jeudi 13 janvier 2022

NFL 2021-22 : UNE SAISON SENSATIONNELLE MALGRÉ LE COVID-19.



Encore une fois, cette saison, la Ligue Nationale de Football Américain a prouvé qu'elle était la meilleure ligue de sports professionnels au monde.  Malgré les embûches provoquées par l'épidémie du coronavirus COVID-19, les autorités de la NFL ont su bien gérer le calendrier du circuit, de telle sorte que peu de matchs ont été déplacés ou remis.

C'était tout un tour de force, en considérant que certains clubs ont parfois dû se débrouiller avec la moitié de leur alignement régulier incapable de jouer, soit à cause de blessures, soit en raison du virus.

En dépit de ces difficultés hors de l'ordinaire, le produit ou le spectacle offert par la NFL n'a pas été altéré.  La preuve : aux États-Unis, 91 des 100 émissions de télévision les plus regardées ont été celles montrant les parties de la NFL.  91 % !!!  Wow !

Et pour la première fois, les passionnés de la NFL avaient encore plus de football pour se délecter puisque la saison régulière avait été prolongée d'un match supplémentaire (17 au lieu de 16).

Et ils en ont eu pour leur argent !  Surtout lors du dernier week-end qui s'est terminé de façon dramatique.  Tellement, que l'on peut douter que cette histoire invraisemblable puisse se répéter dans l'avenir.  En effet, plusieurs matchs nous ont tenus en haleine jusqu'aux dernières secondes et ce, par surcroît, en périodes de prolongation.

Des moments de suspense dignes de scénarios de films hollywoodiens.  Des moments décisifs pour le sort d'équipes au bord de l'élimination ou d'une participation in extremis au tournoi éliminatoire menant au Super Bowl de février.

La joute la plus palpitante a certes été la toute dernière, dimanche soir, alors que les Raiders de Las Vegas (10-7) recevaient les Chargers de Los Angeles (9-8).  Le Madden Cruiser, le célèbre autobus du regretté ancien entraîneur des Raiders, John Madden, décédé quelques jours auparavant, était sur place.  Et il a vraisemblablement porté chance au club local qui a gagné 35-32, sur un botté de placement de 47 verges réussi par Daniel Carlson (au centre de la photo en tête de l'article), alors que les dernières secondes de la prolongation s'écoulaient.

Du même coup, ce botté gagnant envoyait en vacances les Chargers et permettait aux Steelers de Pittsburgh (9-7-1) d'accéder aux playoffs de la manière la plus improbable qui soit.  Un match nul aurait ouvert la porte des éliminatoires à la fois aux Raiders et aux Chargers, tout en la fermant pour Pittsburgh.




Plus tôt dans la journée, les Steelers avaient conservé leurs minces chances de survie en battant les Ravens à Baltimore, au compte de 16-13, également en prolongation.

Tout le monde croyait que ce serait les Colts d'Indianapolis (9-8) qui se qualifieraient facilement en séries, à la place de Pittsburgh.  Ils n'avaient besoin que d'une victoire contre les faibles Jaguars de Jacksonville (3-14), la pire formation de la Ligue.  Contre toute attente, les Colts se sont effondrés en perdant 26-11.  La merveilleuse saison du prodigieux porteur de ballon Jonathan Taylor (no 28, photo ci-dessus), 1 811 verges de gains au sol (meilleur de la NFL), 18 touchés, s'est terminée abruptement et malheureusement.

Dans la Conférence Nationale, les enjeux étaient moins nombreux.  Seuls les rencontres des 49ers de San Francisco (10-7) et des Saints de la Nouvelle-Orléans (9-8) étaient déterminantes pour une place en éliminatoires.  Encore là, il a fallu attendre la fin d'une excitante période de prolongation pour être fixé.  Après avoir comblé un déficit de 17-0 en première demie, les Niners sont revenus de l'arrière pour arracher une victoire de 27-24 aux Rams de Los Angeles.  

Ce gain signifiait la fin pour les Saints.  Dommage pour eux, car ils avaient survécu à beaucoup d'adversité durant la saison.  À un moment donné, à cause des blessures et du COVID-19, les Saints étaient rendus à leur quatrième quart-arrière, la recrue Ian Book.  Les QB réguliers Jameis Winston, Trevor Sieman et Taysom Hill étaient tous tombés au combat, à tour de rôle...

Malgré tous ces bouleversements attribuables à la pandémie, presque toutes les équipes favorites pour se classer en éliminatoires en début de saison, sont parvenues à le faire.  Une preuve de la qualité de leur management, qui a assuré une bonne profondeur à leur alignement, ce qui leur a permis de bien traverser les épreuves des blessures et des absences causées par le coronavirus.

Avant le commencement de la campagne, les dirigeants et les joueurs des Titans du Tennessee étaient confiants en affirmant qu'ils visaient une participation au prochain Super Bowl.  Dans mon analyse pré-saison https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2021/09/saison-2021-22-de-la-nfl-les-titans-du.html j'ai écrit que je les favorisais pour gagner le championnat de leur division, mais que j'avais des réserves concernant la qualité de leur défensive.  Sur ce dernier point, ils m'ont fait mentir car leur défense s'est classée au 5e rang de la Ligue (20,8 points alloués par match).

