mardi 27 août 2024



SAISON  2024-25  DES  RAVENS  DE  BALTIMORE  :  DES  BULLDOZERS  POUR  FAIRE  LE  CHEMIN  JUSQU'AU  SUPER  BOWL...


Nous terminons notre parcours des clubs de la division Nord de la Conférence Américaine par un arrêt chez les Ravens de Baltimore.

La saison dernière, comme en 2019, les Ravens étaient semés numéro un de l'AFC, au terme de la saison régulière, grâce à leur excellent bilan de 13 victoires, quatre défaites.  C'était, vraisemblablement, la première puissance de toute la NFL.  Plus que jamais, l'équipe de l'entraîneur chef John Harbaugh visait le Super Bowl.

Surtout avec leur super quart arrière Lamar Jackson, qui allait être élu plus tard, presque à l'unanimité, le joueur le plus utile (MVP, pour la 2e fois de sa carrière).  Baltimore a fait son chemin jusqu'à la finale d'Association, mais les Ravens ont eu le malheur de croiser les champions Chiefs de Kansas City.  Leur parcours victorieux s'est arrêté net, par un revers de 17 à 10, contre une formation qui allait encore remporter le match ultime quelques semaines plus tard.

Dans la Ligue Nationale de Football, c'est toujours un défi de se relever après un tel échec.  Vous avez un club très fort, avec des joueurs étoiles qui commandent un salaire exorbitant.  Les bons joueurs de l'équipe, qui n'en ont pas un suffisant à leur goût, demandent souvent un renouvellement ou une extension de leur contrat, afin de toucher le gros lot.



Ce phénomène entraîne une surenchère qui oblige les dirigeants du club à "couper" les dépenses, et à sacrifier certains joueurs.  C'est arrivé aux Ravens dans la présente saison morte.  Rien que pour payer Lamar Jackson (photo ci-dessus), ça prélève 32,4 millions de dollars sur la masse salariale.

Plusieurs autres de ses coéquipiers pèsent aussi très lourd sur la liste de paye du club : 
  • le demi de coin Marlon Humphrey : 22 877 800 $
  • le demi de sûreté Marcus Williams : 18 723 000 $
  • le plaqueur offensif Ronnie Stanley : 17 050 593 $
  • l'ailier rapproché Mark Andrews : 16 907 611 $
  • le secondeur de ligne Roquan Smith : 13 500 000 $
  • le plaqueur défensif Justin Madubuike : 11 000 000 $

Et ils devront verser huit millions (5 105 000 $ sur la masse salariale) de dollars à leur nouvelle acquisition, l'agent libre Derrick Henry, dit le "King Henry".

Tous ces monceaux de billets verts signifient que les Ravens ont dû laisser aller plusieurs joueurs sur le marché des agents libres.  Et la plupart sont tout de même de gros noms : comme les secondeurs Patrick Queen et Jadeveon Clowney; les demis défensifs Geno Stone (2e dans la NFL l'an passé pour le nombre d'interceptions réussies avec 7), Ronald Darby et Rock Ya-Sin; les joueurs de ligne offensive Morgan Moses, John Simpson et Kevin Zeitler; les demis offensifs J.K. Dobbins et Gus Edwards; le receveur Odell Beckham Jr; et le quart arrière Tyler Huntley.



Sans oublier leur épatant coordonnateur défensif Mike MacDonald, promu entraîneur en chef des Seahawks de Seattle.  Il sera remplacé par Zachary Orr (photo ci-dessus), qui était le coach des secondeurs intérieurs de l'équipe depuis deux ans.  Ce changement pourrait affecter négativement l'efficacité d'une brigade défensive, qui est une grande force du club, depuis très longtemps.

L'an dernier, cette unité quasi impénétrable, a réalisé un exploit inédit.  Elle a été la première de l'histoire à culminer au sommet de la NFL en étant numéro un pour : les sacks (60), la moyenne de points alloués (16½), et les revirements provoqués (31), dans une même saison.  Cette immense force de frappe a aussi fini en première position pour les verges accordées par la passe, et pour le plus faible coefficient d'efficacité consenti aux quarts arrières ennemis.  Wow !

Et ce n'est rien de nouveau, elle s'est située dans le top 3 de la NFL, pour le moins de points permis, dans cinq des six dernières saisons.  Remarquable...

Cette défensive, c'est l'identité des Ravens depuis l'ère commencée avec le puissant Ray Lewis (milieu des années 1990).  Une identité physique, rude, fière.  Un style bulldozer à l'attaque également, avec des porteurs de ballon forts, fonçant droit devant, et renversant tout sur leur passage.  Un style à la...Derrick Henry tiens !



Mal soutenu par un entourage manquant de force, Henry devait souvent affronter huit adversaires, massés devant lui, quand il jouait pour les Titans du Tennessee.  Malgré tout, il a quand même accumulé 1 167 verges au sol, et marqué 12 touchés, l'an dernier.

C'est un véritable cheval de trait, même rendu à 30 ans.  En attirant énormément l'attention des opposants sur lui, il permet de libérer les autres joueurs offensifs, qui sont ainsi moins surveillés, et contenus.  Lorsqu'il devra reprendre son souffle, en touche, c'est Justice Hill, qui sera appelé à la rescousse, dans le champ arrière, cette saison.

