dimanche 25 août 2024



SAISON  2024-25  DES  BROWNS  DE  CLEVELAND  : L'ÉQUIPE  DE  KEVIN  STEFANSKI  PEUT-IL  RÉPÉTER  SES  SUCCÈS  DE  L'AN  PASSÉ  ?


Nous initions aujourd'hui notre investigation des clubs de la division Nord de la Conférence Américaine.  Point de départ : les Browns de Cleveland.

Grâce à leur super défensive, et à la compétence offensive de l'entraîneur en chef Kevin Stefanski, les Browns de Cleveland ont fait des miracles, l'an passé, en réussissant à se classer en séries éliminatoires avec une fiche de 11-6, et ce, malgré plusieurs blessures de longue durée à des joueurs clés.

Qui aurait pu gager qu'avec la perte de leur meilleur atout à l'attaque, -le porteur de ballon d'élite Nick Chubb-, dès le deuxième match; ainsi que la fin de saison prématurée de leur quart arrière de 230 millions de dollars Deshaun Watson, lors de la semaine no 6, les Browns auraient pu s'en tirer aussi bien ?

La blessure de Chubb était pénible à voir (photo ci-dessous).  Plusieurs ligaments de son genou ont été sévèrement endommagés, ce qui a nécessité deux opérations chirurgicales délicates.  Il est toujours en réhabilitation, et il pourrait manquer au moins le premier mois de la prochaine campagne.



Pour sa part, Watson a subi une rare et sérieuse blessure à l'épaule de son bras avec lequel il lance le ballon.  Il a raté le reste de la dernière saison, et on ignore s'il aura complètement retrouvé la forme, à temps pour l'ouverture des activités régulières cet automne.

C'est donc dire que les Browns ont dû se débrouiller sans eux.  L'attaque au sol en a souffert.  Avec Chubb, elle avançait au rythme de 146,5 verges par rencontre (4,7 verges par course).  Sans lui, cette moyenne est tombée à 118,6 (3,9 verges par course).

Pour remplacer Chubb, Stefanski a procédé par comité, avec principal titulaire Jerome Ford (813 verges, 4 verges par portée / photo ci-dessous), Kareem Hunt (411, 3 en moyenne par course + neuf touchés), et Pierre Strong Jr (291 verges, 4,6 par essai).



On a quand même évité le désastre puisque cette attaque au sol rafistolée a fini au 12e rang de la NFL avec 2 017 verges de gains.  On devrait répéter l'expérience cette saison, en attendant le retour au jeu de Chubb.  Hunt est maintenant agent libre et c'est D'Onta Foreman, avec les Bears l'an passé, qui a pris sa place dans l'alignement.

Lui, et Strong, ont été blessés lors du présent camp d'entraînement, et Watson a eu mal au bras de la même épaule, opérée la saison passée.

Les blessures ont également affecté la très solide ligne offensive (dans le top 5 de la NFL) en 2023-24.  Jack Conklin, le plaqueur à droite, va tenter un retour au jeu après avoir raté presque la dernière saison au complet, en raison d'une grave blessure à un genou (plusieurs ligaments endommagés).

Il pourrait devoir changer de côté et ainsi s'en aller à gauche, puisqu'une série de blessures aux occupants habituels de ce poste, sont également hors de combat, au camp d'entraînement.  Dawand Jones, qui revient aussi d'une opération au genou en décembre dernier, pourrait prendre sa place comme plaqueur à droite.



Les Browns ont le luxe de pouvoir compter sur deux Pro Bowleurs sur cette ligne : les gardes Joel Bitonio (photo ci-dessus) et Wyatt Teller.

Les Browns avaient besoin d'aide chez les receveurs éloignés, seul Amari Cooper (1 250 verges de gains en 15 parties jouées, moyenne de 17,4 verges par réception, + cinq touchés) représentant une menace dangereuse pour les défenses ennemies.

