FAVORIS POUR GAGNER PAR AU MOINS NEUF POINTS, LES BILLS DE BUFFALO POURRAIENT RENCONTRER UN MUR CONTRE LA SOLIDE DÉFENSIVE DES BRONCOS DE DENVER, DANS LE MATCH DE WILD CARD, DIMANCHE APRÈS-MIDI.
Le quart arrière Josh Allen, des Bills de Buffalo (13-4), connaît une saison à tout casser, cette année. Une performance digne du joueur par excellence (MVP) dans la Ligue Nationale de Football. Il est la raison pour laquelle son équipe est favorite pour remporter la victoire, dimanche prochain, 13 heures, dans le match de premier tour éliminatoire contre les surprenant Broncos de Denver (10-7).
Il y a plusieurs autres facteurs qui militent pour un scénario gagnant en faveur des Bills, mais la marge victorieuse de neuf points, telle que prédite, est peut-être exagérée. Essayons de voir pourquoi...
🏈 1. L'expérience
☑ Avantage Bills
C'est un facteur important en séries de fin de saison. Il avantage les Bills, car ils ont l'habitude de jouer dans ce type de matchs éliminatoires, où la pression de gagner est accrue. Buffalo vient d'aligner un cinquième titre de division d'affilée. Et le quart arrière Josh Allen a déjà joué dans onze de ces matchs à élimination directe.
Par contre, son homologue des Broncos, la recrue Bo Nix en sera à sa première expérience en playoffs. Il ressentira la pression, surtout si son équipe tire de l'arrière au pointage, tôt dans le match. Denver participe aux éliminatoires pour la première fois depuis 2015, soit depuis que le légendaire quart arrière Peyton Manning les avait conduit à la victoire au Super Bowl 50.
Contrairement aux Bills, Denver a une jeune équipe. C'est une formation que personne ne voyait accéder aux éliminatoires cette saison, après avoir fini la campagne précédente avec un bilan de 8-9, et après avoir à peine entamé une reconstruction. Mais à sa deuxième année à la barre du club du Colorado, le réputé entraîneur en chef Sean Payton a accompli de l'excellent boulot. Il a gagné son pari, pour faire de ses surprenants protégés, un groupe plus que respectable. Il ne faut pas se méprendre, il y a beaucoup de talent dans leur alignement.
🏈 2. L'avantage du terrain.
☑ Avantage Bills.
Buffalo a été invaincu (8-0) à domicile cette saison. C'est également le club de la NFL qui possède le meilleur bilan devant ses partisans, à la maison, depuis 2020.
Pour leur part, les Broncos n'ont gagné que quatre de leur neuf rencontres disputées à l'étranger. Le quart Bo Nix a été bien moins efficace (rating de 85,8 avec seulement dix de ses 29 passes de touché) sur la route, qu'à Denver (rating de 102).
🏈 3. Les quarts arrières.
☑ Avantage Bills.
Bien que Bo Nix ait connu une très bonne saison recrue, en s'améliorant constamment, à mesure que la saison progressait, il ne peut se comparer à Josh Allen. Ce dernier, un grand leader, a dirigé la deuxième meilleure attaque de la Ligue (30,9 points en moyenne par match). Son offensive a été la première de l'histoire de la NFL à enregistrer au moins 30 passes de touché, et 30 touchés (32) au sol en une saison.
Allen est très supérieur à Nix pour courir avec le ballon, éviter la pression et les sacs, éviter les interceptions, et gagner des premiers essais. Son coefficient d'efficacité (rating) a été de 101,4 contre 93,3 pour Nix. Ce dernier a quand même lancé 29 passes de touché, le 2e plus haut total pour un QB recrue dans l'histoire de la NFL (le meilleur a été Justin Herbert, des Chargers, avec 31).
🏈 4. Les entraîneurs en chef.
≔ Égalité.
Sean Payton, des Broncos, est réputé pour être un coach sévère, qui fait travailler durement ses joueurs, au camp d'entraînement, et dans les pratiques. Il ne laisse rien au hasard en préparant son équipe. Il est très expérimenté. Il a gagné le Super Bowl en 2009 en dirigeant les Saints de la Nouvelle Orléans. Pas de doute, c'est un des meilleurs coach du circuit Goodell. C'est un génie offensif et un spécialiste pour bien former les quarts arrières. On l'a constaté avec Drew Brees quand il a dirigé les Saints. Il fait la même chose avec Bo Nix.
