aux Buccaneers de Tampa Bay.  Le match ultime de cette saison 2020-21 de la Ligue Nationale de Football (NFL) aura lieu à Tampa Bay, la première fois dans la longue histoire des Super Bowls que l'une des équipes participantes jouera à domicile.

La présence des Chiefs, dans cette classique annuelle, n'a rien de surprenant.  Avant le début de la campagne, ils étaient favoris pour être fidèles à ce prestigieux rendez-vous encore une fois.  Et selon les experts, ils gagneront encore dimanche, pour devenir la première équipe à remporter deux fois d'affilée le SB depuis les Patriots de la Nouvelle-Angleterre, en 2003 et 2004.

Quant aux Bucs, il s'agit de leur première participation au Super Bowl depuis 2002.  Ils n'avaient pas pris part aux séries de fin de saison depuis 2007.  Mais l'arrivée du légendaire quart-arrière Tom Brady, cette saison, a tout changé pour eux.  Il les a inspirés et guidés vers la terre promise !  Il sera en quête d'un septième trophée Vince Lombardi à sa dixième participation à un match du SB.  Hallucinant, lorsqu'on pense qu'une quantité innombrable de très grands joueurs n'ont jamais pu atteindre ce match de championnat si convoité.



Visiblement une fierté spéciale pour le «vieux» Brady (43 ans) et son vieux coach Bruce Arians, comme ils l'ont démontré après leur victoire de la semaine passée contre Green Bay (photo ci-dessus) les sacrant champions de la Conférence Nationale (NFC).

Ils n'étaient pas le choix des experts pour parvenir à ce match au sommet.  Mais comme bien des fois au cours de sa longue et glorieuse carrière, Brady a fait mentir les preneurs aux livres.

Au début des séries éliminatoires, j'ai écrit ici sur ce blogue, que sur papier, la formation des Buccaneers faisait peur et que Brady pouvait les amener loin.  De plus, après les ajustements normaux du début du calendrier régulier, ils étaient depuis plusieurs semaines sur un momentum gagnant qui les rendait quasi invincibles.

Les trois victoires en éliminatoires qui les ont propulsés au Super Bowl LV n'ont pas été si impressionnantes que ça.

D'abord, Brady et sa bande en ont fait juste assez pour vaincre le faible club de football de Washington.  

Ensuite, en Nouvelle-Orléans, une rare contre-performance du quart-arrière Drew Brees (trois interceptions) des Saints, ont permis aux Bucs de capitaliser sur ces erreurs.



Enfin, la semaine dernière à Green Bay, Brady n'a été bon qu'en première demie (trois interceptions en seconde demie) mais encore une fois les Bucs ont été opportunistes en profitant de deux mauvaises décisions des Packers.

D'abord à la dernière seconde du deuxième quart, quand Tampa Bay n'avait qu'une avance de 14-10, la défensive des Packers a dormi au gaz en permettant une longue passe de touché de 39 verges de Brady à Scott Miller, qui portait soudain le pointage à 21-10 à la demie.

Puis, à 2 minutes 5 secondes de la fin du match, l'entraîneur des Packers Matt Lafleur a choisi un botté de placement au lieu d'y aller sur un quatrième essai à la porte des buts des Bucs.  Avec Aaron Rodgers au poste de quart, les chances de réussite de cet essai étaient plus que bonnes.  Un touché et une transformation de deux points auraient pu égaler la marque.

D'autre part, se contenter d'un placement qui réduisait l'écart de points à cinq, et penser empêcher Brady (un expert en la matière) d'écouler les deux dernières minutes de jeu du match étaient de graves erreurs de jugement de la part du coach des Packers.  Moi, en tout cas, je n'en revenais pas...même si je ne suis pas du calibre des entraîneurs de la NFL !

Simplement au point de vue des statistiques, Aaron Rodgers et ses coéquipiers ont eu le dessus sur leurs opposants, mais c'est seulement le pointage final qui compte...

D'ailleurs, il fallait voir la face d'enterrement de Aaron Rodgers (photo ci-dessus) après cette cruelle défaite des siens, pour constater le mal immense que ces bourdes causaient au sérieux candidat au titre de joueur par excellence de la NFL en 2020-21.  À la suite de commentaires équivoques du numéro 12 des Packers après la partie, des rumeurs ont même commencé à circuler tout de suite selon lesquelles Rodgers quitterait l'organisation des Packers...  Les dirigeants du club ont démenti ces cancans mais...

La dernière défaite des Buccaneers (27-24) remonte au 29 novembre...à Kansas City.  Tirant de l'arrière 27-10 au quatrième quart, Tom Brady avait orchestré une remontée mais celle-ci n'a pas été suffisante.  Généralement, comme je l'ai écrit quelques fois récemment, le club qui gagne l'affrontement en saison régulière, triomphe également en séries éliminatoires.

Dans cette partie, Brady avait été intercepté deux fois tout en lançant trois passes de touché.  Mahomes, quant à lui, avait fait flèche de tout bois avec 37 passes complétées, en 49 passes tentées, pour des gains impressionnants de 462 verges, avec trois passes de touché et aucune interception.



