PAR UN FROID GLACIAL, ET POSSIBLEMENT SOUS LA NEIGE, LES STEELERS DE PITTSBURGH ONT DE MEILLEURES CHANCES DE BATTRE LES RAVENS DE BALTIMORE...
Les preneurs aux livres de Las Vegas, et tous les experts, n'accordent aucune chance aux Steelers de Pittsburgh (10-7) de vaincre les Ravens de Baltimore (12-5), samedi soir prochain, dans leur match de Wild Card (premier tour des séries éliminatoires de la Ligue Nationale de Football).
Les "Corbeaux" sont donnés gagnants par 9½ points, et plusieurs analystes leur prédisent même une victoire par au moins 14 points de plus que leurs adversaires. Le score généralement annoncé est du genre 30 à 16, ou 31 à 17.
Les prévisions météorologiques pour le soir de la partie, à Baltimore, indiquent une température autour du point de congélation, et 60 % de possibilités de neige. Alors, dans ces conditions, il serait étonnant que les attaques des deux équipes puissent faire exploser le tableau indicateur en marquant beaucoup de touchés...
Une bataille défensive est plus probable. Le jeu au sol, doublé d'une guerre de tranchées, sera sans doute au programme. Les deux formations possèdent de bonnes défensives, à peu près d'égale force, mais avec le bulldozer Derrick Henry, les Ravens ont l'avantage pour l'attaque terrestre.
Baltimore a acquis les services de Henry (à gauche sur la photo ci-dessus) l'été dernier, dans l'espoir qu'il sera la pièce qui leur manquait pour se rendre enfin au Super Bowl. Leur nouveau venu a connu une saison à la hauteur de leurs aspirations en gagnant 1 921 verges, et en marquant seize touchés. Il en a ajouté deux par la voie des airs. Chaque course qu'il faisait rapportait une moyenne de 5,91 verges de gains.
Le quart arrière Lamar Jackson faisait encore mieux avec une moyenne de 6,58 verges par portée, pour un total de 915 verges et quatre touchés. Pas étonnant que les Ravens aient possédé la meilleure attaque au sol de la NFL (moyenne de 187,6 verges par partie). De plus, leur défensive est aussi la meilleure de la Ligue contre le jeu au sol, avec une incroyable moyenne de seulement 80,1 verges accordées par rencontre.
La faiblesse des Ravens est la défense anti-aérienne, qui a concédé une moyenne de 244,1 verges par match, au 31e rang des clubs du circuit Goodell. Mais le jeu aérien est loin d'être la force des Steelers. Ils ne gagnent en moyenne que 192 verges par joute. Et dans le froid et la neige annoncés pour samedi soir, ce ne sera rien pour les aider, de ce côté-là.
Dans des conditions climatiques aussi rigoureuses, à part le jeu au sol, ce seront les passes courtes, aux demis offensifs, ou aux ailiers rapprochés, qui seront de mise. Pas les longues passes ou les "bombes". Encore là, les Ravens sont supérieures avec les ailiers rapprochés Mark Andrews (photo ci-dessus), et Isaiah Likely.
Le recours à ces deux receveurs sera d'autant plus nécessaire puisque l'excellent ailier espacé Zay Flowers va probablement manquer le match, car il souffre d'une blessure à un genou.
Le receveur équivalent chez les Steelers, leur as George Pickens, sera à son poste, mais il a été récemment ennuyé par un muscle étiré à la cuisse. Il ne semble pas remis complètement de cette blessure, ce qui le rendra même vulnérable à la réaggraver, surtout avec le froid et le terrain glissant, samedi prochain.
À part Pickens, et l'ailier rapproché Pat Freiermuth (photo ci-dessus), il n'y a guère de receveurs fiables chez les Steelers. À moins que le vétéran Mike Williams, acquis des Jets de New York à la mi-saison, ne connaisse un regain d'énergie, et ne réalise une grande performance.
Tout ce qui a été mentionné précédemment peut sembler de peu d'importance si l'on considère les tendances observées au cours des dernières années dans les affrontements entre les deux clubs. Il en va de même pour le momentum avec lequel les deux équipes ont terminé leur saison (quatre victoires consécutives pour les Ravens; quatre défaites d'affilée pour les Steelers). Les playoffs c'est une toute autre saison...