Son vis-à-vis, Sean McDermott, n'est pas aussi aguerri, mais sa fiche gagnante de 91-50 (dont 5-6 en playoffs) prouve ses compétences. Une de ses particularités, c'est qu'il a le tour de diriger et de gagner les matchs contre les quarts arrières recrues. Or, il fera face au QB recrue Bo Nix, dimanche.
🏈 5. Les offensives.
☑ Avantage Bills.
Avec Josh Allen aux commandes, les Bills sont supérieurs aux Broncos à l'attaque. Mais ce n'est pas seulement à ce poste de QB qu'ils dominent leurs adversaires. Que ce soit avec leurs porteurs de ballon (surtout James Cook , photo ci-dessus), ou avec leurs receveurs de passes (les Broncos n'ont qu'un receveur dangereux en Courtland Sutton, bien que Marvin Mims ait bien fait récemment; tandis que les Bills ont Khalil Shakir, et deux bons ailiers rapprochés en Dalton Kincaid ainsi que Dawson Knox), les Bills ont plus de moyens pour gagner des verges et marquer des touchés.
L'excellent ailier éloigné Amari Cooper, des Bills, devrait être enfin de retour au jeu, après une longue absence (neuf parties) pour des raisons personnelles. Il peut donner un avantage supplémentaire à son équipe s'il connaît un bon match.
Buffalo a terminé la saison régulière au 9e rang de la Ligue, et pour les gains au sol (131,2 verges en moyenne par match), et également pour les gains aériens (227,9 verges par partie). Les Broncos ont moins bien fait avec respectivement 112,2 verges au sol (16e rang dans la NFL) et 212,4 verges dans les airs (20e).
Les Bills viennent de connaître la saison la plus productive de leur histoire avec 525 points marqués et 62 touchés. Ils ont marqué 40 points ou plus à quatre reprises, et huit fois ils ont dépassé les 30 points au tableau indicateur.
🏈 6. Les défensives.
☑ Avantage Broncos.
Les Broncos n'ont pas rencontré les Bills cette saison, mais ils les avaient vaincus 24 à 22, le 13 novembre 2023, à Buffalo. Leur défensive n'était pas aussi bonne qu'elle l'est maintenant, mais elle avait tout de même embêté Josh Allen en interceptant deux de ses passes, en le limitant à 177 verges de gains aériens, à une seule passe de touché et à une faible efficacité (rating) de 59,3.
Si cette féroce défense (3e de la NFL avec 18,3 points accordés par match) pouvait répéter cet exploit dimanche, il y a de fortes chances que les Broncos causent la plus grande surprise des séries éliminatoires en venant à bout des Bills, sur leur terrain.
Généralement, en ne peut pas courir contre ce front défensif redoutable (3e meilleur de la NFL avec une moyenne de 96,4 verges allouées par match). Mais le côté gauche de la première ligne de défense est moins solide, et ça adonne que c'est ce point faible que le demi James Cook choisit d'attaquer généralement.
La défense anti-aérienne de Denver est également vulnérable contre les demis offensifs opposés sortant du champ arrière pour capter des passes.
Mais avec leur as demi de coin Patrick Surtain, -vers qui aucun quart arrière n'ose lancer le ballon-, la moitié du terrain devient indisponible pour les attaques aériennes adverses. C'est un handicap important pour elles, car les Broncos peuvent mettre plus de demis défensifs de l'autre côté du terrain -opposé à celui défendu par Surtain- pour assurer une meilleure couverture contre les receveurs ennemis.
La brigade défensive de Denver a établi un record d'équipe cette saison, en réussissant 63 sacs. Nik Bonnino en a réussi 13½, et Jonathan Cooper 10. C'est la meilleure défense de la ligue pour exercer de la pression sur les quarts arrières adverses. Par contre, cette saison, Josh Allen a été le meilleur dans la NFL, à sa position, pour éviter la pression et les sacs (14). Il excelle également contre le blitz. Sa ligne à l'attaque le protège très bien.
