Chaque année, il y a toujours un club que personne ne veut affronter dans les séries éliminatoires de la Ligue Nationale de Football. Un genre d'équipe cendrillon. De "dark horse". Une nouvelle équipe en séries de fin de saison, qui est excitante et audacieuse, qui n'a rien à perdre, et ne souffre d'aucun complexe. Un club jeune et dynamique, prêt à surprendre l'adversaire même s'il est négligé des parieurs.
Ce club, ce pourrait bien être les Commanders de Washington. Guidés et enthousiasmés par le jeu sensationnel de leur quart arrière recrue Jayden Daniels (photo ci-dessus), les hommes de l'entraîneur Dan Quinn se sont qualifiés pour les playoffs en se façonnant une fiche de 11-5, bonne pour le deuxième rang de la Division Est de la Conférence Nationale.
L'an dernier, on croyait que le QB C.J. Stroud avait connu une des meilleures saisons pour une recrue dans l'histoire de la NFL. Eh bien cette année, Daniels a fait aussi bien, sinon mieux que lui. On le compare déjà à Lamar Jackson, deux fois nommé le joueur le plus utile à son équipe (MVP), avec les Ravens de Baltimore.
Le vieux Dan Quinn en a vu des joueurs de football dans sa vie, mais il continue d'être étonné par le talent prodigieux et le sang froid de son jeune quart. C'est aussi le cas pour tous les observateurs, et les autres formations de la NFL. Les Commanders ont opéré tout un revirement de situation cette saison. Avec de nouveaux coachs, un alignement reconstruit, et une recrue au poste le plus important, celui de quart arrière, ils ont effacé leur abominable dossier de 4-13 de l'an passé.
Avec Daniels et son imitation de Lamar Jackson (photo ci-dessus), Washington est devenu la 4e meilleure attaque du circuit Goodell en gagnant 376 verges et en marquant près de 29 points par match (5e rang de la NFL). Grâce au talent de coureur de Daniels (864 verges au sol), les Commanders sont 3e dans la ligue, avec une moyenne de 157 verges de gains au sol par rencontre. C'est un club bien balancé.
Car si l'offensive a fait du bruit, la défensive a aussi fait sa part, en se classant dans le top 10 pour les verges accordées par joute (324). La défense anti-aérienne a été particulièrement étanche en n'allouant que 187 verges par partie (3e dans la Ligue).
Mais c'est surtout Jayden Daniels qui a laissé tout le monde bouche bée en étant un "play maker" exceptionnel; par certaines de ses passes de précision chirurgicale; par sa façon d'improviser des jeux avec succès; par sa facilité à éviter la pression, et d'esquiver les chasseurs de quart ennemis. Il performe bien dans les situations critiques, en vertu d'un talent naturel et d'un instinct sûr, des atouts qui ne s'enseignent pas.
Il opère une magie qui laisse les défensives adverses dans l'inconnu, dans le mystère, en déséquilibre, perplexe. C'est pourquoi Daniels fait des Commanders un club difficile à affronter et à vaincre...
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Ailleurs dans la section Est de la NFC, les Eagles de Philadelphie sont champions avec 13 gains et 3 revers. Après leur catastrophique et mystérieuse fin de campagne, l'an dernier, on se demandait s'ils allaient retrouver le chemin de la victoire cette saison. Ils l'ont fait, grâce, surtout, à leur extraordinaire nouveau demi offensif Saquon Barkley (ex-Giants), qui a pratiquement gagné plusieurs matchs à lui seul.
Avec ses 2005 verges de gains au sol et ses quinze touchés, Barkley (photo ci-dessus) aurait probablement battu le vieux record d'Eric Dickerson (2 105 verges, avec les Rams, en 1984) s'il avait joué en fin de semaine contre les pauvres Giants de New York. Son coach, Nick Sirianni, a plutôt jugé préférable de lui donner congé en vue des séries éliminatoires, pour lesquelles les Eagles sont déjà assurés d'être semés no 2 dans la NFC.
Avec Barkley, et le quart Jalen Hurts, deuxième meilleur porteur de ballon de l'équipe, les Eagles sont les meilleurs de la NFL pour les gains au sol (187,3 verges par match) cette année. Il ne manque que trois verges et un touché aux Eagles pour devenir seulement la deuxième équipe de l'histoire de la Ligue Nationale à courir pour plus de 3 000 verges et 30 touchés en une saison (l'autre club a été les Patriots, en 1978).
Hurts (photo ci-dessus) a toutefois subi une commotion cérébrale, il y a deux semaines, et on ignore s'il sera à son poste pour le début des playoffs, la semaine prochaine. Il est également blessé à un doigt de la main gauche. S'il devait rater les séries, les chances de gagner des Eagles seraient sérieusement limitées.
Son substitut, Kenny Pickett est également au rencart (côtes) et, pour le dernier match de la saison régulière, demain, on devra s'en remettre à Tanner McKee, qui n'a que quelques minutes d'expérience dans la NFL. Les Eagles espèrent récupérer bientôt l'excellent ailier rapproché Dallas Goedert, blessé à un genou depuis plusieurs semaines.
