mercredi 8 janvier 2025

ÉLIMINATOIRES DE LA NFL : LES TEXANS DE HOUSTON NÉGLIGÉS À DOMICILE CONTRE LES CHARGERS DE L.A.



PERSONNE  NE  PRÉDIT  UNE  VICTOIRE  DES  TEXANS  AU  PREMIER  TOUR  DES  SÉRIES  ÉLIMINATOIRES,  À  HOUSTON,  SAMEDI,  À  16 H. 30. 

Les Texans de Houston ont remporté facilement le championnat de la division Sud de l'Association Américaine avec une fiche de 10-7 durant la saison régulière de la NFL.  Ils auront l'avantage du terrain samedi quand ils recevront les Chargers de Los Angeles (11-6) pour disputer le premier match des séries éliminatoires 2025.

Bien que l'équipe de l'entraîneur DeMeco Ryans soit affaiblie par l'absence de plusieurs joueurs talentueux blessés, elle n'est pas dépourvue de ressources et ne se considère pas battue d'avance.

Cependant, aucun connaisseur de football ne croit en leurs chances de victoire contre les Chargers, samedi.  Sur les 14 clubs de la NFL qui participent aux éliminatoires cette année, on dit que les Texans sont les moins forts de tout le groupe.



Certes, si l'on peut se fier à ce que l'on appelle le momentum, en entrant dans les séries de fin de saison, les Chargers  doivent être considérés comme les favoris, eux qui ont terminé la dernière campagne en force (sept victoires à leurs dix dernières parties), tandis que c'était tout le contraire pour leurs adversaires de samedi, (fiche de 4-5 en 2e moitié de saison) alors que leur offensive a éprouvé des difficultés.

Cependant, d'autres souligneront que les playoffs c'est une toute autre affaire, et que la saison régulière ne compte plus.  Comme disait le légendaire entraîneur Bill Belichick, ce n'est pas la meilleure équipe qui gagne, c'est celle qui joue le mieux.  Cela est d'autant plus vrai lors des matchs à élimination directe, comme en séries, où le perdant est définitivement éliminé.

Bien qu'ils semblent désavantagés en termes d'effectifs par rapport à leurs rivaux, les Texans pourraient remporter cet affrontement, sous certaines conditions.



Tout d'abord, leurs adversaires traînent depuis longtemps une réputation de "chokers" dans les matchs importants. Cela a encore été constaté lors de leur dernière apparition en éliminatoires, en 2022, lorsqu'ils ont perdu une avance de 27-0 à la fin de la première demie, pour finalement s'incliner 31 à 30 contre les Jaguars, à Jacksonville.

Ça vaut ce que ça vaut comme argument.  Ce n'est pas la même équipe cette année, et elle est beaucoup mieux dirigée, grâce à son réputé nouveau coach Jim Harbaugh (photo ci-dessus), qui a fait passer leur fiche de 5-12, en 2023-24, à 11-6 cette saison.  Il n'en demeure pas moins que, traditionnellement, les Chargers jouent moins bien sous pression.

En attaque, les Texans ont perdu des receveurs clés, Stefon Diggs et Tank Dell, tous deux blessés et indisponibles samedi.  Mais leur meilleur ailier éloigné, Nico Collins sera là, et les Texans comptent sur le demi offensif Joe Mixon pour contribuer davantage à l'attaque aérienne.




Le vétéran Robert Woods peut également faire sa part; et, de plus, ajout récent et intrigant, les Texans ont repêché Diontae Johnson (photo ci-dessus), lorsqu'il a été soumis au ballottage par les Ravens de Baltimore.

Johnson, 28 ans, a connu plusieurs bonnes saisons à Pittsburgh avec les Steelers, dont une avec 1 161 verges de gains aériens, en 2021. On ne sait jamais, il pourrait être un facteur important dans ce match, car il représente une inconnue pour la défense des Chargers.  

Si cette dernière se concentre trop sur Nico Collins, et néglige de couvrir adéquatement Johnson, Mixon, ou l'ailier rapproché Dalton Schultz, le quart C.J. Stroud pourrait avoir de bonnes options, sur des "play action", et faire des ravages dans la défensive ennemie.



À noter que celle-ci est vulnérable contre les longs jeux de passes (25 verges et +).  Elle en a accordé onze cette saison (2e plus haut total dans la NFL).  Le demi de coin Kristian Fulton se fait souvent déjouer dans ce genre de situation.

C'est certain que Stroud fera face à tout un défi contre la meilleure défensive de la Ligue Nationale.  Les Chargers n'ont alloué que 17,7 points par match cette année.  Mais la majorité de leurs rencontres ont été disputées contre des clubs faibles en attaque.  Ils avaient un calendrier favorable.  Ils ont souffert et perdu contre des équipes plus redoutables (Chiefs -2 fois-, Ravens, Steelers, Bucs).  Par contre, à ce chapitre, les Texans n'ont pas fait mieux.

Pour avoir du succès, Stroud devra retrouver sa forme et son rythme de l'an passé (2023), quand il a joué une des meilleures saisons pour un quart recrue, dans l'histoire de la NFL.  Sa ligne à l'attaque devra aussi se surpasser, elle qui en a arraché cette saison, et qui est pas mal responsable de la baisse d'efficacité de Stroud, parce qu'elle l'a moins bien protégé en situations de jeux de passes.