L'ultra rapide receveur des Chiefs, Tyreek Hill, avait littéralement «torché» la défensive des Bucs avec 269 verges de gains aériens et trois touchés.  Lui et son coéquipier, l'ailier rapproché Travis Kelce (no 87 sur photo ci-dessous) sont des joueurs orgueilleux et vindicatifs qui sont pratiquement impossibles à arrêter.  Tout comme le quart-arrière Patrick Mahomes. 

De fait, Mahomes (photo ci-dessus) n'a perdu qu'un match comme quart-arrière partant depuis sa conquête du Super Bowl de l'an dernier.  Et les Raiders de Las Vegas avaient dû marquer 40 points (40-32, le 11 octobre 2020) pour le battre.

Grâce à leur attaque explosive, les deux belligérants du Super Bowl LV peuvent marquer beaucoup de points (plus de 30 points par match en moyenne).  La différence se situe en défensive.  Si les Bucs excellent à limiter au minimum les gains au sol avec leur très bon front 7, leur tertiaire est douteuse contre le jeu de passes, la grande force des Chiefs.



De plus, les deux maraudeurs des Bucs ont été blessés lors du match de championnat de la NFC, la semaine passée contre Green Bay.  Il n'est pas exclu que Jordan Whitehead (photo ci-dessus) puisse prendre part au match de dimanche mais ses blessures au genou et à l'épaule rendent sa disponibilité douteuse.  Tout comme celle de son coéquipier Antoine Winfield Jr, blessé à une cheville.

Même si ils jouent dimanche, ils ne seront probablement pas au maximum de leurs capacités.  Sinon, leurs remplaçants sont moins bons, ce qui faciliterait aussi l'efficacité des redoutables armes offensives des Chiefs.

Le bulletin de santé des Chiefs est meilleur que celui de leurs adversaires de dimanche prochain.  Le rapide receveur Sammy Watkins et le porteur de ballon Le'Veon Bell seront de retour au jeu après avoir manqué des parties en raison de blessures.  Le joueur de ligne à l'attaque Eric Fisher (tendon d'Achille) et le secondeur de ligne Willie Gay (cheville) vont rater le match du SB, et le statut du demi défensif L'Jarius Sneed est indéterminé à cause d'une commotion.



Chez les Buccaneers, le fait qu'ils aient disputé plus de matchs éliminatoires que les Chiefs (congé en première ronde en raison de leur premier rang au classement de la saison régulière dans la AFC) ont entraîné davantage de blessures à des joueurs importants.  Le garde Alex Cappa et le secondeur Jack Cichy seront absents dimanche.

Plusieurs autres Bucs sont ennuyés par des blessures et leur participation au SB est incertaine : le secondeur Lavonte David (muscle fessier), le secondeur Jason Pierre-Paul (genou), le receveur Mike Evans (genou), le joueur de ligne défensive Vita Vea (cheville), le joueur de ligne défensive Jeremiah Ledbetter (cuisse), le receveur Antonio Brown (genou).

Des «guérisons miracles» se produisent parfois à l'approche du Super Bowl, et des joueurs supposément lourdement handicapés reviennent au jeu plus rapidement que prévu !  Mais côté blessures, les Chiefs semblent avantagés.

Les deux défensives sont bonnes pour exercer de la pression sur les quarts-arrières ennemis.  Mais Mahomes est plus en mesure d'échapper à cette pression que le vieux Brady.  Sous pression, Brady est porté à commettre des erreurs.  Et si la tertiaire des Chiefs réussit aussi bien à couvrir les receveurs adverses qu'elle l'a fait contre Buffalo, la semaine passée, Brady pourrait ne pas avoir assez de temps et de possibilités pour trouver des cibles à découvert.

Il devra se méfier surtout du vétéran demi défensif Tyrann Mathieu (photo ci-dessus), qui a d'ailleurs réussi une interception contre Brady lors de la rencontre de la semaine 12 entre les deux équipes.  La défensive des Chiefs s'est classée au 6e rang pour le nombre d'interceptions cette saison, en 9e position pour le nombre de blitz, et au 11e échelon pour le nombre de fois qu'elle a pressé le quart-arrière adverse.

Sur le plan stratégique, le coach des Chiefs, Andy Reid a du flair et il est supérieur à son vis-à-vis des Bucs, Bruce Arians.  Reid a le don de sortir des nouveaux jeux pour déjouer les opposants.

On prévoit un match serré, dans lequel l'offensive sera à l'honneur.  Les Chiefs sont favoris par trois points.  Peuvent-ils perdre ?  Oui, si ils se battent eux-mêmes !

Si vous multipliez les revirements et les erreurs, Brady vous les fera payer cher.  Il s'en est fait une spécialité au cours de sa carrière.  Sa vaste expérience, dans la multitude de matchs importants qu'il a disputés, lui a souvent permis de tirer les marrons du feu, pour trouver un moyen de gagner.  Il ne faut surtout pas le sous-estimer.

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