Pour donner une idée de la très bonne saison des représentants de Philadelphie, douze leurs porte couleurs ont été élus au Pro Bowl cette année.
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On ne s'attendait pas à grand chose de la saison 2024 des Giants de New York. Mais de là à ne les voir gagner que trois parties, il y avait une marge, après leur campagne de 6-11, l'année précédente.
On se demandait surtout si le quart arrière Daniel Jones allait rebondir (enfin). Ce ne fut pas le cas, et il a à nouveau perdu son poste de QB no 1 durant la saison. Il a alors demandé à être libéré. Ce que les Giants ont été enchanté de lui accorder, après lui avoir fait signer une très lucrative extension de contrat en septembre 2023 (4 ans, 160 millions de $$$).
Les Giants ont aussi amèrement regretté d'avoir laissé partir le demi offensif Saquon Barkley à Philadelphie. Sans lui, et avec le jeu erratique de Jones, l'offensive des G-men a périclité à l'avant dernier rang de la NFL en ne marquant que 16,2 points par match.
La défensive n'a pas fait mieux, notamment contre le jeu au sol (avant dernier de la Ligue en accordant une moyenne par rencontre de 141,6 verges).
Les déboires des Giants ne sont rien de nouveau. Depuis la fin de l'ère du gérant Tom Coughlin, après la saison 2015, ils ont un peu reluisant bilan de 51-95-1. Depuis ce temps, trois entraîneurs en chef ont été congédiés, et Brian Daboll (photo ci-dessous) pourrait être le prochain à prendre la porte après cette saison affreuse.
Les amateurs new yorkais veulent aussi avoir la tête du directeur général Joe Schoen. Après trois ans à la direction de l'équipe, lui et Daboll ont un dossier déficitaire de 18-31-1. Au cours des onze dernières années, les Giants ont perdu dix parties et plus, en neuf occasions...
Pour redresser leur pénible situation, les recruteurs du club devront dénicher un très bon jeune quart arrière, et un porteur de ballon d'élite, lors du prochain repêchage. Mais il y a d'autres gros trous à boucher dans leur alignement, y compris en défensive. La Xième reconstruction prendra du temps, surtout s'il n'y a pas bientôt de nouveaux constructeurs compétents...
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Si les malheurs des Giants de New York n'ont surpris personne, ceux des Cowboys de Dallas ont (7-9) quand même étonné en 2024. C'est la première fois depuis la saison 2020 (6-10) que les boys connaîtront une campagne négative (plus de défaites que de victoires) et qu'ils rateront les séries éliminatoires.
L'entraîneur en chef Mike McCarthy est sur la sellette malgré un bilan respectable de 49-34 (mais 1-3 en playoffs) depuis ses débuts comme coach à Dallas. Son contrat prend fin cette saison et il s'attend à ce qu'il ne soit pas renouvelé.
Le propriétaire de l'équipe, Jerry Jones, lui avait accordé une dernière chance d'amener le club loin en séries de fin de saison cette année, après que McCarthy ait échoué dans cette mission, les saisons précédentes, malgré de bonnes fiches en calendriers réguliers (deux fois 12-5, en 2022 et en 2023).
Qu'est-ce qui explique la chute des Cowboys cette saison ? Peut-être Jerry Jones lui-même ! Il a fait poiroter le quart arrière Dak Prescott en tardant à renouveler son contrat jusqu'à la dernière minute. Prescott a par la suite joué de malchance en étant blessé, et en ratant la deuxième moitié de saison. Même lorsqu'il a joué, il a connu beaucoup de difficultés, comme le démontre sa cote d'efficacité de 86, la pire de sa carrière.
Idem pour le meilleur joueur de l'équipe, le receveur CeeDee Lamb, qui a fait la grève durant le camp d'entraînement. Il a quand même eu une bonne saison, mais il a été le seul receveur du club à connaître du succès.
Les Cowboys avaient laissé partir le demi offensif Tony Pollard (Titans) dans l'entre saison. Son remplacement par le revenant Ezekiel Elliott a été un échec, et il vient d'ailleurs d'être libéré. Le porteur de ballon Rico Dowdle (photo ci-dessous) n'a pas mal fait (1 007 verges, quatre touchés mais un seul au sol), cependant, il n'a pas été en mesure de compenser pour le manque de punch offensif des siens (21e de la NFL pour les points marqués avec 20,7 par match).
De l'autre côté du ballon, la défensive a été une véritable passoire en allouant près de 28 points par partie (31e rang dans la NFL).
Un renouveau s'impose à Dallas. Pour remonter la pente, ça va prendre de gros noms recrutés sur le marché des joueurs autonomes, ainsi que de nouveaux entraîneurs, plus jeunes, capables d'implanter des systèmes de jeux stratégiquement à jour, et dynamiques. Un changement de propriétaire aiderait grandement, mais il ne faut pas compter là-dessus !!!
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