Il ne faut pas oublier non plus que Lamar Jackson fait partie du plan de match de l'équipe, pour les jeux au sol, notamment sur de nombreux jeux d'options.  Il a couru pour 821 verges en 148 tentatives et 5 touchés, en 2023-24.  En six ans de carrière, il a amassé l'impressionnant total de 5 258 verges au sol, et 29 touchés.

Dans ce département des gains terrestres par un quart arrière, Il va certainement battre les records de la NFL détenus par Michael Vick (6 109 verges, et 36 touchés).



C'est clair que c'est sur l'herculéen Henry, et sur le MVP Jackson, que les Ravens se fient, pour franchir la dernière barrière bloquant le chemin vers le Super Bowl...  Enfin !!!

Le gros ailier rapproché Mark Andrews (photo ci-dessus) est aussi dans ce moule de puissance.  Et pendant son absence, l'automne passé (blessé pour sept matchs), on a découvert un remplaçant de qualité en la personne de Isaiah Likely.  C'est d'ailleurs la marque d'une bonne équipe, de combler adéquatement les pertes de personnel, avec des nouveaux joueurs, que personne n'avait vu venir.

Les Ravens sont renommés pour ça.  Les coachs y sont certainement pour quelque chose, surtout Harbaugh, qui, en seize ans de carrière avec l'équipe, n'a connu que deux saisons perdantes.  Généralement, les vétérans des Ravens sont généreux.  Ils ont le don de bien supporter, et de bien guider, les nouveaux jeunes qui prennent la place des joueurs qui ont quitté l'équipe.

La ligne à l'attaque va tout de même se ressentir de la perte de trois réguliers cette année.  Les remplaçants ne sont pas d'égale capacité, mais la recrue Roger Rosengarten (choix de 2e ronde), pourrait faire partie du remède pour soigner cette unité "dégarnie".  L'arrivée de Henry exigera qu'elle bloque efficacement pour lui, même s'il peut forcer, souvent à lui seul, le dispositif défensif mis en place pour le freiner.



L'an passé, on avait demandé à Jackson de passer le ballon plus souvent.  Ce qu'il a fait.  Mais avec le manque de bons ailiers éloignés, et la présence de Henry cette saison, cela pourrait changer la stratégie.

À part Zay Flowers (photo ci-dessus), il n'y a guère de receveurs dangereux (sauf l'ailier rapproché Andrews).  Rashod Bateman, un choix de première ronde en 2021, n'a jamais débloqué en trois ans de jeu; et le receveur no 3, Nelson Agholor, n'est utilisé que sporadiquement.  Ce serait un bonus si l'ultra rapide recrue Devontez Walker (choix de 4e ronde, North Carolina), pouvait émerger dès cette année.

Malgré le départ de son mentor Mike MacDonald et de plusieurs éléments, dans l'entre saison, la défensive devrait demeurer "monstrueuse".  Avec plusieurs habitués du Pro Bowl comme : Madubuike, Roquan Smith, le demi de coin Marlon Humphrey, et le demi de sûreté Kyle Hamilton.  

Avec les vétérans Michael Pierce, Kyle Van Noy, et le dominant Smith, les Ravens ont établi un record de la NFL avec onze matchs consécutifs avec au moins ½ sack.



Sur les unités spéciales, les Ravens ont le privilège de compter sur le meilleur botteur de précision de l'histoire de la NFL : Justin Tucker.  Ils sont aussi O.K. avec le botteur de dégagements Jordan Stout.  Deonte Harty (ex-Bills et ex-Saints) est un spécialiste des retours de bottés.  Il s'en occupera majoritairement, mais parfois avec l'aide de Tylan Wallace, de Justice Hill, ou de Zay Flowers.

Depuis six ans, les Ravens de Baltimore célèbrent beaucoup de succès (66 victoires en 99 parties, en saisons régulières, dont une fiche de 58-19 avec Lamar Jackson comme QB partant).  Ils ont remporté des championnats de division, mais leur dossier en éliminatoires est moins brillant.

Même si, avec le MVP Jackson, ils ont atteint la finale de Conférence, l'an dernier, leur as quart arrière n'a pas si bien joué en playoffs, comme l'indique son bilan négatif de deux victoires en six matchs en carrière.  En séries, son coefficient d'efficacité n'est que de 75,7 avec seulement six passes de touchés, mais six interceptions.  Nettement en bas de son rating de 98 en saisons régulières.



En fait, l'attaque des Ravens tombe souvent en panne durant les éliminatoires.  Il faudra remédier à ce problème en janvier prochain, quand Baltimore devrait logiquement se battre encore pour accéder au Super Bowl.  En raison d'un calendrier relativement facile, ils sont favoris pour gagner le titre de la très forte division Nord de l'AFC.  Et les parieurs les ont à 10 contre un pour remporter la victoire au Super Bowl.

Malgré l'affaiblissement de leur ligne à l'attaque, et de leur défensive, à cause de plusieurs joueurs qui sont partis cet été, les Ravens demeurent un club expérimenté et bien dirigé, qui a peu de risque de trébucher, et de rater les playoffs cette année.  Derrick Henry et Lamar Jackson peuvent faire la différence, et transporter enfin leurs coéquipiers jusqu'à la terre promise, en février prochain.


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