Mais cet aspect du match de dimanche sera à surveiller. Si la ligne à l'attaque des Bills flanche, et qu'elle permet aux chasseurs de QB des Broncos de frapper et de presser Allen pour le pousser à commettre des erreurs, Denver prendra une option sur une victoire surprise, en faisant de cette rencontre une bataille défensive.
Buffalo a une tertiaire vulnérable, surtout aux postes de demis de sûreté, où Taylor Rapp et Damar Hamlin sont inconstants. C'est vrai que c'était contre de fortes offensives (plus de 40 points accordés aux Rams, et aux Lions; 35 points contre les Ravens), mais la défensive des Bills s'est parfois totalement effondrée cette saison. Il ne faudrait pas qu'elle expérimente un de ces mauvais jours dimanche contre Denver. À sa défense, cette unité a été éprouvée par les blessures en 2024-25.
Mais elle a été la pire de la Ligue Nationale pour obliger les clubs adverses à dégager leur territoire (49 fois; en comparaison, la défensive des Broncos a forcé 79 dégagements par leurs adversaires), et 29e (43,8%) pour les 3e essais convertis par les opposants (souvent des 3e essais et long). Elle a trop permis de longues séquences offensives à leurs adversaires, ce qui a réduit le temps de possession du ballon pour leur offensive.
🏈 7. La bataille des revirements.
☑ Avantage Bills.
Buffalo a été de loin la meilleure formation de la Ligue pour le différentiel des revirements (+ 24), en n'en commettant que huit (un record de la NFL), et en réussissant 32 (16 interceptions + 16 échappés recouvrés). Les Broncos n'ont pas mal fait à ce chapitre, avec un différentiel de + 6 (25 pour, 19 contre).
L'inexpérience de Bo Nix l'expose à faire plus d'erreurs que l'expérimenté Josh Allen, qui est une force de la nature, avec son physique imposant. Même lorsqu'il lance des interceptions, celles-ci sont rarement coûteuses.
Allen a réalisé un record cette saison avec un faible 4,17 % de jeux négatifs, au cours desquels ils a subi soit une interception, soit un échappé, soit un sac. Peyton Manning (4,21 %) détenait le précédent record.
Cependant, son adversaire, Bo Nix n'était pas loin derrière pour éviter de telles erreurs (2e meilleur de la Ligue). Ce qui est d'autant plus remarquable pour une recrue. Il a d'ailleurs établi une marque pour le moins de jeux négatifs pour un quart arrière recrue dans l'histoire de la NFL. Les Broncos ont gagné huit fois en autant de matchs quand Nix (un choix de première ronde, 12e choix au total, l'an passé) a commis deux erreurs ou moins dans une partie.
On sait que le club qui gagne la bataille des revirements en sort souvent vainqueur.
🏈 8. Les botteurs de placements.
☑ Avantage Broncos.
Le botteur de précision de Denver (Wil Lutz, photo ci-dessus) semble avoir un léger avantage sur celui de Buffalo (Tyler Bass). Lutz a réussi toutes ses transformations (46 en 46) et ses tentatives de placement entre 40 et 50 verges; tandis que Bass a raté cinq transformations et quatre placements entre 40 et 50 verges.
🏈🏈🏈
Il faut mentionner que les Broncos ont remporté presque toutes leurs victoires (huit sur dix) contre des équipes ayant une fiche négative. Les deux exceptions étant Tampa Bay et Kansas City. Mais dans ce dernier cas, au dernier match de la saison, les Chiefs (15-2) n'ont pas fait jouer leurs meilleurs joueurs, puisque la partie était sans importance pour eux.
Au final, la défensive des Bills a été passablement "molle" à plusieurs reprises cette saison, bien qu'elle ait souvent plié sans casser en défendant assez bien dans la zone payante (red zone). Par chance pour elle, quand elle a donné trop de points à l'adversaire, Josh Allen et son offensive ont souvent compensé cette faiblesse en marquant plus de points que le club opposé.
C'est ce qui risque de se produire dimanche prochain. Mais avec l'imposante et brutale défensive des Broncos, ça sera difficile pour Allen et les siens de déclencher le rouleau compresseur afin d'intimider, de bousculer, et d'écraser l'adversaire. Mais le gros QB des Bills saura exploiter les rares faiblesses de cette coriace défensive de l'Orange Crush, pour conduire les siens à la victoire, dans un match chaudement disputé, dans le froid de Buffalo...
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