jeudi 27 janvier 2022

FINALE DE LA CONFÉRENCE NATIONALE : LES RAMS FACE À LEUR BÊTE NOIRE, LES 49ers DE SAN FRANCISCO.



Les Rams de Los Angeles feront face à leur bête noire, à domicile, dimanche, dans la finale de la Conférence Nationale.  La dernière victoire des champions de la division Ouest de la NFC contre leurs prochains rivaux, les 49ers de San Francisco, remonte à 2018.  Depuis, ils ont subi six revers de suite.  L'entraîneur en chef des 49ers, Kyle Shanahan, montre un reluisant dossier à vie de 7-3 contre l'équipe de son bon ami Sean McVay, avec qui il a appris son métier dans la NFL lorsque tous deux étaient des coachs adjoints dans la Ligue Nationale de Football, notamment avec le club de Washington.

Pour plusieurs analystes ou observateurs de tous niveaux, ce rendez-vous Rams-49ers en finale de la NFC est surprenant.  On attendait plutôt un choc entre les Packers de Green Bay (semé no 1) et les Buccaneers de Tampa Bay, les champions défendants du dernier Super Bowl. Pour moi, la présence des deux finalistes actuels de la NFC n'est pas si étonnante.  En analyse pré-saison j'avais identifié la division Ouest de la Nationale comme la plus forte de toute la NFL : https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2021/09/saison-2021-22-de-la-nfl-wild-wild-west.html

avec les Rams et les Niners comme les deux principales puissances dans cette section.  Il était donc logique que ces deux clubs se rencontrent au sommet comme ce sera le cas dimanche.

Robbie Gould à gauche, après son placement victorieux à Green Bay


Adversaires de division, s'affrontant toujours deux fois en saison régulière, les deux formations se connaissent bien.  Si vous avez lu mes articles avant le début des séries éliminatoires, vous savez que j'ai écrit que personne ne voulait affronter les 49ers, même si ce club, qui a terminé la saison en force, a été le dernier à se qualifier pour le grand tournoi menant au Super Bowl.

Même si San Francisco a le numéro des Rams, ces dernières années, je pense que Sean McVay et sa troupe préfèrent encore jouer contre les 49ers plutôt que de se rendre disputer la finale dans le froid polaire et le vent glacial de Green Bay.  Ce qui serait d'ailleurs arrivé si les Packers de l'endroit n'avaient pas perdu contre les Niners, samedi dernier, en demi-finale de la NFC.

Les deux défaites des Rams (12-5) cette saison contre les 49ers sont survenues dans des circonstances particulières.  La première, au compte écrasant de 31-10, lors de la semaine 10, le 15 novembre, se situait au milieu d'une série de trois revers consécutifs des Rams.  Une période de léthargie assez étrange pendant laquelle rien ne fonctionnait pour l'équipe.

Jimmy Garoppolo


















La seconde, 27-24 en prolongation, lors du dernier match de la saison, le 9 janvier, à L.A., s'explique peut-être par un relâchement de deuxième demie après que les Rams eurent pris les devants 17-0 en première moitié.  Les Rams ne pouvaient pas finir en première position de la NFC car les Packers étaient déjà assurés de cette place.  Puis, en regardant le tableau des résultats des autres parties, ils voyaient que les Cardinals de l'Arizona perdaient contre les Seahawks de Seattle, ce qui avait pour conséquence de couronner les Rams en tant que champions de la NFC West.

Si les deux clubs peuvent s'affronter en finale, ils le doivent à des victoires dramatiques, dimanche passé.  À Green Bay, dans des conditions climatiques exécrables, les joueurs-clés des 49ers ont fait preuve d'un courage remarquable pour vaincre les Packers 13-10 sur un botté de placement de 45 verges de Robbie Gould, à la dernière seconde du match.  Tirant de l'arrière 10-3 avec cinq minutes à jouer au 4e quart, les Niners ont égalé le compte avec un touché marqué sur un retour de botté bloqué.  Assez spécial comme jeu des unités spéciales !

Sur la série offensive qui a conduit au placement victorieux, le quart-arrière Jimmy Garoppolo (blessé à une épaule et au pouce de la main avec laquelle il lance le ballon), l'extraordinaire receveur espacé Deebo Samuel (photo ci-dessous, no 19, blessé à un genou) et le formidable ailier rapproché George Kittle (qui boitait) ont tous fait fi de la douleur pour continuer à jouer et à faire gagner du terrain à leur équipe, sur des jeux d'une importance cruciale.





À Tampa Bay, les Rams ont failli «échapper» la victoire en échappant le ballon quatre fois aux mains des joueurs des Buccaneers.  Ils menaient 27-3 au milieu du 3e quart quand le ciel a commencé à leur tomber sur la tête.  Leurs deux premiers revirements en première demie, les ont empêchés de marquer des points qui auraient encore accru leur avance.  Le porteur de ballon Cam Akers a notamment commis un échappé coûteux à une verge des buts des Bucs.  Son second échappé, en fin de match, dans son territoire, à la ligne de 30 verges, a permis au QB Tom Brady de mener les siens à un touché qui égalait le pointage 27 à 27, avec 42 secondes à faire au 4e quart.

À ce moment-là, on pouvait contempler un autre haut fait d'armes ajoutant à la légende de Brady.  Lors du Super Bowl LI, en 2016, Brady avait orchestré une remontée semblable contre les Falcons d'Atlanta, qui détenaient une avance de 28-3 à la mi-temps.  Les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et Tom Brady avaient triomphé 34-28, en prolongation.  Les Falcons ne s'en sont jamais remis...

