lundi 26 août 2024



SAISON  2024-25  DES  STEELERS  DE  PITTSBURGH  :  MIKE  TOMLIN  FACE  À  TOUT  UN  DÉFI  POUR  AMENER  SON  CLUB  EN  SÉRIES  ÉLIMINATOIRES...

Comme disait un ancien entraîneur du Canadien de Montréal, «y en aura pas de facile», cette année, pour les Steelers de Pittsburgh.

L'entraîneur Mike Tomlin, qui n'a jamais connu de saison perdante en 17 années consécutives, depuis qu'il dirige l'équipe, aura encore tout un défi, cette saison : conduire les siens jusqu'en séries éliminatoires.  L'an passé, il a réussi à le faire de justesse.

Avec trois matchs à disputer au calendrier, les Steelers ne jouaient que pour .500 (7-7).  Selon le calcul des probabilités, ils n'avaient que de 10 à 15 % de chances de se glisser "in extremis" en playoffs.  La formation de la ville de l'acier a réussi le coup en gagnant ses trois dernières parties, et en recevant l'aide improbable de quelques autres clubs de leur Conférence (Américaine).  Ouf !  Ils l'ont échappée belle...

Tomlin a vu la direction des Steelers prolonger son contrat de trois ans, cet été.  C'est l'entraîneur qui a la plus longue longévité avec la même équipe cette année dans la Ligue Nationale de Football.  En carrière, il a maintenu une moyenne de victoires de 63,3 %, ce qui le situe seulement derrière le taux de succès d'Andy Reid et du légendaire Bill Belichick.



Le futé coach en chef de Pittsburgh sait naviguer dans des eaux pleines de récifs.  Cette saison, il aura à traiter d'abord avec les trois grosses équipes de sa division (Nord de l'AFC).  Sur papier, Cleveland, Cincinnati et Baltimore sont tous plus forts que les Steelers.  Ils devraient logiquement les devancer au classement final, en les excluant ainsi des séries de fin de saison.

Par surcroît, les Steelers ont le calendrier le plus difficile de tous les clubs de la NFL.  Dans leurs huit derniers matchs en 2024-25, ils rencontreront deux fois chacun ces coriaces adversaires de division, en plus de devoir se mesurer aux Chiefs de Kansas City et aux Eagles de Philadelphie.  Toute une commande !

Les partisans des Steelers aiment bien Mike Tomlin, mais ils s'impatientent de voir leur club stagner.  En effet, si les Steelers s'accrochent, et réussissent à gagner un peu plus de parties qu'ils n'en perdent, en participant généralement de peur aux séries éliminatoires comme "wild card", ils ne font pas de vieux os dans le tournoi pour l'obtention du trophée Vince Lombardi.



Comme en janvier dernier, quand ils ont été vaincu 31-17 par les Bills de Buffalo.  Les fans de cette franchise décorée de six tires du Super Bowl, s'attendent à mieux, et exigent plus, de la part de leurs favoris...

Conscient de la grosse montagne qu'il doit monter cette saison étant donné les faiblesses relatives de sa troupe par rapport à la concurrence des autres formations de la division Nord et du reste de l'AFC, Mike Tomlin et les autres membres de la direction des Steelers, ont jugé bon de procéder à des changements dans l'entre saison.

D'abord, aux postes de quarts arrières, ils étaient insatisfaits du rendement des titulaires en place, principalement de Kenny Pickett, un choix de première ronde (20e au total) en 2022.  En deux campagnes, il n'a pas vraiment livré la marchandise, du moins, pas au niveau auquel les Steelers s'attendaient.



Puis, lorsque Pittsburgh a recueilli le quart arrière Russell Wilson (photo ci-dessus), libéré par les Broncos de Denver, Pickett a montré son mécontentement.  Ce qui lui a valu...d'être échangé aux Eagles de Philadelphie.  Tant qu'à faire, les Steelers ont fait maison nette en ne retenant pas non plus les autres QBs, c'est-à-dire, les substituts Mitch Trubisky et Mason Rudolph.  À leur place, les Steelers ont réussi un bon coup en obtenant Justin Fileds des Bears de Chicago, contre un modeste choix de 6e ronde au prochain repêchage.

