vendredi 17 janvier 2025

2e TOUR ÉLIMINATOIRE DE LA NFL : EST-CE QUE JAYDEN DANIELS PEUT DOMPTER LES LIONS ?



FESTIVAL  OFFENSIF  EN  VUE  À  DÉTROIT,  SAMEDI  SOIR, ENTRE  LES  COMMANDERS  DE  WASHINGTON  ET  LES  LIONS.

Pour le premier tour des séries de la ligue Nationale de Football, la semaine dernière, j'avais prédit que le match le plus captivant serait celui entre les Commanders de Washington (13-5) et les Buccaneers de Tampa Bay.  Ce fut le cas !  Et comment !  Au terme d'un affrontement excitant, le club de Dan Quinn a gagné 23-20 sur un botté de placement de dernière seconde de Zane Gonzalez.  Le ballon a ricoché sur le poteau droit avant de dévier à l'intérieur.  On ne pouvait rêver d'un dénouement plus dramatique dans cette rencontre qui a tenu tout le monde en haleine.

Est-ce que les "Cardiac Commanders" pourront répéter leur manège samedi soir (20 h.) contre les Lions (15-2), à Détroit ?  Même s'ils sont négligés par 9½ points contre l'équipe qui a fini au premier rang de la Conférence Nationale, rien ne semble impossible pour Washington.  Avant le début des séries de fin de saison, j'avais identifié ce club comme étant l'outsider, celui qui pourrait causer de grosses surprises cette année. Je continue de le croire.

Personne ne semble y croire à part moi.  C'est vrai que leurs prochains adversaires possèdent la meilleure machine offensive de la NFL (33,2 points marqués en moyenne par partie).  Mais leur défensive est décimée par les blessures (14), et elle a été la 3e pire de la NFL cette saison, contre les jeux de passes (244 verges allouées en moyenne par match).  De cette longue liste d'éclopés, il y a quatre demis de coin, et quatre ailiers défensifs, dont leur as Aidan Hutchinson (jambe cassée, photo ci-dessous).



L'absence du plaqueur défensif Alim McNeill (genou) se fait également sentir, surtout en ce qui concerne le manque de bons chasseurs de QB.  Daniels pourrait en bénéficier car il aura plus de temps pour repérer ses receveurs, et pour décider de courir avec le ballon.  Cela pourrait être le facteur déterminant dans le match de samedi soir.  Si la défense des Lions n'arrive pas à contenir ou à limiter les actions de Daniels, elle va trouver la soirée très longue et pénible.

De plus, les Commanders utilisent souvent l'attaque sans caucus.  Ce qui impose un train épuisant, et crée de la confusion, en empêchant la défensive des Lions de faire les substitutions nécessaires pour faire souffler ses meilleurs éléments, et contrer les changements de stratégies ennemies.   

Si les Lions vont marquer beaucoup de points, leurs opposants devraient les imiter, surtout contre la faible défense anti-aérienne de l'équipe hôtesse.  Détroit aurait avantage à prolonger ses séries à l'offensive, avec la supériorité de leur attaque au sol, pour garder sur le banc, le plus longtemps possible, le prodigieux quart arrière Jayden Daniels (photo ci-dessous), et sa redoutable unité offensive. 
 


Si la situation est inversée et que c'est l'offensive de Washington qui contrôle le temps de jeu, Goff et son unité offensive n'auront peut-être pas l'occasion de surpasser leurs adversaires au score, comme ils l'ont si souvent fait en saison régulière.  Mais ils n'ont pas toujours réussi à le faire.  Le 15 décembre dernier, ils ont perdu 48 à 42, chez eux, contre les Bills de Buffalo.

On assistera fort probablement à une fusillade (shootout).  Ce genre d'affrontement qui se termine en faveur du club qui a possession du ballon lors des dernières minutes de la joute.

Daniels, sans doute la recrue offensive de l'année dans la NFL, est le facteur X dans cette rencontre sans lendemain pour les perdants.  L'entraîneur en chef des Lions, Dan Campbell (photo ci-dessous), le sait bien, et il l'a dit, il n'y a pas de plan de match infaillible contre ce genre de quart arrière qui peut vous battre autant avec son bras qu'avec ses jambes.



Le danger avec le rapide et élusif Daniels, c'est qu'avec la défensive homme pour homme des Lions, les gars de la première ligne ne seront pas assez rapides pour le plaquer derrière la ligne de mêlée.  Et les gars des 2e et 3e ligne de défense lui tourneront le dos pour couvrir les receveurs des Commanders.  Ils ne pourront donc pas voir, -ou ils verront  trop tard-, Daniels s'échapper vers les lignes de côté, pour des gains substantiels, notamment sur les 3e essais.  C'est aussi vrai sur les 4e essais, pour lesquels les Commanders ont le meilleur taux de conversion de la NFL (20 en 23 pour 87 % de succès).  

Et si Campbell utilise un espion pour surveiller le jeune QB de Washington, ça laisse un homme en moins pour couvrir les receveurs adverses, et Daniels peut alors repérer un ailier, ou un demi offensif, à découvert, en milieu de terrain.

