C'est un facteur intangible et inattendu. D'immenses incendies ravagent la région de Los Angeles, ce qui a forcé les autorités de la Ligue Nationale de Football à déplacer le match éliminatoire qui devait avoir lieu au SoFi Stadium de Inglewood, entre les Vikings du Minnesota (14-3) et les Rams de Los Angeles (10-7). La partie se déroulera plutôt au State Farm Stadium, à Glendale, en Arizona, lundi soir.
Est-ce que cet imprévu influencera l'issue de la rencontre entre ces deux clubs de la Conférence Nationale ? On prévoit l'affrontement le plus serré de tous les matchs de la première ronde éliminatoire de cette semaine, dans la NFL. Les preneurs aux livres donnent les Vikings gagnants par la mince marge de 1½ point.
Mais est-ce que les Rams seront motivés davantage à remporter cette importante partie pour mettre un baume sur les malheurs des sinistrés de leur coin de pays ? Cela pourrait bien être le cas...
Ce qui pourrait importer davantage, cependant, c'est le rapport de forces des unités offensives et défensives des deux clubs. Et s'il ne faut retenir que deux joueurs qui feront probablement la différence dans ce match, il faut se concentrer sur les deux quarts arrières, Matthew Stafford, des Rams, et Sam Darnold, des Vikings.
Stafford a l'expérience des séries de fin de saison. Il a eu beaucoup de succès dans ce cadre, remportant, entre autres, le Super Bowl, avec son équipe, il y a trois ans. Darnold, lui, en sera à sa première expérience en séries éliminatoires. La pression sera donc sur lui.
Avant cette saison, sa 7e dans la NFL, Darnold n'avait été qu'un substitut médiocre, avec les Jets, les Panthers, et les 49ers. Il était reconnu pour mal supporter la pression, et pour commettre des revirements aux pires moments.
Mais en 2024-25, lancé dans la mêlée comme partant, à la place de la recrue J.J. McCarthy, qui a raté toute la campagne à cause d'une blessure à un genou, Darnold (no 14, photo ci-dessous) a surpris tout le monde en jouant "au-dessus de sa tête", et en offrant des performances dignes d'un champion. Il a d'ailleurs été nommé au Pro Bowl, et il est un candidat sérieux au titre de "retour de l'année" dans la NFL.
Il est vrai qu'il était bien entouré et qu'il disposait d'un arsenal offensif de première qualité. Il a lancé 35 passes de touché, à des receveurs qui sont parmi les meilleurs de la NFL. Ses gains aériens se sont chiffrés à 4 319 verges, et son taux d'efficacité a culminé à 102.5, alors qu'il n'avait guère dépassé les 80, dans ses saisons précédentes. Cependant, il n'a pas été parfait. Il a subi 12 interceptions, et il a été plaqué 48 fois derrière la ligne de mêlée (sacs).
Les Vikings n'ont perdu que trois fois en 2024-25. À deux reprises contre les champions de la Conférence Nationale, les Lions de Détroit; et lorsqu'ils ont rencontré les Rams, lors de la semaine 8. Une défaite assez cinglante de 30 à 20, à Los Angeles. Comme ce fut le cas contre les Lions, la semaine passée, quand ils ont été écrasés 31 à 9, la faible défensive anti-aérienne des Vikings (28e de la NFL avec une moyenne de 242 verges accordées par match) avait été malmené par la forte attaque des Rams, le 24 octobre dernier.
Tous les as offensifs de L.A. avaient bien performé dans cette rencontre. Le QB Matthew Stafford avait complété 25 de ses 34 passes, pour 279 verges, quatre touchés, et un excellent coefficient d'efficacité de 124,5. Il n'avait subi aucun sac.
Le demi offensif Kyren Williams (photo ci-dessus) avait porté le ballon 23 fois pour 97 verges, en plus de capter cinq passes pour 19 verges, et un touché. Les receveurs de passes avaient également brillé : Puka Nacua avait étourdi la défenses des Viks avec sept attrapés pour 106 verges; Cooper Kupp avait marqué un touché sur une des cinq passes qu'il avait captées; et les deux réceptions de Demarcus Robinson avaient été bonnes pour des touchés.
Les dommages à l'unité défensive du Minnesota auraient pu être encore plus considérables, puisque les Rams ont joué sans leur meilleur ailier rapproché, Tyler Higbee, absent à cause d'une grave blessure à un genou, subie dans la défaite de son équipe contre Détroit, en séries éliminatoires la saison passée.
Chez les Vikings, seul le receveur Justin Jefferson a joué à la hauteur de son standard très élevé, avec huit catchs pour 115 verges de gains. Ses coéquipiers, eux, ont été neutralisés par la défensive des Rams.
L'entraîneur des Rams, Sean McVay (photo ci-dessus) a sûrement pris des notes en analysant la dégelée des Vikings contre Détroit, dimanche dernier. Darnold a été affreux (efficacité de 55,5), et il ressemblait au quart arrière décevant de ses six saisons antérieures. La défensive n'était pas capable d'arrêter personne. Elle a permis 178 verges au sol aux coureurs des Lions.