Wilson n'a coûté que la ridicule somme de 1,2 millions de dollars aux Steelers puisque son contrat était garanti par les Broncos.  Ceux-ci doivent lui payer la balance de son salaire de 37,8 millions de dollars.  L'ex-pivot de Denver et des Seahawks de Seattle a certes baissé de régime sur le terrain.  Il aura 36 ans cet automne.

Mais même si les gens disent qu'il a été un échec avec les Broncos, il n'a pas si mal fait la saison passée.  Avec l'entraîneur Sean Payton, qui ne l'aimait guère, Wilson a tout de même présenté des statistiques respectables : 26 passes de touché, huit interceptions, et un coefficient d'efficacité de 98, en quinze parties jouées.  Durant une séquence de cinq victoires d'affilée de Denver (8-9 en 2023-24), Wilson a même été superbe.  En prenant en considération qu'il n'était pas très bien entouré au sein de l'offensive de son équipe.



Est-ce qu'il peut revenir au niveau de ses performances éclatantes lorsqu'il jouait pour les Seahawks (neuf fois au Pro Bowl en dix ans) ?  Sûrement pas.  Mais lui, et son coéquipier Justin Fields (ci-dessus), font en sorte que les Steelers sont bien plus forts avec eux comme quarts arrières, qu'avec Pickett et ses anciens réservistes.  Ces derniers n'ont mené l'attaque de Pittsburgh qu'au 28e rang de la NFL pour les points marqués (304) et au 25e pour les verges gagnées par la passe (3 163).

Wilson et Fields n'auront pas une mission facile car leurs options de passes seront limitées par un groupe de receveurs peu dangereux, à l'exception de George Pickens (63 réceptions pour 1 140 verges et cinq touchés l'an dernier).  Ce ne sont pas les ailiers éloignés Van Jefferson (no 2), et Calvin Austin III (no 3), qui feront trembler les défensives ennemies.  Les Steelers sont davantage dépourvus depuis qu'ils ont échangé l'ailier espacé Diontae Johnson aux Panthers de la Caroline, en mars dernier.

Chez les Steelers, on espère aussi que la recrue Roman Wilson (choix de 3e ronde) pourra aider dès cette saison.  Il y aura aussi le vétéran Cordarelle Patterson, obtenu sur le marché des agents libres cet été, qui pourrait contribuer occasionnellement tant comme receveur, porteur de ballon, que retourneur de bottés.



Mais les Steelers miseront surtout sur le jeu au sol pour faire avancer le ballon.  C'est le style conservateur des Steelers : courir avec le ballon, et minimiser ainsi les erreurs offensives.  L'an dernier ils n'ont commis que 16 revirements (2e meilleur de la NFL).  En plus, Wilson et Fields sont d'excellents coureurs.

Puis, les demis offensifs Najee Harris (1 035 verges, / 4,1 verges par portée, + huit touchés), et Jaylen Warren (784 verges, / 5,1 verges par course, et quatre touchés → photo ci-dessus), offrent de bonnes possibilités dans ce département.  Ils peuvent aussi faire leur part comme receveurs de passes, d'autant plus que Russell Wilson aime bien se servir de ses demis dans cette fonction.

Les Steelers ont noté la faiblesse de leur ligne à l'attaque, et ils y ont vu en repêchant de bons prospect lors de l'encan amateur du printemps dernier.  Ils ont sélectionné le plaqueur Troy Fautanu (20e choix de la première ronde), et le centre Zach Frazier (en 2e ronde).  Ce dernier sera un partant dès le début de la saison, dans cette unité offensive qui sera dirigée par un nouveau coordonnateur, Arthur Smith (photo ci-dessous), l'ancien coach des Falcons d'Atlanta.



Si Russell Wilson devrait être le quart arrière partant pour la semaine no 1, Justin Fields ne sera pas loin derrière s'il ne fait pas le boulot.  L'ancien des Bears s'améliorait à sa dernière saison à Chicago.  Mais on lui reprochait toujours son inconstance, son imprécision et son indécision qui lui faisait tenir le ballon trop longtemps.