Mais cette fois-ci, contre les Rams, Brady a commis une erreur en laissant 42 secondes au cadran du match.  Assez de temps pour permettre aux Rams de remonter le terrain et de s'approcher suffisamment des buts adverses, grâce, surtout, à deux longues passes du quart-arrière Matthew Stafford à son receveur de prédilection Cooper Kupp.  Le botteur Matt Gay (no 6, photo ci-dessous) a fait le reste avec un placement de 30 verges.  Victoire des Rams 30-27 !



En gagnant un deuxième match d'affilée en séries de fin de saison, Stafford (photo ci-dessous) a fait mentir ses détracteurs qui disaient qu'il ne pouvait pas avoir du succès en éliminatoires après ses trois défaites (0-3) en pareilles circonstances lorsqu'il s'alignait avec les Lions de Détroit.  Contre Tampa Bay, et précédemment contre les Cardinals de l'Arizona, le vétéran quart-arrière de 33 ans a complété 75% de ses passes pour 568 verges, quatre touchés, et deux autres en portant lui-même le ballon.  Il n'a été victime d'aucune interception.

Il devra jouer avec ce genre de brio, de confiance et de sang-froid dimanche contre les 49ers.  Cela n'a pas été le cas cette saison lors des deux défaites des Rams contre San Francisco.  La défensive des Niners, classée no 3 dans la NFL, a intercepté Stafford quatre fois et a réussi sept sacks à ses dépens, en plus de le presser à 21 reprises.  Dans le dernier match, la ligne à l'attaque des Rams s'est écroulée, laissant Stafford sans protection, à la merci des chasseurs de QB des 49ers...  La répétition d'un telle domination physique de San Francisco dans la bataille des tranchées, dimanche, serait fatale pour les Rams...

Ces derniers doivent aussi gagner la bataille des revirements, qui détermine souvent l'issue des affrontements.  Une bataille encore plus importante en matchs éliminatoires, sans lendemain pour les perdants.



















Durant la saison régulière, la défensive des Rams a souvent été bousculée, notamment sur les jeux au sol.  En éliminatoires, elle a joué avec beaucoup plus d'intensité en limitant les gains au sol à 61 verges contre les Cards et à 51 verges contre les Bucs.  Ce sera primordial de faire aussi bien contre les Niners et leur meilleur porteur de ballon Elijah Mitchell, un bonhomme difficile à plaquer, qui a gagné 1 100 verges combinées (courses + réceptions de passes) en 2021.

Les Rams devront chercher à mieux établir leur propre attaque terrestre.  Contre Tampa Bay, j'ai trouvé que coach McVay n'avait pas assez balancé le travail de ses demis offensifs, Cam Akers (24 portées, deux échappés), et Sony Michel (une seule portée).  Michel a pourtant bien fait en saison régulière en remplacement de Akers (absent -blessé à un tendon d'Achille- toute la saison sauf pour un rôle limité dans le dernier match régulier).

San Francisco a le vent dans les voiles.  Ils ont gagné neuf de leurs onze dernières parties et ils excellent en situation de pression ou de haute tension.  Mais on peut se demander si leur rude affrontement contre les Packers, dans le froid mordant de Green Bay, dimanche passé, aura laissé des traces.  Plusieurs joueurs sont amochés.  Garoppolo a été rudoyé dans ce match.  Idem pour l'as receveur Deebo Samuel, et le demi offensif Elijah Mitchell, tous deux blessés à un genou mais qui devraient cependant être à leur poste dimanche.




Le joueur de ligne offensive Trent Williams est blessé à une cheville et il pourrait s'absenter ou jouer sans être à 100% de ses capacités.  Les Rams pourraient exploiter cette faiblesse...comme ils l'ont fait contre les Bucs avec le remplaçant de Tristan Wirfs.  À venir jusqu'ici en séries éliminatoires, Von Miller (no 40, photo ci-dessus) a été un joueur important pour la défensive des Rams.  Il a réussi deux sacks, neuf plaqués solo; il a frappé le QB adverse deux fois, en plus de forcer un échappé (recouvré par lui).  Il bénéficie de l'attention portée à son coéquipier Aaron Donald qui a souvent deux joueurs adverses devant lui pour le contrer.

Deebo Samuel a été un poison contre les Rams (et les autres clubs aussi !) en saison régulière avec des matchs de 133 et 140 verges de gains + trois touchés.  Il déroute les défensives ennemies en s'alignant tantôt comme un porteur de ballon, tantôt comme un receveur.  Et en changeant soudainement de position juste avant la remise en jeu !  Un cauchemar pour les défenseurs adverses !

Oui, San Francisco est la bête noire des Rams mais cela peut constituer un défi pour L.A. et les amener à redoubler d'efforts pour mettre fin à cette domination, de sorte que plus personne n'en parle une fois pour toutes.  Ils ont plus de joueurs d'impact que les 49ers et ils ont ainsi plus de possibilités de réaliser de gros jeux.  Ils sont favoris par 3½ points pour gagner cette finale.

Cooper  Kupp














Jouant à domicile, ils aimeraient aussi que leurs partisans soient beaucoup plus nombreux dans les estrades que ceux de leurs voisins californiens de San Francisco.  Lors du dernier match contre les 49ers, les Rams avaient l'impression de jouer à San Francisco tellement les cris des fans des Niners les enterraient !  Cette semaine, les Rams ont tenté de remédier à cette situation en vendant les billets disponibles pour le match à des résidents de Los Angeles seulement.  Coach McVay a également demandé aux détenteurs de billets des Rams de ne pas les vendre aux partisans des 49ers...       

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