L'autre façon de contrôler la partie, pour Houston, ce serait avec le jeu au sol, avec Stroud, qui est un bon coureur, et avec les porteurs de ballon Joe Mixon (photo ci-dessus) et Dameon Pierce.  La défensive des Chargers est moins bonne dans ce domaine, c'est-à-dire, contre l'offensive terrestre (14e dans la NFL, avec 117,5 verges accordées par game).

Mais encore là, affectée par quelques blessures, les membres de la ligne à l'attaque des Texans n'ont pas été constants pour ouvrir le chemin à leurs porteurs de ballon cette saison.  Ce qui a diminué l'efficacité de l'attaque au sol, surtout vers la fin du calendrier régulier.  Si les Texans perdent la guerre des tranchées, ils ne gagneront pas la partie.

En ce qui concerne l'unité offensive des Chargers, les experts semblent penser qu'elle est bien supérieure à celle de Houston.  Mais il faut relativiser.  Certes, le quart arrière Justin Herbert (photo ci-dessous) a connu une saison fantastique, avec un excellent ratio de 23 passes de touché contre seulement trois interceptions.  Son coefficient (rating) d'efficacité (101,7) témoigne de son jeu sans bavure.



C'est d'ailleurs cet aspect, la sécurité de la possession du ballon, qui est responsable, en grande partie, de leurs succès en 2024-25.  Les Chargers n'ont commis que neuf revirements, le deuxième plus petit total dans la NFL (seuls les Bills de Buffalo ont fait mieux avec huit).

Autrement dit, les protégés de Jim Harbaugh ne se sont pas battus eux-mêmes en commettant des erreurs coûteuses.  C'est souvent ce qui fait la différence entre la victoire et la défaite.

Les Texans ont fait beaucoup plus de gaffes (19) mais ils ont provoqué beaucoup plus de revirements (29, dont 19 interceptions, 2e plus haut total dans la NFL) que les Chargers (21).  Pour Houston, Derek Stingley (photo ci-dessous) et Calen Bullock se sont particulièrement illustrés en réalisant chacun cinq interceptions.

Ces chiffres sont une indication que la défensive des Texans est bonne et opportuniste, même si elle a accordé plus de points (372) que celle de L.A. (301).



Herbert n'aura pas la tâche facile contre la défense anti-aérienne de Houston, classée 6e contre la passe avec 201 verges permises en moyenne, par match.  La brigade défensive des Texans ne donne que 6,2 verges par passe tentée (2e meilleure de la Ligue).  Elle se situe au premier rang pour le plus petit pourcentage de passes complétées par les adversaires (58,8 %), et 4e pour les sacs avec 49 (dont 11 par Will Anderson Jr, et 12 par Danielle Hunter).

Le QB des Chargers n'a pas de meilleures munitions que Stroud pour faire fonctionner son attaque aérienne.  Dans son groupe de receveurs, seule la recrue Ladd McConkey s'est vraiment démarquée cette saison (1 149 verges de gains, sept touchés), avant que son coéquipier Quentin Johnston vienne le seconder davantage vers la fin de la campagne (711 verges de gains et huit touchés).

Josh Palmer constitue une menace en raison de sa rapidité, mais il n'a pas répondu aux attentes que les dirigeants des Chargers avaient placées en lui, cette année.  De plus, il est actuellement blessé à un pied.



Dans le département de l'offensive aérienne, les demis offensifs des Chargers sont moins habiles que leurs homologues des Texans pour capter des passes.  Et si on compare les duos de porteurs de ballons des deux clubs, le tandem J.K. Dobbins (photo ci-dessus)/Gus Edwards des Chargers; n'est pas meilleur que celui des Texans, composé de Joe Mixon et Dameon Pierce.

En somme, tant en attaque qu'en défense, les forces des deux belligérants s'équivalent assez bien, sauf peut-être en ce qui concerne la ligne offensive, celle des Chargers semblant meilleure.

Outre les trop nombreux blessés chez les Texans, ce qui peut aussi faire pencher la balance en faveur des Chargers, c'est la qualité du coaching, et leur jeu «propre», c'est-à-dire l'exécution correcte des jeux, avec un minimum de revirements et d'erreurs stratégiques ou mentales.



Ce pourrait donc être un match plus serré et plus défensif que les prévisionnistes le croient.  La différence, la marge gagnante, pourrait être l'affaire de quelques jeux seulement.

Ou ce pourrait être aussi une performance individuelle exceptionnelle : soit très mauvaise et inattendue, causant la perte de son équipe; soit extrêmement bonne, comme celle d'un joueur plutôt marginal, ou, par exemple, celle d'un C.J. Stroud, retrouvant enfin tous ses moyens, dont sa capacité à bien lire les défensives adverses et à éviter les sacs (52 en 2024-25).

Bien soutenu par ses coéquipiers, il pourrait faire mentir tous ces pronostiqueurs négatifs condamnant d'avance les Texans à l'élimination.

D'ailleurs, tous ces oiseaux de malheur, unanimes contre eux, peuvent servir de motivation aux Texans, pour renverser la vapeur et causer la surprise...  

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