À Pittsburgh, les Steelers pourraient lui faire jouer un rôle semblable à celui de Taysom Hill chez les Saints de la Nouvelle Orléans.  Ce dernier peut se faire tour à tour quart arrière, porteur de ballon ou receveur, sans que les adversaires puissent deviner ce qu'il va faire (plusieurs options).

Même s'il est assez effacé, l'ailier rapproché Pat Freiermuth est plutôt fiable en servant de soupape de sécurité quand le quart arrière est mal pris.

Grâce à leur traditionnelle force en défensive (6e meilleure de la NFL pour les points accordés l'an passé), les Steelers arrivent à gagner plusieurs matchs serrés, aux pointages assez bas.  Ils ont affiché un dossier de 9-2 l'an dernier dans les parties s'étant conclues par un écart d'une possession ou moins.



Cette brigade défensive est supportée par l'incroyable jeu de T.J. Watt (photo ci-dessus), qui a mené la NFL pour le nombre de sacks au cours de trois des quatre dernières campagnes.  À ses cinq saisons dans la Ligue, il a été nommé quatre fois au Pro Bowl.  Avec lui les Steelers ont un reluisant palmarès de 69-33-2.  Sans lui dans l'alignement, ils n'ont gagné qu'une fois en onze tentatives.  C'est dire toute l'importance qu'il a au sein de la formation.

Les Steelers lui ont procuré de l'aide supplémentaire cet été en obtenant le secondeur de ligne Patrick Queen (ex-Ravens) sur le marché des agents libres.  Ils ont aussi renforcé leur tertiaire avec le demi de coin Donte Jackson, obtenu dans l'échange qui a envoyé Diontae Johnson aux Panthers.  Il se joint à DeShon Elliott et à Minkah Fitzpatrick sur la troisième ligne de défense.

Le fait que les adversaires doivent porter une attention spéciale à T.J. Watt, favorise son coéquipier Alex Highsmith, sur la deuxième ligne de défense.  Highsmith a réussi 21½ sacks au cours des deux dernières saisons.  Et le bon vieux Cameron Heyward (35 ans) est toujours fidèle à son poste en première ligne, pour stopper les coureurs opposés.



Les unités spéciales ne sont pas en reste.  Elles sont très expérimentées.  Le botteur de précision Chris Boswell (no 9 photo ci-dessus) a dix saisons à son curriculum.  Il a montré un brillant bilan de 93,5 % de taux de réussite sur ses tentatives de placement en 2023-24.  Les Steelers vont améliorer leur 31e place pour les bottés de dégagement puisqu'ils ont acquis l'agent libre Cameron Johnston (ex-Texans).

La venue de Cordarelle Patterson représente toute une menace pour les adversaires, sur les retours de bottés d'envoi.  En carrière, il a marqué neuf touchés sur de tels retours, et cette saison, la modifications des règlements qui touchent cet aspect du jeu, ne peut que le favoriser.  Calvin Austin devrait s'occuper des retours de bottés de dégagement.

En somme, s'il y a des inquiétudes du côté d'une ligne à l'attaque assez inexpérimentée, et du manque de profondeur chez les receveurs, les Steelers compteront toujours sur une défensive de première qualité, la saison prochaine.  Et ils espèrent que les changements au poste de quart arrière leur donneront un nouvel élan à l'offensive.

La forte compétition dans leur division, et un calendrier fort difficile vont toutefois limiter leurs chances de succès.  Mike Tomlin va devoir user de sa grande expérience, et de son immense savoir-faire, s'il veut réussir à prolonger sa série de saisons positives à 18 avec Pittsburgh.  Les preneurs aux livres ne lui prédisent que huit victoires en 2024-25.



Pour d'autres analyses des clubs de la NFL, cliquez sur le lien suivant : (https://footballmaniaavechacksaw.blogspot.com/2024/08/saison-2024-25-des-browns-de-cleveland.html).    

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