Ils ont obtenu Jerry Jeudy via un échange avec les Broncos de Denver.  Jeudy, un choix de première ronde (15e au total) au repêchage de 2020, n'a jamais répondu aux grandes attentes à son sujet, mais il est tout de même une meilleure option, comme ailier no 2, que les autres receveurs de l'équipe actuelle.

Les Browns ont promu Elijah Moore au poste de receveur no 3, mais ils espèrent que Cedric Tillman, -présentement en progression à sa deuxième saison avec eux-, lui fera la lutte pour l'exclusivité de la position.

Manquant de receveurs espacés de qualité l'an dernier, les Browns ont utilisé à outrance l'ailier rapproché David Njoku.  Sa production s'en est ressentie : 81 ballons captés pour 882 verges et six touchés.  De loin sa meilleure saison à vie.  À noter cependant, que Njoku n'a jamais développé une bonne chimie avec Deshaun Watson (photo ci-dessous).  Ses succès de l'an passé ont été réalisés avec les autres pivots qui ont dirigé l'attaque.



La grande question demeure au poste de quart arrière.  Avant de se blesser, Deshaun Watson a eu quelques relents de ses anciens exploits avec les Texans de Houston (2017 à 2020).  Pendant cette période avec le club du Texas, il s'était forgé un remarquable coefficient d'efficacité de 104,5 qui le plaçait dans le top des QBs de la NFL.

Puis, en 2022, après son échange à Cleveland, (moyennant six hauts choix de repêchage), et une suspension de onze parties pour mauvaise conduite, Watson est revenu au jeu, mais sa tenue a été lamentable.

Depuis son arrivée à Cleveland, il n'a disputé que  12 matchs.  Son pourcentage de passes complétées s'est affaissé de 70,2 %, à sa dernière saison à Houston en 2020, à 59,8 % avec les Browns.  Il a amassé 2 217 verges de gains aériens, 14 passes de touché, contre neuf interceptions, pour un coefficient d'efficacité de 81,7 (comparé à 112,4 à sa dernière saison avec les Texans).

Tout ça en mettant en perspective qu'il compte pour 64 millions de dollars par année (jusqu'en 2026), soit le quart de la masse salariale de son club !!!



Ses déplorables performances avec les Browns ont amené les experts à le classer au 34e rang des quarts arrières de la NFL.  Même pas à la hauteur des 32 QBs partants du circuit Goodell.  C'est dire la profondeur de sa déchéance, lui qui n'est plus le même joueur, depuis qu'en 2020, il a été accusé par une vingtaine de femmes, pour des inconduites sexuelles.

Chez les Browns, on s'inquiète aussi de sa durabilité puisqu'il est souvent ennuyé par des blessures.

Après le commencement de son long séjour à l'infirmerie, les Browns ont éprouvé des difficultés sous la direction des quarts arrières substituts Dorian Thompson-Robinson, P.J. Walker et Jeff Driskel.

En désespoir de cause, les Browns ont alors lancé un S.O.S. au vieux Joe Flacco, 38 ans, qui était sans emploi, et qui craignait que sa carrière soit terminée.  Bien guidé par le coach Stefanski, Flacco a bien géré l'offensive qui, supportée par une défensive agressive, a suffisamment bien joué pour que Cleveland sauve sa saison, en gagnant quatre de ses cinq dernières rencontres.



Flacco (photo ci-dessus) et les Browns se sont ensuite fait battre à plates coutures par la marque de 45 à 14, au profit des Texans de Houston, et de leur merveilleux quart arrière recrue C.J. Stroud.

Flacco a mérité le titre de "retour de l'année" dans la NFL (Come Back Player of the Year), mais les Browns n'ont pas retenu ses services cette année.  Il a été embauché par les Colts d'Indianapolis.  Pour le remplacer, et comme polices d'assurance, Cleveland a fait signer des contrats aux réservistes Jameis Winston (ex-Saints et ex-Bucs), et Tyler Huntley (ex-Ravens).