Les Steelers ont le numéro des Ravens, et ils ont la défensive qui a donné le plus de fil à retorde à Lamar Jackson depuis le début de sa carrière. Ce dernier a une fiche de cinq revers en huit parties contre Pittsburgh (huit passes de touché contre neuf interceptions, faible efficacité de 73,1).
Le club de l'entraîneur Mike Tomlin (photo ci-dessus) a gagné quatre des cinq plus récents duels, et huit des dix derniers, contre Baltimore. Avant de finalement perdre contre eux lors de la semaine 16, les Steelers l'avaient emporté 18-16, dans une bataille défensive, le 17 novembre, en neutralisant considérablement les efforts de Jackson. Ce n'est donc pas impossible qu'ils puissent faire de même samedi soir prochain, puisque le froid et la neige pourraient bien être propices à une autre bataille défensive.
Rivaux de division (Nord de l'AFC), les membres de ces deux équipes se détestent au plus haut point. Et cette haine semble stimuler davantage les gars des Steelers. Ils se surpassent en livrant de véritables guerres contre leurs adversaires du Maryland... Ils veulent absolument les défaire. Ils en font un point d'honneur et une fierté.
Leur jeu très physique parvient souvent à enlever le ballon à leurs ennemis, en provoquant de multiples revirements (interceptions, échappés, changements de possession sur 4e essais ratés). Cela a d'ailleurs été encore une force cette saison, car les Steelers ont fini en première place de la NFL pour les revirements (33 en leur faveur, soit 17 interceptions, et 16 échappés recouvrés).
Et en séries éliminatoires, Lamar Jackson (photo ci-dessus), qui pourrait décrocher son troisième titre de joueur de l'année (MVP) cette saison, dans la NFL, a un dossier médiocre de deux gains en six rencontres. Le quart étoile des Ravens a lancé six interceptions, et commis trois échappés perdus, contre seulement six passes de touchés. Il n'a complété que 57,4 % de ses passes, a subi 26 sacs, pour une efficacité médiocre (rating) de 75,7 (comparé à 102 en saisons régulières).
Dans ces quatre défaites de Jackson en playoffs, l'attaque des Ravens est tombée en panne, en ne produisant qu'une faible moyenne de 10½ points par partie. Jackson a attribué ses problèmes en séries éliminatoires à de l'anxiété. Il prétend qu'avec l'expérience qu'il a acquise en sept ans dans la NFL, il a appris à mieux contrôler ses émotions et sa nervosité. On verra bien s'il dit vrai.
Ce qui est vrai, c'est qu'il est mieux entouré et mieux soutenu par des coéquipiers de qualité cette saison. Ce qui lui enlève la pression de devoir performer comme un Superman afin de faire gagner son équipe en la portant seul sur ses épaules.
Même si les Steelers et la température exécrable de samedi forcent les Ravens à disputer un match où les défensives vont dominer, cela ne signifie pas que le club local va perdre. La brigade défensive de Baltimore a plus de chances de maîtriser l'attaque très ordinaire de Pittsburgh, plutôt que l'inverse.
D'autant plus qu'en fin de campagne, l'offensive des Steelers a éprouvé beaucoup d'ennuis, et qu'elle n'a pas les outils pour inquiéter une défensive du calibre de celle de leurs opposants de samedi soir.
Bien sûr, avec Derrick Henry pour garantir leur supériorité sur les jeux au sol, les Ravens possèdent un atout précieux. Mais les Steelers ont peut-être une arme secrète pour diminuer cette supériorité. En effet, selon la tournure que prendra la partie, Mike Tomlin pourrait envoyer le quart arrière Justin Fields dans la mêlée. Celui-ci est un très bon coureur, et il pourrait mettre à mal la défense des Ravens contre le jeu au sol.
Le coach de Baltimore, John Harbaugh, est au courant de cette possibilité, et il a dit qu'il avait préparé sa troupe en conséquence, durant les pratiques, cette semaine.
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