Il va sans dire que si les Vikings répètent ces contre performances lundi prochain, les Rams auront beau jeu pour gagner facilement. Sean McVay a fait reposer ses meilleurs joueurs, dimanche dernier, dans le match sans importance que son équipe a disputé à domicile contre les Seahawks de Seattle. Ça pourrait être un avantage contre les Vikings qui, eux, ont fait jouer tous leurs meilleurs porte couleurs dans le massacre subi contre Détroit.
La jeune défensive des Rams a très bien joué lors de la deuxième moitié de la saison, quand l'équipe a gagné neuf de ses onze dernières parties. Elle accorde beaucoup de verges, et rate trop souvent des plaqués. Toutefois, elle plie, mais ne casse pas trop souvent, surtout ces derniers temps. Lorsqu'elle était en difficulté, lors de moments critiques, elle a su provoquer des revirements opportuns. Elle est responsable des succès récents de l'équipe, car elle tenu le coup, quand l'offensive des Rams est tombée au neutre.
Donc, le momentum du club de Los Angeles n'est pas moins bon que celui de leurs opposants de lundi, au moment d'entrer en séries éliminatoires. Mais Stafford (no 9, photo ci-dessus), et ses coéquipiers de l'offensive, devront se réveiller, et sortir de leur torpeur des dernières semaines, s'ils veulent parvenir à ébranler la défensive du Minnesota, lundi prochain.
S'il y a une faiblesse défavorisant Sam Darnold, comparativement à son homologue Stafford, c'est sa protection en situations de passes. Le front défensif des Rams peut exercer de la pression sur les quarts arrières adverses, et la ligne à l'attaque des Vikings a perdu un membre important durant la récente campagne.
En effet, cette unité n'est plus aussi efficace depuis l'absence du plaqueur à gauche, Christian Darrisaw, dont la saison a pris fin durant la défaite de 30 à 20 contre les Rams, le 24 octobre, à cause d'une blessure au genou gauche (photo ci-dessous), qui a nécessité une opération.
De son côté, Stafford est plus confortable derrière la ligne de mêlée, depuis que ses protecteurs de la ligne à l'attaque sont revenus en santé, après avoir été décimés par les blessures, en début de campagne. Le seul absent, ces dernières semaines, le vétéran plaqueur Rob Havenstein, reviendra au jeu lundi, après avoir soigné sa blessure à une épaule.
Stafford devra cependant puiser dans son grand réservoir d'expérience pour protéger le ballon, car la défensive des Vikings excelle à provoquer des revirements (no 1 dans la NFL avec 33, dont 24 interceptions). Le quart des Rams est peu mobile, et il réagit parfois mal au blitz des défensives adverses.
Les Vikings ont la 2e meilleure défensive de la NFL contre le jeu au sol. Stafford devra donc probablement utiliser davantage les jeux de passes, si ses porteurs de ballon frappent un mur contre le front défensif du Minnesota. Le vétéran pivot des Rams a donc avantage à sortir de sa léthargie des dernières semaines, et à retrouver ses moyens, lundi soir prochain.
Dans un match qui pourrait se décider par un botté de placement à la toute fin, les Rams ont peut-être un autre avantage. Après un début de saison plutôt difficile, le botteur de précision du club de McVay, la recrue Joshua Karty, s'est drôlement repris en réussissant treize placements consécutifs lors des cinq derniers matchs. Il a placé deux de ses quatre bottés entre les poteaux des buts sur des distances de 57 et de 58 verges, dans la dernière rencontre de la saison, contre les Seahawks.
Ce fut tout le contraire pour le botteur des Vikings, Will Reichard. Après être revenu au jeu après une blessure, il n'a plus été le même, en ratant six de ses seize dernières tentatives de placement. Ça sera à surveiller lundi.
L'entraîneur des Vikings, Kevin O'Connell, a appris son métier sous la tutelle de Sean McVay, lorsqu'il a été son coordonnateur offensif à Los Angeles, pendant deux ans. Il était en poste quand les Rams ont gagné le Super Bowl en 2021. Lui et McVay sont deux amis proches. Est-ce que l'élève aura le dessus sur le maître lundi ? On peut en douter, étant donnée la grande expérience de McVay (six ans) à titre d'entraîneur en chef, comparée à celle d'O'Connell (0) en matchs éliminatoires.
Dans le match de lundi en Arizona, les Rams honoreront les pompiers du département des incendies de Los Angeles. Ils joueront avec fierté pour représenter les nombreux sinistrés de leur ville.
De plus, ils seront encore plus motivés pour gagner parce que, sur le terrain, après la fin du dernier match de la saison, entre Minnesota et Détroit, le coach des Lions, Dan Campbell, a donné rendez vous dans deux semaines au coach des Vikings Kevin O'Connell (photo ci-dessus). Signifiant ainsi qu'il était certain que les Vikings allaient battre les Rams, lundi.
La déclaration de Campbell a été affichée dans le vestiaire des Rams. Les coachs et les joueurs du club californien estiment que c'est un manque de respect à leur égard, et ils comptent bien faire ravaler ses paroles à l'entraîneur des Lions.
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