N'eut-été de leur défensive à toutes épreuves, les Browns n'auraient pu atteindre les séries de fin de saison.  Ils l'ont encore améliorée dans l'entre saison avec les additions du secondeur de ligne Jordan Hicks (ex-Vikings), et du plaqueur Quinton Jefferson.

Autour de Myles Garrett, le joueur défensif de l'année dans la NFL en 2023-24, le "front 7" compte des vedettes aguerries comme Shelby Harris, Za'Darius Smith, et Dalvin Tomlinson.  Mais c'est le trio de demis de coin des Browns qui est le plus impressionnant.  Denzel Ward (photo ci-dessous), Martin Emerson Jr, et Greg Newsome II, étouffent littéralement les attaques aériennes des clubs opposés.



La défense anti-aérienne des Browns n'a concédé que 2 800 verges aux adversaires, avec un faible coefficient d'efficacité de 74,7 aux QBs ennemis (2e position dans la NFL).  Globalement, en faisant le total des verges allouées (au sol + dans les airs), cette excellente brigade a aussi terminé au sommet de la Ligue avec 4 593.  En moyenne, les attaques adverses ne gagnaient que 20,7 verges par série de jeux (1er rang de la NFL).

L'unité défensive de Cleveland a aussi réussi à soutirer le ballon aux opposants à 28 reprises (5e position de la Ligue).  Cela contre balançait les 37 revirements commis par l'offensive de l'équipe (pire nombre dans le circuit).

Dirigée de main de maître par le coordonnateur Jim Schwartz, cette défensive impeccable avait brillé dès le premier match, l'an dernier, en tenant la grosse offensive des Bengals de Cincinnati à un famélique 142 verges, et trois petits points, dans une victoire de 24 à 3 des Browns.

Les blessures sont aussi un problème pour les unités spéciales.  Le botteur de précision Dustin Hopkins est fiable, mais il est souvent blessé.  Il était d'ailleurs encore ennuyé par une blessure mineure au camp d'entraînement, cet été.  Heureux de son travail, les Browns ont renouvelé le contrat du botteur de dégagement Corey Bojorquez.



En ce qui concerne les retourneurs de bottés, James Proche II (dégagements), et Pierre Strong Jr (bottés d'envoi), semblent tout désignés pour cette tâche.  Mais une rotation à ces postes n'est pas exclue avec Jaelon Darden, Jerome Ford, et même le demi offensif Nyheim Hines, si celui-ci peut parvenir enfin à se rétablir de la blessure au genou qui l'a mis au rancart pour toute la saison dernière.

Le thème des blessures revient toujours dans l'évaluation des possibilités pour que les Browns traversent avec succès la prochaine campagne.  Est-ce que les graves blessures aux joueurs clés de l'an passé les affecteront encore en 2024-25 ?

Les Browns ont bien tiré leur épingle du jeu malgré l'absence prolongée des Watson, Chubb et compagnie, la saison dernière.  Ça ne veut pas dire qu'ils seront en mesure de le faire si cette fâcheuse situation se répète cet automne...



Le calendrier est brutal en fin de saison.  Les Browns vont rencontrer successivement les Chiefs, les Bengals, les Dolphins et les Ravens...  Pas exactement une promenade dans le parc...

Les pronostics ne sont guère favorables.  Les parieurs et les experts leur projettent seulement un bilan de .500.  Mais avec une défensive aussi dominante, et une offensive améliorée, bien guidée par des entraîneurs chevronnés, les Browns devraient pouvoir encore chauffer les Bengals et les Ravens dans la très forte division Nord de l'AFC.  Et ce, même avec un Deshaun Watson très ordinaire comme quart arrière...

🏈🏈🏈

Pour d'autres analyses, voir les références dans l'article précédent : (https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2024/08/saison-2024-25-des-cowboys-de-dallas-de.html).



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