Leur attaque n'a rien cassé (17e avec une moyenne de 24,6 points par partie) mais elle a eu le mérite de bien s'en tirer malgré la perte de leur joueur étoile, le porteur de ballon «char d'assaut» Derrick Henry, qui a raté la deuxième demie de la saison, victime d'une blessure à un pied.  De là à prédire que les Titans (12-%) finiraient en tête de la Conférence Américaine, comme c'est arrivé, je n'aurais pas été aussi audacieux...

J'aurais plutôt misé sur les Chiefs de Kansas City (12-5), même si j'avais trouvé très exagérés les propos pré-saison de leur quart-arrière Patrick Mahomes qui pensait que les siens pouvaient finir la campagne avec une fiche parfaite de 20-0...

Dans ma boule de cristal, au début septembre, je ne voyais pas les Patriots de la Nouvelle-Angleterre (10-7) en séries éliminatoires.  Surtout avec un quart-arrière recrue, Mac Jones, pour diriger l'attaque.  J'avais tout de même un doute derrière la tête.  Un doute du nom de Bill Belichick, le génial entraîneur en chef des Pats, qui sait toujours tirer le meilleur de ses joueurs, et les mener à bon port.

On disait du jeune Jones qu'il était mature pour son âge, et qu'il pouvait jouer comme un vétéran.  Cela s'est avéré.  Sans faire de miracle, il a su gérer les matchs avec prudence, avec conservatisme, dans le style de Belichick.

L'offensive a produit à un rythme moyen de 27,2 points par rencontre (15e rang de la Ligue) mais c'est la défensive qui a fait la différence en limitant les adversaires à une maigre moyenne de 17,8 points par match.  Un total bon pour la 2e position dans la NFL, tout juste derrière la défensive des Bills de Buffalo qu'ils affronteront samedi soir, en première ronde éliminatoire.  Chapeau à Belichick qui a reconstruit de mains de maître cette unité défensive durant l'entre-saison.

Là où je me suis fourvoyé dans mes prédictions d'avant-saison, c'est dans la division Nord de l'Américaine.  Les deux équipes à qui je prédisais les derniers rangs (Pittsburgh et Cincinnati) ont respectivement terminé 2e et 1er.




Pour ce qui est des Steelers, derniers classés en playoffs, j'étais content pour Big Ben Roethlisberger (photo ci-dessus), un quart-arrière que j'admire, un futur membre du Temple de la Renommée, qui en est à sa dernière saison et qui pourra prolonger sa glorieuse carrière pour au moins une autre partie (contre les Chiefs, dimanche).

Du côté de Cincinnati, les exploits du dynamique duo Burrow-Chase (photo ci-dessous) ont changé la donne pour les Bengals (10-7).   Le jeune quart-arrière Joe Burrow avait démontré de bien belles choses en 2020, à son année recrue, avant de subir une grave blessure à un genou.  On se demandait s'il pouvait s'en remettre complètement.  Son genou est encore fragile mais le numéro 9 des Bengals a excellé en 2021 avec 34 passes de touché et un formidable coefficient d'efficacité de 108,3 bon pour le second rang de la Ligue, derrière Aaron Rodgers (111,9) des Packers de Green Bay.

Burrow a développé une chimie extraordinaire avec le receveur éloigné Ja'Marr Chase, probable recrue de l'année dans la NFL, et un de mes coups de coeur cette saison.  La vitesse et les habiletés de cet athlète m'ont ébloui.  Il a capté 81 passes pour des gains de 1 455 verges (moyenne exceptionnelle de 18 verges par attrappé) et 13 touchés.  Un grand nombre de ces catchs étaient spectaculaires !




Dans cette AFC Nord, la grande déception a été les Browns de Cleveland (8-9).  Après sa saison prometteuse de 2020, on pensait que le quart-arrière Baker Mayfield serait encore meilleur cette année, mais ce fut loin d'être le cas.  Il a, au contraire, été l'un des pires joueurs à sa position.  Il a conduit son attaque au 18e rang de la Ligue (20,5 points par rencontre).  Une performance insuffisante.

L'autre déception de la division, les Ravens de Baltimore (8-9), se fiaient trop sur leur quart-arrière étoile Lamar Jackson et leur redoutable attaque terrestre.  Jackson a raté les quatre derniers affrontements en raison d'une cheville endolorie, mais il n'avait pas bien joué avant de se blesser (16 passes de touché, 13 interceptions, coefficient d'efficacité de 87).  Mais c'est surtout la défensive qui a flanché (19e de la Ligue avec une moyenne de 23,1 points accordés par match).

Avant le début du calendrier, je pensais que les Raiders de Las Vegas serait un club moyen en 2021-22.  Ils ont surpris en méritant une place en séries de fin de saison.  D'autant plus qu'ils ont dû faire face à un paquet d'imprévus défavorables.  Leur coach Jon Gruden a été obligé de démissionner lorsqu'on a découvert ses anciens courriels de 2010 comprenant des propos racistes, homophobes et misogynes.