Si le quart arrière des Lions, Jared Goff connaît une mauvaise journée, ou s'il a du mal à trouver son rythme après deux semaines d'inactivité (les Lions ont eu un bye à cause de leur première place dans la NFC), les Commanders pourraient en profiter.  Goff en a toujours arraché en carrière, contre les équipes dirigées par Dan Quinn (photo ci-dessous ⇾ fiche de Goff = 1-4, quatre passes de touché, six interceptions, rating de 74,5).  Et il est nettement moins à l'aise contre les défensives de zone comme celle des Commanders que contre les défensives homme pour homme.  Même s'il peut avoir du succès contre n'importe laquelle des défensives, Goff devra quand même faire face à la 3e meilleure défense anti-aérienne de la NFL (Commanders : moyenne de 189,5 verges accordées par rencontre).



Les Commanders se sont fait une spécialité de gagner dans les matchs décidés par une possession ou moins.  Dans ce type de rencontres ils ont une fiche de 7-3.  Sept fois, cette saison, ils ont gagné sur le dernier jeu du match.

Comme ce sera fort probablement une fusillade mettant en vedettes les meilleurs éléments offensifs des deux équipes, il convient d'analyser les forces en présence.  À première vue, l'attaque des Lions (no 1 de la NFL pour les points marqués cette saison, avec 33,2 points en moyenne par joute) est supérieure à celle des Commanders (5e, avec 28,5 points par match).

Mais cette supériorité est questionnable si on tient compte que Jayden Daniels, une recrue, n'a fait que progresser au cours de la saison.  Ce qui est aussi admirable dans son cas, c'est que malgré son jeune âge et son inexpérience, il semble immunisé contre la pression, dans les situations les plus critiques.



Sa grande mobilité, son sang froid, la précision de ses passes, -après avoir découvert le point faible de la défensive-, sont tout simplement remarquables, surtout pour une recrue.  Il pourra tirer profit de ces qualités contre les stratégies parfois risquées du coordonnateur de la défense des Lions, Aaron Glenn (photo ci-dessus).  Lorsque ces tactiques échouent, en étant démasquées, le quart arrière adverse complète parfois de très longues passes. 

Ce que nous savons maintenant, c'est qu'il est vraiment meilleur que son homologue Jared Goff pour courir avec le ballon.  Goff est exclusivement un QB de pochette.  Si le front défensif adverse réussit à le presser, il devient moins efficace.  Alors que c'est le contraire pour Daniels, qui est meilleur lorsqu'on le blitz.  Et on sait que les Lions sont parmi les défensives qui utilise le plus le blitz dans la NFL.  Ils sont également la deuxième pire équipe à concéder le plus de verges aux quarts arrières qui courent avec le ballon (6,2 verges en moyenne par course).

Au champ arrière, si on peut donner l'avantage aux Lions avec le duo Jahmyr Gibbs & David Montgomery, c'est en raison de la faiblesse du front défensif des Commanders contre le jeu au sol (30e de la NFL, avec 137,5 verges accordées par match, en moyenne).  L'intérieur de la première ligne de ce front est particulièrement vulnérable en accordant un taux élevé de longues courses aux attaquants adverses (13,7 %).



Mais, de l'autre côté, le duo de porteurs de ballon des Commanders, formé de Brian Robinson (photo ci-dessus) et de Austin Ekeler, n'est pas à sous estimer.  Surtout en tant qu'excellent receveur de passes, Ekeler s'est forgé une réputation enviable en huit ans de carrière dans la grande Ligue. L'attaque au sol de Washington a même généré plus de verges de gains que celle des Lions cette saison (154,1 verges contre 146,4).

Mais la force de Jayden Daniels, sur les jeux au sol, rééquilibre les forces à ce niveau.  Il a été le meilleur coureur de Washington avec 891 verges de gains au sol en 2024-25.  Il a ajouté six touchés par la course.  Ses 891 verges de gains au sol, et son pourcentage de passes complétées (69 %), sont des nouveaux records pour une recrue dans la NFL.


Dans les airs, les deux clubs peuvent compter sur des ailiers éloignés d'élite avec Amon-Ra St.Brown (Lions, photo ci-dessus) et Terry McLaurin (Commanders).  Chez les ailiers rapprochés, on pourrait donner l'avantage à Sam LaPorta (Lions), mais son homologue, le vétéran Zach Ertz (Commanders) a joué un rôle crucial dans la série victorieuse de six matchs des siens, en fin de campagne.  On peut en dire autant de ses coéquipiers receveurs Olamide Zaccheaus et Dyami Brown, qui peuvent contre balancer la production de l'autre receveur dangereux des Lions, Jameson Williams.

Les Commanders sont très à l'aise avec le statut de négligés samedi soir.  Cela les stimule et les incite à prouver encore et encore que les parieurs ont tort de leur prédire l'élimination.  Ils ont le vent dans les voiles avec leur actuelle série de six matchs sans défaite, et leur propension à gagner les joutes contestées, à la dernière minute.  Ils croient en leur destinée.

La pression est sur les Lions, qui souhaitent poursuivre leur route vers le Super Bowl. Ils cherchent à participer pour la première fois au grand match et à mettre fin à une disette de championnat qui dure depuis 1957. 

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