Le receveur Henry Ruggs III a été renvoyé après avoir causé la mort d'une personne lors d'un accident de voiture, qu'il conduisait alors qu'il était en état d'ébriété.  Les demis de coin Nate Hobbs (ivresse au volant) et Damon Arnette (délit de fuite après un accident routier) et le demi offensif Josh Jacobs (ivresse au volant provoquant un accident) ont eu aussi des ennuis avec la justice.

Les Raiders ont fait fi de ces problèmes pour finir la saison en force avec cinq victoires (dont quatre en prolongation ou dans les dernières secondes des parties) à leurs sept derniers matchs.  Avec toutes ces fins de matchs dramatiques, les cardiaques qui regardaient leurs matchs ont dû être éprouvés !

Dans la Conférence Nationale, avant le début des hostilités, on concédait aisément deux championnats de division : aux Packers de Green Bay, dans la Nord; aux Buccaneers de Tampa Bay, dans la Sud.  C'est ce qui s'est effectivement produit.

La lutte la plus acharnée était prévue dans la division Ouest, là où au moins trois clubs pouvaient aspirer à une place en séries éliminatoires.  Et la suite des choses a donné raison aux prévisionnistes.  Seuls les Seahawks de Seattle (7-10) ont manqué le bateau.  Le quart-arrière étoile Russell Wilson a manqué trois matchs (et une bonne partie d'un 4e) après s'être blessé à un doigt de la main avec laquelle il lance le ballon.  Les Seahawks ont perdu trois de ces rencontres, hypothéquant ainsi leurs chances de participer au bal de fin de saison...

Dans l'autre division contestée, la section Est, on se demandait, en début d'automne, quel club serait le moins pourri pour terminer en tête.  J'avais misé sur Dallas, mais Washington était aussi considéré à cause de leur solide défensive et en croyant que le vétéran quart-arrière Ryan Fitzpatrick pourrait en faire assez pour permettre à l'offensive de faire sa part pour soutenir la défense.  Le vieux «Fitz Magic» s'est blessé dès le premier match et sa saison était terminée...comme celle de Washington, qui ne s'en est jamais remis !  La défensive (25e rang) a été encore pire que l'attaque...

Ce ne fut pas le cas pour la défensive de leurs rivaux de division, les Cowboys de Dallas.  Cette unité, que l'on croyait être le point faible de l'équipe, a surpris en affichant le 7e meilleur bilan de la Ligue (21,1 points accordés par match).  Avec cette splendide performance, il n'en fallait pas plus pour que les «Boys» raflent le championnat de division.  On savait qu'ils avaient une offensive redoutable.  Et avec les prouesses du QB Dak Prescott, elle a tenu ses promesses (première de la NFL avec une moyenne de 31,2 points marqués par rencontre).




Parmi les raisons qui expliquent cette superbe tenue de la défense de Dallas, deux joueurs ont fortement impressionné : le demi défensif Trevon Diggs (no 7 sur photo ci-dessus) et le secondeur de ligne Micah Parsons (no 11).  Diggs a dominé la Ligue pour les interceptions avec 11, et il a fini 2e pour les passes défendues avec 21.  Parsons a réalisé 13 sacks du QB (6e rang de la NFL) et il a réussi 64 plaqués (1er rang).  Il était partout sur le terrain.  Fabuleux !

Pour moi, la plus grande surprise dans la NFC a été les Eagles de Philadelphie (9-8).  Je leur avais prédit tout au plus six victoires parce qu'ils m'apparaissaient faibles à toutes les positions.  Au lieu d'être mauvais, ils ont été moyens, mais suffisamment bons pour se classer en séries.  Ils affronteront Tampa Bay, dimanche.

Le jeune QB Jalen Hurts n'a pas tellement brillé à titre de passeur (rating d'efficacité de 87,2) mais il a grandement aidé son attaque en courant avec le ballon : 139 courses pour 784 verges de gains, et dix touchés, en 15 matchs joués.  Le porteur de ballon Miles Sanders a aussi fait sa part en franchissant 754 verges au sol, pour une excellente moyenne de 5½ verges par portée.

Dans la Conférence Nationale, peu de déceptions, à part, peut-être, les Vikings du Minnesota (8-9), que je croyais pouvoir faire une meilleure compétition aux champions de leur division, les Packers de Green Bay...




Sur le plan individuel, soulignons aussi les accomplissement fantastiques du secondeur de ligne T.J. Watt, des Steelers, qui a égalé le record de sacks (22½) de l'ex-Giants Michael Strahan; et la formidable saison du receveur Cooper Kupp, des Rams, (à gauche sur la photo ci-dessus) qui est devenu seulement le 4e joueur, depuis 1970, à remporter la triple couronne (le meilleur pour le nombre de réceptions, les verges gagnées par la passe et le nombre de touchés par la passe).  Seuls Jerry Rice (1990), Sterling Sharpe (1992) et Steve Smith (2005) avaient réussi cet exploit avant lui...          

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